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L'usage des chars dans la guerre est très - ancien: les guerriers, avant l'usage de la cavalerie, étoient tous montés sur des chars: ils y étoient deux; l'un chargé de conduire les chevaux; l'autre de combattre. C'est ainsi qu'on voit presque tous les héros d'Homere; ils metrent souvent pié à terre; & Diomede ne combat guere sur son char.
Le char de triomphe étoit attelé de quatre chevaux.
On prétend que Romulus entra dans Rome
sur un pareil char; d'autres n'en font remonter l'origine
qu'à Tarquin le vieux, & même à Valérius Poplicola. On lit dans Plutarque que Camille étant entré
triomphant dans Rome sur un char traîné par
quatre chevaux blancs, cette magnificence fut regardée
comme une innovation blâmable. Le char de
triomphe étoit rond, n'avoit que deux roues; le
triomphateur s'y tenoit debout, & gouvernoit lui - même
les chevaux: il n'étoit que doré sous les consuls;
on en fit d'or & d'ivoire sous les empereurs.
On lui donnoit un air martial en l'arrosant de sang.
On y attela quelquefois des éléphans & des lions.
Quand le triomphateur montoit, le cri étoit: Dü,
quorum nutu & imperio nata & aucta est res Romana,
eamdem placati propitiique servate! Voy.
Nos chars de triomphe sont décorés de peintures, de sculptures, & de pavillons de différentes couleurs: ils ont lieu dans quelques villes du royaume: à Lille en Flandre, dans les processions publiques où l'on porte le saint Sacrement, on fait marcher à la tête, des chars sur lesquels on a placé de jeunes filles: ces chars sont précédés du fou de la ville, qui a le titre de fou, & la fonction de faire mille extravagances, par charge. Cette cérémonie superstitieuse doit êtreregardée avec plus d'indulgence que de sévérité: ce n'est point une dérision; les habitans de Lille sont de très - bons Chrétiens.
Les payens avoient aussi des processions & des chars
de triomphe pour certaines occasions. Il est fait mention
dans la pompe de Ptolemée Philadelphe, d'un
char à quatre roues de quatorze coudées de long,
sur huit de large; il étoit tiré par cent quatre - vingts
hommes: il portoit un Bacchus haut de dix coudées,
environné de prêtres, de prêtresses, & de tout l'attirail
des fêtes de Bacchus. Voyez
Char, (Page 3:184)
C'est la machine la plus ordinaire à l'opéra, & par cette raison sans doute la moins soignée. Pendant le tems qu'on exécute une ritournelle majestueuse, on voit descendre une divinité, l'illusion commence: mais à peine le char a - t - il percé le plafond, que les cordes se montrent, & l'illusion se dissipe.
Il y a plusieurs moyens très - simples de d> rober
aux yeux du spectateur ces vilaines cordes, qui seules
changent en spectacle ridicule le plus ag réable
merveilleux. Les chapelets de nuages placés avec
art, seroient seuls suffisans, & on nOEconçoit point
pourquoi on ne les y employe pas. Cette partie trop
négligée jusqu'ici, suivra sans doute le sort de toutes
les autres, par la sage administration de la ville de
Paris, chargée desormais de ce magnifique spectacle.
Voyez
Les Grecs se servoient des chars pour introduire
leurs divinités sur le théatre; ils étoient d'un usage
très - fréquent dans les grands ballets & dans les carrousels.
Voyez
On exécute plusieurs vols avec les chars: mais il
manque presque toùjours quelque partie essentielle
à ces sortes de machines. Voyez
Char, (Page 3:184)
CHARA (Page 3:184)
CHARA, (Astronomie.) une des constellations informes, figurée sur les globes par un chien, & placée sous la queue de la grande ourse.
CHARACENE (Page 3:184)
CHARACENE, s. f. (Géog. anc.) c'étoit le territoire
de la ville de Charax. Voyez
CHARACINE (Page 3:184)
CHARACINE, s. f. (Géog. anc.) petite contrée de la Cilicie, dont Flaviopolis étoit le chef lieu.
CHARACITANIENS (Page 3:184)
CHARACITANIENS, s. m. plur. (Géog. anc.) peuples de l'Espagne Tarragonoise: ils habitoient des cavernes dans des montagnes au - delà du Tage; c'est de là qu'ils faisoient des excursions dans les contrées circonvoisines.
