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Siecle de fer (Page 15:172)
Jadis le ciel s'en vengea par un déluge: un ébranlement universel sépara la voûte qui retenoit les eaux du firmament. Elles fondirent avec impétuosité; tout retentit du bruit de leur chûte, l'Océan n'eut plus de rivage, tout fut Océan; & les vagues agitées se rouloient avec fureur au - dessus des plus hautes montagnes, qui s'étoient formées du débris du globe.
Les saisons irritées depuis ont tyrannisé l'univers confondu.L'hiver piquant l'a couvert de neiges abondantes; les chaleurs impures de l'été ont corrompu l'air. Avant ce tems un printems continuel regnoit sur l'année entiere; les fleurs & les fruits ornoient à l'envi la même branche de leurs couleurs variées; l'air étoit pur & dans un calme perpétuel. Maintenant notre vie est le jouet des élémens qui passent du tems serein à l'obscurité, du chaud au froid, du sec à l'humide, concentrant une chaleur maligne, qui sans cesse affoiblit nos jours, & tranche leur cours par une fin prématurée. (D. J.)
Siecles d'ignorance (Page 15:172)
Siecles, les quatre (Page 15:172)
Ces quatre siecles heureux, où les arts ont atteint une perfection à laquelle ils ne sont point parvenus dans les autres, sont celui qui commenca dix années avant le regne de Philippe, pere d'Alexandre le grand; celui de Jules - Cesar & d'Auguste; celui de Jules II. & de Léon X.; enfin celui de Louis XIV. Ce dernier a fini comme les autres, malgré les efforts qu'ont fait les causes morales & physiques pour soutenir les lettres & les arts au point d'élévation où ils avoient atteint rapidement. Ce tems ne se trouvera plus, dit M. de Voltaire, où un duc de la Rochefoucault, l'auteur des maximes, au sortir de la conversation d'un Pascal & d'un Arnauld, alloit au théâtre de Corneille. Ainsi disparoît le génie des arts & des sciences, jusqu'à ce que la révolution des siecles le vienne encore tirer une autre fois du tombeau, où il semble qu'il s'ensevelisse pour plusieurs générations, apres s'être montré seulement durant quelques années. (D. J.)
Siecle (Page 15:172)
SIEGBOURG, ou SIGEBERG (Page 15:172)
SIEGBOURG, ou SIGEBERG, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne, au duché de Berg, sur la Sieg. (D. J.)
SIEGE (Page 15:172)
SIEGE, (Scierte. étymolog.) on sait qu'on entend
par siege, une dignité, une jurisdiction, une place,
un canton dépendant de quelque prélat; en voici l'étymologie
& la filiation. Du mot grec
Siege (Page 15:172)
Siege, le saint (Page 15:172)
La cour de Rome est fort différente du saint siege; quelquefois on entend simplement par ce mot, les officiers du pape; c'est en ce sens que l'on dit se pourvoir en cour de Rome; mais la cour de Rome dans un autre sens, c'est cet assemblage de courtitans attentifs à relever la grandeur & la puissance des papes, afin d'y trouver eux - mêmes de quoi se relever & s'enrichir; c'est une foule de flatteurs, qui attribuent aux pontifes romains des perfections que Dieu seul possede, & qu'il n'a communiquées à aucun homme mortel; ce sont enfin des gens qui n'oublient rien, pour changer l'humilité sainte & le désintéressement apostolique, en un intérêt condamnable & en une domination arbitraire. C'est de cette extravagante prétention, que sont venus tant d'abus & de desordres qui désolent l'église chrétienne & fortinent le schisme. (D. J.)
Siege (Page 15:173)
Ce mot signifie à la lettre demeure, faisant allusion à ce que l'armée y fait sa demeure jusqu'à la réduction de la place.
Les sieges les plus célebres de l'antiquité sont ceux de Troye, de Tyr, d'Alexandie, de Numance, &c. & parmi les modernes, ceux d'Ostende, de Candie, de Grave, dé Prague, &c.
Les sieges peuvent se diviser en plusieurs especes, suivant la nature des villes qu'on doit attaque, & la méthode qu'on y employe.
Le premier est le siege royal ou le véritable siege; c'est celui dans lequel on fait tous les travaux necessaires pour s'emparer de la place, en chassant successivement l'ennemi de toutes les fortifications qui la défendent; cette sorte de siege ne se fait qu'aux villes considérables & importantes, & c'est de ce siege qu'on entend parler ordinairement, lorsqu'on dit qu'une armée fait le siege d'une place.
