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Ce commerce n'est lucratif, qu'autant qu'il rend un bénéfice plus fort que ne l'eût été l'intérêt de l'argent placé pendant le même tems dans le pays de celui qui fait l'opération: d'où il s'ensuit que le peuple chez lequel l'argent est à plus bas prix, aura la supériorité dans ce commerce sur celui qui paye l'intérêt de l'argent plus cher; que si ce peuple qui paye les intérêts de l'argent à plus bas prix, en a abondamment, il nuira beaucoup à l'autre dans la concurrence de ce commerce; & que ce dernier aura peine à faire entrer chez lui l'argent étranger par cette voie.
Ce commerce n'est pas celui de tous qui augmente le plus la masse d'argent dans un état; mais il est le plus savant & le plus lié avec les opérations politiques du gouvernement: il résulte des variations continuelles dans le prix du change, à l'occasion de l'inégalité des dettes réciproques entre divers pays, comme le change lui - même doit sa naissance à la multiplicité des dettes réciproques.
De tout ce que nous avons dit sur le change, on peut tirer ces principes généraux.
1°. L'on connoîtra si la balance générale du commerce d'un état pendant un certain espace de tems lui a été avantageuse, par le cours mitoyen de ses changes avec tous les autres états pendant le même espace de tems.
2°. Tout excédent des dettes réciproques de deux nations, ou toute balance de commerce, doit être payée en argent, ou par des créances sur une troisieme nation; ce qui est toûjours une perte, puisque l'argent qui lui seroit revenu est transporté ailleurs.
3°. Le peuple redevable d'une balance, perd dans l'échange qui se fait des débiteurs une partie du bénéfice qu'il avoit pû faire sur ses ventes, outre l'argent qu'il est obligé de transporter pour l'excédent des dettes réciproques; & le peuple créancier gagne, outre cet argent, une partie de sa dette réciproque dans l'échange qui se fait des débiteurs.
4°. Dans le cas où une nation doit à une autre, pour quelque raison politique, des sommes capables d'opérer une baisse considérable sur le change, il est plus avantageux de transporter l'argent en nature, que d'augmenter sa perte en la faisant ressentir au commerce.
Les livres françois qui ont le mieux traité du change dans ses principes, sont l'essai policique sur le commerce de M. Melon; les réflexions politiques de M. Dutot; l'examen des réflexions politiques.
Pour la pratique, on peut consulter Savary, dans
son parfait négociant; la banque rendue facile, par
Pierre Giraudeau de Genève; la bibliotheque des jeunes
négocians par le sieur J. Laure; la combinaison
générale des changes par M. Darius; le traité des changes
étrangers par M. Dernis. Cet article nous a été communiqué
par M
Change, (Page 3:132)
Change, (Page 3:132)
CHANGEANT (Page 3:132)
CHANGEANT, s. m. espece de camelot de larne pure, qui se fabrique à Lille, & dont l'aunage est depuis 2/3 jusqu'à >/16 de large, sur 20 de long. Voyez le dictionn. du Commerce.
CHANGEMENT, VARIATION, VARIÉTÉ (Page 3:132)
* CHANGEMENT, VARIATION, VARIÉTÉ, (Gramm. Synon.) termes qui s'appliquent à tout ce qui altere l'identité, soit absolue, soit relative ou des êtres ou des états. Le premier marque le passago d'un état à un autre; le second, le passage rapide par plusieurs états successifs; le dernier, l'existence de plusieurs individus d'une même espece, sous des états en partie semblables, en partie différens > ou d'un même individu, sous plusieurs états différens. Il ne faut qu'avoir passé d'un seul état à un >utre, pour avoir changé; c'est la succession rapide, sous des états différens, qui fait la variation. La variété n'est point dans les actions: elle est dans les êtres; elle peut être dans un être considéré solitairement; elle peut être entre plusieurs êtres considérés collectivement. Il n'y a point d'homme si constant dans ses principes, qu'il n'en ait changé quelquefois; il n'y a point de gouvernement qui n'ait eu ses variations; il n'y a point d'espece dans la nature qui n'ait une infinité de variétés qui l'approchent ou l'éloignent par des degrés insensibles d'une autre espece. Entre ces êtres, si l'on considere les animaux, quelle que soit l'espece d'animal qu'on prenne, quel que soit l'individu de cette espece qu'on examine, on y remarquera une variété prodigieuse dans leurs parties, leurs fonctions, leur organisation, &c.
