ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"681"> latéraux ou hebdomadaires, parce qu'ils étoient assistans du pape, & faisoient en sa place le service divin chacun leur semaine. Ce sont les évêques d'Ostie, de Porto, de Sylva Candida ou Sainte Rufine, d'Albano, de Sabine, de Frescati, & de Palestrine.

L'évêché de Sainte Rufine est maintenant uni à celui de Porto. L'église de Sainte Marie - majeure avoit aussi sept cardinaux prêtres, savoir, ceux de S. Philippe & S. Jacques, de S. Cyriace, de S. Eusebe, de Sainte Prudentienne, de S. Vital, des SS. Pierre & Marcellin, & de S. Clement. L'église patriarchale de S. Pierre avoit les cardinaux prêtres de Sainte Marie de - là le Tibre, de S. Chrysogone, de Sainte Cécile, de Sainte Anastasie, de S. Laurent in Damaso, de S. Marc, & des SS. Martin & Sylvestre. L'église de S. Paul avoit les cardinaux de Sainte Sabine, de S. Prisce, de Sainte Balbinc, des SS. Nerée & Achillée, de S. Xiste, de S. Marcel, & de Sainte Susanne. L'église patriarchale de S. Laurent hors les murs, avoit sept cardinaux, ceux de Sainte Praxede, de S. Pierre - aux - liens, de S. Laurent in Lucinâ, des SS. Jean & Paul, des SS. quatre couronnés, de S. Etienne au mont Celio, & de S. Quirice. Baronius sur l'année 1057, cite un rituel ou cérémonial extrait de la bibliotheque du Vatican, qui contient ce denombrement des cardinaux.

D'autres observent qu'on appelloit cardinaux, non seulement les prêtres, mais les évêques, les prêtres & les diacres titulaires, & attachés à une certaine église; à la différence de ceux qui ne les servoient qu'en passant & par commission. Les églises titulaires où les titres étoient des especes de paroisses, c'est - à - dire, des églises attribuées chacune à un prêtre cardinal, avec un quartier fixé & déterminé qui en dépendoit, & des fonts pour administrer le baptême dans le cas où il ne pouvoit pas être administré par l'évéque. Ces cardinaux étoient subordonnés aux évêques. C'est pour cela que dans les conciles, par exemple, dans celui de Rome tenu l'an 868, ils ne souscrivent qu'après les évêques. Ce n'étoit pas seulement à Rome qu'ils portoient ce nom: on trouve des prêtres cardinaux en France. Ainsi le curé de la paroisse de S. Jean des Vignes est nommé carlinal de cette paroisse dans une charte de Thibault, évêque de Soissons, où ce prélat confirmant la fondation de l'abbaye de S. Jean des Vignes, faite par Hugue, seigneur de Château - Thierry, exige que le prêtre cardinal du lieu, presbyter cardinalis illius loci, soit tenu de rendre raison du soin qu'il aura eu de ses paroissiens à l'évêque de Soissons, ou à son archidiacre, comme il faisoit auparavant. Les mêmes termes se trouvent employés, & dans le même sens, dans la charte du roi Philippe I. en 1076. portant confirmation de la fondation de S. Jean des Vignes.

On a donné aussi ce titre à quelques évêques, en tant qu'évêques. Par exemple, à ceux de Mayence & de Milan. D'anciens écrits appellent l'archevêque de Bourges cardinal, & l'église de Bourges église cardinale. L'abbé de Vendôme prend le titre de cardinal né.

Les cardinaux sont divisés en trois ordres: six évêques, cinquante prêtres, & quatorze diacres, faisant en tout soixante - dix, qu'on appelle le sacré - college. V. College.

