ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"221"> quets par un tour mort haut & bas, comme on l'a observé des mêmes rets sédentaires de basse - eau; les pannes, bras ou côtés de la pêcherie sont de différentes longueurs; la plus longue peut avoir ordinairement jusqu'à soixante brasses, & est exposée au flot; l'autre a seulement environ cinquante brasses; les pêcheurs pêchent toutes les marées le poisson qui s'est pris dans la courtine, & on ne laisse guere les filets tendus & les paulets dans la même place que durant deux marées au plus.

Les paulets sont éloignés les uns des autres d'environ une brasse, & sortent quatre piés au plus au - dessus du terrein; le fond de la pêcherie est exposé à la mer; il y a ordinairement cinq pêcheurs avec quatre acons pour former la tente, & chaque pêcheur fournit pour sa part cinq pieces de filets de huit à neuf brasses de long & d'une brasse de chûte dans le fond pour le milieu de la pêcherie; les premieres pieces des pannes n'ayant que vingt - cinq mailles de hauteur, qui donnent environ une grande demi - brasse, les suivantes ont vingt - huit à trente mailles, & les pieces du milieu qui ont une brasse de haut, ont trente - cinq mailles de chûte.

Les pêcheurs de S. Michel commencent la pêche des courtines dès le milieu de Février, & la continuent jusque vers la fin d'Octobre; de ces pêcheurs les uns changent & remuent leurs paulets, comme nous venons de l'observer; d'autres ne les changent point, & les laissent sédentaires, suivant l'établissement des côtes où l'on place ces sortes de tentes de basse - eau.

Rets (Page 14:221)

Rets de gros fonds ou filet noirci, terme de pêche, monté en courtines ou bas parcs. Ce filet est tramaillé, non flotté, mais monté sur piquets; les pêcheurs les nomment rets de gros fonds; ils sont connus aussi sous le nom de filets noircis, à cause de leur couleur; on pourroit les regarder comme des ravoirs tramaillés, avec cette différence que les pêcheurs ne pêchent le poisson qui s'y trouve pris, que de basse - mer, & lorsqu'il est à sec, parce qu'ils ne retroussent point le bas du filet, comme c'est l'usage des pêcheurs flamands & picards qui font la pêche des ravoirs; ces rets n'ont que trois à quatre pies au plus de hauteur; quand le pêcheur a tendu son filet, il entre dans l'enceinte avec son acon, & bat l'eau, comme font les picoteurs, pour y faire donner le poisson.

Il y a d'autres rets de gros fonds, que les pêcheurs du ressort de l'amirauté de Poitou ou des Sables - d'Olonne connoissent sous le nom de filets noircis, qui sont de véritables tramaux sédentaires qu'on peut comparer à des ravoirs tramaillés, étant de la même force, & opérant de la même maniere; ils sont tendus le long de terre sur les bourbes ou vases de la côte, & élevés avec des petits piquets ou paulets de cinq à six piés de haut, enfoncés de la moitié sur les vases; le rets peut avoir environ une brasse de hauteur; mais il n'y a sur les paulets que la hauteur au plus de deux piés & demi; on les tend en droite ligne, comme les ravoirs, en faisant un demi - tour au haut & au bas du filet; ces sortes de rets ne peuvent causer aucun préjudice à la pêche.

Elle se fait depuis la S. Michel jusqu'à la fin de l'année; toutes les semaines les pêcheurs rapportent à terre leurs filets, d'où ils vont avec leurs acons ôter toutes les marées, le poisson qui s'y trouve pris, & qui ne peut être petit à cause de la grandeur des mailles; & après les avoir lavés & remis au sec, ils les repassent au tan chaque fois avant de les retendre; ce qui leur donne peu - à - peu la noirceur qu'on leur remarque, & d'où les pêcheurs les ont ainsi appellés; on prend communément dans ces sortes de tentes de toutes sortes d'especes de poissons plats.

