ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"2:6"> tache noire, & semblent être composés de plusieurs pieces qui imitent le contour d'une rose.

Le Léopard, fig. 2. a tant de ressemblance avec la Pan - there, qu'on les croiroit au premier coup d'oeil de la même espece; c'est sans doute cette ressemblance qui a fait dire que la Panthere étoit la femelle du Léopard; mais ces deux animaux font deux especes particulieres. On distingue aisément le Léopard de la Panthere par les taches des côtés du corps; elles sont en forme d'anneau ou de rond comme dans la Panthere, & le centre est de la même couleur que le fond du poil, au lieu qu'il y a une tache noire dans la plûpart des anneaux de la Pan - there; d'ailleurs ces anneaux sont toujours plus petits & plus rapprochés dans le Léopard. On trouve ces deux especes d'animaux dans les climats chauds de l'ancien contient.

L'Once differe de la Panthere & du Léopard par sa couleur, par sa taille, & par ses moeurs, il est beaucoup plus petit que le Léopard, & guere plus grand qu'un gros chien; il a une couleur blanchâtre avec des taches en forme d'anneaux, mais d'une figure plus irréguliere que celles de la Panthere & du Léopard, & plus grandes & plus éloignées les unes des autres; son poil au lieu d'être court comme celui de la Panthere & du Léopard, est beaucoup plus long. L'Once a aussi le naturel plus doux; on l'apprivoise en Perse assez pour pouvoir s'en servir à la chasse. C'est encore un animal de l'ancien con - tinent.

Le Jaguar est à - peu - près de la grandeur de l'Once, il ressemble à la Panthere & au Léopard par la couleur fauve de son poil; mais il en differe par ses taches qui sont de différentes figures, & beaucoup plus grandes que dans ces deux animaux; mais ce qui le caracterise le mieux, ce sont des bandes irrégulieres & noires qu'il a sur le cou & sur les côtés de la tête, au lieu de petites taches rondes & isolées comme dans le Léopard & la Panthere. Le Jaguar a la queue moins longue que l'Once à proportion de sa grosseur. On trouve cet animal dans l'Amérique méridionale; il est beaucoup moins à crain - dre que la Panthere & le Léopard, il n'attaque même les hommes que rarement & lorsqu'ils sont endormis; un seul chien suffit pour le faire fuir, à moins qu'il ne soit pressé par la faim.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES. |PLANCHE X. (Page 23:2:6)

PLANCHE X.

Le Couguar, fig. 1. ne ressemble au Tigre, à la Pan - there, au Léopard, que par les caracteres génériques que j'ai rapportés plus haut. Il a beaucoup plus de rap - port avec le Chat sauvage par la forme du corps, il est en entier d'une couleur fauve mêlée d'une teinte de noir sans aucunes taches. Il a le corps fort alongé, la tête petite, la queue longue, & les jambes hautes; il est à - peu - près de la grandeur du Jaguar, ou même un peu plus grand. Ces deux animaux grimpent sur les arbres pour se mettre en embuscade; ils sont fort communs en Amérique, principalement dans la Guiane; il s'en faut de beaucoup qu'ils soient aussi féroces que les diverses especes de Tigres qui habitent les déserts de l'Afrique. Ils sont même peureux, & il suffit d'allumer du feu dans un endroit pour les empêcher d'en approcher,

Le Linx, fig. 2. a tous les caracteres & toutes les ha - bitudes du Chat, & même celle de couvrir de poussiere son urine; ses oreilles sont terminées par une espece de petit bouquet de poils, longs, droits & dirigés en haut. Ce caractere suffiroit pour le faire reconnoître, s'il ne lui étoit pas commun avec le Caracal. Le Linx a le poil long, fin, doux, & d'un gris blanchâtre, mêlé plus ou moins de fauve & de brun, avec de petites taches noi - res; ces taches sont plus ou moins apparentes; il y a même des individus dont la couleur detout le corps est uniforme & sans aucune tache. Son cri imite le hurle - ment du Loup.