Les cardinaux évêques, qui sont comme les vicaires du pape, portent le titre des évêchés qui leur sont attribués. Pour les cardinaux, prêtres & diacres, ils ont tous des titres tels qu'ils leur sont assignés. Le nombre des cardinaux & des évêques est fixé: mais celui des cardinaux prêtres, & diacres, & par conséquent le nombre des membres du sacré - college, a toûjours varié jusqu'à l'année 1125. Le collége des cardinaux étoit de cinquante - deux ou cinquante - trois. Le concile de Constance fixa le nombre des cardinaux à vingt - quatre. Sixte IV. sans avoir égard au concile, en grossit le nombre, & le porta jusqu'à cinquantetrois; ainsi comme le nombre des cardinaux étoit anciennement reglé à vingt - huit, il fallut établir de nouveaux titres à mesure que l'on créa de nouveaux cardinaux. A l'égard des diacres, ils n'étoient originairement que sept pour les quatorze quartiers de la ville de Rome. On les augmenta ensuite jusqu'à dix - neuf, après quoi le nombre en fut diminué de nouveau.

Selon Onuphre, ce fut le pape Pie IV. qui régla le premier en 1562, que le pape seroit seulement élu par le sénat des cardinaux, au lieu qu'il l'étoit auparavant par le clergé de Rome. D'autres disent que dès le tems d'Alexandre III. en 1160, les cardinaux étoient déja en possession d'élire le pape, à l'exclusion du clergé. On remonte encore même plus haut, & l'on croit que Nicolas II. ayant été élû à Sienne en 1058, par les seuls cardinaux, c'est à cette occasion qu'on ôta le droit d'élire le pape au clgé & au peuple Romain, qui n'eurent plus que celui de le confirmer; en donnant leur consentement; ce qui leur fut encore ôté dans la suite. Le P. Papebroch conjecture que c'est Honorius IV. qui a mis le premier des évêques dans le sacré - college, en y faisant entrer les évêques suffragans du pape, à qui de droit il appartient de le nommer, & en en faisant la premiere classe des cardinaux.

La constitution du conclave, pour l'élection du pape, fut faite au second concile de Lyon en 1274. Le decret du pape Urbain VIII. par lequel il est ordonné que les cardinaux seroient traités d'éminence, est de l'année 1630. Avant cela on les traitoit d'illustrissime.

Depuis ces nouvelles prérogatives, les cardinaux ont précédé les évêques; cependant ces derniers, conservant leur prééminence, ont quelquefois pris le pas dans les assemblées & les cérémonies publiques en présence même du pape; cela se voit dans l'acte de dédicace de l'église de Marmoutier par le pape Urbain II. l'an 1090, lorsqu'il vint en France tenir le fameux concile de Clermont; car dans cette cérémonie, Hugues archevêque de Lyon, tenoit, après le pape, le premier rang; les autres archevêques & évêques le suivoient; & après eux venoient les cardinaux, prêtres & diacres qui avoient accompagné le pape dans ce voyage.

Quand le pape crée des cardinaux, il écrit le nom de ceux qu'il veut élever à cette dignité, & il les fait lire dans le consistoire, après avoir dit aux cardinaux, habetis fratres, c'est - à - dire, vous avez pour freres N N. Le cardinal patron envoye ensuite querir ceux qui se trouvent à Rome, & les mene à l'audience du pape pour recevoir de lui le bonnet rouge, & au premier consistoire sa sainteté leur donne le chapeau. Jusqueslà ils demeurent incognito, & ne peuvent se trouver aux assemblées. A l'égard des absens, le pape leur dépêche un de ses cameriers d'honneur pour leur porter le bonnet: mais ils sont obligés d'aller recevoir le chapeau de la main de sa sainteté; & quand ils entrent à Rome on les reçoit en cavalcade. Les habits des cardinaux sont la soûtane, le rochet, le mantelet, la mozette, & la chape papale sur le rochet dans les actions publiques & solennelles. La couleur de leur habit est différente selon le tems, ou de rouge, ou de rose seche, ou de violet: les cardinaux réguliers ne portent point de soie ou d'autre couleur que celle de leur religion, avec une doublure rouge; mais le chapeau & le bonnet rouge sont communs à tous. Les cardinaux que le pape envoye aux princes souverains, sont décorés du titre de légats à latere; & lorsqu'ils sont envoyés dans une ville de la domination du pape, leur gouvernement s'appelle légation. Il y a cinq légations, qui sont celles d'Avignon, de Ferrare, de Boulogne, de Perouse, & de Ravenns. [p. 682] Voyez Légat & Légation, traité de l'orig. des cardinaux. Du Cange, Gloss. Aubery, Hist. des cardinaux.

