ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"565"> près l'avoir gagné par le travail de leurs mains: il y en a qui ne mangent qu'une fois en trois jours, & d'autres deux fois en sept: pendant leur sept semaines de carême, ils passent la plus grande partie de la nuit à pleurer & à gémir pour leurs péchés & pour ceux des autres.

Quelques auteurs observent qu'on donne particulierement ce nom aux religieux qui sont vénérables par leur âge, leur retraite & l'austérité de leur vie, & le dérivent du Grec KALO\S2, beau, & GH/RAS2, vieillesse. Il est bon de remarquer que quoiqu'en France on comprenne tous les moines Grecs sous le nom de Caloyers, il n'en est pas de même en Grece: il n'y a que les freres qui s'appellent ainsi; car on nomme ceux qui sont prêtres, Jéromonaques, Hieromonachi, I'EROMONAKOI\.

Les Turcs donnent aussi quelquefois le nom de caloyers à leurs dervis ou religieux. Voyez Dervis.

* Les religieuses caloyeres sont renfermées dans des monasteres, ou vivent séparément chacune dans leur maison. Elles portent toutes un habit de laine noire, & un manteau de même couleur; elles ont la tête rasée, & les bras & les mains couvertes jusqu'au bout des doigts: chacune a une cellule séparée, & toutes sont soumises à une supérieure ou à une abbesse. Elles n'observent cependant pas une clôture fort réguliere, puisque l'entrée de leurs couvens, interdite aux prêtres Grecs, ne l'est pas aux Turcs qui y vont acheter de petits ouvrages à l'aiguille faits par ces religieuses. Celles qui vivent sans être en communauté, sont pour la plûpart des veuves, qui n'ont fait d'autre voeu que de mettre un voile noir sur leurs têtes, & de dire qu'elles ne veulent plus se marier. Les unes & les autres vont partout où il leur plaît, & joüissent d'une assez grande liberté à la faveur de l'habit religieux. (G)

CALPÉ (Page 2:565)

CALPÉ, s. f. (Hist. anc.) course de jumens introduite & peu de tems après proscrite par les Eléens dans leurs jeux: elle consistoit, selon Pausanias, à courre avec deux jumens, dont on montoit l'une, & l'on menoit l'autre en main; sur la fin de la course on se jettoit à terre, on prenoit les jumens par leurs mords, & l'on achevoit ainsi sa carriere. Amasée, dans sa version Latine de Pausanias, s'est trompé en rendant KA/LPH, par carpentum, chariot, puisque dans l'auteur Grec il ne s'agit nullement d'une course de chars, mais d'une course de jumens libres & sans aucun attelage. Budé tire du Grec KA/LPH, l'étymologie de nos mots François galop & galoper. En effet de KA/LPH ou KA/LPA, les Grecs ont fait KALPA=N & KA/LPAZEIN. Les Latins ont dit calpare & calupere, d'où nous avons formé galop & galoper. Mém. de l'Académie des B. L. tom. VIII. (G)

CALPÉ (Page 2:565)

CALPÉ, (Géog.) haute montagne d'Espagne, au royaume d'Andalousie, au détroit de Gibraltar, qui fait l'une des colonnes d'Hercule. La montagne d'Abyla qui est en Afrique, vis - à - vis de celle - ci, fait l'autre.

CALPENTINE (Page 2:565)

CALPENTINE, (Géog.) petite île d'Asie, à l'ouest de celle de Ceylan, avec une ville de même nom, appartient aux Hollandois.

CALQUE (Page 2:565)

* CALQUE, s. m. (Hist. anc.) poids de la dixieme partie d'une obole. Voyez Obole.

CALQUER (Page 2:565)

CALQUER, (Peinture. Dessein.) maniere de dessiner, ou transporter un dessein d'un corps sur un autre.

