ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
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"4:14"> des yeux; la tête est garnie sur les côtés de deux rangs de tubérosités, celles du rang inférieur sont pointues: on trouve cet insecte à Cayenne.

La Pro - cigale de la fig. 3. a aussi la propriété d'être lumineuse, les ailes sont moins transparentes que celles de la Pro - cigale précédente, celles de dessus ont une conleur verte claire avec des taches d'un beau jaune orangé sur la plus grande partie de leur étendue, & ont l'extrémité d'un beau noir: on trouve cet insecte à la Chine.

Les Punaises ont pour caracteres génériques trois arti - cles aux tarses, les antennes plus longues que la tête, & composée de quatre ou cinq articles, une trompe courbée en - dessous, quatre ailes, celles de dessus par - tie écailleuses & partie membraneuses.

Les fig. 4. & 5. représentent des Punaises; celle de la fig. 4. a toute la partie écailleuse des ailes supérieures, le corcelet & l'écusson d'un très - beau rouge, tout le reste de l'insecte est noir, ainsi que la partie membra neuse des ailes supérieures: on trouve cet insecte à l'île de Bourbon.

La Punaise de la fig. 5. est en entier d'un brun clair, elle a seulement des lignes d'un beau jaune sur la partie écailleuse des ailes supérieures, il y a sur le corcelet une ligne jaune qui décrit le contour de cette partie de l'in - secte: la seconde articulation des pattes de derriere est fort large, & garnie en dedans d'une rangée de poin - tes: on trouve cet insecte à Madagascar.

Les Scorpions aquatiques forment un genre que l'on distingue aisément des autres insectes; ils n'ont que quatre pattes, deux de chaque côté, les antennes en forme de pinces de Crabe, & assez grandes pour que l'insecte puisse s'en servir pour marcher, un seul article aux tarses, une trompe courbée en - dessous, & quatre ailes croisées.

Le Scorpion aquatique de la fig. 6. est la plus grande espece que l'on connoisse, il est d'un brun mêlé d'une teinte de jaunâtre, ses antennes au lieu d'avoir leur in - sertion sur la face supérieure de la tête, prennent leur origine en - dessous, de façon qu'elles ressemblent plus à des pattes qu'à des antennes, d'autant plus qu'elles sont plus grosses que les pattes: on trouve cet insecte à Cayenne.

L'Hémerobe a pour caracteres génériques quatre ai - les nues & souvent égales, les antennes filiformes, la bouche proéminente avec quatre barbillons, la queue simple & nue, & point de petits yeux lisses.

L'Hémerobe de la fig. 7. a les ailes très - transparentes, elles sont d'un blanc un peu jaunâtre avec des taches brunes, qui sont elles - mêmes transparentes; la tête, le corcelet & tout le corps ont une couleur jaune avec une raie noire qui s'étend depuis la tête jusqu'à l'extré - mité du corps: on trouve cet insecte en Provence.

L'insecte qui est représenté fig. 8. a tous les mêmes caracteres que l'Hémerobe, à l'exception des antennes, qui au - lieu d'être filiformes, sont terminées par une espece de gros bouton, ce qui fait qu'on ne peut pla - cer cet insecte dans le genre des Hémerobes, il faut en faire un particulier entre celui de l'Hémerobe & celui du Fourmilion.

Les ailes de cet insecte sont un peu moins transparentes que celle de l'Hémerobe fig. 7. les ailes supérieures ont en entier une belle couleur jaune, celles de dessous sont de la même couleur, & elles ont de plus une tache d'un noir violet luisant, la tête, les antennes & tout le corps sont noirs, il y a seulement quelques points jau - nes sur le corcelet, le devant de la tête & le corcelet est garni de poils assez longs: on trouve aussi cet insecte en Provence.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. | [Insectes] |PLANCHE LXXX. (Page 23:4:14)

PLANCHE LXXX.

M. Geoffroy a divisé les insectes à quatre ailes fari - neuses, connus plus généralement sous le nom de Papil - lons, en quatre genres, savoir, 1°. les Papillons simple - ment dits, dont le caractere distinctif consiste dans les antennes, lesquelles sont terminées par une espece de bouton. 2°. Les Sphinx qui ont les antennes prismati - ques. 3°. Les Ptérophores dont les ailes sont composée de plusieurs branches barbues. 4°. Les Phalenes dont les antennes diminuent de grosseur de la base à la pointe; il y a des Phalenes dont les antennes sont pectinées, dans les autres elles sont filiformes. 5°. Les Teignes dont les antennes sont filiformes, & diminuent de la base à la pointe comme dans les Phalenes, mais elles en different en ce que les Teignes ont sur la tête un toupet de poils élevé.

