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Soissons, en latin Augusta Suessionum, a pris, comme on voit, son nom des peuples Suessiones. Elle s'appelloit auparavant Noviodunum, & elle étoit célebre du tems de Jules - César, qui remarque que Divitiacus son roi, avoit été un prince illustre & puissant. Ce fut Auguste qui abolit le nom de Noviodunum qu'avoit cette ville, pour lui donner le sien.
Dans nos tems modernes Louis XIV. a érigé à Soissons une académie de beaux esprits, par des lettres patentes enregistrées au parlement, le 27 Juin 1675. En effet, elle a produit de tems en tems des gens de lettres de mérite.
Héricourt (Julien de), né dans cette ville, occasionna l'établissement de l'académie de Soissons. Son petit fils, Louis d'Héricourt, s'est distingué dans le barreau de Paris, & a mis au jour un livre fort estimé, sur le droit ecclésiastique françois.
Les Théologiens savent assez que Paschase Ratbert, abbé de Corbie, dans le neuvieme siecle, étoit de Soissons. Il se rendit illustre par un grand nombre d'ouvrages que le P. Sirmond a recueillis, & publiés pour la premiere fois à Paris, en 1618, en un volume in - folio. Le Traité de Paschase du corps & du sang de Notre Seigneur J. C. excita dans son tems, & a causé depuis, de grandes contestations qu'il est inutile de reveiller.
Robbe (Jacques), connu par ses ouvrages de géographie, naquit à Soissons en 1643, & y est mort en 1721. Il a fait deux dissertations qui n'ont pas eté imprimées. Dans la premiere, il prétend que le Bibrax oppidum Rhemorum, dont parle César, est la ville de Laon. L'autre dissertation traite du lieu où se donna en 593, la fameuse bataille de True (ou Traussi), dans le Suessonois, sous Clotaire II. M. Robbe croit que ce lieu appellé en latin Trucciu, dans les gesta Francorum, c. xxxvj. est Prêle sur l'Aisne, village au nord de Braine.
Sussannau (Hubert), poëte & humaniste, naquit à Soissons, en 1514, publia quelques traités de grammaire, & des poésies latines qui furent assez bien reçues.
Voilà pour les gens de lettres. Ajoutons un mot
d'un homme célebre dans l'histoire de France, & qui
mourut à Soissons en 1611, à l'âge de 57 ans, je veux
parler de Charles de Lorraine, duc de Mayenne, frere
de Henri duc de Guise. Il fut long - tems jaloux de la
réputation de ce frere, dont il avoit toutes les grandes
qualités à l'activité près. Nourri comme le duc
de Guise dans les allarmes, il succéda à sa gloire ainsi
qu'à ses desseins. L'un donnoit beaucoup au hasard,
& l'autre à la prudence; l'un étoit trop hardi, l'autre
trop mesuré; le premier promettoit tout & tenoit
peu, celui - ci promettoit rarement & ne manquoit
guere à sa parole. Dès que le sceptre de la ligue eût
passé dans ses mains, il sçut long - tems par une sage
politique, réunir sous ses lois les diverses factions
des esprits; & s'il n'eut pas trouvé dans sa propre famille
des rivaux qui lui disputoient la couronne de
France, on ne doute guere qu'il n'eût réussi à la mettre
sur sa tête. (Le chevalier de
Soissons (Page 15:308)
Avant qu'elle eût reçu cette forme munie de l'autorité royale, & dès l'an 1650, les premiers qui ont composé cette compagnie, s'assembloient régulierement une fois la semaine, conféroient ensemble de leurs études, se communiquant leurs lumieres, &
L'académie de Soissons a presque les mêmes statuts & les mêmes usages que l'académie Françoise. Le nombre de ses membres est fixé à 20, & elle doit toujours prendre un protecteur du corps de l'académie Françoise, à laquelle elle envoie tous les ans pour tribut, une piece de sa composition. La perfection de la langue françoise, l'Eloquence, les Belles - lettres & l'Histoire, sont les objets de ses études; & pour marquer encore davantage ses rapports avec la premiere de nos académies, elle a pris pour devise un aiglon qui s'éleve vers le soleil à la suite d'un aigle, avec ces mots: maternis ausibus audax. Si quelque membre de l'académie Françoise se trouve à Soissons, les académiciens de cette derniere ville le prient de presider à leurs assemblés; & de son côté l'académie Françoise admet dans les siennes les académiciens de Soissons, leur permet d'y prendre séance, & demande leur avis sur les matieres qu'on y agite.
