ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"617"> aura deux pouces de longueur & se terminera en ovale.

Il y aura un tenon aux canons; il sera placé à quatre pouces du bout, & se trouvera logé dans le fût sous le premier anneau. Le guidon sera aussi brasé à vingt lignes justes du bout. On y aura une attention singuliere, pour que les bayonettes des différentes manufactures puissent se rapporter facilement.

Les canons demi - citadelle ou de rempart seront fabriqués, comme nous l'avons prescrit ci - dessus; ils auront trois piés huit pouces de longueur: le diametre entier de la culasse sera de dix - huit lignes. Le diametre sur le devant, ou à la bouche, sera d'onze lignes un quart, & le calibre de huit lignes un quart. Ils auront comme ceux de grenadier, un tenon, & le guidon en sera posé à seize lignes du bout.

Le bouton de la culasse aura la même hauteur, & le talon la même épaisseur que la culasse du fusil grenadier; la lumiere en sera aussi percée à la même distance.

Les canons tant de rempart que de soldat seront éprouvés horisontalement, avec leur vraie culasse, couchés sur des chevalets, la culasse appuyée contre une poutre armée de barres de fer, ce qui arrêtant le recul, rendra l'épreuve plus forte. Chaque canon soûtiendra deux épreuves: la premiere sera une charge de poudre du poids de la balle, bourrée avec du papier, & la balle par - dessus aussi bourrée; la seconde sera d'un cinquieme de poudre de moins, aussi bourrée & de même la balle par - dessus.

La balle du fusil de soldat est de dix - huit à la livre, & la balle du fusil de rempart est d'une once ou de seize à la livre.

Il est rare qu'il creve des canons à la seconde épreuve: mais elle est ordonnée, parce qu'elle ouvre & fait découvrir les éventures imperceptibles que la premiere épreuve n'a point assez dilatées. Les canons éventés sont mis au rebut, ainsi que les canons crevés.

Le canon tient au bois sur lequel on le monte, par la vis de la culasse, & par deux anneaux qui le joignent au fût; l'un, au commencement, où il sert de porte - baguette à queue; & l'autre, vers le bout du fût qu'il saisit avec le canon, & où il est arrêté au moyen d'une petite lame à ressort, qui porte sa goupille encastrée dans le côté du fût. Voyez aux articles Fusil, Platine, &c. ce qui concerne le reste de l'arme - à - feu, avec les dimensions selon lesquelles M. de Valliere, lieutenant général des armées du Roy, & inspecteur des manufactures des armes, a reglé que ses différentes parties fussent toutes fabriquées.

Notre fabrique de canon de Saint - Etienne en Forès est très - considérable, tant par la quantité d'armes qui en sortent, que par la qualité qu'elles ont. Elle est composée d'une multitude d'ouvriers qui ne peut guere s'estimer, que par celle des usines construrtes sur les bords de la Furense; cette riviere fait tourner des milliers de meules. Cependant comme elle manque d'eau quelquefois, cela a déterminé quelques fabricateurs à transporter les leurs sur la Loire. M. de Saint - Perieux, gendre de M. Girard un de ceux qui ont le mieux répondu aux vûes que M. de Valliere a toûjours eues pour perfectionner la fabrication des armes, a placé la sienne à Saint - Paul en Cornillon, à deux lieues de Saint - Etienne.

Quelques artistes ont imaginé de souder plusieurs canons ensemble, & d'en faire des fusils à plusieurs coups. Les fusils à deux coups sont communs. Il en est sorti un à trois coups de la fabrique des nouveaux entrepreneurs pour le Roi, remarquable par sa legereté, son méchanisme, sa sûreté, son travail de forge & de lime, & ses ornemens. Nous en ferons mention à l'article Fusil. Voyez l'article Fusil.