Cardinal se dit aussi d'offices séculiers: ainsi les premiers ministres de la cour de Theodose sont aussi appellés cardinaux. Et Cassiodore, liv. VII. form. 31. fait mention du prince cardinal de la ville de Rome. On trouve parmi les officiers du duc de Bretagne en 1447, un Raoul de Thorel, cardinal de Quillart, chancelier & serviteur du vicomte de Rohan; ce qui montre que c'étoit un office subalterne. (G)

CARDINALE RAPUNTIUM (Page 2:682)

CARDINALE RAPUNTIUM, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, anomale, tubulée ou sillonnée, découpée en plusieurs parties qui sont disposées comme les doigts de la main, & qui ont chacune la forme d'une langue. Cette fleur a une gaine qui contient le pistil. Le calice devient un fruit divisé en trois loges, qui renferment des semences petites pour l'ordinaire, & attachées à un placenta divisé en trois parties. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CARDINAUX (Page 2:682)

CARDINAUX, s. m. pl. en terme de Drapier & de Tondeur, c'est une espece de petites cardes de fer, remplies par le pié, & dont il n'y a que l'extrémité des pointes qui paroisse; on s'en sert pour ranger le poil & le coucher dans la tonte. Voyez l'article & les figures de la Draperie.

CARDONE (Page 2:682)

CARDONE, (Géog.) ville forte d'Espagne dans la Catalogne, avec titre de duché. Il y a auprès de cette ville une montagne toute de sel, & qui ne s'épuise point; ce sel est de différentes couleurs fort éclatantes, qu'il perd lorsqu'on le lave. Long. 19. 10. lat. 41. 42.

CARDONERO (Page 2:682)

CARDONERO, (Géog.) riviere d'Espagne dans la Catalogne, qui se jette dans celle de Lobregat.

CARDONS (Page 2:682)

CARDONS d'Espagne, (Jardinage) est un légume qui vient de graine que l'on seme à la mi - Avril ou en Mai, sur couche ou en pleine terre. On transplante en motte les premieres qui étoient sur couche, dans une planche bien amandée, de quatre piés de large, & à trois piés l'une de l'autre dans des trous terrotés. Si on les seme dru dans la rigole, on les éclaircit ensuite, en arrachant les plus serrés. On les lie quand ils sont hauts avec de la paille, & on les butte d'un pié de terre pour les soûtenir; ensuite on y met de la terre ou de la paille jusqu'en haut pour les faire blanchir. On peut les transporter en motte dans la serre en les replantant sur une planche de terre rapportée; si - tot que les cardons seront plantés, on les arrosera, on les sarclera souvent, & on leur donnera deux on trois labours par an. (K)

CARDUEL (Page 2:682)

CARDUEL, (le) ou CARTHUEL, (Géog.) pays d'Asie à l'Orient de la Géorgie, dont la capitale est Téflis.

CAREDIVE (Page 2:682)

CAREDIVE, (Géog.) île d'Asie, dans la mer des Indes, sur la côte occidentale de l'île de Ceylan.

CAREK (Page 2:682)

CAREK, (Géog.) petite île d'Asie, dans le golfe Persique.

CARELIA (Page 2:682)

CARELIA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en fleurons rassemblés en forme de tête, écailleuse & garnie de feuilles; ces fleurons sont d'une seule piece, dont les bords sont découpés. La semence est oblongue, anguleuse, terminée par une aigrette garnie d'écailles; elle mûrit sur la couche qui est nue. Pontedera Diss. oct. Voyez Plante. (I)

CARELIE (Page 2:682)

CARELIE, (Géog.) province de la partie orientale de la Finlande; on la divise en Suédoise & en Moscovite: la partie la plus considérable appartient à la Russie.

CARELL, CRAOL ou CRAIL (Page 2:682)

CARELL, CRAOL ou CRAIL, (Géog.) petite ville d'Ecosse, dans la province de Fife.