On peut ensuite sous - diviser ces cinq genres, & éta - blir les caracteres de ces sous - divisions d'après la forme des ailes.

Tous les insectes de cette Planche sont du genre des Papillons, ils ont les antennes terminées par une espece de bouton, ils ne voltigent que le jour & restent tran - quilles la nuit. Le Papillon de la fig. 1. est un des plus grands que l'on connoisse, on lui a donné le nom de Grand - oculé, parce qu'il a sur la face inférieure des ailes des taches rondes ressemblantes à des yeux, la face su - périeure des ailes de dessus est rougeâtre & bordée d'un liseré noir avec des taches jaunes, la face supérieure des ailes de dessous est presque entierement noirâtre, ex - cepté auprès du corps où elle est un peu jaunâtre: on trouve ce Papillon à Cayenne.

Celui de la fig. 2. est un des plus beaux Papillons que l'on puisse voir, il est en partie d'un très - beau verd brillant, & en partie d'un noir de velours; il a sur la face supérieure des deux ailes de dessus deux taches d'un beau violet, & sur la face inférieure des deux ailes de dessous six taches orangées, dont deux plus grandes que les autres; je n'ai vu ce beau Papillon que dans le cabinet de Madame Lecomte.

Le Papillon de la fig. 3. n'est pas moins rare que le précédent, il est d'un très - beau noir velouté, avec une bande transversale d'une belle couleur aurore & velou - tée qui s'étend sur les quatre ailes, ce qui lui a fait don - ner le nom de Velouté: on le trouve à la Chine.

Le Papillon de la fig. 4. est du genre de ceux qui ont aux ailes de dessous des appendices qui ressemblent à des queues, il a sur ces mêmes ailes des taches relevées en bosse, brillantes & de couleur de marcassite de cui - vre.

Le Papillon de la fig. 5. est d'une couleur blanchâtre avec des taches d'un beau rouge: on le trouve sur les Alpes, & on lui a donné le nom d'Alpicola.

Le Papillon de la fig. 6. est en grande partie noirâtre, il a sur les ailes supérieures plusieurs taches jaunes, & sur chaque aile inférieure une tache bleue, qui étant réunies l'une à l'autre quand les ailes sont étendues, ont la forme d'un parasol ouvert & frangé, ce qui lui a fait donner le nom de Parasol: on le trouve à Suri - nam.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. | [Insectes] |PLANCHE LXXXI. (Page 23:4:14)

PLANCHE LXXXI.

La fig. 1. représente un des plus grands Sphinx que l'on connoisse, il a plus de six pouces de largeur quand les ailes sont étendues; le corps est d'un gris jaunâtre, les ailes supérieures sont à - peu - près de la même cou - leur que le corps, & ont des bandes noirâtres qui s'é - tendent sur toute la largeur en formant des zigzags, les ailes inférieures sont d'un beau jaune à leur origine & noirâtres sur les bords: on trouve ce grand Sphinx à Surinam. Sa Chenil e, fig. 2. est en entier d'un beau verd foncé, à l'exception d'une raie rouge qui se trouve sur le milieu du dos, elle a une corne sur le derriere, composée de huit tubercules arrondis: cette Chenille se transforme en une Chrysalide, fig. 3. d'une couleur rougeâtre, terminée par le gros bout par un prolonge - ment dans lequel se trouve renfermée la trompe du Sphinx.

Les Sphinx en général ont le corps gros & les ailes étroites à proportion de leur grosseur; ils different des autres Papillons en ce qu'ils ont les antennes prismati - ques & qu'elles renferment toujours leur Chrysalide dans une coque.

On voit à la fig. 4. la Phalene à miroir de l'Améri - que, qui a quelque ressemblance au premier coup d'oeil avec la Phalene à miroir de la Chine par les couleurs, & par les quatre taches transparentes des ailes, mais elle en differe beaucoup par la forme des ailes supé - [p. 4:15] rieures & des quatre taches transparentes. Voyez la Phalene à miroir de la Chine dans la Planche suivante.