Les mailles des hameaux des tramaux que les pê<cb-> cheurs nomment la grande maille, ont sept pouces huit lignes en quarré, & la nappe, toile ou flue, qu'ils nomment menue, a les mailles de vingt - sept pouces aussi en quarré.

Description de la pêche des bas parcs, ou venets & rets de grandes mailles à pieux ou doubles piquets, amirauté de Carentan & Isigny. Rets de grandes mailles, terme de pêche, sorte de rets dont les pêcheurs riverains de Varreville dans le ressort de l'amirauté de Carentan & Isigni se servent, pour faire la pêche.

Ces pêcheurs de pié ont des rets de tentes ou venets & bas - parcs qu'ils nomment communément rets de grandes mailles par rapport à leur grandeur, des haranguieres, rets a sansonnets ou hauts parcs, de même calibre que les mêmes filets des pêcheurs des dunes de S. Germain; ils les nomment aussi rets de petites mailles, eu égard à leur petitesse; ils font encore à pié la pêche du poisson plat en foulant le sable.

Retsa crocs (Page 14:221)

Retsa crocs, en usage dans le ressort de l'amirauté de Barfleur par les pêcheurs de Mont - Forville. Les pêcheurs de ce lieu ont des rets entre roches qu'ils nomment indistinctement rets à crocs, haussierres flottées & rets traversis, ou traversiers; la différence de ces noms vient de la diverse maniere dont les pêcheurs les tendent.

Les rets à crocs se tendent également avec bateau, lors de la pleine mer, ou à pié de basse mer. C'est un filet simple, flotté & pierré que les pêcheurs amarent par un bout à quelques roches, ou même qu'ils arrêtent à une grosse pierre; ensuite ils les filent en demi - cercle, environ jusqu'aux deux tiers; après quoi ils forment avec le reste du rets une espece de croc ou de spirale; quelques pêcheurs, pour mieux réussir, tramailient cette partie du fil, autour duquel tourne en dedans le poisson qui range la côte, & qui suit le rets jusque dans le fond du crochet d'où il retourne vers la roche, faisant toujours le même circuit jusqu'à ce que la marée venant à perdre, il reste à sec dans le filet, ou maillé, quand il a voulu le traverser.

Comme les côtes de cette contrée sont garnies de roches, les pêcheurs tendent les mêmes rets qui sont simples, d'une roche à l'autre, ou ils les amarent, ou même les placent aussi en demi - cercle, au moyen des pierres dont le bas du rets est garni; de cette maniere ils les nomment des traversieres ou rets traversis; cette sorte de pêche est quelquefois avantageuse pour prendre les poissons qui viennent en troupe à la côte, tels que les harengs, maquereaux, colins, surmulets, barres & mulets.

On nomme les mêmes filets des haussieres flottées, flies, lesques & cibaudieres, quand on les tend sur les sables, en les y arrêtant par le pié avec des pierres ou de petites torques de paille, lorsque la côte est sablonneuse; ces dernieres manieres sont usitées le long des côtes de Flandres, de Picardie & de Normandie.

Les mêmes pêcheurs ont des rets de basse eau qui sont les mêmes filets qui servent aux tentes ou pêcheries, nommés bas - parcs, mais que les pêcheurs tendent un peu différemment à cause des roches dont toute leur côte est bordée, n'y ayant que peu de sable.

Les pêcheurs qui se servent de ces rets, les placent en fausses équerres; le côté le plus long & le plus ouvert se prolonge sur les sables, & le plus court se place sur une espece de banc, afin qu'au reflux de la marée elle s'en puisse retirer avec plus de promptitude, & entraîne avec elle dans la pointe de la pêcherie tout le poisson qui y sera entré avec le flot, & qui s'en pourroit évader aisément, si la marée s'en retiroit doucement; les pêcheurs des autres côtes qui se servent de ces sortes de filets, que l'on nomme aussi rets à bane, les tendent avec la même précaution.

