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Les paulets sont éloignés les uns des autres d'environ une brasse, & sortent quatre piés au plus au - dessus du terrein; le fond de la pêcherie est exposé à la mer; il y a ordinairement cinq pêcheurs avec quatre acons pour former la tente, & chaque pêcheur fournit pour sa part cinq pieces de filets de huit à neuf brasses de long & d'une brasse de chûte dans le fond pour le milieu de la pêcherie; les premieres pieces des pannes n'ayant que vingt - cinq mailles de hauteur, qui donnent environ une grande demi - brasse, les suivantes ont vingt - huit à trente mailles, & les pieces du milieu qui ont une brasse de haut, ont trente - cinq mailles de chûte.
Les pêcheurs de S. Michel commencent la pêche des courtines dès le milieu de Février, & la continuent jusque vers la fin d'Octobre; de ces pêcheurs les uns changent & remuent leurs paulets, comme nous venons de l'observer; d'autres ne les changent point, & les laissent sédentaires, suivant l'établissement des côtes où l'on place ces sortes de tentes de basse - eau.
Rets (Page 14:221)
Il y a d'autres rets de gros fonds, que les pêcheurs du ressort de l'amirauté de Poitou ou des Sables - d'Olonne connoissent sous le nom de filets noircis, qui sont de véritables tramaux sédentaires qu'on peut comparer à des ravoirs tramaillés, étant de la même force, & opérant de la même maniere; ils sont tendus le long de terre sur les bourbes ou vases de la côte, & élevés avec des petits piquets ou paulets de cinq à six piés de haut, enfoncés de la moitié sur les vases; le rets peut avoir environ une brasse de hauteur; mais il n'y a sur les paulets que la hauteur au plus de deux piés & demi; on les tend en droite ligne, comme les ravoirs, en faisant un demi - tour au haut & au bas du filet; ces sortes de rets ne peuvent causer aucun préjudice à la pêche.
Elle se fait depuis la S. Michel jusqu'à la fin de l'année; toutes les semaines les pêcheurs rapportent à terre leurs filets, d'où ils vont avec leurs acons ôter toutes les marées, le poisson qui s'y trouve pris, & qui ne peut être petit à cause de la grandeur des mailles; & après les avoir lavés & remis au sec, ils les repassent au tan chaque fois avant de les retendre; ce qui leur donne peu - à - peu la noirceur qu'on leur remarque, & d'où les pêcheurs les ont ainsi appellés; on prend communément dans ces sortes de tentes de toutes sortes d'especes de poissons plats.
Les mailles des hameaux des tramaux que les pê<cb->
Description de la pêche des bas parcs, ou venets & rets
de grandes mailles à pieux ou doubles piquets, amirauté
de Carentan & Isigny.
Ces pêcheurs de pié ont des rets de tentes ou venets & bas - parcs qu'ils nomment communément rets de grandes mailles par rapport à leur grandeur, des haranguieres, rets a sansonnets ou hauts parcs, de même calibre que les mêmes filets des pêcheurs des dunes de S. Germain; ils les nomment aussi rets de petites mailles, eu égard à leur petitesse; ils font encore à pié la pêche du poisson plat en foulant le sable.
Retsa crocs (Page 14:221)
Les rets à crocs se tendent également avec bateau, lors de la pleine mer, ou à pié de basse mer. C'est un filet simple, flotté & pierré que les pêcheurs amarent par un bout à quelques roches, ou même qu'ils arrêtent à une grosse pierre; ensuite ils les filent en demi - cercle, environ jusqu'aux deux tiers; après quoi ils forment avec le reste du rets une espece de croc ou de spirale; quelques pêcheurs, pour mieux réussir, tramailient cette partie du fil, autour duquel tourne en dedans le poisson qui range la côte, & qui suit le rets jusque dans le fond du crochet d'où il retourne vers la roche, faisant toujours le même circuit jusqu'à ce que la marée venant à perdre, il reste à sec dans le filet, ou maillé, quand il a voulu le traverser.
