ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"798"> nopétale campaniforme. Il s'éleve du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit en forme de flacon, qui s'ouvre d'un bout à l'autre en cinq parties, & qui est rempli de semences rondes revêtues d'un duvet fort doux, & adhérentes à un placenta de figure pyramidale à cinq côtés. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

CEILAN, ZEYLAN ou CEYLON (Page 2:798)

CEILAN, ZEYLAN ou CEYLON, (Géog.) île très - considérable d'Afie, dans la mer des Indes; les Hollandois en possedent presque toutes les côtes, & le roi de Candi est maître de l'intérieur du pays, qui contient sept royaumes; les insulaires se nomment Chingulais; ils sont idolatres. Leurs mariages se sont d'une maniere assez extraordinaire; c'est la fille qui choisit un mari, & qui fait ensuite part de son choix à ses parens, qui, lorsqu'ils l'approuvent, préparent un grand repas. Le fiancé va avec ses amis chez sa fiancée; ils se lient les pouces ensemble, & vont ensuite se coucher; ou l'homme tient un bout du linge de la femme, & le met autour de ses reins, la femme tient l'autre bout, on leur verse de l'eau sur la tête & sur le corps; cela fait, ils vivent ensemble aussi long - tems qu'ils s'accordent. La premiere nuit des nôces est au mari, la seconde est pour son frere, & s'il a un troisieme ou quatrieme frere, jusqu'au septieme, chacun a sa nuit; de cette maniere une femme suffit pour une famille entiere. Les Chingulais ont un soin extrème de ne jamais se mésallier, & ils poussent le scrupule si loin sur leur noblesse, qu'ils ne prendroient point la moindre chose, pas même un verre d'eau, chez un homme d'un rang inférieur au leur; un homme du commun n'a pas la permission même de frapper à la porte de son supérieur. Les femmes qui sont convaincues d'avoir eu commerce avec quelqu'un au - dessous d'elles, sont punies de mort. L'île de Ceilan est fort abondante en canelle, gingembre, ivoire, pierres précieuses, camphre, &c. c'est la Taprobane des anciens.

CEINTES, PRECEINTES, PERCEINTES (Page 2:798)

CEINTES, PRECEINTES, PERCEINTES, CARREAUX, LISSES, (Marine.) ce sont de longues pieces de bois qu'on met bout à bout l'une de l'autre, en maniere de ceinture, dans le corps du bordage d'un vaisseau, pour faire la liaison des membres & pieces de charpente dont le corps du bâtiment est formé. Les ceintes sont posées les unes paralleles aux autres. Les matelots y trouvent une commodité, lorsqu'ils veulent monter dans le vaisseau, ou le nettoyer. Voyez, Planche I. la lettre o, dont on marque les ceintes telles quelles paroissent sur le corps du vaisseau.

Il'y a des Charpentiers qui mettent quelques distinction entre ces différens cordons ou ceintes; car ils appellent préceintes les trois plus basses ceintes, & nomment carreaux ou lisses, celles qui sont au - dessus, & la lisse de vibord est la plus élevée.

Les ceintes sont ordinairement de trois ou quatre pieces assemblées en écarts. Voyez, Planc. VI. fig. 38. la forme de cette piece de bois. Le plus souvent il y a deux préceintes au - dessous des sabords, & deux au - dessus. Quelquefois il y en a deux au - dessous, fans qu'il y en ait au - dessus.

Les ceintes font le même effet en dehors du vaisseau, que les serre - gouttieres font en dedans; les unes & les autres servent à lier & affermir le bâtiment; les vaisseaux qui ont beaucoup d'acastillage, ont plus de ceintes que les autres: en général le nombre des ceintes se regle sur la grandeur du bâtiment. Voyez dans la figure qui représente la coupe d'un vaisseau, la disposition des ceintes, Planche V. fig. premiere, premiere préceinte cottée 163; seconde préceinte, n°. 154; troisieme préceinte, n°. 165; quatrieme préceinte, n°. 166.