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Description de la pêche des rets entre roches ou traversis, amirauté de Brest. Rets entre roches ou Traversis, terme de pêche, sorte de silets en usage dans le ressort de l'amirauté de Brest.

Les pêcheurs de pié tendent le long de l'île sur les plains de sable qui s'y trouvent, des cordes en trajets, ou cordés, des sechées, seinées ou seines seches, des rets entre roches ou traversis, de la même maniere que font les pêcheurs de basse Normandie; ces filets se tendent à la basse - eau; on amarre un bout du cordage à une roche dans les petites anses étroites que le rets peut fermer; le filet est pierré flotté, & s'éleve au moyen de flottes, à mesure que la marée monte; l'autre bout est pareillement amarré à un autre rocher; comme l'intervalle des pierres est grand, le poisson plat se coule aisément par - dessous; cette pêche n'est avantageuse que pour les poissons ronds, qui viennent en troupe avec la marée chercher à la côte une pâture plus aisée; ceux qui se tiennent entre la côte & le filet de marée baissante, y restent pris & arrêtés.

Quelques - uns de ces pêcheurs les tendent encore d'une autre maniere, les plaçant bout à terre & l'autre à la mer.

Rets traversier, Chalut (Page 14:222)

Rets traversier, Chalut ou Dreige, terme de pêche, usité dans le ressort de l'amirauté de S. Malo, est le nom que les pêcheurs donnent au filet connu dans d'autres lieux sous le nom de chalut, & qui est monté d'une barre de bois au lieu d'une lame de fer.

Les pêcheurs du ressort, outre la pêche des huitres qu'ils font dans toute l'étendue de la baie, à commencer du travers de la pointe du Maingard du Nez ou Gronné de Cancale jusqu'aux isles de Chausey, & même jusque par le travers de Regneuille, dans lequel espace sont répandues toutes les huitrieres, dont la baie est remplie, font encore après la saison de la pêche de ces coquillages frais, celle du chalut ou rets traversier qu'ils nomment improprement dreige pour le poisson plat, & surtout des soles qui se plaisent dans ces especes de fonds, & qui y seroient infiniment plus abondantes, si la quantité des parcs de bois ou bouchets de clayonnage, malgré la défense de pêcher durant le mois de Mai, Juin, Juillet & Août, ne détruisoient généralement tout le frai & les poissons du premier âge qui montent dans la baie toutes les marées durant le tems des chaleurs; n'ayant jamais été possible de faire ouvrir ces pêcheries, soit par défaut des gardes jurés qui n'y étoient pas ci - devant établis, soit par le peu de soin des officiers du ressort; cette police si nécessaire n'y est point observée, & c'est à cette négligence seule qu'il faut imputer la stérilité du poisson dans une baie que de mémoire d'homme on a reconnue comme la plus poissonneuse du royaume.

Il n'a pas été moins difficile de mettre en regle les pêcheurs qui s'y servent du chalut; leur armure de fer fut défendue par la déclaration du roi du 26 Avril 1726; cependant ils continuoient la même pêche; on leur proposa enfin de substituer une barre de bois à la place de la lame de fer; & ils y consentirent, reconnoissant par propre expérience qu'ils n'en saisoient pas moins la pêche.

Leur chalut est armé à l'ordinaire. La barre de bois est attachée sur les échallons de la même maniere qu'y étoit ci - devant placée la lame de fer; ainsi la manoeuvre de cette pêche n'ayant point changé, les pêcheurs voisins de Grandville & de la côte opposée à Cancale s'étoient mal - à - propos imaginé les années précédentes que ces pêcheurs continuoient toujours la pêche avec le même instrument; il est vrai que la barre de bois s'use bien plus promptement; mais aussi la dépense de cet entretien est peu de chose, eu égard à ce que coute une lame de fer, lorsqu'elle se trouve faussée ou cassée, comme il leur arrive quel<cb-> quefois lorsqu'ils pêchent entre des rochers où les courans & la marée les peuvent rejetter facilement. Les pêcheurs ayant mis au fond de leur sac de plus petites mailles, & les filets ayant été saisis, sur la visite que l'inspecteur en fit en 1731; il a depuis été autorisé à les faire rendre en coupant les mailles trop serrées, & en achevant de terminer le sac avec un rets de seize à dix - huit lignes dans toute sa longueur.

