ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. | [Insectes] |PLANCHE LXXXV. (Page 23:4:16)

PLANCHE LXXXV.

La Puce n'a point d'ailes, ce caractere l'a fait ranger dans la classe des insectes apteres, c'est - à - dire qui n'ont point d'ailes, cependant elle a beaucoup de rapport avec les autres insectes, en ce qu'elle subit comme eux toutes les mêmes métamorphoses, & qu'elle ne parvient à son état parfait qu'après avoir passé par l'état de ver, ensuite par celui de nymphe renfermée dans une coque qu'elle se fille, & d'où elle sort sous l'état de Puce; alors elle a sa forme parfaite, elle est adulte & elle peut se reproduire. Tous les autres insectes sans ailes sortent au contraire de l'oeuf sous la forme qu'ils doivent avoir jusqu'à leur mort; ils ne subissent aucun changement, ils prennent seulement de l'accroissement.

La Puce a pour caracteres génériques six pattes pro - pres à sauter, deux yeux, la bouche recourbée en - des - sous, les antennes filiformes, le ventre simple & aron - di, c'est - à - dire sans filets.

La figure que nous donnons ici de la Puce, a été co - piée d'après celle que Hook a donnée dans sa Micro - graphie, vue & grossie au microscope solaire comme l'espece de la Planche précédente. M. Geoffroy rapporte d'après ce même auteur anglois pour prouver la force de la Puce, un fait qui surprend encore plus par la pa - tience & l'adresse de l'artiste, que par la force de la Puce. « Un ouvrier anglois avoit construit en ivoire un carrosse à six chevaux, un cocher sur le siege avec un chien entre ses jambes, un postillon, quatre person - nes dans le carrosse & deux laquais derriere, & tout cet équipage étoit traîné par une Puce ». Hist. abrégée des insectes par M. Geoffroy, T. 2. p. 612.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. (Page 23:4:16)

POLYPIERS. HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE LXXXVI. (Page 23:4:16)

PLANCHE LXXXVI.

On admet le nom de Polypier pour exprimer en gé - néral les corps marins qui ont été mis pendant long - tems au rang des végétaux, mais qui ont été enfin re - connus pour des productions animales, parce qu'ils sont formés & habités par de petits insectes auxquels on a donné le nom de Polypes. Ces petits animaux vi - vent & travaillent en société comme les Abeilles, & construisent des cellules ou des tuyaux analogues à leur forme & d'une substance plus ou moins dure; mais comme on ne connoît que très - imparfaitement leur conformation, on est obligé d'avoir recours à leurs ouvrages pour pouvoir les classer méthodiquement.

On divise les Polypiers en trois ordres principaux, qui sont les Litophytes, les Madrépores, & les Epon - ges. On a donné le nom de Litophyte à ceux qui sont en tout ou en partie d'une substance analogue à de la cor - ne; on comprend sous le nom de Madrépore les Poly - piers qui sont en entier d'une substance pierreuse; enfin l'ordre des Eponges renferme ceux d'une substance mole & spongieuse*. Chacun de ces trois ordres se divise en plusieurs genres, lesquels se soudivisent en un grand nombre d'especes. Le premier ordre contient trois gen - res, savoir, 1°. les Litophytes simples, c'est - à - dire ceux qui sont en entier d'une substance cornée; 2°. les Lito - phytes dont la substance cornée est recouverte par une substance terreuse plus ou moins dure; 3°. les Litophy - tes articulés. L'ordre des Madrépores renferme un plus grand nombre de genres; on compte 1°. les Madrépo - res branchus, oculés, auxquels on a donné le nom de Pore; 2°. les Madrépores branchus dont les rameaux sont cylindriques & terminés en pointes, & qui sont connus sous le nom d'Abrotanoïde; 3°. les Madrépores cylindriques branchus, qui se divisent en un grand nom - bre de rameaux qui sont garnis sur toute leur longueur d'autres petits rameaux comme si c'étoit des feuilles, ce qui les fait appeller Madrépores en arbres, quand ils sont élevés, & Coralloïdes, quand ils sont bas; 4°. les Ma - drépores en lames paralleles comme les Champignons

