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Chapitres (Page 3:182)
On donna alors le nom de trois chapitres, à trois écrits fameux qui étoient les écrits de Théodore de Mopsueste, un écrit de Théodoret contre les douze anathèmes de S. Cyrille, & la lettre d'Ibas évêque d'Edesse, à Maris hérétique persan.
Ces trois chapitres avoient leurs défenseurs, qui étoient partagés en différentes classes. La premiere étoit celle des Nestoriens, qui les défendoient parce qu'ils croyoient que ces écrits avoient été approuvés dans le concile général de Chalcédoine, & qu'ils contenoient ou favorisoient ouvertement leur doctrine. La seconde étoit celle des Catholiques, qui les défendoient, en soûtenant contre les Nestoriens que leur doctrine impie ne s'y trouvoit pas. La troisieme étoit celle de ceux qui ne vouloient pas les condam>er, parce que, selon eux, il n'étoit pas permis de faire le procès aux morts. A quoi il faut ajoûter que par une erreur de fait, plusieurs Catholiques croyoient que le concile de Chalcédoine avoit approuvé les trois chapitres. II est vrai que ce concile avoit admis Théodoret à la communion, après qu'il eut dit anathème à Nestorius, & déclaré Ibas orthodoxe, même après lecture faite de sa lettre à Maris; mais il n'avoit rien prononcé sur cette lettre, ni pour ni contre les écrits ou la personne de Théodore de Mopsueste; & par conséquent on ne pouvoit pas dire qu'il les eût approuvés.
Justinien condamna d'abord les trois chapitres par une loi publiée en 546, qu'on obligea tous les évêques de souscrire; mais plusieurs le refuserent, & entre autres les évêques d'Afrique. Le pape Vigile les condamna aussi, mais sans préjudice du concile de Chalcédoine, par un decret intitulé judicatum, adressé à Mennas patriarche de Constantinople, & rendu en 548. Les troubles continuant, on assembl> en 553 le second concile général de Constantinopl> qui est le cinquieme oecuménique, dans lequel les trois chapitres furent anathématisés; & quoique le pape Vigile parut d'abord n'en pas approuver les décisions, parce qu'il avoit retracté son premier decret par un autre qu'on nommoit constitutum, il se rendit enfin à l'avis du concile par un second constitutum, qu'on trouve dans les nouvelles collections de M. Baluze, de l'année 554, qu'il avoit fait précéder dès la fin de 553 par une lettre d'accession, adressée à Eutychius successeur de Mennas dans le siége de Constantinople.
La condamnation des trois chapitres causa en Occident un schisme, toûjours fondé sur ce qu'on croyoit que le concile de Chalcedoine les avoit approuvés, & qui ne finit que plus de 70 ans après sous le pape Honorius. Mais la division dura plus long - tems en Orient, où les Nestoriens étoient fort puissans, & soûtenus d'un grand nombre de défenseurs. (G)
CHAPON (Page 3:182)
* CHAPON, s. m. (OEconom. rust.) poulet mâle à qui on a ôté les testicules. Cette méthode d'avoir des volailles grasses & délicates est très - ancienne: il est parlé dans le Deuteronome de poulets chaponnés par le frottement, par le feu, ou par l'extraction totale ou partielle des testicules. On pratiqua la même opération à Rome sur les poules; on les engraissoit délicatement, & il y en eut qui pesoient jusqu'à seize livres. Il fut défendu de châtrer les poules; & ce fut pour éluder cette loi qu'on chaponna de jeunes coqs. Columelle dit qu'outre la maniere ordinaire de chaponner, on y réussit également en coupant jusqu'au vif les ergots avec un fer chaud, & les frottant ensuite avec de la terre à potier.
On chaponne les poulets à trois mois, au mois de Juin, tems où il ne fait ni trop chaud ni trop froid: on leur ouvre le corps à l'endroit où sont les testicules, on les tire dehors avec l'index, on recoud la bles<cb->
On en tire un service fingulier: on les employe à conduìre & élever les poussins, quand on ne veut pas laisser perdre de tems aux poules. On choisit un chapon vigoureux; on lui plume le ventre; on lui pique la partie plumée avec des orties; on l'enyvre avec du pain trempé dans du vin; & l'on réitere cette cérémonie deux ou trois jours de suite, le tenant bien enfermé: le quatrieme on le met sous une cage, & on lui associe deux ou trois poulets un peu grands; ces poulets, en lui passant sous le ventre, adoucissent la cuisson de ses piquûres: ce soulagement l'habitue à les recevoir; bien - tôt il s'y attache, il les aime, il les appelle; on lui en donne un plus grand nombre, qu'il reçoit & couvre de ses ailes, qu'il conduit, qu'il éleve, & qu'il garde plus longtems que la mere n'auroit fait.
