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Platon chassoit les poëtes de sa république; sans doute parce que l'art de feindre dont ils faisoient profession, ne respectant ni les dieux, ni les hommes, ni la nature, il n'y avoit point d'auteurs plus propres à en imposer aux peuples sur les choses dont la connoissance ne pouvoit être fausse, sans que les moeurs n'en fussent altérées.
C'est le Christianisme qui a banni tous ces faux dieux, & tous ces mauvais exemples, pour en présenter un autre aux hommes, qui les rendra d'autant plus saints, qu'ils en seront de plus parfaits imitateurs.
CHARILES (Page 3:204)
* CHARILES, s. f. plur. (Mythologie.) fêtes instituées en l'honneur d'une jeune Delphienne qui se pendit de desespoir d'avoir été séduite par un roi de Delphes. Elle s'appelloit Charile, & les fêtes prirent le même nom; le roi de Delphes y assistoit, & présidoit à toute la cérémonie, dont une des principales consistoit à enterrer la statue de Charile au même endroit où elle avoit été inhumée. Les Thyades, prêtresses de Bacchus, étoient chargées de cette derniere fonction.
CHARIOT (Page 3:204)
CHARIOT, s. m. (Hist. mod.) est une sorte de voiture
très - connue, & dont l'usage est ordinaire. Voy.
Il y a plusieurs sortes de chariots, suivant les usages différens auxquels on les destine.
Plus les roues d'un chariot sont grandes, & ont de
circonférence, plus le mouvement en est doux; &
plus elles sont petites & pesantes, plus il est rude &
donne des secousses. En effet, on peut regarder la
roue d'un chariot comme une espece de levier, dont
le point d'appui est sut le terrain. Le moyeu ou centre
de la roue décrit à chaque instant un petit arc de
cercle autour de ce point d'appui: or ce petit arc,
toutes choses d'ailleurs égales, est d'autant plus
courbe que le rayon en est plus petit; donc le chemin
du chariot sera d'autant plus courbe & plus inégal
que le rayon de la roue sera plus petit. Il y a
donc de l'avantage à donner aux roues un grand
rayon, lorsqu'on veut que les chariots soient doux,
& ne cahotent point; mais d'un autre côté, plus un
chariot est élevé, plus il est sujet à verser, parce
que le centre de gravité a un espace moins courbe
à décrire pour sortir de la base. Voyez
M. Couplet nous a donné, dans les Mem. de l'Académie de 1733, des reflexions sur les charrois, les
traîneaux, & le tirage des chevaux. V. ce mémoire,
&
Soit A B = a, B C = b, B O = c, x le mouvement
de rotation du point B autour de A, y le mouvement
de rotation du point C autour de B: on aura
pour la force totale ou quantité de mouvement du
chariot B C, (abstraction faite de la quantité de mouvement
de la roiie, que nous négligeons ici) [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
& cette quantité doit être = à P. De
plus, la somme des momens de tous les points du
chariot BC, par rapport au point A, doit être égale
au moment de la puissance P, par rapport au même
point. (Voy.
Chariot. (Page 3:204)
La plûpart, telles que les essedes & les petorrita,
étoient construites avec magnificence. Pline, parlant
du point où le luxe avoit été porté de ce côté,
dit: On blanchit le cuivre au feu; on le fait devenir si
brillant qu'on a peine à le distinguer de l'argent; on l'émaille,
& on en orne les chariots. Voyez
Chariot, (Page 3:204)
Chariot, (Page 3:204)
Chariot, (Page 3:204)
Chariot à canon, (Page 3:205)
Chariot (Page 3:205)
CHARISIES (Page 3:205)
* CHARISIES, s. f. pl. (Mythologie.) fêtes instituées en l'honneur des Graces que les Grecs nommoient Charites. Une des particularités de ces fêtes, c'étoit de danser pendant toute la nuit; celui qui résistoit le plus long - tems à cette fatigue & au sommeil, obtenoit pour prix un gâteau de miel & d'autres friandises que l'on nommoit charisia.
CHARISTERIES (Page 3:205)
* CHARISTERIES, s. m. pl. (Hist. anc. & Mytholog.) c'étoit des fêtes qui se célébroient à Athenes
le 12 du mois de Boëdromion, en mémoire de la liberté
que Thrasibule avoit rendue aux Athéniens,
en chassant les trente tyrans. On nommoit en Grece
ces fêtes,
CHARISTICAIRE (Page 3:205)
* CHARISTICAIRE, s. m. (Hist. eccles.) commendataires ou donataires, à qui on avoit accordé par une formule particuliere que Jean d'Antioche a conservée, la joiiissance des revenus des hôpitaux & monasteres, tant d'hommes que de femmes. Ces concessions injustes se sont faites indistinctement à des ecclésiastiques, à des laïcs, & même à des personnes mariées: on les a quelquefois assurées sur deux têtes. On en transporte l'origine jusqu'au rems de Constantin Copronyme. Il paroît que les empereurs & les patriarches de l'église grecque, dans l'intention de réparer & de conserver les monasteres, continuerent une dignité que la haine de Copronyme avoit instituée dans le dessein de les détruire, mais que les successeurs des premiers charisticaires, mieux autorisés dans la perception des revenus monastiques, n'en furent pas toûjours plus équitables dans leur administration. Il est singulier qu'on ait crû que le même moyen pourroit servir à deux fins entierement opposées, & que les revenus des moines seroient mieux entre les mains des étrangers qu'entre les leurs. Voy. Bingh. antiq. Hist. eccles. Eccles. grac. monum. cont.