* Il y a encore plusieurs Naturalistes qui doutent si les Eponges sont produ tes par des insectes comme les autres Polypiers, parce qu'on ne peut les découvrir dans la substance des Eponges.
de mer. 5°. les Madrépores à rayons concentriques dont les tuyaux sont tous réunis en masse, auxquels on donne le nom d'Astéries ou Astroïtes; 6°. les Madrépores à rayons ou lames concentriques, dont les tuyaux sont distincts & même quelquefois ramifiés comme les Oeil - lets de mer; 7°. les Madrépores striés qui se divisent en branches applaties ou en feuilles, connus sous le nom de Madrépores en feuilles; 8°. les Madrépores striés en masse comme les Cerveaux de mer; 9°. les Madrépores à tuyaux ouverts & réunis les uns aux autres qui sont appellés Millépores; 10°. enfin les Madrépores à réseaux connus sous les noms de Rétépores, Dentelles de mer ou Escares. Le troisieme ordre contient quatre genres qui sont 1°. les Eponges en masse; 2°. les Eponges plates; 3°. les Eponges cylindriques; 4°. les Alcyonium.

Les quatre figures de cette Planche représentent quatre Litophytes. Celui de la fig. 1. est un Litophyte simple, il est en entier d'une substance analogue à celle de la corne, & noir; il nous vient des grandes Indes. Il est représenté de grandeur naturelle; mais il y en a de cette même espece qui ont jusqu'à deux piés de hau - teur.

Le Litophyte de la fig. 2. est de l'espece de ceux que l'on nomme Panache ou Eventail de mer. Sa substance cornée est recouverte d'une substance pierreuse produite par des Polypiers. Cette Panache differe des autres en ce qu'elle a sur toute sa surface de petites élévations fai - tes en pointes & entierement pierreuses, à l'exception de la base qui est de substance cornée. Les Glands de mer qui sont attachés à cette Panache, sont recouverts de même que la Panache, d'une couche pierreuse formée probablement par des Polypiers différens de ceux de la Panache. Il y a de ces Panaches qui ont jusqu'à un pié & demi de diametre. Celle - ci est représentée de gran - deur naturelle; on trouve cette espece à S. Domingue.

Le Litophyte de la fig. 3. est composé de trois sub - stances très - différentes; il est recouvert en entier com - me la plupart des autres Litophytes, d'une partie ter - reuse ou brune, mais la partie recouverte est dure, blan - che & d'une substance pierreuse. J'ai fait représenter une branche A de ce Litophyte dépouillé, afin de faire voir sa conformation. La substance cornée ne s'étend pas d'un bout à l'autre de la branche, elle n'occupe que les étran - glemens, & semble ne servir qu'à réunir par des articu - lations la substance pierreuse. On donne à ce Polypier le nom de Corail articulé. On le trouve aux grandes Indes.

Le Litophyte de la fig. 4. est celui qu'on appelle Co - rail articulé rouge. Il a beaucoup de rapport avec le pré - cédent; il n'y a de substance cornée qu'aux articulations, & le tout est recouvert d'une troisieme substance ter - reuse, mais beaucoup plus dure que celle du Litophyte précédent. Celui - ci est d'un très - beau rouge avec des points jaunes. On le trouve à l'île de Bourbon.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE LXXXVII. (Page 23:4:16)

PLANCHE LXXXVII.

On a donné le nom de Pore aux Madrépores bran - chus qui ont à l'extrémité de leurs branches sur le tronc & sur les branches même des figures rondes divisées en lames qui s'étendent du centre à la circonférence, & auxquelles on donne le nom d'Etoiles. On voit à la fig. 1. un des plus grands Pores que l'on connoisse, il se trou - ve dans la Méditerranée. Celui qui a servi de modele pour cette figure, avoit plus de trois piés de hauteur, & environ six pouces de circonférence.

Le Pore de la fig. 2. se pêche aussi dans la Méditer - ranée; les étoiles qui terminent ses branches, sont beau - coup plus grandes que celles du Pore précédent, ce qui lui a fait donner le nom de grand Pore. Toutes les ex - trémités des branches sont striées, & les stries dimi - nuent de profondeur à mesure qu'elles s'éloignent de l'extrémité.

Le Pore de la fig. 3. est le Polypier connu sous le nom de Corail blanc ou Corail oculé. Toute la surface du tronc & des branches est couverte d'étoiles. On en trouve beaucoup dans la mer de Saint - Domingue.