Les rets qui composent les sacs des chaluts de ces pêcheurs, sont présentement en regle, ayant, suivant la déclaration du roi, dix - huit lignes en quarré.

Les mêmes pêcheurs, lorsqu'ils étoient en mer, substituoient, au lieu de leurs sacs à rets permis, un autre composé de petites mailles: ce qui s'est vérifié par la quantité des petites soles longues au plus de deux à trois pouces, qu'ils vendoient; ils mettoient en dedans du sac des mailles permis, celui qui est abusif. Voyez Chalut, & les figures dans nos Pl. de pêche.

Rets a mulets (Page 14:222)

Rets a mulets, ou Filets d'enceinte, termes de Pêche, usités dans le ressort de l'amirauté de Coutance, & sortes de filets dont les pêcheurs se servent uniquement pour faire la pêche des mulets & autres especes de poissons qui vont en troupe, & qui s'assemblent souvent en grand nombre aux embouchures des rivieres.

Le filet dont les pêcheurs se servent, est formé de la même maniere que celui que l'on nomme dramet ou petit coleret; mais il en differe en ce que le bas du filet n'est chargé ni de pierres, ni de plomb. La tête est garnie de flottes de liege; ainsi on n'y peut prendre que des poissons ronds, tels que sont les mulets, les colins & les bars, qui se rassemblent volontiers dans les eaux dormantes & tranquilles, qui se forment toujours dans les coudes ou retours qui sont aux embouchures des rivieres qui ont une grande ouverture, & où il se trouve ordinairement des brasses ou bas - fonds. On ne peut avec ce filet prendre aucun poisson plat, parce qu'établi comme il l'est, il traîneroit inutilement; & d'ailleurs il se trouve toujours élevé au - dessus du fond d'un pié ou dix - huit pouces au moins. Le ret a 4 à 5 piés de hauteur, & la maille est semblable à celle des manets à maquereaux, est de 17 lignes en quarré.

Lorsque les pêcheurs ont remarqué dans les eaux des naux, troupes, tourbillons, bouillons ou flottes de poissons, ce qu'ils connoissent aisément à la couleur de l'eau, ils enceignent la place de leurs filets ou muletieres, tous ces poissons nageant vers la surface de l'eau, se trouvent pris en resserrant leurs filets. De cette maniere on voit que ces pêcheurs ne traînent point à l'ouverture, comme font ceux qui se servent du coleret, & ils ne mettent leurs muletieres à l'eau, que quand ils ont observé des poissons attroupés de la maniere qu'on vient de le dire.

Rets admirable (Page 14:222)

Rets admirable, terme d'Anatomie, rete mirabile; est un petit plexus ou lacis de vaisseaux qui entoure la glande pituitaire. Voyez Plexus & Cerveau.

Le rets admirable est très - apparent dans les brutes; mais il n'existe point dans l'homme, ou il est si petit, qu'on doute de son existence.

Willis dit que ce lacis est composé d'arteres, de veines & de fibres nerveuses.

Vieussens assure qu'il n'est fait que d'arteres; & d'autres, d'arteres & de petites veines. Il avance avec plusieurs autres anatomistes, qu'il n'y a point de rets admirable dans l'homme, dans le cheval, dans le chien; mais qu'on le trouve dans le veau, dans la brebis, dans la chevre.

Il a été décrit par Galien, qui l'ayant trouvé dans plusieurs animaux qu'il a disséqués, a cru qu'il existoit aussi dans l'homme; mais celui - ci n'en a point. Il est vrai seulement qu'aux côtés de la glande pitui<pb->

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