Le siege qui ne demande point tous les travaux du siege royal se nomme simplement attaque; c'est pourquoi, lorsqu'un corps de troupes est envoyé pour s'emparer d'un poste important, comme d'un chateau ou de quelqu'autre petit lieu occupé par l'ennemi; on ne dit point qu'on en va faire le siege, mais l'attaque.
M. de Folard, dans son Traité de l'attaque & de la
défense des places des anciens, blâme avec raison ceux
qui confondent le siege avec le blocus ou le bombardement.
Il attaque à ce sujet un officier d'artillerie,
qui dans un mémoire donné à l'académie des Sciences, sur la méthode de tirer les bombes avec succès, ne
met aucune différence entre un siege dans les formes
& un bombardement. Cet officier réduit à vingt - cinq
les défauts où l'on tombe dans le jet des bombes pour
y remédier, & les corrige autant que faire se peut: voici, dit - il, ce que j'ai pratiqué aux sieges de Nice, Alger, Gènes, Tripoli, Rose, Palamos, Barcelonne, Alicant, & nombre d'autres places que j'ai bombardées.
La résolution des sieges est une affaire de cabinet, elle est une suite naturelle de la supériorité que l'on croit avoir sur ses ennemis: mais leur exécution étant une des plus sérieuses, des plus importantes & des plus difficiles parties de la guerre, elle demande aussi le plus de mesure & de circonspection; leur succès dépend de plusieurs choses.
1°. Du secret sans lequel il est difficile de réussir.
2°. Des forces qu'on a sur pié pour attaquer les places des ennemis, & défendre les siennes.
3°. De la disposition des ennemis; car s'ils sont réunis & aussi forts que celui qui veut les attaquer, ils peuvent empêcher le succès du siege.
4°. De l'état des magasins les plus à - portée des lieux sur lesquels on peut entreprendre.
5°. De la conjoncture des tems; car tous ne sont pas propres aux sieges, & rien n'étant plus ruineux pour les armées que ceux d'hiver, on les doit éviter tant qu'on peut.
6°. Des fonds nécessaires à leur dépense; car l'argent étant le nerf de la guerre, sans lui on ne sauroit réussir en rien.
Ce sont toutes mesures à prendre de longue - main, qui doivent être dirigées à loisir; & après tout cela, quand on croit les avoir bien prises, souvent tout échappe; car l'ennemi qui n'est jamais d'accord avec vous pourra vous interrompre.
1°. Parce qu'il sera aussi sort que vous, & qu'il vous observera de près.
2°. Parce qu'il aura aussi dessein d'entreprendre de son côté sut des places, dont la conservation vous importe plus, que la conquête de celles sur lesquelles vous pourriez entreprendre.
3°. Parce qu'il sera en état de courir sur votre pays & d'y porter la désolation, pendant que vous serez occupe au siege d'une place, dont la prise, qui peut être incertaine, ne vous dédommageroit pas des pertes que vous pourriez souffrir.
4°. Enfin, parce qu'il peut se mettre à - portée de vous combattre, avant que vous puissiez être établi. devant la place que vous voulez attaquer.
Il faut bien peser toutes ces considérations avant que de se determiner, & prendre toujours si bien son tems, que l'ennemi ne puisse vous tomber sur les bras avant votre établissement.
Dans l'un & l'autre cas le mieux est d'être le plus fort, & d'avoir deux armées quand on le peut; savoir, une qui assiége, & l'autre qui observe. Celle qui assiege se renferme dans ses lignes, & celle qui observe ne fait que rôder & occuper les avenues par où l'ennemi peut se présenter ou prendre des postes, & s'y retrancher, ou le suivre s'il s'éloigne, en le côtoyant & se postant toujours entre lui & l'armée assiégeante, le plus avantageusement qu'il est possible.
L'armée d'observation est encore d'un grand secours à l'assiégeant dans le commencement du siege, parce qu'elle veille à sa conservation, peut le favoriser, escorter ses convois, lui fournir des fascines, & faire plusieurs autres corvées. Réciproquement l'armée assiégeante la peut renforcer dans le besoin, après les six ou sept premiers jours de tranchée, quand elle a bien pris ses avantages contre la place.
C'est encore une circonstance bien favorable de
pouvoir attaquer avant que l'ennemi se puisse mettre
en campagne avec toutes ses forces, ou dans l'arriere
saison, après qu'une partie de ses troupes s'étant
retirée, il n'est plus assez fort pour s'opposer aux
entreprises. M. de Vauban, Attaq. des places.
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