En 1734 M. de Laubrieres, alors évêque de Soissons, fonda un prix annuel, qui doit être distribué à celui qui remplira le mieux, au jugement de l'académie, un sujet qu'elle propose sur quelque sujet d'histoire ou de littérature. Ce prix est une médaille d'or de trois cens livres.
SOISSONNOIS, le (Page 15:308)
SOISSONNOIS,
SOIXANTE (Page 15:308)
SOIXANTE, (Arithmét.) nombre pair composé de six dixaines, ou de dix fois six, ou de cinq fois douze, ou de douze fois cinq, ou de quinze fois quatre, ou de quatre fois quinze, ou de vingt fois trois, ou de trois fois vingt, ou de deux fois trente, ou de trente fois deux; ainsi que six soit multiplié par dix, ou que dix le soit par six, ou que cinq par douze, ou douze par cinq, ou quinze par quatre, ou quatre par quinze, ou vingt par trois, ou trois par vingt, ou trente par deux, ou deux par trente: cela ne produiroit jamais que soixante. Le nombre de soixante multiplié par lui - même, produit 3600. En chiffre commun ou arabe, soixante s'écrit 60; en chiffre romain de cette maniere LX; & en chiffre françois de compte & de finance, lx. On dit soixante & un, soixante - deux, soixante - trois, & ainsi de suite jusqu'à quatre - vingt. Irson. (D. J.)
SOIXANTER (Page 15:308)
SOIXANTER, v. a. (Jeu de piquet.) compter soixante points, faire un soixante, un pic; ce qui se dit de celui qui a la main lorsqu'il compte jusqu'à trente points de suite en jouant les cartes, avant que le joueur qui est dernier ait fait aucune levée ni rien compté. Acad. des jeux. (D. J.)
SOIXANTIEME (Page 15:308)
SOIXANTIEME, s. m. (Arithmét.) en matiere de fractions ou nombres rompus, un soixantieme s'écrit ainsi >. On dit aussi un soixante - unieme, un soixante & deuxieme, un soixante & troisieme, &c. & ces différentes fractions se marquent de même que celle ci - dessus; avec cette différence néanmoins que l'on met un 1, un 2, un 3 au lieu du zéro qui suit le 6: ce qui se pratique de cette maniere >, >, >, &c. On dit encore >, >, >, &c. Irson. (D. J.)
SOK ou SOC (Page 15:308)
SOK ou SOC, s. m. (Comm.) mesure des longueurs [p. 309]
SOKIO (Page 15:309)
SOKIO, s. m. (Hist. nat. Botan.) C'est un très grand arbre du Japon, dont les feuilles sont fort longues, & ont plusieurs lobes. Ses branches sont longues & minces. Koempfer est porté à croire que c'est l'arbre de la casse.
SOL (Page 15:309)
SOL, s. m. (Architect.) Ce terme, dérivé du latin solum, rez de - chaussée, signifie dans la coutume de Paris, art. 187, la propriété du fonds d'un héritage. Ainsi il est dit dans cette coutume, que qui a le sol a le dessous & le dessus, s'il n'y a titre contraire. Ceux qui bâtissent sur le sonds d'autrui pour en jouir un certain nombre d'années, n'ont que le dessus. Daviler. (D. J.)
Sol (Page 15:309)
Il y a eu autrefois en France sous la premiere race de nos rois, des sols, des demi - sols, & des tiers de sols d'or, ainsi que des sols d'argent à la taille de 24 à la livre.
Il y a en Hollande deux monnoies, l'une d'argent. l'autre de billons, auxquelles on donne le nom de sol; celle d'argent s'appelle sol de gros, & l'autre sol commun, dit en hollandois siuyver: le sol de gros vaut 12 gros ou un schilsing d'Angleterre.
Le sol françois, monnoie de compte, appellé sol tournois, est composé de quatre liards qui valent 12 deniers tournois. Les 20 sols tournois font une livre tournois. L'autre sol de compte, que l'on appelie sol parisis, est d'un quart en sus plus fort que le so tournois, & vaut 15 deniers.