La petite Phalene de la fig. 5. est très - agréable par ses couleurs, elle a les ailes supérieures d'un jaune clair & traversées de plusieurs petites bandes blanches pon - ctuées de noir, les ailes inférieures sont d'un rouge clair, avec des bandes longitudinales d'un rouge plus foncé: on trouve cette Phalene à la Caroline.

La Phalene de la fig. 6. est très - singuliere par la forme de ses ailes inférieures, elle est presque en entier d'un jaune clair, & elle a sur chacune des ailes une tache ronde, faite à - peu - près comme un oeil, & dont le mi - lieu est transparent: on la trouve à la Martinique. J'ai fait copier toutes les figures de cette Planche d'après les Planches enluminées de Mademoiselle Merian, parce qu'il n'y avoit ici aucun de ces objets en nature; M. Mauduit s'est procuré depuis la belle Phalene de la fig. 6.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. | [Insectes] |PLANCHE LXXXII. (Page 23:4:15)

PLANCHE LXXXII.

La Phalene fig. 1. paroît au premier coup d'oeil avoir quelque rapport avec celle de la fig. 4. de la Plan - che LXXXI. & même on leur a donné à toutes les deux le nom de Phalene à miroir; mais si on les examine un peu attentivement, les ressemblances disparoissent, & l'on voit au contraire de grandes différences. La Pha - lene dont il est ici question se trouve à la Chine, les taches transparentes des ailes sont triangulaires, & en - tourées de noir, & les ailes supérieures sont confor - mées autrement que celles de la Phalene à miroir d'A - mérique, le fond de la couleur est la seule chose où on puisse trouver de la ressemblance entre ces deux Phale - nes, elles ont toutes les deux la face supérieure des ai - les d'un roux plus ou moins ardent, avec des traits noirs & des bandes blanches, la face inférieure est d'une cou - leur rousse plus rembrunie.

La Phalene de la fig. 2. est la plus grande que l'on connoisse pour l'étendue des ailes, elle a les antennes en filets & non en peigne comme celle de la fig. 1 les quatre ailes ont la face supérieure d'un gris blanchâtre, plus ou moins foncé en différens endroits, avec des lignes noires en zigzag, la face inferieure a les memes couleurs que la face supérieure, seulement la couleur noire est moins foncée & le gris est plus blanchâtre: on trouve cette grande Phalene à Cayenne.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. | [Insectes] |PLANCHE LXXXIII. (Page 23:4:15)

PLANCHE LXXXIII.

Tous les insectes de cette Planche sont de la classe de ceux qui n'ont point d'ailes. L'Araignée fig. 1. a pour caracteres génériques huit pattes & huit yeux; les fig. 1. & 2. représentent deux différentes especes d'Araignée; celle de la fig. 1. est la plus grande que l'on connoisse, il y a des individus qui ont jusqu'à huit pouces de lar - geur depuis l'extrémité de l'une des pattes jusqu'au bout d'une autre patte de l'autre côté, le corps a jus - qu'à trois pouces de longueur, & plus d'un pouce d'épaisseur: ce sont les Araignées de cette espece qui tuent les Colibris & qui mangent leurs oeufs, elles sont fort communes en Amérique.

La fig. 2. représente l'Araignée connue sous le nom de Tarentule, sa morsure n'est pas à beaucoup près aussi dangereuse qu'on l'a prétendu pendant long - tems. J'ai un ami qui a voyagé en Italie, & qui a séjourné quel - que tems aux environs de Tarente; pour vérisier si la morsure de la Tarentule étoit venimeuse, il fit mor - dre plusieurs animaux sans qu'il en ait vû des effets appa - rens, il détermina même des paysans du lieu à se faire mordre par des Tarentules, en leur promettant une petite récompense, ce qui prouve que les gens le plus à portée de connoître ces Araignées ne les croient pas venimeuses; aucunes des morsures qu'il fit faire sur des hommes & sur des animaux, ne produisit l'espece d'engourdissement qu'on a attribué au venin de cet in secte, & toutes les playes se guérirent aussi prompte - ment que si ce n'eût été que des piquures d'épingles ou d'un autre corps dur; je crois donc que l'on peut, d'après ces faits, regarder comme des fables tout ce qu'on dit des effets de la morsure de la Tarentule: on trouve de ces Araignées en Amérique, qui ressemblent entierement à celles d'Italie, elles sont seulement un peu plus grosses.