Le Linx est un animal des pays froids. On en trouve dans presque toute la partie septentrionale de l'ancien & du nouveau continent; il y en a même quelques - uns sur les montagnes des Alpes & des Pyrenées; ceux de Sibérie sont les plus grands; ceux du Canada sont petits, mais plus blancs que ceux des autres pays. Il se fait un grand commerce des peaux de ces animaux, qui ne sont connus parmi les fourreurs que sous les noms de Loup - cervier & de Chat - cervier. On nomme Chat - cervier les Linx du Canada, sans doute parce qu'ils ne sont en ef - fet guere plus gros que le chat sauvage, au lieu que ceux de l'ancien continent sont appellés Loups - cerviers, par - ce qu'ils approchent de la taille du Loup. Comme cet animal varie non - seulement par la couleur, mais même par la grosseur, plusieurs Naturalistes en ont fait deux especes particulieres, mais M. de Buffon présume que cette différence de grandeur n'est qu'un effet du climat, puisqu'on trouve de ces variétés parmi les Linx de l'Eu - rope.

Le Caracal est plus petit que le Linx, & il a, comme cet animal, les oreilles terminées par un bouquet de longs poils noirs; mais il en differe à beaucoup d'autres égards; il ressemble au Chat sauvage par son poil qui est court & dur; sa queue est plus longue que celle du Linx, & plus courte que celle du Chat, & elle n'a pas l'extrémité noire, elle est en entier, comme le reste du corps d'une couleur brune mêlée de fauve plus ou moins foncé sur les différentes parties du corps. Le Caracal n'habite que des climats chauds de l'ancien continent, où se trouvent les Lions & les Tigres. Il suit ordinaire - ment le Lion, & il se nourrit souvent du reste de la proie de cet animal, & le précede aussi quelquefois; & c'est sans doute ce qui lui a fait donner le nom de Pour - voyeur du Lion. On se sert dans les Indes du Caracal pour la chasse du lievre, du lapin, & même des gros oiseaux; il grimpe sur les arbres avec la plus grande fa - cilité, de même que le Linx.

Le Chat - Pard a comme le Caracal, non - seulement les caracteres, mais même la figure du Chat. Il est à - peu - près de la taille du Caracal, il a la queue courte comme lui, mais ses oreilles ne sont pas terminées par de longs poils. Il est aisé à distinguer de tous les autres animaux de ce genre dont je viens de faire mention, en ce qu'il a une couleur rousse plus ou moins foncée, avec des taches noires isolées & pleines; il a deux bandes trans - versales de la même couleur que les taches sur la face interne du haut des jambes de devant, & deux autres moins longues & moins apparentes sur le haut de la face interne des jambes de derriere. On trouve aussi cet animal dans les climats chauds de l'ancien continent.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES. |PLANCHE XI. (Page 23:2:6)

PLANCHE XI.

L'Hyaene, fig. 1. a beaucoup de rapport avec le Loup par la forme du corps & par le museau alongé; on pour - roit placer avec raison cet animal dans le genre du Loup & des Chiens, si on ne lui connoissoit un caractere très - différent, qui est de n'avoir que quatre doigts à chaque pié, tandis que les Chiens, les Loups, & les Renards en ont cinq aux piés de devant, & quatre aux piés de derriere: l'Hyaene a encore un autre caractere qui la distingue beaucoup du Loup, c'est une fente qui se trouve entre l'anus & la queue, comme dans le Blai - reau, & qui communique à deux poches dans lesquelles il y a un très - grand nombre de glandes, qui sont réu - nies pour la plûpart, & qui forment deux especes de grappes dans chaque poche, ces deux caracteres réu - nis & particuliers à cet animal, sont plus que suffisans pour en faire un genre à part.

Il y a des naturalistes & des voyageurs qui ont con - fondu l'Hyaene avec le Glouton, le Chacale, la Civette, & même avec le Babouin. M. de Buffon vient de nous donner, avec la plus grande précision, les différences qui sont entre ces cinq especes d'animaux, & d'établir les caracteres propres de chacune de ces especes.

L'Hyaene est de la grosseur du Loup, mais plus forte & plus féroce; elle vit de rapine, elle attaque même quelquefois les hommes, elle est fort avide de chair corrompue & de cadavres, qu'elle tire des sépultures; l'Hyaene ne vit point en société, elle se retire seule dans des rochers. Tout son corps est couvert de poils assez longs, plus durs que ceux du Loup, & d'une couleur grisâtre; elle a une criniere formée de longs poils pres - que entierement noirs, qui s'étend depuis la tête jusqu'à la queue, il y a sur les côtés du corps, les épaules & les [p. 2:7] cuisses, des bandes ondoyantes de couleur noirâtre: on trouve l'Hyaene dans les climats chauds de l'Afrique & de l'Asie.

