ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"420"> tre de service. Ils ont en campagne cinq cens livres par mois de quarante - cinq jours. (Q)

BRIGAND (Page 2:420)

BRIGAND, s. m. (Hist. mod.) vagabond qui court les campagnes pour piller & voler les passans. On donne quelquefois ce nom aux soldats mal disciplinés qui desolent les pays où ils font des courses, & qui n'attendent point l'ennemi pour le combattre. Ainsi les Hordes des Tartares, & ces pelotons d'Arabes qui insultent les voyageurs dans le Levant, ne sont que des troupes de brigands. On prétend que ce mot vient originairement d'une compagnie de soldats que la ville de Paris arma & soudoya en 1356, pendant la prison du roi Jean; que toute cette troupe étoit armée de brigandines, sorte de cote d'armes alors usitée; & que les desordres qu'ils commirent leur acquirent le nom de brigands, qu'on appliqua ensuite aux voleurs de grand chemin. Borel le dérive de brugue, autre espece d'armure ancienne faite de lames de fer jointes, & dont ces brigands se servoient comme de cuirasses. Juste Lipse le fait venir de bragantes, qui étoient des fantassins. Fauchet en trouve la racine dans brig ou brug, vieux mot Gaulois ou Tudesque, qui signifie un pont; parce que, dit - il, les ponts sont des lieux où l'on détrousse communément les passans. D'autres le tirent d'un nommé Burgand, qui désola la Guienne du tems de Nicolas premier. Et d'autres enfin de certains peuples appellés Brigantins ou Brigands, qui demeuroient sur les bords du lac de Constance, & pilloient tout le monde indifféremment, amis ou ennemis. (G)

BRIGANDAGE (Page 2:420)

BRIGANDAGE, s. m. (Jurisprud.) est un vol fait à force ouverte, comme le vol sur les grands chemins, ou autre semblable. Il est opposé à filouterie ou larcin. C'est un crime capital. Voyez Vol, Filouterie, Larcin

Il se dit aussi, dans un sens figuré, d'extorsions ou concussions dont les particuliers ne peuvent pas se défendre: ainsi l'on dira en ce sens, qu'un gouverneur de province, un traitant, a commis des brigandages crians. (H)

BRIGANDINE ou BRIGANTINE (Page 2:420)

BRIGANDINE ou BRIGANTINE, s. f. (Art milit.) espece de corcelet fait de lames de fer, attachées les unes aux autres sur leur longueur par des clous rivés ou par des crochets. Cette armure étoit en usage lors de l'établissement des francs - archers par Charles VII. qui la nomme dans le détail des armes dont ses troupes devoient être armées. (Q)

BRIGANTES (Page 2:420)

* BRIGANTES, s. m. pl. (Géog. hist.) nom d'un peuple composé de différentes nations, & soûtenu par des colonies que les anciens Gaulois envoyoient en Espagne, en Portugal, en Italie, en Allemagne, & dans la grande Bretagne. Ce peuple habitoit les lieux les plus élevés de ces pays; aussi remarqueton que les villes qui finissent par brica, briga, bria, sont pour la plûpart situées sur des hauteurs. Voilà un peuple bien singulier. Il étoit dispersé dans différentes contrées, où il conservoit son nom, où il affectoit d'habiter les lieux hauts, & où il étoit entenu par des colonies.

BRIGANTIN (Page 2:420)

BRIGANTIN, s. m. (Marine.) c'est un petit vaisseau leger, bas & ouvert, c'est - à - dire, qui n'a point de pont: il est moins grand pour l'ordinaire que la galiote; il va à rames & à voiles: on s'en sert pour faire la course. Il a communément douze à quinze bancs de chaque côté pour les rameurs, & un homme à chaque rame. Les corsaires se servent principalement de brigantins à cause de leur légereté. Tous les matelots y sont soldats, & chacun a son fusil en état au - dessous de sa rame. (Z)

BRIG - KAUSTEVEN (Page 2:420)

BRIG - KAUSTEVEN, (Géog.) petite ville d'Angleterre dans la province de Lincoln.

BRIGNAIS (Page 2:420)

BRIGNAIS, (Géog.) petite ville de France dans le Lyonnois, sur le Garon, à deux lieues de Lyon.

BRIGNOLES (Page 2:420)

BRIGNOLES, (Géog.) ville de France en Provence. Long. 23. 50. lat. 43. 24.