Les canons n'ont pas tous la même forme exté<cb-> rieure; il y en a de ronds; il y en a à pans, ou cannelés: les uns sont unis; d'autres sont ciselés. Mais ces ornemens s'exécutent sur le canon du fusil, comme sur tout autre ouvrage. Voyez Ciseler, & Canneler . On a inventé quelques machines pour les pans & pour les cannelures: mais élles n'ont pas répondu à l'effet qu'on en attendoit, & on a été obligé de les abandonner & de s'en tenir à la lime: il y a des canons brisés; des canons carabinés, &c. Voyez la suite de cet article.

Canon Brisé (Page 2:617)

Canon Brisé, (terme d'Arquebusier.) c'est un canon qui est coupé en deux parties au haut du tonnerre; la partie supérieure est en écrou vissé, & se monte sur le tonnerre qui est en vis, de façon qu'ils se joignent ensemble, & forment en - dessus une face unie. Ces canons sont ordinairement carabinés; il y en a de toutes sortes de grandeur & de grosseur. Voyez Fusil.

Canon carabiné (Page 2:617)

Canon carabiné, (terme d'Arquebusier.) Ce canon fait à l'extérieur comme les canons ordinaires, est tarodé en - dedans dans toute sa longueur de moulures longitudinales ou circulaires. L'on est obligé dans ces canons d'enfoncer la balle avec une baguette de fer, & de l'y forcer; ces canons portent la balle plus loin & plus juste. Voyez les articles Mousquet & Fusil.

Petit Canon, (Fonderie en caracteres d'Imprimerie:) quinzieme corps des caracteres d'Imprimerie; sa proportion est de quatre lignes quatre points, mesure de l'échelle. Voyez Proportions des Caracteres d'Imprimerie , & l'exemple à l'article Caracteres.

Gros Canon, (chez les mêmes ouvriers.) dix - septieme corps des caracteres d'Imprimerie; sa proportion est de sept lignes deux points mesure de l'échelle. Voyez Proportions des Caract. d'Imp & l'exemple à l'article Caracteres.

Double Canon, (chez les mêmes.) dix - huitieme corps des caracteres d'Imprimerie; sa proportion est de neuf lignes deux points, mesure de l'échelle. Voyez Proportions des Caract. d'Imprim . & l'exemple à l'article Caracteres.

Triple Canon, (encore chez les mêmes.) dix - neuvieme corps des caracteres d'Imprimerie; sa proportion est de douze lignes, mesure de l'échelle. Voyez Proportions des Caract. d'Imprim . & l'éxemple à l'article Caracteres.

Canon (Page 2:617)

Canon, (en terme de Chaudronnier.) est un morceau de fer à tête large & foré, que l'on appuie sur la piece, à l'endroit où on la perce. Voyez Pl. II. du Chaudronnier, fig. 8. qui représente un ouvrier qui appuie le canon contre une cuve pendant que l'ouvrier fig. 7. perce un trou avec un poinçon qu'il chasse avec un marteau. La figure 18. de la même Planche représente le canon en particulier, & la fig. 17. une espece de tas qui sert au même usage.

Canon (Page 2:617)

Canon, terme dont les Emailleurs se servent pour signifier les plus gros morceaux ou filets d'émail qu'ils tirent pour le mettre en état d'être employé aux divers ouvrages de leur métier.

Suivant l'article xix. des statuts des Emailleurs, il est défendu à toutes personnes, marchands ou autres, de mêler aucune sorte d'émail, & retenir canon pour vendre, si ce n'est aux maîtres du métier. Voyez Email, & Emailleur

Canon (Page 2:617)

Canon, (parmi les Horlogers.) signifie une espece de petit tuyau, ou un cylindre creux un peu long, percé de part en part. On adapte des canons à différéntes pieces ou roues, pour qu'elles tournent sur des arbres ou tiges sans aucun bercement, & aussi pour qu'elles puissent y tenir à frottement: tel est le canon de la chaussée, celui de la roue de cadran, &c. Voyez Chaussée, Roue de cadran, &c. & la Planche des Montres. (T) [p. 618]

Canon (Page 2:618)