Comme les côtes de cette contrée sont garnies de roches, les pêcheurs tendent les mêmes rets qui sont simples, d'une roche à l'autre, ou ils les amarent, ou même les placent aussi en demi - cercle, au moyen des pierres dont le bas du rets est garni; de cette maniere ils les nomment des traversieres ou rets traversis; cette sorte de pêche est quelquefois avantageuse pour prendre les poissons qui viennent en troupe à la côte, tels que les harengs, maquereaux, colins, surmulets, barres & mulets.
On nomme les mêmes filets des haussieres flottées, flies, lesques & cibaudieres, quand on les tend sur les sables, en les y arrêtant par le pié avec des pierres ou de petites torques de paille, lorsque la côte est sablonneuse; ces dernieres manieres sont usitées le long des côtes de Flandres, de Picardie & de Normandie.
Les mêmes pêcheurs ont des rets de basse eau qui sont les mêmes filets qui servent aux tentes ou pêcheries, nommés bas - parcs, mais que les pêcheurs tendent un peu différemment à cause des roches dont toute leur côte est bordée, n'y ayant que peu de sable.
Les pêcheurs qui se servent de ces rets, les placent en fausses équerres; le côté le plus long & le plus ouvert se prolonge sur les sables, & le plus court se place sur une espece de banc, afin qu'au reflux de la marée elle s'en puisse retirer avec plus de promptitude, & entraîne avec elle dans la pointe de la pêcherie tout le poisson qui y sera entré avec le flot, & qui s'en pourroit évader aisément, si la marée s'en retiroit doucement; les pêcheurs des autres côtes qui se servent de ces sortes de filets, que l'on nomme aussi rets à bane, les tendent avec la même précaution.
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Description de la pêche des rets entre roches ou traversis,
amirauté de Brest.
Les pêcheurs de pié tendent le long de l'île sur les plains de sable qui s'y trouvent, des cordes en trajets, ou cordés, des sechées, seinées ou seines seches, des rets entre roches ou traversis, de la même maniere que font les pêcheurs de basse Normandie; ces filets se tendent à la basse - eau; on amarre un bout du cordage à une roche dans les petites anses étroites que le rets peut fermer; le filet est pierré flotté, & s'éleve au moyen de flottes, à mesure que la marée monte; l'autre bout est pareillement amarré à un autre rocher; comme l'intervalle des pierres est grand, le poisson plat se coule aisément par - dessous; cette pêche n'est avantageuse que pour les poissons ronds, qui viennent en troupe avec la marée chercher à la côte une pâture plus aisée; ceux qui se tiennent entre la côte & le filet de marée baissante, y restent pris & arrêtés.
Quelques - uns de ces pêcheurs les tendent encore d'une autre maniere, les plaçant bout à terre & l'autre à la mer.
Rets traversier, Chalut (Page 14:222)
Les pêcheurs du ressort, outre la pêche des huitres qu'ils font dans toute l'étendue de la baie, à commencer du travers de la pointe du Maingard du Nez ou Gronné de Cancale jusqu'aux isles de Chausey, & même jusque par le travers de Regneuille, dans lequel espace sont répandues toutes les huitrieres, dont la baie est remplie, font encore après la saison de la pêche de ces coquillages frais, celle du chalut ou rets traversier qu'ils nomment improprement dreige pour le poisson plat, & surtout des soles qui se plaisent dans ces especes de fonds, & qui y seroient infiniment plus abondantes, si la quantité des parcs de bois ou bouchets de clayonnage, malgré la défense de pêcher durant le mois de Mai, Juin, Juillet & Août, ne détruisoient généralement tout le frai & les poissons du premier âge qui montent dans la baie toutes les marées durant le tems des chaleurs; n'ayant jamais été possible de faire ouvrir ces pêcheries, soit par défaut des gardes jurés qui n'y étoient pas ci - devant établis, soit par le peu de soin des officiers du ressort; cette police si nécessaire n'y est point observée, & c'est à cette négligence seule qu'il faut imputer la stérilité du poisson dans une baie que de mémoire d'homme on a reconnue comme la plus poissonneuse du royaume.