Brignoles (Page 2:420)

Brignoles, (Géog.) riviere d'Italie dans l'état de Genes.

BRIGONDIS (Page 2:420)

BRIGONDIS, (les) Géog. peuple d'Ethiopie dans la Caffrerie, au nord - ouest du cap de Bonne - Espérance.

BRIGUES (Page 2:420)

BRIGUES, s. f. (Hist. anc.) étoient chez les Romains les démarches que faisoient ceux qui aspiroient aux honneurs pour se faire élire.

Ils alloient vêtus de blanc par toute la ville, & quêtoient des suffrages dans les places & les assemblées publiques; & c'est en cela que consistoit l'ambitus, mot composé de l'ancienne préposition am, qui signifioit autour, & de ire, aller. Voyez Candidat.

La brigue se faisoit tout ouvertement à Rome, & on y sacrifioit de grandes sommes d'argent: & Cicéron impute à cette cause le taux excessif auquel les intérêts étoient portés de son tems, lesquels rouloient entre quatre & huit pour cent. Cicer. Epit. II. ad Quint. frat. C'étoit plûtôt corrompre les citoyens que les solliciter. La brigue a coûté pour une seule tribu jusqu'à 80729 liv. or il y en avoit trente - cinq: par où l'on peut juger des sommes immenses que coûtoient les charges à Rome, quoiqu'elles n'y fussent pas vénales. (G)

BRIGUEIL (Page 2:420)

BRIGUEIL, (Géog.) petite ville de France dans la basse Marche, aux confins du Poitou & de l'Angoumois, sur la Vienne.

BRIHUEGA (Page 2:420)

BRIHUEGA, (Géog.) petite ville d'Espagne dans la Castille nouvelle, sur la riviere de Trajuna. Il s'y fait un grand commerce de laine.

BRILINGEN (Page 2:420)

BRILINGEN, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans la Soüabe, sur le Bujet.

BRILLANT, LUSTRE, ECLAT (Page 2:420)

* BRILLANT, LUSTRE, ECLAT, s. m. (Gram.) termes qui sont relatifs aux couleurs, quand ils sont pris au propre & au physique, & qu'on transporte par métaphore aux expressions, au style, aux pensées; alors ils ne signifient autre chose que de même qu'entre les couleurs il y en a qui affectent plus ou moins vivement nos yeux, de même entre les pensées & les expressions, il y en a qui frappent plus ou moins vivement l'esprit. L'éclat enchérit sur le brillant, & celui - ci sur le lustre: il semble que l'éclat appartienne aux couleurs vives & aux grands objets; le brillant, aux couleurs claires & aux petits objets; & le lustre, aux couleurs récentes & aux objets neufs. La flamme jette de l'éclat; le diamant brille; le drap neuf a son lustre.

Brillant (Page 2:420)

Brillant, c'est, parmi les Diamantaires, un diamant taillé dessus & dessous.

Le brillant vû par sa table est composé de quatre biseaux, qui formeroient un quarré sans les coins qui l'arrondissent. Voyez Biseau, Coin, & Table .

Brillant (Page 2:420)

Brillant, terme de Manege; un cheval brillant est celui qui exécute son exercice & ses airs de manege avec un feu & une vivacité qui ébloüit, pour ainsi dire, les yeux des spectateurs. (V)

BRILLE (Page 2:420)

BRILLE, (la) Géog. ville maritime de la province d'Hollande, dans l'île de Voorn. Elle est fortifiée, & a un bon port près de l'embouchûre de la Meuse. Lon. 21. 31. lat. 51. 53.

BRILON (Page 2:420)

BRILON, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le cercle de Westphalie, appartenante à l'électeur de Cologne.

BRIMBALE ou BRINGUEBALE (Page 2:420)

BRIMBALE ou BRINGUEBALE, s. f. (Fontain.) est la barre ou la verge qui fait joüer une pompe. Ce mot est un peu vieilli; & il convient mieux de dire la tringle de fer qui est attachée d'un bout à la manivelle, & de l'autre au piston qui fait son jeu dans le corps de la pompe. (K)

BRIMO (Page 2:420)

* BRIMO, s. f. (Myth.) c'étoit un des noms de [p. 421] Proserpine; il signifie terreur: il vient de BRI/MW j'épouvante. Les anciens croyoient que les terreurs nocturnes venoient de Proserpine.