Canon; ce mot a deux sens dans le Manege: dans le premier, il signifie la partie qui est depuis le gènouil & le jarret jusqu'au boulet. Les fusées; les suros viennent au canon des chevaux; les arrêtes, tout le long du canon jusqu'au roulet, ne viennent que très - rarement aux barbes. Dans le second, c'est une partie du mors ou de l'embouchure du cheval, qui consiste dans une piece de fer arrondi qui entre dans la bouche & la tient sujette. Il y a plusieurs sortes de canons, savoir le canon simple, le canon à trompe, le canon gorge de pigeon, le canon montant, le canon à compas, le canon à col d'oie la liberté gagnée, le canon à bascule, le canon à pas d'âne, le canon coupé à pas d'âne, &c. dont on peut voir la description dans les auteurs. Voyez Embouchure. & fig. 22. Planc. de l'Eperonnier en P.

Canon (Page 2:618)

Canon, (terme de Plombier.) c'est un tuyau de plomb de trois ou quatre piés de longueur, où vont se rendre les eaux des chêneaux qui entourent un bâtiment, & qui jette l'eau bien loin des fondemens qu'elle pourroit gâter, si elle tomboit au pié du mur.

Canons (Page 2:618)

Canons d'une jauge, sont les ouvertures qui sont percées dans son pourtour, & où sont soudés des bouts de tuyaux. Voyez Jauge. (K)

Canon (Page 2:618)

Canon, (terme de Potier de fayence.) c'est une espece de pot de fayence un peu long & rond, dans lequel les marchands Apothicaires, particulierement ceux de Paris, mettent les confections & les électuaires à mesure qu'ils les préparent.

Canon (Page 2:618)

Canon, (terme de Rubannier.) se dit d'un petit tuyau de buis, ayant ainsi que le rochet de petits bords à ses bouts pour empêcher les soies d'ébouler; il est percé d'outre en outre d'un trou rond pour recevoir la brochette de la navette dans laquelle il doit entrer; son usage est d'être rempli dans chaque ouvrage de ce qui compose la trame. Voyez Trame. Il est à propos à chaque ouvrier d'avoir quantité de ces canons, pour éviter de faire de la trame à tous momens.

Canon (Page 2:618)

Canon à devider, qui se passe dans la ceinture de la devideuse; c'est souvent un vieux rochet dans l'épaisseur du corps duquel on fait un trou qui va jusqu'au trou de la longueur; il y en a d'uniquement destinés à cet usage, qui sont faits par les Tourneurs; ils servent à recevoir le bout de la broche à devider, pour soulager la devideuse. Voyez Devider.

Canon (Page 2:618)

Canon, en Serrurerie, c'est cette piece de la serrure qui reçoit la tige de la clé, quand il s'agit d'ouvrir ou fermer la serrure. Cette piece n'est autre chose qu'un canal fendu par sa partie inférieure, qui sert de conducteur à la clé: quand la serrure a une broche, la broche traverse le canon, & lui sert d'axe. Le canon aboutit par son entrée à la partie extérieure de la porte, & par son extrémité intérieure il va se rendre à la couverture ou au foncet de la serrure. Voyez Foncet.

On distingue deux sortes de canons; il y en a à patte, & de tournans.

Les canons à patte sont attachés avec des rivures ou des vis, sur la couverture ou sur le foncet de la serrure.

Les canons tournans, qui sont d'usage aux serrures de coffres forts, ronds à l'extérieur comme les autres canons, sont ordinairement figurés intérieurement, soit en trefle, soit en tiers point, ou de quelqu'autre figure pareille, & reçoivent par conséquent des clés dont les tiges ont la même figure de trefle ou de tiers point; d'où il arrive qu'ils tournent sur eux - mêmes avec la clé, sans quoi la clé ne pourroit se mouvoir. Pour leur faciliter ce mouvement, au lieu d'être fixés soit à rivure soit à vis sur la couverture ou sur le foncet, ils traversent toute la serrure, & leur tête qui pose sur le palatre, est sous une piece creuse qu'on nomme couverture, qui les empêche de résister, mais non de se mouvoir: la couverture est fixée sur le palatre par des vis. Voyez Serrure.

