ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"532"> une longue bande dont le milieu est noir & les côtés de couleur rousse mêlée de noir. Les grandes plumes des ailes sont brunes & parsemées de lignes transversales de couleur rousse pâle. Les petites plumes des ailes qui recouvrent les grandes, sont presqu'entierement roussâtres. La queue est courte, & n'a qu'un pouce & demi de longueur; elle est composée de douze plumes de couleur noirâtre entremêlée de lignes transversales d'un roux peu foncé. Les pattes sont de couleur pâle, & recouvertes d'une peau divisée plûtôt en écailles qu'en anneaux entiers. Le dessous du pié est jaune; le doigt extérieur tient par une membrane au doigt du milieu jusqu'à la premiere articulation. Les cailles sont des oiseaux de passage: elles quittent ces pays - ci aux approches de l'hyver, pour aller dans des climats plus chauds, & elles passent les mers pour y arriver. Willughby, Ornit. Voyez Oiseau.

Caille (Page 2:532)

Caille, (roi de) ortigometra, oiseau qui pese environ cinq onces. Il a treize ou quatorze pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des ongles, & onze pouces, si on ne prend la longueur que jusqu'au bout de la queue. L'envergure est d'environ un pié & demi. Le bec a un pouce de longueur depuis sa pointe jusqu'aux coins de la bouche. Le corps est applati sur les côtés. Le bas de la poitrine & le ventre sont blancs. Le menton est blanc; le jabot de couleur sale. Il y a sur la tête deux traits noirs; le milieu des plumes du dos est de même couleur, & les bords sont de couleur cendrée rousse. Les cuisses sont marquées de bandes transversales blanches. Il y a vingt - trois grandes plumes dans chaque aile. Les petites plumes qui recouvrent les grandes, sont de couleur de safran en - dessus, & en - dessous de même couleur que les bords des grandes plumes. La queue a près de deux pouces de longueur, & elle est composée de douze plumes. La partie supérieure du bec est blanchâtre, & l'inférieure de couleur brune. Les jambes sont dégarnies de plumes jusqu'au - dessus de l'articulation du genou. Les piés sont blanchâtres. On dit que cet oiseau sert de guide aux cailles lorsqu'elles passent d'un pays à un autre. On le nomme rallus ou grallus; parce que ses jambes sont si longues qu'il semble marcher sur des échasses. Cet oiseau est excellent à manger: c'est pourquoi on dit vulgairement que c'est un morceau de roi. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau.

Caille de Bengale (Page 2:532)

Caille de Bengale, (Hist. nat. Ornith.) oiseau un peu plus gros que notre caille; son bec est d'une couleur de frêne sombre, tirant sur le brun; les coins de sa bouche sont rouges, ses narines sont grandes & oblongues; l'iris des yeux est de couleur blanchâtre; le sommet de la tête est noir; au - dessous de ce noir il y a une couche de jaune, & ensuite une ligne poire qui commence auprès des coins de la bouche, & qui entoure le derriere de la tête: au - dessous de cette bande, il y a une couche de blanc; la poitrine, le ventre, & les cuisses sont de couleur de buffle pâle & tirant sur le jaune; la partie de dessous contigue à la queue est tachetée de rouge; le derriere du cou & les plumes qui recouvrent les ailes, sont d'un verd jaunâtre, à l'exception d'une marque d'un verd pâle bleuâtre qui est à la naissance des ailes & d'une autre de la même couleur sur le croupion; les grandes plumes des ailes sont noires, & il y a une ligne blanche sur les petites; les jambes & les pattes sont de couleur de citron, & les ongles sont rougeâtres. Hist. nat. des Oiseaux. Derham. Voyez Oiseau. (I)