Lorsqu'on veut calquer quelque dessein que ce soit, on en frotte le revers avec un crayon ou une pierre tendre de couleur quelconque, mais différente de celle du papier, ou autre matiere sur laquelle on veut transporter le dessein; on applique le côté frotté de crayon sur le papier ou autre matiere où l'on veut porter le dessein, en l'y assujettissant d'une main, tandis que de l'autre on passe avec une pointe de fer émoussée sur chaque trait du dessein; alors il s'impri<cb-> me sur le papier placé dessous au moyen de la couleur, dont le dessein est frotté sur son revers. Si l'on vouloit ne pas colorier le revers du dessein, on prépare avec cette même couleur un papier, qu'on place entre le dessein & le corps sur lequel on veut le porter, & l'on opere ainsi qu'il vient d'être dit. Lorsqu'un dessein est sur du papier assez mince pour qu'on en puisse voir les contours au - travers du jour, on assujettit dessus celui sur lequel on veut reporter ce dessein; ensuite on les pose contre une vitre de chambre, ou contre une glace exposée au jour, ou bien on les applique sur une table où l'on a fait une ouverture; on pose une lumiere dessous la table, & par l'une ou l'autre de ces manieres, on distingue tous les traits du dessein que l'on veut avoir promptement & exactement, & qu'on trace avec du crayon sur le papier qui se trouve dessus. Lorsqu'on veut avoir le dessein en sens contraire, au lieu de placer le papier sur le dessein même, on le place sur son revers, & l'on suit les traits comme on les voit. La pointe à calquer A fait ordinairement partie du porte - crayon brisé, représenté fig. 24. Plan. II. de la Gravure. (R)

CALQUERON (Page 2:565)

CALQUERON, s. m. partie du métier des étoffes de soie. Le calqueron est un litteau de quatre piés de long sur un pouce de large & un pouce d'épaisseur: il sert à attacher les cordes qui répondent aux aleyrons pour faire joüer les lisses suivant le besoin, pour la fabrication de l'étosse. On attache encore au calqueron les cordes ou estrivieres qui le sont aussi aux marches, pour donner le mouvement aux lisses.

CALSERY (Page 2:565)

CALSERY, (Géog.) ville d'Asie au royaume de Jamba, de la dépendance du grand Mogol.

CALVAIRE (Page 2:565)

* CALVAIRE, (Hist. & Géog.) montagne située hors de Jérusalem, du côté du septentrion, où l'on exécutoit les criminels, & où l'innocence même expira sur une croix.

Calvaire (Page 2:565)

Calvaire, s. m. (Hist. ecclés.) chez les Chrétiens est une chapelle de dévotion où se trouve un crucifix, & qui est élevée sur un tertre proche d'une ville, à l'imitation du calvaire où Jesus - Christ fut mis en croix proche de Jérusalem. Tel est le calvaire du Mont - Valérien près de Paris: dans chacune des sept chapelles dont il est composé, est représenté quelqu'un des mysteres de la Passion.

On dérive ce nom de calvus, chauve, parce que, dit - on, cette éminence à Jérusalem étoit nue & sans verdurc; & c'est en effet ce que signifie le mot hébreu Golgotha, que lés interpretes Latins ont rendu par calvarioe locus.

Calvaire (Page 2:565)

Calvaire, (Congrégation de Notre - Dane du) Hist. ecclés. ordre de religieuses qui suivent la regle de S. Benoît. Elles furent fondées premierement à Poitiers par Antoinette d'Orléans de la maison de Longueville. Le pape Paul V. & le roi Louis XIII. confirmerent cet ordre en 1617; & le 25 Octobre, Antoinette d'Orléans prit possession d'un couvent nouvellement bâti à Poitiers, avec vingt - quacre reli gieuses de l'ordre de Fontevrauld, qu'elle avoit tirées de la maison d'Encloitre, à deux lieues ou environ de Poitiets. Antoinette mourut le 25 d'Avril 1618; & en 1620, Marie de Medicis sit venir de ces religieuses à Paris, & les établit proche le palais d'Orléans du Luxembourg qu'elle avoit fait bâtir. Leur couvent du Calvaire au Marais ne fut bâti qu'en 1638 par les soins du fameux P. Joseph, capucin, confesseur & agent du cardinal de Richelieu. C'est dans cette derniere maison que réside la générale de tout l'ordre. Supplém. au diction. de Moréri, tome I. lettre C. page 216. (G)

CALUCALA (Page 2:565)

CALUCALA, (Géog.) riviere d'Asrique au royaume d'Angola, dans la province d'Ilamba.