La plus basse préceinte doit avoir d'épaisseur la moitié de l'étrave, & de largeur, l'épaisseur entie<cb-> re de l'étrave. Les ceintes qui sont posées plus haut diminuent un peu par proportion: mais lorsque les vaisseaux ont 170 piés de long de l'étrave à l'étambord, & au - dessus de 170 piés, on tient les préceintes de deux pouces plus minces que la moitié de l'étrave.

D'autres Charpentiers proportionnent les ceintes suivant la longueur du vaisseau, en leur donnant douze pouces de large quand le vaisseau a cent piés de long. Par chaque dix piés que le bâtiment a au - dessous de cent piés, ils ôtent aux ceintes un pouce & demi de largeur; & par chaque dix piés que le bâtiment a au - dessus de cent piés, ils ajoûtent aux ceintes un demi - pouce de largeur.

Pour leur épaisseur, ils la font de la moitié de la largeur, ou un peu moins.

Ces dimensions ne sont point invariables; chaque constructeur peut les changer, suivant ses lumieres ou ses principes: mais celles que nous venons de rapporter sont en général affez suivies.

Presque tous les grands vaisseaux ont deux couples, ou quatre préceintes au - dessous des sabords, sous la belle, c'est - à - dire à l'endroit où le vaisseau est le plus bas. La plus basse préceinte se doit trouver autant au - dessous du gros du vaisseau, qu'elle a de largeur (selon le sentiment de quelques - uns) & la seconde doit être placée au - dessus de cette premiere à la distance d'une ceinte & demie. Les fermures qui sont entre ces préceintes, & dans lesquelles les dalots sont presque toûjours percés, doivent avoir la même épaisseur que le franc bordage qui est au - dessous. Que si le vaisseau a trois basses préceintes, comme cela se pratique quelquefois, la troisieme doit descendre aussi bas sous la seconde, que la premiere est élevée au - dessus, & la premiere peut bien être un peu moins épaisse que la seconde. Quand on laisse trop de distance entre les préceintes, & que les couples sont fort larges, cela fait un effet desagréable. (Z)

CEINTRE ou CINTRE (Page 2:798)

CEINTRE ou CINTRE, s. m. (Architect. & coupe des pierres.) du mot cinctus, a deux significations, l'une pour la charpente, l'autre pour le contour de la voute qui a été formée sur la charpente. Dans la Charpenterie il signifie un assemblage de pieces de bois qui soûtiennent les ais & dosses sur lesquels on construit une voute avec des briques ou du moilon ou des pierres de taille, jusqu'à ce qu'étant fermée elle puisse se soûtenir sans ce secours. Dans la coupe des pierres, il signifie le contour arrondi de la surface intérieure d'une voute. Les cintres considérés par rapport à leurs figures sont de trois sortes: plein - cintre, c'est un demi - cercle entier; anse de panier ou sur - baissé, voyez Sur - baissé; & surhaussé, voyez Sur - Haussé. (D)

Ceintre (Page 2:798)

Ceintre, outil de Charron, c'est une regie ou une barre de bois plate, qui sert aux Charrons pour mettre les roues a la hauteur qu'elles leur sont commandées. Cet outil n'ayant rien de particulier, il n'est pas nécessaire d'en faire la description.

CEINTRÉ (Page 2:798)

CEINTRÉ, adj. en termes de Blason, se dit du globe ou monde impérial, entouré d'un cercle & d'un demi - cercle en forme de cintre.

Regard en Savoie, d'azur au globe d'or cintré & croisé de gueules. (V)

CEINTURE (Page 2:798)