* Chasse de la caille; La caille se chasse au chien couchant & au susil, au halier & à la tirasse. Voyez Halier, voyez Tirasse. La chasse de la caille au chien couchant n'a rien de particulier; on tend le halier en zig - zag; c'est un petit filet d'un pié de hauteur au plus, qui se tient perpendiculaire à l'aide de piquets; on a un appeau; le halier se place entre la caille & le chasseur: le chasseur contrefait la voix de la femelle; & les mâles accourant, se jettent dans les mailles du halier dont ils ne peuvent plus se débarrasser. L'appeau de la caille est fait d'une petite bourse de cuir pleine de crin, à laquelle on ajuste un sifflet fait d'un os de jambe de chat, de cuisse d'oie, d'aile de héron, &c. qu'on rend sonore avec un peu de cire molle; ou d'un morceau de peau mollette attachée sur un fil de fer en spirale, & collée à l'une de ses extrémités sur un petit morceau de bois en forme de cachet, & à l'autre extrémite sur un petit sifflet semblable à celui du premier appeau. On tient celui - ci de la main gauche appuyé contre le côté droit, & l'on frappe dessus avec le doigt index, de maniere à imiter le chant de la caille. L'autre appeau a un fil passé à l'extrémité du petit morceau de bois en cachet; on prend ce fil entre le pouce & l'index de la main gauche, & tenant le sifflet de la droite, on pousse l'appeau contre les doigts de la gauche, afin de le faire résonner convenablement. On peut au lieu d'appeau se servir d'une caille femelle qu'on a dans une cage qu'on entoure de halier; cette méthode est la plus sûre. Voyez Planches de chasse en A & B, les deux appeaux dont il s'agit, & en C le halier.

On rôtit les cailles comme tout autre gibier; on les met en ragoût, ou on les sert à la braise.

Cailles (Page 2:532)

* Cailles, (Myth.) Latone persécutée par Junon, fut changée en caille par Jupiter, & se resugia sous cette forme dans l'île de Delos. Les Phéniciens sacrifioient la caille à Hercule, en mémoire de ce que ce héros que Typhon avoit tué, sut rappellé à la vie par l'odeur d'une caille qu'Iolaus lui fit sentir.

CAILLEBOTIS (Page 2:532)

CAILLEBOTIS, s. m. (Marine.) c'est une espece de treillis fait de petites pieces de bois entrelacées & mises à angle droit. Ils sont bordés par des hiloires, & on les place au milieu des ponts des vaisseaux. Les caillebotis servent non - seulement à donner de l'air a l'entre deux des ponts quand les sabords sont fermés durant l'agitation de la mer, mais encore à faire exhaler par ces sortes de treillis, la fumée du canon qui tire sous les tillacs. On met des prélarts sur les caillebotis, pour les couvrir, afin que l'eau de la mer ne tombe pas sous les ponts dans le gros tems. Voyez Planche V I. n°. 75. la figure d'un caillebotis. Voyez aussi Planche IV. fig. 1. n°. 126. le caillebotis du second pont, n°. 147. le caillebotis des gaillards, n°. 191. le caillebotis d'éperon.

Le caillebotis est composé des hiloires, des vassales, & des lattes; le grand caillebotis dans les vaisseaux de guerre doit avoir sept piés de large dans son milieu; ses hiloires 10 à 11 pouces de large, sur 5 à 6 d'épais; les vassales environ 2 pouces & demi de large, & au moins 2 pouces d'épais; les lattes doivent avoir trois pouces & demi de large, & plus de demi - pouce d'épais; elles sont posées sur les vassales par la longueur du vaisseau.

Le petit caillebotis qui est derriere le mât doit avoir trois piés en quarré, les hiloires sept à huit pouces, les lattes trois pouces & demi de large, & un peu plus de demi - pouce d'épais.