CHARADE (Page 3:184)
CHARADE, (Hist. mod.) voyez
CHARADRA (Page 3:184)
CHARADRA, (Géog. anc.) il y a eu plusieurs villes de ce nom dans la Grece; l'une dans la Phocide; une autre dans l'Epire, proche le golfe d'Ambracie; une troisieme dans la Messynie.
CHARADRUS (Page 3:184)
CHARADRUS, s. m. (Géog. anc.) Il a y eu trois rivieres de ce nom; l'une dans la Phocide, qui couloit proche de Charadra & se jettoit dans la Céphise; une autre dans la Messynie; une troisieme dans l'Achaïe. Il y avoit encore un torrent de même nom dans la contrée d'Argos.
CHARAG ou CHARAH (Page 3:184)
CHARAG ou CHARAH, s. m. (Hist. mod.) c'est le tribut que le grand - seigneur fait lever sur les enfans mâles des Juifs, qui payent chaque année un sequin ou ducat, ce qui produit environ onze mille trois cents sequins. Il y a cependant trois cents Hébreux exempts de ce tribut. Outre ce droit, les Juifs payent encore trois mille sequins par an, pour conserver le privilége qui leur est accordé, de tenir des synagogues: & tous les ans en payant ce droit, ils en font renouveller la confirmation, avec le pouvoir de prendre le titre de rabbin qui, chez eux, est leur docteur & le chef de la synagogue: ils sont encore taxés à douze cents sequins, pour avoir la permission d'ensevelir leurs morts. [p. 185]
Les Chrétiens Grecs qui sont sous la domination du grand - seigneur, dans Constantinople ou Pera, payent tous le charag, qui est d'un sequin par tête de chaque enfant mâle: & ce tribut produit chaque année environ trente - huit mille sequins. Ils payent de plus vingt - cinq mille sequins pour la conservation de leurs églises, & pour le droit d'être gouvernés par un patriarche.
Les Chrétiens Latins qui sont habitués à Constantinople ou à Pera, mariés ou non mariés, payent pour le charag un sequin par tête, & rien au - delà: mais la plûpart s'en exemptent en se faisant inserire au nombre des officiers de quelques ambassadeurs des têtes couronnées.
Les voyageurs ou négocians Chrétiens, payent le charag en entrant dans la premiere ville soûmise à l'empire Ottoman, selon Ricaut, dans son Etat de cet empire. Les esclaves, qui ont acquis la liberté, soit par grace, soit par rachat, ne payent aucun charag, quoique mariés; ils sont même exempts de toutes les taxes sur les choses nécessaires à la vie. Les Chrétiens Ragufiens & les Albanois sont aussi exempts de tout tribut. Le chevalier de la Magdelaine, dans son Miroir de l'empire Ouoman, ne porte pas le charag aussi haut que nous le mettons ici. (a)
CHARAMEIS (Page 3:185)
* CHARAMEIS, s. m. (Hist. nat. bot.) arbre exotique dont il est fait mention dans Lémeri. Il en distingue de deux especes, qu'on trouve, dit - il, sur les montagnes & dans les forêts du Canada & du Décan, loin de la mer. Les habitans du pays prennent la décoction de leurs feuilles en fébrifuge. Ces arbres sont de la hauteur du néflier; l'un a la feuille du poirier, l'autre la racine laiteuse & la feuille plus petite que le pommier. Cette feuille est d'un verd clair. Leur fruit qui croît en grappe, est une aveline jaune, anguleuse, & d'un goût stiptique, acide, & agréable. Le chamareïs à feuille de poirier, a l'aveline plus grosse que le chamarcïs à racine laitêuse. Les Indiens mangent l'aveline de celui - là mûre & verte, mais confite au sel; & ils font de l'écorce de celui - ci broyée avec la moutarde, un purgatif pour l'athsme. Il y a dans la distinction de ces deux plantes, dans leur description, dans le détail de leurs propriétés, bien des choses vagues. Voyez Lémer>
CHARAN (Page 3:185)
CHARAN, (Géog. anc.) Haran, selon la > ulgate; ville de Mésopotamie, le premier séjour d'Abraham au sortir d'Ur, & le lieu de la mort de son pere.