Il n'a pas été moins difficile de mettre en regle les pêcheurs qui s'y servent du chalut; leur armure de fer fut défendue par la déclaration du roi du 26 Avril 1726; cependant ils continuoient la même pêche; on leur proposa enfin de substituer une barre de bois à la place de la lame de fer; & ils y consentirent, reconnoissant par propre expérience qu'ils n'en saisoient pas moins la pêche.
Leur chalut est armé à l'ordinaire. La barre de bois est attachée sur les échallons de la même maniere qu'y étoit ci - devant placée la lame de fer; ainsi la manoeuvre de cette pêche n'ayant point changé, les pêcheurs voisins de Grandville & de la côte opposée à Cancale s'étoient mal - à - propos imaginé les années précédentes que ces pêcheurs continuoient toujours la pêche avec le même instrument; il est vrai que la barre de bois s'use bien plus promptement; mais aussi la dépense de cet entretien est peu de chose, eu égard à ce que coute une lame de fer, lorsqu'elle se trouve faussée ou cassée, comme il leur arrive quel<cb->
Les rets qui composent les sacs des chaluts de ces pêcheurs, sont présentement en regle, ayant, suivant la déclaration du roi, dix - huit lignes en quarré.
Les mêmes pêcheurs, lorsqu'ils étoient en mer,
substituoient, au lieu de leurs sacs à rets permis, un
autre composé de petites mailles: ce qui s'est vérifié
par la quantité des petites soles longues au plus de
deux à trois pouces, qu'ils vendoient; ils mettoient
en dedans du sac des mailles permis, celui qui est
abusif. Voyez
Rets a mulets (Page 14:222)
Le filet dont les pêcheurs se servent, est formé de la même maniere que celui que l'on nomme dramet ou petit coleret; mais il en differe en ce que le bas du filet n'est chargé ni de pierres, ni de plomb. La tête est garnie de flottes de liege; ainsi on n'y peut prendre que des poissons ronds, tels que sont les mulets, les colins & les bars, qui se rassemblent volontiers dans les eaux dormantes & tranquilles, qui se forment toujours dans les coudes ou retours qui sont aux embouchures des rivieres qui ont une grande ouverture, & où il se trouve ordinairement des brasses ou bas - fonds. On ne peut avec ce filet prendre aucun poisson plat, parce qu'établi comme il l'est, il traîneroit inutilement; & d'ailleurs il se trouve toujours élevé au - dessus du fond d'un pié ou dix - huit pouces au moins. Le ret a 4 à 5 piés de hauteur, & la maille est semblable à celle des manets à maquereaux, est de 17 lignes en quarré.
Lorsque les pêcheurs ont remarqué dans les eaux des naux, troupes, tourbillons, bouillons ou flottes de poissons, ce qu'ils connoissent aisément à la couleur de l'eau, ils enceignent la place de leurs filets ou muletieres, tous ces poissons nageant vers la surface de l'eau, se trouvent pris en resserrant leurs filets. De cette maniere on voit que ces pêcheurs ne traînent point à l'ouverture, comme font ceux qui se servent du coleret, & ils ne mettent leurs muletieres à l'eau, que quand ils ont observé des poissons attroupés de la maniere qu'on vient de le dire.
Rets admirable (Page 14:222)
Le rets admirable est très - apparent dans les brutes; mais il n'existe point dans l'homme, ou il est si petit, qu'on doute de son existence.
Willis dit que ce lacis est composé d'arteres, de veines & de fibres nerveuses.
Vieussens assure qu'il n'est fait que d'arteres; & d'autres, d'arteres & de petites veines. Il avance avec plusieurs autres anatomistes, qu'il n'y a point de rets admirable dans l'homme, dans le cheval, dans le chien; mais qu'on le trouve dans le veau, dans la brebis, dans la chevre.
Il a été décrit par Galien, qui l'ayant trouvé dans
plusieurs animaux qu'il a disséqués, a cru qu'il existoit
aussi dans l'homme; mais celui - ci n'en a point.
Il est vrai seulement qu'aux côtés de la glande pitui<pb->
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