CARELSBROOK (Page 2:682)

CARELSBROOK, (Géog.) forteresse d'Angleterte, dans l'île de Wight, dans la Manche.

CARÊME (Page 2:682)

CARÊME, s. m. (Hist. ecclésiast.) quadragesima, tems de pénitence, pendant lequel on jeûne quarante jours, pour se préparer à célébrer la fête de Pâque. Voyez Jeûne.

Anciennement dans l'Eglise Latine, le carême n'étoit que de trente - six jours. Dans le cinquieme siecle, pour imiter plus précisément le jeûne de quarante jours, que Jesus - Christ souffrit au desert; quelques-uns ajoûterent quatre jours, & cet usage a été suivi dans l'Occident, si l'on en excepte l'église de Milan, qui a conservé l'ancien usage, de ne faire le carême que de trente - six jours.

Suivant S. Jérôme, S. Léon, St. Augustin, & plusieurs autres, le carême a été institué par les Apôtres. Voici comment ils raisonnent: tout ce que l'on trouve établi généralement dans toute l'Eglise, sans en voir l'institution dans aucun concile, doit passer pour un établissement fait par les Apôtres; or tel est le jeûne du carême. On n'en trouve l'institution dans aucun concile; au contraire, le premier concile de Nicée, celui de Laodicée, aussi bien que les peres Grecs & Latins, sur - tout Tertullien, parlent du carême comme d'une chose générale & très - ancienne.

Calvin, Chemnitius, & les Protestans prétendent que le jeûne du carême a été d'abord institué par une espece de superstition, & par des gens simples qui voulurent imiter le jeûne de Jesus - Christ; ils prétendent prouver ce fait par un mot de S. Irénée, cité par Eusebe. Preuve très - foible, ou pour mieux dire de nulle valeur, quand on a contre elle le témoignage constant de tous les autres peres, & la pratique de l'Eglise universelle.

D'autres disent que ce fut le pape Telesphore, qui l'institua vers le milieu du second siecle; d'autres conviennent que l'on observoit à la vérité le carême dans l'église, c'est - à - dire, un jeûne de quarante jours avant Pâques, du tems des Apôtres; mais que c'étoit volontairement; & qu'il n'y eut de loi que vers le milieu du troisieme siecle. Le précepte ecclésiastique quand il seroit seul, formeroit une autorité que les réformateurs auroient dû respecter, s'ils avoient moins pensé à introduire le relâchement dans les moeurs que la réforme.

Les Grecs different des Latins par rapport à l'abstinence du carême; ils le commencent une semaine plûtôt, maîs ils ne jeûnent point les samedis comme les Latins, excepté le samedi de la semainesainte.

Les anciens moines Latins faisoient trois carêmes; le grand, avant Pâque; l'autre, avant Noël, qu'on appelloit de la S. Martin; & l'autre, de S. Jean - Baptiste, après la Pentecôte; tous trois de quarante jours.

Outre celui de Pâques, les Grecs en observoient quatre autres qu'ils nommoient les carêmes des Apôtres, de l'Assomption, de Noël, & de la Transfiguration: mais ils les réduisoient à sept jours chacun; les Jacobites en font un cinquieme, qu'ils appellent de la pénitence de Ninive; & les Maronites six, y ajoûtant celui de l'exaltation de la Sainte - croix.

Le huitieme canon du concile de Tolede ordonne que ceux qui, sans une nécessité évidente, auront mangé de la chair pendant le carême, n'en mangeront point pendant toute l'année, & ne communieront point à Pâque.

Quelques - uns prétendent que l'on jeûne les quarante jours que dure le carême, en mémoire du déluge, qui dura autant de tems; d'autre, des quarante années pendant lesquelles les Juifs errerent dans le desert; d'autres veulent que ce soit en mémoire des quarante jours qui furent accordés aux Ninivites pour faire pénitence; les uns, des quarante coups de fouets que l'on donnoit aux malfaiteurs pour les corriger; les autres, des quarante jours de jeûne que Moyse observa en recevant la loi, ou des quarante jours que jeuna Elie, ou enfin des quarante jours de jeûne qu'observa Jesus - Christ.

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