Le Pore de la fig. 4. est le Corail proprement dit, ou le Corail rouge, couvert de son écorce sur laquelle on [p. 4:17] voit une très - grande quantité de petites étoiles éparses sur toute sa surface; si on dépouille le corail de son écorce, ces étoiles ne sont plus apparentes. On pêche du corail sur les côtes du Languedoc, de la Provence, d'Italie, de la Sicile, d'Espagne, &c. Celui de la Sicile & d'Italie est beaucoup plus gros & plus haut que celui des autres mers.

Le morceau de Corail qui a servi de modele pour cette figure, présente un accident très - singulier & qui pourroit servir à prouver que ces corps marins ne vé - getent pas, si on avoit encore besoin de preuves. La branche A semble avoir été cassée dans la mer environ à deux pouces de son extrémité, & le morceau cassé est si fortement attaché en trois différens endroits A B C, qu'on ne pourroit plus l'en séparer sans courir risque de casser de nouveau cette branche Peut - être aussi sont - ce des Polypiers qui étoient venus établir la base de leurs travaux sur cet arbre de Corail, & qu'ils ont été inter - rompus par la pêche qu'on en a faite, mais je croirois plus volontiers que cette branche cassée faisoit partie de l'arbre.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE LXXXVIII. (Page 23:4:17)

PLANCHE LXXXVIII.

Les quatre figures de cette Planche représentent qua - tre Madrépores de grandeur naturelle, ceux des fig. 1. & 2. sont du genre des Madrépores striés en feuilles; celui de la fig. 1 a des stries qui s'étendent transversale - ment sur toute la largeur de chaque feuille en forme d'ondes. Dans le Madrépore de la fig. 2. les feuilles sont moins détachées & en plus grand nombre que dans le précédent, & les stries forment un dessein plus com - posé, mais moins régulier: on trouve ces deux sortes de Madrépores en feuilles dans les grandes Indes.

Le Madrépore de la fig. 3. est du genre des Abrota - noïdes, il se divise comme un arbre en plusieurs bran - ches qui se terminent en pointe, sa surface est parse - mée d'une très - grande quantité de petites cavités qui servoient de loges aux Polypes qui l'ont formé: cette espece de Madrépores nous vient aussi des grandes In - des.

Le Polypier de la fig. 4. est du genre des Madrépores en astres, il se divise en un grand nombre de branches, qui se sous - divisent en d'autres branches plus courtes qui le rendent touffu comme s'il avoit des feuilles, & qui lui donnent par - là beaucoup de ressemblance pour le port aux arbres, toute sa surface est parsemée d'une très - grande quantité de petites cavités rondes qui étoient les loges des Polypes qui l'ont habité: on trouve aussi ce Madrépore aux grandes Indes.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE LXXXIX. (Page 23:4:17)

PLANCHE LXXXIX.

Les fig. 1. & 2. représentent des Polypiers du genre des Champignons, lesquels sont composés de lames paralleles; celui de la fig. 1. est l'espece la plus com - mune, elle ressemble beaucoup au Champignon qui vé - gete, c'est sans doute cette ressemblance qui a fait don - ner à ce genre de Madrépore le nom de Champignon de mer, on en trouve de différentes grandeurs & de diffé - rentes formes; il y en a dont la face inférieure est si concave, que ce Champignon ressemble à un bonnet, ce qui lui a fait donner le nom de Bonnet de Neptune.

Le Polypier de la fig. 2. est aussi composé de lames paralleles, & par conséquent du genre des Champi - gnons; on le prendroit au premier coup d'oeil pour la Limace de mer ordinaire, mais il en differe principale - ment en ce que les lames sont interrompues & entre - mêlées les unes dans les autres, au - lieu que dans la Limace ordinaire les lames s'étendent depuis le sillon qui traverse la face supérieure jusqu'au bord inférieur; cette espece de Limace est beaucoup plus rare que l'au - tre, je ne l'ai vûe que chez M. l'abbé Nollin, qui a eu la bonté de me la prêter pour la faire dessiner; j'ai été obligé de la faire réduire, elle a huit à neuf pouces de longueur.