Changement d'ordre, (Page 3:132)
On demande par exemple combien de changemens d'ordre peuvent avoir six personnes assises à
une table: on trouvera 720. Voyez
Changement, (Page 3:132)
C'est une des lois de la nature, que le changement
qui arrive dans le mouvement, est toûjours proportionnel
à la force motrice imprimée. Voyez
Changement d'état des personnes, (Page 3:132)
Changement, (Page 3:132)
CHANGER (Page 3:132)
CHANGER, v. act. (Marine.) Dans la Marine on applique ce terme à différens usages.
Changer de bord, pour dire virer de bord; c'est mettre un côté du vaisseau au vent, au lieu de l'autre qui y étoit; ce qui se fait pour changer de route.
Changer les voiles; c'est mettre au vent le côt> de la voile, qui étoit auparavant sous le vent.
Changer les voiles de l'avant, & les mettre sur le mât; c'est brasser entierement les voiles du mât de misene du côté du vent; ce qui se fait afin qu'il donne dessus, & que le vaisseau étant abattu par là, on puisse le remettre en route.
Changer l'artimon; c'est faire passer la voile d'artimon avec sa vergue, d'un côté du mât à l'autre.
Changer la barre; c'est un commandement qu'on [p. 133]
Changer le quart; c'est faire entrer une partie de l'équipage en service, à la place de celle qui étoit de garde, & que cette autre partie doit relever. (Z)
Changer un cheval (Page 3:133)
Changer, (Page 3:133)
Changer, (Page 3:133)
CHANGEURS (Page 3:133)
* CHANGEURS, s. m. (Commerce.) particuliers
établis & autorisés par le roi, pour recevoir dans
les différentes villes du royaume les monnoies anciennes,
défectueuses, étrangeres, hors de cours;
en donner à ceux qui les leur portent, une valeur
prescrite en especes courantes; envoyer aux hôtels
des monnoies les especes décriées qu'ils ont reçûes;
s'informer s'il n'y a point de particuliers qui en retiennent;
les faire saisir chez ces particuliers; veiller
dans les endroits où ils sont établis, à l'état des
monnoies circulantes, & envoyer à leurs superieurs
les observations qu'ils ont occasion de faire sur cet
objet: d'où l'on voit que l'état de Change >r, pour
être bien rempli, demande de la probité, de la vigilance,
& quelques connoissances des monnoies.
Voyez
CHANGTÉ (Page 3:133)
CHANGTÉ, (Géog.) grande ville de la Chine, capitale d'un pays de même nom, dans la province de Honnang. Il y a une autre ville de même nom à la Chine, dans la province de Huquang.
CHANLATTE (Page 3:133)
CHANLATTE, s. f. terme d'Architecture, petite piece de bois, semblable à une forte latte, qu'on attache vers les extrémités des chevrons ou coyaux, & qui saillit hors de la corniche supérieure d'un bâtiment. Sa fonction est de soûtenir deux ou trois rangées de tuiles, pratiquées ainsi pour écarter la pluie d'un mur de face. (P)
CHANNE (Page 3:133)
CHANNE, poisson de mer. Voyez
CHANNSI ou XANSI (Page 3:133)
CHANNSI ou XANSI, (Géog.) province septentrionale de la Chine, qui est très - fertile & très peuplée. Martini Jésuite assûre qu'il y a des puits, qui au lieu d'eau ne contiennent que du feu, & qu'on en tire parti pour cuire le manger. Nous n'obligeons personne à croire ce fait.