Le Glouton habite au contraire les pays froids du Nord, tels que la Laponie, la Sibérie, &c. Il est beau - coup plus petit que l'Hyaene, & un peu plus gros que le Blaireau, son ventre touche presque jusqu'à terre, parce que ses jambes sont très - courtes, il n'a point de criniere, il est entierement noir, à l'exception des flancs qui sont quelquefois d'un fauve brun, enfin il a cinq doigts à chaque pié.

Le Chacal vit en société; il est plus petit que le Loup, d'un jaune vif & luisant, ce qui lui a fait donner le nom de Loup doré; il a cinq doigts aux piés de devant, & quatre seulement aux piés de derriere, comme les Chiens: le Chacal & le Glouton n'ont donc rien de commun, comme l'on voit, avec l'Hyaene, pour les caracteres extérieurs; mais ce qui les a fait prendre les uns pour les autres, c'est qu'ils recherchent & déter - rent les cadavres tous les trois avec la même avidité: on trouve le Chacal en Asie & en Afrique.

La criniere de la Civette a fait prendre cet animal pour l'Hyaene, c'est la seule partie par laquelle il a quel - que rapport avec l'Hyaene. Quant au Babouin que l'on a confondu aussi avec l'Hyaene, c'est une espece de Singe; il a les doigts & les ongles conformés à - peu - près comme l'homme, & si différemment de l'Hyaene, que ce seul caractere suffit pour le faire distinguer de cet animal. Voyez l'Hist. Nat. gén. & part. tom. IX. p. 268.

L'Ours a pour caracteres génériques six dents incisi - ves à chaque mâchoire, les doigts onguiculés & sépa - rés les uns des autres; il s'appuye sur le talon en mar - chant.

L'Ours de la fig. 2. est presque entierement d'une couleur brune mêlée de fauve, plus ou moins foncée, à l'exception des quatre jambes & du garot qui sont noirs. Cet Ours se trouve sur les Alpes; il y a aussi sur les mêmes montagnes quelques Ours noirs, en petite quantité, qui different de ceux - ci en ce qu'ils ne vivent que de vé gétaux, au - lieu que l'Ours brun est très - car - nacier & très - féroce, car il attaque même les hommes, quand il est pressé par la faim; on trouve les Ours noirs beaucoup plus communément dans les forêts des pays septentrionaux du Nord & de l'Amérique. La plûpart des Ours de Lithuanie, de Moscovie, & de la grande Tartarie sont blancs, mais les Ours de cette couleur ne font pas une espece particuliere, c'est seulement une variété de l'Ours noir ou de l'Ours brun, car on en trouve qui sont en partie noirs & en partie blancs. Il y a d'autres Ours blancs sur la mer Glaciale qu'il ne faut pas confondre avec ceux dont on vient de parler, ce sont d'autres animaux, & ils en different, non - seule - ment par le moeurs, mais encore par la forme & par la grandeur.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES. |PLANCHE XII. (Page 23:2:7)

PLANCHE XII.

La Civette, fig. 1. & le Zibet, fig. 2. sont deux ani - maux qui ont été long - tems confondus ensemble; parce qu'ils donnent l'un & l'autre un parfum très - odorant, connu sous le nom de civette, on les croyoit de la même espece: cependant il y a entre eux des différen - ces assez grandes pour en faire deux especes particu - lieres, d'autant plus qu'ils n'habitent pas dans le même pays, car on trouve le premier en Afrique & l'autre en Asie. La Civette a tout le corps couvert de poils longs & durs, & une sorte de criniere qui s'étend depuis la tête jusqu'au milieu de la queue; le dessous du cou est noir, & il y a de chaque côté de cette couleur une large bande blanche, & un peu plus haut une plus petite bande noire: ces caracteres suffisent pour la faire distinguer du Zibet qui a le corps plus alongé & moins épais que la Civette, le poil court & doux, même sur le dos & sur la queue, dont la couleur est disposée par anneaux alternatifs noirs & blancs; enfin il a sous le cou de petites bandes irrégulieres, dont les unes sont blanches & les autres noires. La Civette & le Zibet ont chacun cinq doigts à chaque pié, & le pouce est réuni aux autres doigts. Ils ressemblent par le nombre & la position des doigts au Blaireau, mais ils ont plus de rapport avec le Renard & même avec la Fouine, par la forme alongée de leur corps, & par leur museau effilé & pointu; ils different du Renard, en ce que celui - ci n'a, comme les Chiens & le Loup, que quatre doigts aux piés de derriere; & de la Fouine, des Belettes, des Putois, de la Mangouste, de la Genette, de l'Hermine, de la Marte, &c. en ce que le pouce est séparé des au - tres doigts dans tous ces animaux, & placé plus haut.