Les fig. 3. & 4. représentent des Polypiers du genre des Astroïtes ou Astéries, lesquelles sont composées de plusieurs tuyaux réunis en masse, de façon que souvent on ne peut distinguer au - dehors aucun de ces tuyaux, & que pour les voir il faut couper le morceau horison - talement ou perpendiculairement, l'extrémité supérieure de ces tuyaux est terminée par des lames qui partent du centre, & qui décrivent le plus souvent une figure ronde comme dans le Polypier de la fig. 3. & quelque - fois une figure irréguliere comme dans le Polypier de la fig. 4. Cette derniere espece d'Astroïte est une des plus petites que l'on connoisse, elle se trouve à Saint - Domingue ainsi que celle de la fig. 3.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE XC. (Page 23:4:17)

PLANCHE XC.

Les fig. 1. 2. & 3. représentent trois Polypiers du genre des OEillets de mer, qui sont un assemblage de tuyaux pleins, plus ou moins distincts les uns des au - tres, & quelquefois ramifiés & ayant l'extrémité supé - rieure terminée par des lames ou rayons concentriques.

Dans l'OEillet de la fig. 1. les tuyaux sont réunis les uns aux autres sur presque toute leur longueur, ils ne sont détachés les uns des autres que par l'extrémité su - périeure: on trouve cette espece de Polypier dans la Méditerranée.

Le Polypier de la fig. 2. est un OEillet dont les tuyaux cylindriques ne sont adhérens les uns aux autres que dans un seul ou plusieurs endroits, il y a même plu - sieurs tuyaux qui ont pris naissance sur d'autres, de façon que ce Madrépore paroît comme ramifié en le voyant de côté: on le trouve aussi dans la Méditerranée.

L'OEillet de la fig. 3. est de l'espece de ceux qui sont ramifiés, il est composé de plusieurs troncs qui ne sont réunis qu'à la base, & dont il sort un grand nombre de tuyaux, sur lesquels on voit la naissance d'autres tuyaux beaucoup plus petits; tous ces tuyaux sont terminés à leur extrémité supérieure par des lames ou rayons con - contriques qui décrivent dans la plûpart une figure ap - prochante de l'oval: on nous apporte des grandes Indes des OEillets de mer.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE XCI. (Page 23:4:17)

PLANCHE XCI.

Les quatre figures de cette Planche représentent de grandeur naturelle quatre Polypes du genre des Cer - veaux de mer dont les caracteres consistent à être en masse & striés. Il y en a qui paroissent composés d'un assemblage de plusieurs tuyaux réunis les uns aux au - tres sur toute leur longueur, & recouverts en - dessus par des lames ou stries qui empêchent que ces tuyaux ne soient apparens; on ne les distingue que quand le Madrépore est entamé.

On voit à la fig. 1. un Cerveau dont les stries de la face supérieure représentent en quelque façon les enfra - ctuosités du cerveau des animaux, il a d'assez gros tu - bercules placés de distance en distance, & striés comme le reste de la face supérieure, ce qui l'a fait appeller le Cerveau tuberculeux; il y a de ces Cerveaux qui ont jus - qu'â quinze à dix - huit pouces de diametre: on trouve cette espece de Madrépore à Saint - Domingue.

Les fig. 2. & 3. représentent le même Madrépore dans la fig. 2. il est vû par la face supérieure qui est striée comme tous les autres Cerveaux de mer; mais étant vû de côté, fig. 3. il paroît composé d'un assemblage de tuyaux réunis, de façon qu'on prendroit ce Madrépore pour une Astroïte, si on ne voyoit pas la face supé - rieure, fig. 2. on trouve aussi ce Cerveau à Saint - Do - mingue.

Le Cerveau de la fig. 4. differe du Cerveau commun en ce que les lames ou stries qui forment ses enfractuo - sités sont plus saillantes: on le trouve sur nos côtes dans l'Océan.

HISTOIRE NATURELLE. SUITE DU REGNE ANIMAL. |POLYPIERS. |PLANCHE XCII. (Page 23:4:17)

PLANCHE XCII.

Les fig. 1. 2. & 3. représentent des Polypiers du genre des Rétépores, celui de la fig. 1. ressemble le plus à une vraie dentelle, aussi on lui a donné le nom de Manchette de Neptune, il est assez commun dans la Mé - diterranée, & cependant on en voit peu d'entiers dans

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