Le caillebotis qui est devant la grande écoutille, & celui qui est sur le château d'avant, doivent être de même largeur. (Z)

CAILLELAIT (Page 2:532)

CAILLELAIT, s. m. gallium, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est faite en forme de cloche, ouverte & découpée. Le calice devient dans la suite un fruit composé de deux semences seches, dont la figure ressemble pour l'ordinaire à celle d'un croissant. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles ne sont ni rudes ni cotoneuses, & qu'il y en a cinq ou six ensemble, & même davantage autour [p. 533] des noeuds des tiges. Tournesort, Inst. rei herb. Voy. Plante. (I)

On a donné ce nom François à la plante appellée gallium luteum, à cause de la propriété que l'on lui a découverte de faire cailler le lait. On se sert du caillelait contre l'épilepsie, en le donnant en poudre le matin à jeun, à la dose d'un gros; ou bien on fait prendre quatre onces de son suc dans une chopine d'eau commune; ou enfin on fait bouillir une poignée de cette plante dans une pareille quantite d'eau.

On lui donne aussi la propriété d'arrêter les hémorrhagies, sur - tout celle du nez, en la mettant en poudre, & la prenant comme du tabac.

Nota, que lorsqu'on sait une infusion de gallium luteum ou caillelait, on doit la faire à froid, parce qu'en la mettant dans l'eau bouillante comme le thé, elle perd beaucoup de sa vertu. Il faut donc la mettre infuser le soir pour la prendre le lendemain. (N)

CAILLER (Page 2:533)

CAILLER, v. n. p. (Chimie) Cailler & coaguler sont mots synonymes; cependant cailler ne se dit ordinairement que du sang & du lait, & plus particulierement du lait. On ne peut dire, en parlant d'autres liqueurs, qu'elles se caillent, ou qu'on les fait cailler; on se sert alors du terme de coaguler. On peut, en parlant du sang, se servir également du terme de coaguler, & de celui de cailler: mais en parlant du lait, cailler est un terme plus propre que coaguler, soit que cela se fasse par la chaleur, par la presure, &c. Voyez Lait - pris & Petit - Lait.

On dit aussi quelquefois en Chimie, en parlant du changement qui arrive à certaines dissolutions, qu'elles se caillent, comme il arrive à la dissolution d'argent faite par l'acide du nitre, qui se caille lorsqu'on y ajoûte de l'acide du sel marin, & il s'y fait un précipité en caillé blanc. (M)

CAILLE (Page 2:533)

CAILLE, s. m. qui ne doit être employé, proprement parlant, que pour signifier du lait caille. On dit aussi au participe passif: Caillé; lait caillé, sang caillé. De - là vient le mot caillebotte, lait caille en petites masses. Voyez Lait.

CAILLETTE (Page 2:533)

CAILLETTE, s. f. la partie du veau où se trouve la prsure à cailler le lait. La caillette est le dernier estomac de ces animaux: les animaux ruminans ont quatre estomacs différens; savoir la parse, le reseau, le feuillet, & la caillette. Voyez Rum. nation. (M)

CAILLIQUE (Page 2:533)

CAILLIQUE, poisson de mer. Voyez Harengade.

CAILLOT (Page 2:533)

CAILLOT, s. m. qui ne se dit que du sang caillé en petites masses.

CAILLOU (Page 2:533)

CAILLOU, silex, (Hist. nat.) matiere vitrifiable produite par l'argille & analogue au sable vitrifiable, grès, granit, &c. Il y a des carrieres de cailloux où cette matiere est disposée en grandes masses & par couches; il y a aussi dans différens pays des cailloux en petite masse & répandus en très - grande quantité, soit à la surface, soit à l'intérieur de la terre. Ainsi la matiere du caillou est une de celles qui tombent le plus rouvent sous les yeux, & qu'il importe par conséquent de connoitre le mieux. Or pour la considerer sous deux aspects; l'un relatif à l'Histoire naturelle, l'autre à la Chimie: nous allons commencer par le premier. Voici comment M. de Busson explique la formation du caillou, Hist. nat. tome I. p. 259. « Je conçois, dit - il, que la terre dans le premier état étoit un globe, ou plutôt une sphéroïde de matiere vitrifiée de verre, si l'on veut très - compacte, couverte d'une croûte légere & friable, formée par les scories de la matiere en fusion d'une véritable pierre - ponce: le mouvement & l'agitation des eaux & de l'air briserent bientôt & réduisirent en poussiere cette croûte de verre spongieuse, cette pierre - ponce qui étoit à la surface; de - là les sables qui en s'unissant, produisirent en<cb-> suite les grès & le roc vif, ou ce qui est la même chose, les cailloux en grande masse, qui doivent aussi - bien que les cailloux en petite masse, leur dureté, leur couleur, ou leur transparence, & la variété de leurs accidens, aux différens degrés de pureté & à la finesse des grains de sable qui sont entrés dans leur composition.