Le parfum de la Civette & du Zibet se trouve dans deux vésicules assez grandes, dont l'ouverture est située entre l'anus & les parties de la génération. On nourrit de ces animaux en Hollande, & en divers autres pays de l'Europe, pour en avoir leur parfum; on les tient enfermés chacun dans une cage étroite, & deux ou trois fois par semaine on vuide le réservoir du parfum par le moyen d'une petite cuillere qu'on y introduit.

La Civette & le Zibet ont à - peu - près les mêmes in - clinations que la Fouine & le Renard; ils font la chasse aux oiseaux & aux petits animaux, cependant ils man - gent des fruits & des racines quand ils n'ont pas d'autre nourriture. On présume qu'ils voyent clair dans l'obs - curité, parce que leurs yeux brillent la nuit comme ceux des Chats, c'est peut - être ce qui leur a fait donner le nom de Chats musqués & de Chats Civettes. Voyez l'Hist. Nat. tom. IX. pag. 299. & suiv.

La Genette, fig. 3. a comme la Belette, l'Hermine, les Furets, les Putois, la Marte, la Fouine, le Vison, la Mangouste, &c. cinq doigts à chaque pié, garnis cha - cun d'un ongle, & tous séparés les uns des autres; le pouce est situé plus haut que les autres doigts: tous ces animaux ont sous la queue des glandes ou des vésicules, dans lesquelles se filtre une sorte de parfum, qui exhale une odeur plus ou moins forte; ils ne sont pas les seuls qui aient ce caractere, il leur est commun avec d'autres animaux de différens genres, comme la Civette, le Zibet, le Renard, le Blaireau, &c. La Genette a beaucoup de rapport avec la fouine par sa forme alon - gée, ses jambes sont cependant plus longues; elle res - semble au Zibet par sa couleur, & principalement par les anneaux noirs & blancs de la queue; elle a sur le cou & sur le dos des poils noirs & durs qui forment une sorte de criniere; le reste de son poil est court, doux, & d'un gris cendré mêlé de taches noires bien distin - ctes, principalement sur les côtés du corps. Cet animal a les mêmes inclinations que la Fouine; elle ne vit que de proie, elle fait la chasse aux petits animaux & aux oiseaux, & elle cause beaucoup de perte quand elle peut entrer dans un poulailler ou un colombier.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES. |PLANCHE XIII. (Page 23:2:7)

PLANCHE XIII.

Le Castor, fig. 1. a comme l'Ecureuil, le Liévre, le Lapin, le Rat, &c. pour caracteres génériques deux dents incisives à chaque mâchoire, point de dents cani - nes, & les doigts onguiculés; mais le caractere qui le fait le plus aisément distinguer des autres animaux, consiste en ce qu'il a la queue plate & écailleuse. Le Castor a cinq doigts à chaque pié; ceux des piés de devant sont séparés les uns des autres, & il s'en sert très - adroitement pour saisir & porter à sa bouche sa nourriture; les doigts des piés de derriere sont réunis les uns aux autres par une membrane qui lui tient lieu de nageoires.

M. Brisson distingue trois especes de Castors; savoir le Castor proprement dit, l'Ondatra, & le Desman: ces trois animaux ont des rapports entre eux, non - seulement par les caracteres extérieurs dont on vient de parler, mais encore par les moeurs, principalement le Castor & l'Ondatra, ils vivent en société, & se con - struisent de petites cabanes sur les eaux. On distingue aisément ces trois especes les unes des autres; le Castor a, comme j'ai déjà dit, les doigts des piés de devant séparés, & la queue large & plate horisontalement. L'Ondrata a les doigts des piés de devant & ceux des piés de derriere réunis par une membrane, & la queue longue & plate verticalement. Le Desman a la queue plate verticalement comme l'Ondatra, mais il n'a point de membranes ni aux doigts des piés de devant, ni à

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