CHARISTIES (Page 3:205)
* CHARISTIES, s. f. pl. (Mythologie,) fêtes que les Romains célébroient le 19 Février en l'honneur de la déesse Concorde. On se visitoit pendant ces fêtes; on se donnoit des repas; on se faisoit des présens; les amis divisés se reconcilioient: une particularité de ces repas, c'est qu'on n'y admettoit aucun étranger. Il semble qu'il se soit conservé quelques vestiges des charisties dans nos repas & festins de familles, qui ne sont jamais si fréquens qu'à - peu - près dans le même tems où ces fêtes étoient célébrées par les Romains.
CHARITATIF (Page 3:205)
CHARITATIF, adj. (Jurisprud.) terme de droit canonique, ne se dit point seul, mais est ordinairement joint avec le terme de dcn ou de subside. Il signifie une contribution modérée que les canons permettent à l'évêque de lever sur ses diocésains en cas d'urgente nécessité; par exemple si ses revenus ne lui fournissent pas de quoi faire la dépense nécessaire pour assister à un concile auquel il est appellé. (A)
CHARITÉ (Page 3:205)
* CHARITÉ, s. f. (Théologie.) on la définit une
vertu théologale, par laquelle nous aimons Dieu de
tout notre coeur, & notre prochain comme nous - mêmes.
Ainsi la charité a deux objets matériels,
Dieu & le prochain. Voy.
La question de la charité ou de l'amour de Dieu, a excité bien des disputes dans les écoles. Les uns ont prétendu qu'il n'y avoit de véritable amour de
D'autres plus catholiques, qui n'admettent pareillement d'amour de Dieu que celui de charité, mais qui ne taxent point de péchés les actions faites par d'autres motifs, demandent si cette charité suppose, ou ne suppose point de retour vers soi. Alors ils se partagent, les uns admettent ce retour, les autres le rejettent.
Ceux qui l'admettent distinguent la charisé en parfaite & en imparfaite. La parfaite, selon eux, né differe de l'imparfaite que par l'intensité des degrés, & non par la diversite des motifs, comme le pensent leurs adversaires. Ils citent en faveur de l> sentimens ce passage de saint Paul, > di>lvi & esse cum Christo, où le desir de la possession est joint à la charité la plus vive.
Les uns & les autres traitent d'erreur le rigorisme
de ceux dont nous avons parlé d'abord, qui font
des péchés de toute action qui n'a pas le motif de
charité; & ils enseignent dans l'église, que les actions
faites par'le motif de la foi, de l'espérance ou de la
crainte de Dieu, loin d'être des péchés, sont des >uvres méritoires: ils vont plus loin; celles qui n'ont
même pour principe que la vertu morale, sont bonnes
& loüables selon eux, quoique non méritoires pour
le salut. Voy.
Il y a deux excès à éviter également dans cette matiere; & ce qu'il y a de fingulier, c'est que, quo> qu'ils soient directement opposés dans leurs principes, ils se réunissent dans leurs conséquences. Il y en a qui aiment Dieu en pensant tellement à eux, que Dieu ne tient que le second rang dans leur affection. Cet amour mercenaire ressemble à celui qu'on porte aux personnes, non pour les bonnes qualités qu'elles ont, mais seulement pour le bien qu'on en espere: c'est celui des faux amis, qui nous abandonnent aussi - tôt que nous cessons de leur être utiles. La créature qui aime ainsi, nourrit dans son coeur une espece d'athéisme: elle est son dieu à elle - même. Cet amour n'est point la charité; on y trouveroit en le sondant, plus de crainte du diable que d'amour de Dieu.
Il y en a qui ont en horreur tout motif d'intérêt; ils regardent comme un attentat énorme cet autel qu'on semble élever dans son coeur à soi - même, & où Dieu n'est, pour ainsi dire, que le pontife de l'idole. L'amour de ceux - ci paroît très - pur; il exclut tout autre bien que le plaisir d'aimer; ce plaisir leur suffit; ils n'attendent, ils n'esperent rien au - delà: tout se réduit pour eux à aimer un objet qui leur paroît infiniment aimable; un regard échappé sur une quàlité relative à leur bonheur, souilleroit leur affection; ils sont prêts à sacrifier même ce sentiment si angélique, en ce qu'il a de sensible & de réfléchi, si les épreuves qui servent à le purifier exigent ce sacrifice. Cette charité n'est qu'un amour chimérique. Ces faux spéculatifs ne s'apperçoivent pas que Dieu n'est plus pour eux le bien essentiel & souverain. Plaçant le sublime de la charité à se détacher de toute espérance, ils se rendent indépendans, & se précipitent à leur tour dans une espece d'athéisme, mais par un chemin opposé.
Le champ est vaste entre ces deux extrèmes. Les
Théologiens sont assez d'accord à temperer & l'amour
pur & l'amour mercenaire; mais les uns
prétendent que pour atteindre la vérité, il faut réduire
l'amour pur à ses justes bornes; les autres au
contraire, qu'il faut corriger l'amour mercenaire.
Ces derniers partent d'un principe incontestable;
savoir que nous cherchons tous naturellement à
nous rendre heureux. C'est, selon saint Augustin,
la vérité la mieux entendue, la plus constante &
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