Le sol d'Angleterre se nomme sol sterling; c'est la vingtieme partie d'une livre sterling, & le sol sterling vaut douze deniers sterlings, ou douze penings, c'est - à - dire vingt - quatre sols tournois de France. (D. J.)
Sol d'or (Page 15:309)
Ces monnoies étoient en usage chez les Romains dès Constantin; & vraissemblablement les Francs qui s'emparerent de la Gaule, imiterent les Romains dans la fabrication de leurs monnoies. La conformité qu'il y a pour le poids entre nos sols, nos demi - sols, & les tiers de sols, & ceux des empereurs romains qui ont régné depuis le déclin de l'empire, ne permet guere d'en douter. Leur sol & le nôtre pesoient également chacun 85 grains > de grain, les demi - sols & les tiers de sols à proportion. Cela se justifie par quantité de monnoies qui nous restent des uns & des autres.
Il paroît par plusieurs passages de la loi salique, que le sol d'or des Francs valoit 40 deniers (mais ces derniers étoient d'argent fin, & pesoient environ 21 grains); le demi - sol en valoit 20, & le tiers de sol 13 & > de deniers. Ce sol d'or vaudroit aujourd'hui de notre monnoie courante 15 livres environ, le demisol & le tiers de sol à - proportion. Ces trois especes d'or avoient ordinairement sur un de leurs côtés la tête ou le buste de quelqu'un de nos rois, & de l'autre une croix, avec le nom du lieu où la piece avoit été fabriquée.
Sous la seconde race, on se servit aussi de sols d'or; mais il s'en trouve si peu, qu'il n'est pas possible de pouvoir déterminer quel étoit leur véritable poids. M. le Blanc n'a vu qu'un seul de ces sols d'or, qu'il croit être de Louis le débonnaire, & qui étoit beaucoup plus fort que les sols d'or de la premiere race, car il pesoit 132 grains; ils valoient toujours 40 deniers d'argent, mais ils étoient plus pesans que ceux dont il est parlé dans la loi salique.
Pendant le commencement de la troisieme race, on se servoit encore en France de sols d'or fin; mais comme il n'en reste aucun, on n'en connoît ni le poids ni la valeur. Sous le regne de Philippe I. il y avoit des francs d'or qu'on nommoit aussi florins d'or, lesquels étoient peut - être la même chose que le sol d'or, qui avoit encore cours en ce tems - là. Après tout, que le sol d'or & le franc d'or ne soient qu'une même monnoie, ou que c'en soient deux différentes, on en ignore le poids & la valeur; parce que personne n'en a encore vû aucune espece d'or du commencement de la troisieme race. (D. J.)
Sol (Page 15:309)
Sol (Page 15:309)
SOLAGE (Page 15:309)
SOLAGE, s. m. (Gramm. & Econom. rustiq.) sol terrein. Ces fruits sont d'un mauvais solage, d'un sol, aride, d'un terroir ingrat. Solage se dit peu.
SOLAIRE (Page 15:309)
SOLAIRE, adj. (Astron.) se dit de ce qui a rapport
au soleil. Voyez
Système solaire, est l'ordre & la disposition des différens
corps célestes qui font leurs révolutions autour
du soleil comme centre de leur mouvement:
ces corps célestes sont les planetes du premier & du
second ordre, & les cometes; quant au plan du système
solaire. Voyez
L'année solaire est composée de 365 jours 5 heures
49 minutes, par opposition à l'année lunaire, qui
n'est que de 354 jours. Voyez
L'année solaire est tropique ou planétaire.
L'année solaire tropique est l'espace de tems dans lequel le soleil revient au même point des équinoxes ou des solstices; cet espace est toujours égal à 365 jours 5 heures, & environ 49 minutes.
L'année solaire planétaire est l'espace de tems pendant
lequel le soleil revient à quelque étoile fixe,
particuliere: ce qui arrive environ au bout de 365
jours 8 heures & 9 minutes. Voyez
Solaire (Page 15:309)
M. Taylor a donné dans son livre methodus incrementorum directa & inversa, la maniere de trouver cette courbe; M. Bouguer, dans sa dissertation sur la maniere d'observer en mer la hauteur des astres, qui remporta le prix de l'académie en 1729, a donné aussi l'équation de cette courbe par une méthode particuliere plus claire que celle de M. Taylor, & il montre dans cette dissertation l'usage qu'on en peut faire pour connoître la hauteur des astres. (O)
Solaire (Page 15:309)
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