BRIN (Page 2:421)

BRIN, s. m. se dit en général de toute petite portion d'un corps foible & long; ainsi on dit un brin de soie. Il se dit même quelquefois aussi d'un corps long & menu, comme un brin de paille.

Brin (Page 2:421)

Brin de fougere, terme d'Architecture, sorte de pan de bois. Voyez Pan de bois. (P)

Brin (Page 2:421)

Brin; les Artificiers appellent ainsi une tringle de bois de trois à quatre pouces de grosseur, sur laquelle on arrange les pots à feu, en les plantant par le moyen des chevilles attachées à leurs bases, dans les trous pratiqués le long de cette tringle.

Brin (Page 2:421)

Brin, (Corderie ou OEconom. rustiq.) on appelle ainsi les filamens du chanvre, sur - tout quand ils ont été affinés & peignés. Les filamens les plus longs qui restent dans les mains des peigneurs s'appellent le premier brin: on retire du chanvre qui est resté dans le peigne des filamens plus courts, qu'on appelle le second brin; le reste est l'étoupe, qui sert à d'autres usages.

Brin (Page 2:421)

Brin, en terme d'Eventailliste, c'est une de ces petites fleches qui forment ces especes de rayons de bois, d'ivoire, &c. qu'on voit aux éventails, qui en soûtiennent le papier, & qui se réunissent par leur extrémité comme à un centre où ils sont unis par un clou. Voyez fig. 4. Pl. de l'Eventailliste.

Brin (Page 2:421)

Brin, maître - brin, (terme d'Eventailliste.) ce sont deux longs montans de bois, d'écaille, d'ivoire, &c. auxquels sont collées les deux extrémités du papier d'un éventail, & entre lesquels les fleches sont resserrées. Voyez Eventail. Voyez les fig. 22. & 24. Pl. de l'Eventailliste.

Brin (Page 2:421)

Brin, (Jardinage.) on dit un arbre d'un beau brin, c'est - à - dire, d'une belle venue, d'une tige droite & unie, soit que ce soit un arbre fruitier ou un sauvage.

En fait de charpente, on dit une poutre, une solive de brin, quand la piece est prise dans le montant de l'arbre, & non dans ses branches. (K)

BRINDES ou BRINDISI (Page 2:421)

BRINDES ou BRINDISI, (Géog. anc. & mod.) ville du royaume de Naples, dans le pays d'Otrante, près le golfe de Venise, avec un des meilleurs ports d'Italie. Long. 35. 40. lat. 40. 52. C'étoit le Brundusium des anciens.

BRINDILLE (Page 2:421)

BRINDILLE, s. f. (Jardinage.) est un petit rameau de bois que la tige d'un arbre a poussé. (K)

BRINDONES (Page 2:421)

* BRINDONES, s. m. pl. (Hist. nat. bot.) fruit qui croît aux Indes orientales à Goa: il est rougeâtre en dehors, d'un rouge de sang en dedans, & d'un goût très - aigre. Il conserve toûjours sa couleur intérieure: quant à son goût, il perd quelquefois de son acreté, à mesure qu'il mûrit; il devient aussi noirâtre à l'extérieur. Il y a des personnes qui l'aiment. Il sert aux teinturiers. On conserve son écorce; Ray dit qu'on l'employe en Portugal à faire du vinaigre. Cette description est si imparfaite, qu'il n'est pas possible de deviner si le fruit décrit est de l'espece des poires, des pommes, des pêches, des cerises, &c.

BRINGUE (Page 2:421)

BRINGUE, s. f. se dit, n Manege, d'un petit cheval d'une vilaine figure, & qui n'est point étoffé.

BRINN (Page 2:421)

BRINN, (Géog.) ville forte d'Allemagne, en Moravie, au confluent des rivieres de Schwart & de Schwitt. Long. 24. 43. lat. 49. 8.

BRINNITZ (Page 2:421)

BRINNITZ, (Géog.) riviere d'Allemagne, dans la Silésie, qui se jette dans l'Oder.

BRIOLON (Page 2:421)

BRIOLON, (Géog.) petite ville forte de la Valachie, sur le Danube.