CALVENSANO (Page 2:565)

CALVENSANO, (Géog.) petite ville d'Italie dans le duché de Milan, sur l'Adda. [p. 566]

CALVI (Page 2:566)

CALVI, (Géog.) ville du royaume de Naples, dans la terre de Labour.

Calvi (Page 2:566)

Calvi, (Géog.) ville & port de l'île de Corse sur la mer Méditerranée, avec une citadelle. Long. 26. 35. lat. 42. 30.

CALVINISME (Page 2:566)

CALVINISME, s. m. (Hist. ecclés.) doctrine de Calvin & de ses sectateurs en matiere de religion.

On peut réduire à six chefs principaux les dogmes caractéristiques du Calvinisme: savoir, 1°. que Jesus - Christ n'est pas réellement présent dans le sacrement de l'Eucharistie, mais qu'il n'y est qu'en signe ou en figure: 2°. que la prédestination & la réprobation sont antérieures à la prescience divine des oeuvres bonnes ou mauvaises: 3°. que la prédestination & la réprobation dépendent de la pure volonté de Dieu, sans égard aux mérites ou démérites des hommes: 4°. que Dieu donne à ceux qu'il a prédestinés une foi & une justice inamissible, & qu'il ne leur impute point leurs péchés: 5°. que les justes ne sauroient faire aucune bonne oeuvre en conséquence du péché originel qui les en rend incapables: 6°. que les hommes sont justifiés par la foi seule, ce qui rend les bonnes oeuvres & les sacremens inutiles. A l'exception du premier article qu'ils ont constamment retenu, les Calvinistes modernes ou rejettent ou adoucissent tous les autres. Voyez Arminiens & Gomaristes.

Il est vrai que de ces erreurs capitales suivent beaucoup de conséquences, qui sont elles - mêmes des erreurs, & qu'ils en ont aussi plusieurs communes avec d'autres hérétiques: mais c'est une exagération visible que de leur en attribuer cent, comme fait le pere Gauthier, Jésuite, dans sa Chronologie; à plus forte raison quatorze cents, comme les leur impute le cordelier Feuardent dans son ouvrage intitulé Theomachia calvinistica.

Le Calvinisme depuis son établissement s'est toûjours maintenu à Geneve qui fut son berceau, où il subsiste encore, & d'où il se répandit en France, en Hollande, & en Angleterre. Il a été la religion dominante des Provinces - Unies jusqu'en 1572; & quoique depuis cette république ait toléré toutes les sectes, on peut toûjours dire que le Calvinisme rigide y est la religion de l'état. En Angleterre, il a toûjours été en décadence depuis le regne d'Elisabeth, malgré les efforts qu'ont fait les Puritains & les Presbytériens pour le faire prédominer: maintenant il n'y est plus guere professé que par des Non - conformistes quoiqu'il subsiste encore, mais bien mitigé dans la doctrine de l'église Anglicane. Mais il est encore dans toute sa vigueur en Ecosse, aussi bien qu'en Prusse. Des treize cantons Suisses, six professent le Calvinisme. La religion est aussi mélangée dans quelques parties de l'Allemagne, comme dans le Palatinat: mais la catholique Romaine commence à y être la dominante. Il a été toléré en France jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Les Protestans qui sortirent à cette occasion du royaume, & se retirerent en Hollande & en Angleterre, remplirent l'univers de plaintes & d'écrits. Ce n'est pas ici le lieu d'examiner s'il est utile à un état de ne souffrir qu'une religion: mais nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que lorsqu'ils ont fait éclater à cette occasion les murmures & les reproches les plus sanglans, un espace de plus de quatre - vingts ans leur avoit fait perdre de vûe les moyens dont leurs peres s'étoient servis pour arracher d'Henri IV. alors mal - affermi sur son throne, un édit qui n'étoit après tout que provisionnel, & qu'un des successeurs de ce prince a pû par conséquent révoquer sans injustice.

CALVINISTES (Page 2:566)

CALVINISTES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) sectateurs de Calvin, auxquels on donne encore les noms de Protestans, de Prétendus - Réformés, de Sacramentaires, d'Huguenots. Voyez tous ces mots chacun sous leur titre.