CHANNTON (Page 3:133)
CHANNTON, (Géog.) province maritime & septentrionale de la Chine, très - peuplée & très fertile.
CHANOINE (Page 3:133)
CHANOINE, s. m. (Jurisp.) dans la signification la plus étendue, signifie celui qui vit selon la regle particuliere du corps ou chapitre dont il est membre.
Quelques - uns tirent l'étymologie du nom de chanoine, canonicus, à canone, qui signific regle; d'autres du même mot canon, qui signific pension, redevance, ou prestation annuelle; parce que chaque chanoine a ordinairement sa prébende qui lui est assignée pour sa pension.
Dans l'usage ordinaire, quand on parle d'un chanoine simplement, on entend un ecclésiastique qui
possede un canonicat ou prébende dans une église
cathédrale ou collégiale. Il y a cependant des chanoines laïques. Voyez ci - après
Il y a aussi des communautés de religieux & de religieuses, qui portent le titre de chanoines & de chanoinesses; mais on les distingue des premiers, en ajoûtant à la qualité de chanoine celle de régulier.
Dans la premiere institution, tous les chanoines étoient réguliers; ou pour parler plus juste, on ne distinguoit point deux sortes de chanoines: tous les clercs - chanoines observoient la regle & la vie commune sans aucune distinction.
Il ne faut cependant pas confondre les religieux avec ces clercs - chanoines; car quoique chaque ordre religieux eût sa regle particuliere, ils n'étoient point considérés comme chanoines, ni même réputés ecclésiastiques, & ne furent appellés à la cléricaturé que par le pape Syrice en 383.
Plusieurs prétendent tirer l'origine des chanoines, des apôtres mêmes. Ils se fondent sur ce que la tradition de tous les siecles est que depuis l'ascension de Notre - Seigneur, les apôtres vêcurent dans le célibat, & sur ce que l'on tient communément que les apôtres & les duciples donnerent des regles de la vie commune, & vêcurent entre eux en communauté, autant que les conjonctures où ils se trouvoient pouvoient le leur permettre. On voit dans les actes des apôtres & dans leurs épîtres, qu'ils se traitoient mutuellement de freres.
Les prêtres & les diacres ordonnés par les apôtres dans les différentes églises qu'ils fonderent, vivoient aussi en commun des oblations & aumênes faites à leur église, sous l'obéissance de leur évêque.
Quoique les noms de clerc & de chanoine ne fussent pas usités dans la naissance de l'Eglise, il paroît que les prêtres & diacres de chaque église formoient entre eux un collége. S. Clément, S. Ignace, & les peres qui les ont suivis dans les trois premiers siecles de l'Eglise, se servent souvent de cette expression.
Les persécutions que les Chrétiens souffrirent dans les trois premiers siecles, empêcherent en beaucoup de lieux les clercs de vivre en commun > mais ils mettoient au moins leurs biens en communauté, & se contentoient chacun de la postule ou portion qu'ils recevoient de leur église tous les mois, ce qu'on appella divisiones mensurnas. On les appella aussi de - là, fratres sportulantes.
La distinction que l'on fit en 324 des églises cathédrales d'avec les églises particulieres, peut cependant être regardée comme le véritable commencement des colléges & communautés de clercs appellés chanoines. On voit dans S. Basile & dans S. Cyrille, que l'on se servoit déjà du nom de chanoine & de chanoinesse dans l'église d'Orient. Ces noms furent usités plus tard en Occident.
Le P. Thomassin, en son traité de la discipl. ecclésiastique, soûtient que jusqu'au tems de S. Augustin il n'y avoit point encore eu en Occident de communauté de clercs vivant en commun; & que celles qui furent alors instituées, ne subsisterent pas long - tems; que ce ne fut que du tems de Charlemagne que l'on commença à les rétablir. Cependant Chaponel, hist, des chanoines, prouve qu'il y avoit toûjours eu des communautés de clercs qui ne possédoient rien en propre.
Quoi qu'il en soit, S. Augustin qui fut élû évêque
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