BRION ou RINGEAU (Page 2:421)

BRION ou RINGEAU, s. m. (Marine.) c'est la piece du haut de l'étrave, ou son allonge, lorsque l'étrave est de deux pieces: il vient à la hauteur de l'éperon. Les Hollandois ne font pas d'étrave de deux pieces. Voyez la Pl. IV. fig. 1. n° 2. la situation de la piece de bois appellée brion, posée entre la quille 1. & l'étrave 3. (Z)

Brion (Page 2:421)

Brion, (Géog.) île de l'Amérique septentrionale, au Canada.

BRIONI (Page 2:421)

BRIONI, (Géog.) c'est le nom de trois îles de la mer Adriatique, qui appartiennent aux Vénitiens, sur la côte orientale de l'Istrie.

BRIONNE (Page 2:421)

BRIONNE, (Géog.) ville de France, avec titre de comté, dans la province de Normandie, sur la Rille. Long. 18. 26. lat. 49. 35.

BRIOUDE (Page 2:421)

BRIOUDE, (Géog.) ville de France, dans la basse Auvergne: il y en a deux; l'une s'appelle la vieille, & l'autre, qui est la nouvelle, s'appelle Brioude l'Eglise. La vieille Brioude est sur l'Allier: il y a un chapitre de chanoines, qui sont obligés de faire preuve de noblesse pour y être admis. On les appelle les comtes de Brioude. Long. 21. lat. 45. 14.

BRIQUAILLON (Page 2:421)

BRIQUAILLON, s. m. pl. les Fondeurs appellent ainsi les vieux morceaux de brique, dont on remplit tout l'espace renfermé par le mur de recuit. On met les plus petits contre le moule, pour le garantir de la violence du feu, & les plus gros contre le mur de recuit. Voyez leur usage au mot Fonderie en bronze, ou des statues équestres.

BRIQUE (Page 2:421)

* BRIQUE, s. f. sorte de pierre factice, de couleur rougeâtre, composée d'une terre grasse, pétrie, mise en quarré long dans un moule de bois, & cuite dans un four, où elle acquiert la consistance nécessaire au bâtiment. Voyez Pierre, Tuile.

Il paroît que l'usage de la brique est fort ancien. Les premiers édifices de l'Asie, à en juger par les ruines, étoient de briques séchées au soleil ou cuites au feu, mêlées de paille ou de roseaux hachés & cimentés de bitume. C'est ainsi, selon la Ste Écriture, que la ville de Babylone fut bâtie par Nemrod. Les murs célebres dout Semiramis la fit enclorre, & que les Grecs compterent au nombre des merveilles du monde, ne furent bâtis que de ces matériaux. Voici comment un de nos plus exacts voyageurs parle des restes de ces murs: « A l'endroit de la séparation du Tigre, nous vîmes comme l'enceinte d'une grande ville...... Il y a des restes de murailles si larges, qu'il y pourroit passer six carrosses de front: elles sont de briques cuites au feu. Chaque brique est de dix pouces en quarré, sur trois pouces d'épaisseur. Les chroniques du pays assûrent que c'est l'ancienne Babylone. Tav. voyag. du Lev. liv. II. ch. vij.» D'autres parlent d'une masse d'environ trois cents pas de circuit, située à une journée & demie de la pointe de la Mésopotamie, & à une distance presqu'égale du Tigre & de l'Euphrate, & qu'on prend pour les ruines de la fameuse tour de Babel; ils disent qu'elle est bâtie de briques séchées au soleil, qui est très - ardent dans ces quartiers; que chaque brique a dix pouces en quarré, sur trois pouces d'épaisseur; que chaque lit de briques est séparé par un lit de cannes ou de roseaux concassés & mêlés avec de la paille de blé, de l'épaisseur d'un pouce & demi, & que d'espace en espace, où l'on avoit besoin de forts appuis, on remarque d'autres briques des mêmes dimensions que les précédentes, mais cuites au feu, plus solides & maçonnées avec le bitume.

Il reste encore dans l'Arménie, dans la Géorgie, & dans la Perse, plusieurs anciens édifices bâtis des mêmes matériaux. A Tauris, autrefois Ecbatane, à Kom, à Teflis, à Erivan, & ailleurs, les vieilles maisons sont de briques.

Pendant plusieurs siecles les autres parties du monde ne furent pas plus magnifiques en édifices. L'usage de bâtir de briques composées de terre mêlée de pailles menues, qui avoit commencé dans l'Asie, passa en Egypte. Ce travail pénible fut un des moyens dont l'un des Pharaons se servit pour opprimer les Israélites. Les Grecs prirent aussi cette maniere de bâtir, des

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