Calvin, leur chef, commença à dogmatiser en 1533; se retira à Geneve en 1536, d'où il fut chassé deux ans après: mais il y revint & s'y fixa en 1541. Ses erreurs s'étant insensiblement répandues en France malgré la sévérité des rois François I. & Henri II. les Calvinistes y formerent sous le regne des trois derniers Valois un parti formidable à l'Eglise & à l'état. Après bien des révoltes & des amnisties, des combats & des défaites, ou comme dans toutes les guerres de religion les deux partis exercerent des cruautés inoüies, les Calvinistes obtinrent d'Henri IV. qui leur avoit été attaché avant sa conversion, le libre exercice de leur religion. Ils exciterent encore des troubles sous le regne de Loüis XIII. & furent chassés du royaume sous celui de Loüis - le - Grand.

Les Calvinistes ont emprunté une partie de leurs erreurs des hérétiques qui les avoient précédés, & y en ont ajoûté de nouvelles. Les plus célebres Protestans conviennent que Calvin a pris pour le fonds de sa doctrine celle des Vaudois, particulierement en ce qui regarde le saint Sacrement, la Messe, le purgatoire, l'invocation des saints, la hiérarchie de l'Eglise, & ses cérémonies. A l'égard des autres points qui sont plus théologiques, il a presque tout pris de Luther; comme les articles de sa doctrine qui concernent le libre arbitre, qu'il détruit; la grace, qui selon lui a toûjours son effet, & entraîne le consentement de la volonté par une nécessité absolue; la justification par la foi seule; la justice de Jesus - Christ qui nous est imputée; les bonnes oeuvres sans aucun mérite devant Dieu; les sacremens qu'il réduit à deux, & auxquels il ôte la vertu de conférer la grace; l'impossibilité d'accomplir les commandemens de Dieu; l'inutilité & la nullité des voeux, à la reserve de ceux du Baptême; & autres semblables erreurs, qu'il a tirées des écrits de Luther, & semées dans son livre de l'Institution. Les opinions que Calvin y a ajoûtées du sien sont: que la foi est toûjours mêlée de doute & d'incrédulité; que la foi & la grace sont inamissibles; que le Pere éternel n'engendre pas continuellement son sils; que Jesus - Christ n'a rien mérité à l'égard du jugement de Dieu; que Dieu a créé la plûpart des hommes pour les damner, parce qu'il lui plaît ainsi, & antécédemment à toute prévision de leurs crimes. Quant à l'Eucharistie, Calvin assûre que Jesus - Christ nous donne réellement son sacré corps dans la sainte cene: mais il ajoûte, que c'est par la foi, & en nous communiquant son esprit & sa vie, quoique sa chair n'entre pas dans nous. Telle est l'idée qu'on peut se former des sentimens des Calvinistes d'après leurs livres, leurs catéchismes, leur discipline ecclésiastique, & les quarante articles de la confession de foi qu'ils présenterent au roi de France.

Leurs disputes dans ces derniers tems avec les Catholiques sur l'autorité, la visibilité de l'Eglise, & ses autres caracteres, les ont jettés dans des opinions ou fausses ou absurdes, ou dans des contradictions, dont les Controversistes catholiques ont bien sû tirer avantage pour les convaincre de schisme. Voyez l'histoire des Variations de M. Bossuet, liv. XV. & ses Instructions sur l'Eglise contre le ministre Jurieu. Voyez aussi les ouvrages de M. Nicole, intitulés de l'unité de l'Eglise, & les Prétendus - Réformés convaincus de schisme. (G)

CALVITIE (Page 2:566)

CALVITIE, s. f. terme de Medecine, est la chûte des cheveux, sur - tout du devant de la tête, sans qu'il y ait lieu d'espérer qu'ils reviennent; elle arrive en conséquence du desséchement de l'humidité qui les nourrissoit, causé par une maladie, par le grand âge, ou par l'usage excessif de la poudre. Voy. Cheveu; & Alopécie. (N)

CALUMET (Page 2:566)

CALUMET, s. m. (Hist. mod.) grande pipe à fumer, dont la tête & le tuyau sont ornés de figures d'animaux, de feuillages, &c. à l'usage des sauva<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.