* CEINTURE, s. f. (Hist. anc. & mod.) lisiere de soie, de laine, de cuir ou d'autres matieres, que l'on attache autour des reins. L'usage en est ancien. Chez les Juifs, Dieu ordonna au grand - prêtre d'en porter une. Les Juifs étoient ceints lorsqu'ils célebroient la pâque, suivant l'ordre qu'ils en avoient reçû. Dès ce tems la ceinture servoit aussi de bourse. L'amplitude des habits Grecs & Romains en rendit l'usage nécessaire chez ces peuples. Ceux qui disputoient dans les jeux olympiques se ceignoient: mais vers la trente - quatrieme olympiade la ceinture leur fut inter<pb-> [p. 799] dite, & ils se dépouillerent pour courir. La défense de porter la ceinture, fut quelquefois chez les anciens une tache d'ignominie & la punition de quelque faute; d'où il s'ensuit que cette partie du vêtement marquoit quelque dignité parmi eux. La ceinture n'étoit pas moins à l'usage des femmes que des hommes; elles s'en servoient soit pour relever leurs robes, soit pour en fixer les plis. Il y avoit de la grace à soûtenir à la hauteur de la main le lais du côté droit, ce qui laissoit le bas de la jambe découvert; & une négligence outrée à n'avoir point de ceinture & à laisser tomber sa tunique; de - là les expressions Latines discincti, altè cincti, pour désigner un homme indolent ou alerte. Mecene ayant témoigné peu d'inquiétude sur les derniers devoirs de la vie, persuadé que la nature prend soin elle - même de notre sépulture, Seneque dit de lui, alte cinctum dixisse putes, vous croiriez que celui qui a dit ce mot portoit sa ceinture bien haut. Gardez - vous, dit Sylla en parlant de César, d'un homme dont la ceinture est trop lâche. Il y avoit chez les Celtes une ceinture qui servoit, pour ainsi dire, de mesure publique de la taille parmi les hommes. Comme l'état veilloit à ce qu'ils fussent alertes, il punissoit ceux qui ne pouvoient la porter. L'usage des ceintures a été fort commun dans nos contrées: mais les hommes ayant cessé de s'habiller en long, & pris le juste - au - corps & le manteau court, l'usage s'en est restraint peu - à - peu aux premiers magistrats, aux gens d'église, aux religieux, & aux femmes. Encore les femmes n'en portent - elles presque plus, aujourd'hui, que les paniers & les robes lâches sont devenues communes, malgré les ecclésiastiques, qui se recrierent beaucoup contre cette mode, qui laissant aux femmes, à ce qu'ils croyoient, la liberté de cacher les suites de leurs fautes, prognostiquoit un accroissement de dissolution. Nous avons jadis attaché, ainsi que les anciens, une marque d'infamie à la privation de la ceinture. Les banqueroutiers & autres débiteurs insolvables étoient contraints de la quitter. La raison de cet usage est que nos ancêtres attachant à leur ceinture une bourse, des clefs, &c. la ceinture étoit un symbole d'état ou de condition, dont la privation de cette partie du vêtement indiquoit qu'on étoit déchû. L'histoire rapporte que la veuve de Philippe premier duc de Bourgogne, renonça au droit qu'elle avoit à sa succession, en quittant sa ceinture sur le tombeau du duc. Voy. Investiture.

La distinction des étoffes & des habits subsista en France jusqu'au commencement du xv. siecle. On a un arrêt du parlement de 1420, qui défend aux femmes prostituées la robe à collet renversé, la queue, les boutonnieres, & la ceinture dorée: mais les femmes galantes ne se soûmirent pas long - tems à cette défense; l'uniformité de leur habillement les confondit bientôt avec les femmes sages; & la privation ou l'usage de la ceinture n'étant plus une marque de distinction, on fit le proverbe, bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.

L'usage des ceintures parmi nous n'étant point passé, mais seulement restreint, comme nous l'avons dit, nous avons une communauté de Ceinturiers. Les Ceinturiers s'appelloient autrefois Courroyers. Voyez Ceinturiers.

Ceinture de virginité (Page 2:799)

Ceinture de virginité des anciens: c'étoit la coûtume chez les Grecs & les Romains, que le mari dénoüoit la ceinture de sa femme le premier soir de ses nôces.

Homere, liv. XI. de son Odyssée, appelle cette ceinture PARQENI/HN ZWNH\N, ceinture virginale.

Festus rapporte qu'elle étoit de laine de brebis, & que le mari la délioit lorsqu'il étoit dans le lit avec sa femme. Il ajoûte qu'elle étoit noüée d'un noeud singulier, qu'on appelloit le noeud d'Hercule, & que le mari le défaisoit comme un présage qui lui promettoit autant d'enfans qu'Hercule en avoit laissé en mourant.