L'insecte de la fig. 3. est d'un genre particulier, & tient le milieu entre l'Araignée & le Crabe, aussi l'a - t - on appellé l'Araignée - Crabe, parce qu'il a la forme d'un Araignée, & qu'il est recouvert en entier d'une croûte comme les Crabes; on lui a aussi donné le nom de Pro - Scorpion, ses antennes sont droites, terminées par une espece de bouton, & placées derriere la premiere paire des jambes qui sont plus grosses que les autres, & ter - minées par un simple corcelet & non pas par une pince: cet insecte se trouve en Amérique.

La Scolopendre fig. 4. a pour caracteres génériques le corps applati, les antennes filiformes, & composées de plusieurs articles courts, & vingt - quatre pattes au - moins. La Scolopendre dont il est ici question en a quarante, vingt de chaque côté; au reste, ce dernier caractere ne suffit pas pour distinguer les différentes especes; M. Geoffroy prétend que quand ces insectes sont jeunes ils ont peu de pattes, & qu'à mesure qu'ils prennent de l'accroissement le nombre des pattes & des anneaux du corps augmente: la Scolopendre qui a servi de modele pour la fig. 4. se trouve en Amérique.

Le Scorpion fig. 5 a comme le Crabe, dix pattes, les deux premieres en forme de pince, le corps cou - vert d'une croûte, & la queue composée de plusieurs lames; mais il a un caractere particulier qui mérite bien qu'on fasse de cet insecte un genre à part, ce caractere consiste dans un aiguillon situé à l'extrémité de la queue, dont l'insecte se sert pour blesser & même tuer sa proie; la plûpart des Scorpions causent par la piquure de cet aiguillon une enflure plus ou moins considerable, & même qui cause quelquefois la mort. Celui dont il s'a - git ici est un des plus gros que l'on connoisse, il se trouve à Madagascar; il est presque entierement noir, à l'exception du bord des anneaux du corps qui sont blanchâtres; on assure qu'il est très venimeux, & qu'il cause la mort en peu de tems à ceux qui en sont piqués.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. | [Insectes] |PLANCHE LXXXIV. (Page 23:4:15)

PLANCHE LXXXIV.

Le Pou est de la classe des insectes apteres, c'est - à - dire qui n'ont point d'ailes. Ces insectes different des autres non - seulement par ce caractere, mais encore en ce qu'ils ont leur forme parfaite au sortir de l'oeuf, au lieu que les autres insectes passent par plusieurs états & subissent plusieurs changemens avant de parvenir à leur état par - fait qui correspond à l'état adulte des autres animaux. Les apteres croissent pendant quelque tems après leur naissance, & changent pour la plûpart de peau, mais leur forme reste toujours la même. La puce est le seul insecte aptere connu qu'il faille excepter, car elle subit les mêmes métamorphoses que les autres msectes.

Le Pou a pour caracteres génériques six pattes, deux yeux, les antennes filiformes, & le ventre simple, c'est - à - dire sans filets à la queue. On distingue un grand nom - bre d'espece de poux; car presque chaque espece d'ani - mal, comme quadrupedes, oiseaux, insectes, reptiles, cétacées, &c. a une espece particuliere de pou & quel - quefois plusieurs; on en a même trouvé sur certaines especes de poissons. Le Pou qui est représenté sur cette Planche, est celui de l'homme; il a été observé avec un microscope solaire par Hook qui en a donné dans sa Micrographie la figure que j'ai fait copier. Toutes les parties de cet insecte sont grossies en proportions rela - tives, de même que le cheveux que le Pou saisit avec ses crochets. Swammerdam croit après la dissection qu'il a faite du Pou de l'homme, que cet insecte est herma - phrodite, c'est - à - dire qu'il a les deux sexes. D'après la forme de la tête telle qu'elle est représentée dans cette figure, on voit que le pou n'a point de trompe, on di - stingue seulement au bout de la mâchoire inférieure une espece d'aiguillon qui sert à percer la membrane des vaisseaux sanguins de la peau pour en faire sortir le sang que le Pou boit ou suce avec sa gueule, au lieu de le pomper avec une trompe comme la plûpart des auteurs qui ont parlé de cet insecte, l'ont dit.

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