Ces mêmes sables dont les parties constituantes, s'unissent par le moyen du feu, s'assimilent & deviennent un corps dur très - dense, & d'autant plus transparent, que le sable est plus homogene; exposés au contraire long - tems à l'air, ils se décomposent par la desunion & l'exfoliation des petites lames dont ils sont formés, ils, commencent à devenir terre; & c'est ainsi qu'ils ont pû former les glaises & les argilles. Cette poussiere, tantôt d'un jaune brillant, tantôt semblable à des paillettes d'argent, dont on se sert pour sécher l'écriture, n'est autre chose qu'un sable très - pur, en quelque façon pourri, presque réduit en ses principes, & qui tend à une décomposition parfaite; avec le tems ces paillettes se seroient attenuées & divisées au point, qu'elles n'auroient plus eu assez d'épaisseur & de surface pour refléchir la lumiere, & elles auroient acquis toutes les propriétés des glaises. Qu'on regarde au grand jour, un morceau d'argille, on y appercevra une grande quantité de ces paillettes talqueuses, qui n'ont pas encore entierement perdu leur forme. Le sable peut donc avec le tems produire l'argille, & celle - ci en se divisant acquiert de même les propriétés d'un véritable limon, matiere vitrifiable comme l'argille, & qui est du même genre.

Cette théorie est conforme à ce qui se passe tous les jours sous nos yeux; qu'on lave du sable sortant de sa miniere, l'eau se chargera d'une assez grande quantité de terre noire, ductile, grasse, de véritable argille. Dans les villes où les rues sont pavées de grès, les boues sont toûjours noires & très - grasses; & desséchées, elles forment une terre de la même nature que l'argille. Qu'on détrempe & qu'on lave de même l'argille prise dans un terrein où il n'y a ni grès ni cailloux, il se précipitera toûjours au fond de l'eau une assez grande quantité de sable vitrifiable.

Mais ce qui prouve parfaitement que le sable, & même le caillou & le verre existent dans l'argille, & n'y sont que déguisés, c'est que le feu en réunissant les parties de celle - ci, que l'action de l'air & des autres élémens avoit peut - être divisées, lui rend sa premiere forme. Qu'on mette de l'argille dans un fourneau de réverbere échaussé au degré de la calcination, elle se couvrira au - dehors d'un émail très - dur; si à l'extérieur elle n'est point encore vitrifiée, elle aura cependant acquis une très grande dureté; elle résistera à la lime & au burin; elle étincellera sous le marteau; elle aura enfin toutes les propriétés du caillou: un degré de chaleur de plus la fera couler, & la convertira en un véritable verre.

L'argille & le sable sont donc des matieres parfaitement analogues & du même genre. Si l'argille en se condensant peut devenir du caillou, du verre, pourquoi le sable en se divisant ne pourroit - il pas devenir de l'argille? le verre paroît être la véritable terre élémentaire, & tous les mixtes un verre déguisé; les métaux, les minéraux, les sels, &c. ne sont qu'une terre vitrescible; la pierre ordinaire, les autres matieres qui lui sont analogues, & les coquilles des testacées, des crustacées, &c. sont les seules substances qu'aucun agent connu n'a pû jusqu'à présent vitrifier, & les seules qui semblent faire une classe à part. Le feu en réunissant les parties divisées des premieres, en fait une ma<pb->

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