Les poëtes donnent à Venus une espece de ceinture appellée cestus, à laquelle ils attribuent le pouvoir d'inspirer de l'amour. Voyez Ceste. (G)

Ceinture de virginité (Page 2:799)

* Ceinture de virginité des modernes; elle n'a rien de commun avec celle des anciens. Chez les anciens l'époux ôtoit à sa femme la ceinture virginale la premiere nuit de ses nôces; & chez les modernes c'est un présent qu'un mari jaloux lui fait quelquefois dès le lendemain. Cette ceinture est composée de deux lames de fer très - fléxibles, assemblées en croix: ces lames sont couvertes de velours. L'une de ces lames fait le tour du corps au - dessus des reins; l'autre passe entre les cuisses, & son extrémité vient rencontrer les deux extrémités de la premiere lame; elles sont toutes trois tenues réunies par un cadenat, dont le mari seul a le secret. V. Cadenat. La lame qui passe entre les cuisses est percée de maniere à assûrer un mari de la sagesse de sa femme, sans géner les autres fonctions naturelles. On dit que cet instrument si infame, si injurieux au sexe, a pris naissance en Italie; c'est peut - être une calomnie: ce qu'il y a de certain, c'est que l'Italie n'est pas le seul pays où l'on en ait fait usage.

Chrétien de la ceinture. Molaraekkel, dixime calife de la famille des Abassides, ordonna l'an 235 de l'hégyre, de Jesus - Christ 856, aux Juifs & aux Chrétiens de porter une grande ceinture de cuir pour marquer leur profession, ce qu'ils pratiquent encore aujourd'hui dans tout l'orient. Depuis ce tems - là les Chrétiens d'Asie, & sur - tout ceux de Syrie & de la Mésopotamie, qui sont presque tous Nestoriens ou Jacobites, sont appellés Chrétiens de la ceinture. (G)

Ceinture de la reine (Page 2:799)

Ceinture de la reine, (Hist. mod.) ancien impôr ou taxe qu'on leve à Paris de trois ans en trois ans, sur le pié de trois deniers pour chaque muid de vin, & de six pour chaque queue, pour l'entretien de la maison de la reine. On l'a depuis augmenté & mis sur quelques autres denrées ou provisions, comme le charbon, &c. On l'appelloit aussi la taille du pain & du vin, comme il paroît par des registres de la chambre des comptes. Vigenere suppose que le nom de ceinture a été donné à cet impôt, parce qu'autrefois la ceinture servoit de bourse. Mais il ajoûte qu'on levoit il y a deux mille ans, en Perse, une pareille taxe & sous le même nom, & cite pour le prouver l'Alcibiade de Platon, Cicéron, & Athenée.

Il y a en Angleterre, pour la même destination, un impôt à - peu - près semblable, qu'on appelle aurum reginoe, or de la reine, (queen - gold); c'étoit originairement un don qui se faisoit librement & sans être exigible. On en a fait depuis une dette, au payement de laquelle les particuliers sont contraints. (H)

Ceinture de vif argent (Page 2:799)

Ceinture de vif argent, terme de Medecine; c'est une espece de ceinture couverte & remplie de mercure. Voyez Mercure.

Elle est de cuir, de linge, de drap, de coton, ou d'autre étoffe, qui enveloppe du mercure préparé ou éteint avec la salive d'une personne à jeun, de la graisse ou autre matiere, qui en amortit la trop grande vivacité. On l'attache en forme de topique autour des reins, quelquefois avec succès, quelquefois aussi au préjudice du malade; car elle est souvent dangereuse aux personnes qui sont d'un tempérament foible ou sujettes aux convulsions: on s'en sert pour guérir la gale, pour tuer la vermine, &c. (N)

Ceinture (Page 2:799)

Ceinture du four, en terme de Boulanger, & d'autres ouvriers; c'est le tour intérieur du four, ou la partie du mur qui le forme, & sur laquelle la voute est appuyée.

Ceinture (Page 2:799)

Ceinture ou Peignon; voyez Peignon & Corderie.

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