Canon (Page 2:618)

Canon pour la trame, instrument des ouvriers en étoffes de soie; le canon pour la trame est un bois arrondi, pointu d'un côté, & avec une tête de l'autre percée d'un bout à l'autre; il est de six à sept pouces de long environ; la trame est devidée sur ce canon. Voyez Navette.

Canon (Page 2:618)

Canon pour l'organcin, instrument des ouvriers en étoffes de soie; le canon ou rochet pour l'organcin est différent de celui de la trame, en ce qu'il est un peu plus petit, & qu'il a une tête à chaque bout. Voyez Rochet.

Canon (Page 2:618)

Canon, terme de Tourneur; on nomme canons d'un arbre à tourner en ovale ou en d'autres figures irrégulieres, deux cylindres creux qui sont traversés par une verge de fer quarrée qui joint la boîte au mandrin. Voyez Tour.

CANONIAL (Page 2:618)

CANONIAL, adj. terme de Droit ecclésiastique, se dit de ce qui concerne un chanoine; ainsi l'on dit une maison canoniale, un titre canonial.

CANONICAT (Page 2:618)

CANONICAT, s. m. terme de Jurispr. ecclés. synonyme à chanoinie: souventiles canonistes le confondent avec prébende; il en differe cependant en ce que le canonicat n'est que le titre ou la qualité spirituelle, laquelle est indépendante du revenu temporel; au lieu que la prébende est le revenu temporel même. Autrefois le pape créoit des canonicats sans prébende, avec l'expectative de la premiere qui viendroit à vaquer: mais ces expectatives ne se donnent plus depuis le concile de Trente, qui les a abolies. Seulement le pape crée quelquefois un chanoine sans prébende, quand il veut conférer une dignité dans une église, pour l'obtention de laquelle il faut être chanoine. Ces canonicats s'appellent canonicats ad effectum; ce n'est qu'un titre stérile & infructueux, qu'on appelle aussi par cette raison jus ventosum. V. Chanoinie & Prébende. (H)

CANONIER (Page 2:618)

CANONIER, s. m. (Artillerie.) en France est celui qui sert à charger le canon, avec l'aide des soldats commandés pour le service des batteries.

Il n'y a personne actuellement qui ait le simple titre de canonier dans l'artillerie, parce qu'on se sert de soldats de Royal - artillerie pour faire les fonctions de canonier.

Il y en a eu autrefois des compagnies particulieres, mais elles ont été incorporées dans Royal - artillerie, en conséquence de l'ordonnance du 5 Février 1720. Voyez Artillerie.

L'art du Canonier est la maniere de tirer le canon & les mortiers, c'est - à - dire, de les charger, de les pointer, & d'y mettre le feu avec toute la justesse & promptitude possibles.

L'art du canonier se considere quelquefois comme une partie de l'art militaire, & quelquefois comme une partie de la Pyrotechnie. Voyez Art militaire & Pyrotechnie .

Cet art enseigne à connoître la force & l'effet de la poudre, les dimensions des pieces d'artillerie, & les proportions de la poudre & du boulet dont on les charge, aussi - bien que la maniere de les manier, charger, pointer, nettoyer, & rafraîchir. V. Poudre - à - canon, Charge, Pointer, Eponge , &c.

Il y a quelques parties de cet art qui sont du ressort des Mathématiques; savoir, la maniere de pointer un canon sur un angle donné, & de calculer sa portée; ou de pointer & de diriger le canon de maniere qu'il atteigne le but. Voyez Projectile.

Les instrumens principaux dont on se sert dans cette partie de l'art du canonier, sont la regle du calibre ou verge sphéréométrique, le quart de cercle, & le niveau. Pour ce qui est de la maniere de se

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