Chapon, (Page 3:182)
On trouve dans la plûpart des vieux dispensaires,
des eaux distillées de chapon, soit simples, soit composées,
toûjours vantées comme des analeptiques
ou des restaurans admirables: mais nous sommes
trop instruits aujourd'hui sur la nature des parties
alimenteuses, pour pouvoir les regarder comme mobiles,
ou capables de s'élever dans la distiliation.
Zwelfer avoit observé avant Boerhaave, que l'eau
distillée de chapon ne participoit point de la vertu
restaurante de la viande dont elle étoit tirée. Voyez
La graisse de chapon récente est adoucissante & relâchante; mais cette propriété lui est commune avec toutes les matieres de la même espece, c'est - à - dire avec toutes les matieres huileuses, douces, & non rencies, comme le beurre frais, la bonne huile d'olive, &c. (b)
Chapon, (Page 3:182)
Chapon, (Page 3:182)
Chapon, (Page 3:182)
CHAPPARS (Page 3:182)
* CHAPPARS, s. m. (Hist. mod.) couriers Persans chargés des dépêches de la cour pour les provinces. S'ils rencontrent un cavalier mieux monté qu'eux, ils ont le droit de s'emparer de son cheval; le refus exposeroit à perdre la vie: le plus sùr est de céder sa monture, & de courir après comme on peut. Tavernier, qui parle des chappars dans son voyage de Perse, ajoûte qu'il y avoit aussi de ces couriers incommodes en Turquie, mais que le sultan Amurat les supprima, & établit des postes à son usage, afin que les malédictions dont ses chappars [p. 183]
CHAPTANG (Page 3:183)
CHAPTANG, riviere de l'Amérique septentrionale, au Maryland.
CHAPTEL (Page 3:183)
CHAPTEL, (Jurisp.) voyez
CHAPUT (Page 3:183)
* CHAPUT, s. m. espece de billot cylindrique qui
a peu de hauteur, de la surface supérieure duquel on
a enlevé une portion; c'est selon la figure de cette
portion enlevée, que l'ouvrier peut donner telle figure
qu'il veut à son ardoise; la section verticale de
la tête du chaput dirige le mouvement du doleau,
ou de l'instrument tranchant avec lequel on travaille
les fendis ou ardoises brutes. Voyez l'art.
CHAR (Page 3:183)
* CHAR, s. m. (Hist. anc. & mod.) On donnoit
anciennement ce nom à presque toutes les voitures
d'usage, soit à la ville, soit à la campagne, soit dans
les batailles, soit dans les triomphes, &c. nous l'avons
restreint à celles qui sont traînées avec magnificence
dans >s carrousels, les courses de prix, &
autres fêtes publiques. Voyez
Les chars anciens étoient à deux ou quatre roues; il y en a de ces deux sortes dans les bas - reliefs, les médailles, les arcs de triomphe, & autres monumens qui nous restent de l'antiquité; on y voit attelés, tantôt des chevaux, tantôt des lions, des tigres, des éléphans: mais la diversité de ces attelages ne signifie rien par elle - même; il faut, ainsi que le pere Jobert Jésuite l'a remarqué dans son introduction à la science des médailles, des inscriptions ou d'autres caracteres concomitans des précédens, pour défigner ou le triomphe, ou l'apothéose, &c.
On attribue l'invention des chars, les uns à Erichtonius roi d'Athenes, que ses jambes torses empêchoient d'aller à pié; d'autres à Tlepoleme ou à Trochilus: quelques - uns en font honneur à Pallas; mais il paroît par le ch. xlj. vers. 40. de la Genes. que l'usage des chars étoit antérieur à tous ces personnages.
Des étymologistes dérivent le mot carrus ou carrus, de carr, terme Celtique dont il est fait mention dans les commentaires de César. Cette date est ancienne. Le mot carr se dit encore aujourd'hui dans le même sens & avec la même prononciation, dans la langue Wallonne.
Les principaux chars des anciens sont les chars
pour la course,
Les chars de course,
Un char attelé de deux chevaux, s'appelloit en
Grec
Le char couvert ne différoit des autres qu'en ce
qu'il avoit un dome en ceintre: il étoit à l'usage des
Flamen, prêtres Romains. Voyez
Le char zrmé de faux étoit armé ainsi que son nom
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