CHARANTE (Page 3:185)
CHARANTE, s. f. (Jurispr.) terme usité aux environs de la Rochelle, pour exprimer une chaussée; ce terme vient sans doute de charroi, & de ce que les chaussées sont faites principalement pour faciliter le passage des charrois & autres voitures. (A)
CHARAPETI (Page 3:185)
CHARAPETI, s. m. (Botan.) arbrisseau des Indes occidentales. Sa racine est grosse & longue, pardedans
d'une couleur entre le blanc & le jaune, tirant
sur le rouge; ses feuilles sont semblables à celles
de l'oranger, mais plus grandes; ses fleurs sont jaunes
& étoilées: il n'a ni odeur ni saveur considérable.
On se sert de son bois de même que du gayac, contre
la vérole, la gale, & autres maux opiniâtres de
cette espéce. Tel est le rapport également inexact &
inutile, que divers voyageurs nous font du charapeti
suivant leur coûtume; c'est - à - dire en ajoûtant aux
faits qu'ils n'ont pas vûs, ceux qu'ils ont imaginés.
Cet article est de M. le chevalier
CHARAX (Page 3:185)
CHARAX, (Géog. anc.) il y avoit une charax dans la Chersonnese Taurique, sur la côte méridionale de la mer; un port de ce nom dans l'Afrique; une charax dans la Carie en Asie; une autre en Arménie; une troisieme dans la Parthie; une quatrieme en Bythinie; une cinquieme dans la Pontique; une fixieme en Crete; une septieme en Asie, dans la Phrygic; une huitieme en Asie, au fond du golfe Persique.
CHARBON (Page 3:185)
CHARBON, s. m. (Art méch. & Hist. nat.) Il y a
deux sortes de charbon, le naturel & l'artificiel; ces
deux substances n'ont presque rien de commun que
la couleur & l'emploi. Nous allons parler de l'une
& de l'autre. 1°. Du charbon artificiel. Le charbon artificiel,
à le définir par ses qualités extérieures, est un
corps noir, friable, assez leger, provenue de la combustion
des végétaux, des animaux, & même de quelques
substances minérales; combustion ménagée, de
maniere que ses progrès ne puissent pas s'étendre jusqu'à la destruction de ces substances une fois allumées.
On prévient cette destruction, soit en disposant les
matieres dès le commencement de l'opération, de
sorte qu'elles ne soient pas exposées à l'abord libre
de l'air, comme dans la distillation & dans la préparation
en grand du charbon de bois ordinaite; soit en
supprimant ce concours de l'air quand le charbon commence
à paroître, comme lorsque nous étouffons la
braise formée dans nos cheminées; soit en retirant
simplement du foyer un charbon qui n'a pas en soi assez
de chaleur pour en être détruit, quoique exposé
à l'air libre; ou enfin en détruisant tout - d'un - coup
cette chaleur par l'application d'une masse considerable
d'un corps froid, tel qu'un liquide & sur - tout
un liquide non - inflammable, qui puisse s'appliquer
immédiatement au charbon embrasé, & l'entourer
exactement: car la destruction du charbon dépend nécessairement
de deux causes, l'action du feu & celle
de l'air libre & humide, ou de la vapeur aqueuse répandue
dans l'atmosphere. Voyez
*
Les purncipaux instrumens nécessaires aux Charbonniers, sont 1°. une serpe grosse & forte pour emmancher leurs haches, pelles, &c. & faire des chevilles: 2°. un hoyau ou une pioche pour applanir leurs aires: 3°. une pelle de fer arrondie par le bout, un peu recourbée vers le milieu, pour que la terre y soit mieux retenue & puisse être lancée facilement & loin: 4°. une herque ou un rateau de fer, pour perfectionner l'aire: 5°. une forte hache à couper du gros bois, pour monter les chaumieres ou loges des >ucherons: 6°. une faulx pour couper l'herbe, dont on a besoin pour couvrir les fourneaux: 7°. un rabot de bois pour unir la terre qui couvre le fourneau, & lui donner de l'air, &c. 8°. une tarriere: 9°. un crochet pour ouvrir le fourneau quand il est cuit: 10°. une seconde herque, ou un autre rateau: 11°. des paniers.
Les Charbonniers ne sont point obligés de couper
leur bois; ils le trouvent tout prêt, coupé de
longueur & de sorte, & rangé par tas, comme on le
voit
On se sert pour faire le charbon, de jeune bois, depuis
un 1/2 pouce jusqu'à un pouce, un pouce 1/2 >
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