ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Rétrogradation (Page 14:219)

Rétrogradation du soleil, lorsque le soleil est dans la zone torride, & que sa déclinaison AM (Pl. astronom. fig. 59.) est plus grande que la latitude du lieu AZ; soit que l'une ou l'autre soit septentrionale ou méridionale, le soleil paroît se mouvoir en arriere, ou rétrograder avant ou après midi. Voyez Soleil, Zonf.

Car menez le cercle vertical ZGN, tangent au cercle direct du soleil en G, & un autre Z O N par le point O où le soleil se leve; il est évident que tous les cercles verticaux intermédiaires, coupent le cercle direct du soleil en deux endroits, sçavoir dans l'arc GO, & dans l'arc GI; c'est pourquoi à mesure que le soleil s'éleve suivant l'arc GO, il s'approche sans cesse du vertical ZGN le plus éloigné; mais comme il continue de s'élever sur l'arc GI, il revient à ses premiers verticaux, & paroît retrograder pendant quelque tems avant midi; on peut démontrer pareillement qu'il fait la même chose après midi; donc comme l'ombre tombe toujours du côté opposé au soleil, elle doit être rétrograde deux sois par jour dans tous les lieux de la zone torride, où la déclinaison du soleil excède la latitude du lieu. Voyez Ombre. Chambers. (O)

RÉTROGRADE (Page 14:219)

RÉTROGRADE, adj. (Phys.) se dit de ce qui va en arriere ou en un sens contraire à sa direction naturelle; telle est la marche des écrevisses. Ce mot est formé du latin retro en arriere, & gradior marcher.

Si l'oeil & l'objet se meuvent tous deux du même sens, mais que l'oeil parcoure plus d'espace que l'objet, il semblera que l'objet soit rétrograde, c'est - à - dire, qu'il aille en arriere, ou dans un sens contraire à la direction qu'il suit en effet; la raison de cela est que quand l'oeil se meut sans s'appercevoir de son mouvement, comme on le suppose ici, il transporte son mouvement aux objets, mais en sens contraire; car comme il s'éloigne des objets sans s'en appercevoir, il juge que ce sont les objets qui s'éloignent de lui; ainsi quand un objet se meut dans le même sens que l'oeil, le mouvement apparent de cet objet est composé de son mouvement réel dans le même sens que l'oeil, & d'un mouvement en sens contraire égal à celui de l'oeil; si donc, comme on le suppose ici, ce dernier mouvement est plus grand que l'autre, il doit l'emporter & l'objet doit paroître rétrograder. Voyez Visible.

C'est pour cela que les planetes en quelques endroits de leurs orbites, paroissent rétrogrades. Voyez Planete & Rétrogradation.

Ordre rétrograde dans les chiffres, c'est lorsqu'au lieu de compter 1, 2, 3, 4, on compte 4, 3, 2, 1, Voyez Progression, Suite, Nombre , &c. (O)

Les vers rétrogrades, sont ceux où l'on trouve les mêmes mots & arrangés de même, soit qu'on les lise par un bout, soit qu'on les lise par l'autre. On les appelle aussi réciproques. En voici un exemple:

Signa te signa temere me tangis & angis.

RETROUSSER (Page 14:219)

RETROUSSER, v. act. (Gram.) c'est trousser une seconde fois; mais il n'est pas toujours réduplicatif; on dit dans le même sens, troussez & retroussez cette manche.

RETROUVER (Page 14:219)

RETROUVER, v. act. (Gram.) c'est trouver de nouveau, recouvrir ce qu'on a perdu; le nombre des secrets perdus n'est pas aussi grand que l'on pense.

RETS (Page 14:219)

RETS, s. m. (Pêche.) filet ou lacis de plusieurs ficelles qui forment des mailles quarrées, dont on se sert pour la chasse & pour la pêche.

Les rets que les pêcheurs nomment rets secrets tramaillés, sont quelquefois les vieux verqueux de toutes sortes, que les pêcheurs amarrent par un bout sur une perche qui saisit la terre. On tend le filet le long des îles, sur - tout dans les lieux où il y a des herbages que le poisson recherche pour frayer. Quand le filet est tendu, les pêcheurs battent l'eau avec un bâ<cb-> ton garni de cuir, c'est - à - dire qu'ils la brouillent entre le filet & la terre; par ce moyen ils pêchent tout le poisson qui se trouve dans l'enceinte du filet. Les mailles de ces filets quand on les fait exprès sont 9 lignes pour la banne ou nappe; & pour les tramaux ou hamaux 5 pouces. Au reste il ne faut qu'un seul homme pour faire cette pêche.

On se sert encore d'une autre maniere de ces rets tramaillés qui sont plombés par le bas & garnis de flotes de liege par le haut. Les pêcheurs tendent le filet en - travers de la riviere p ndant les molles eaux, ou lorsque l'eau est étalée par la marée, c'est - à - dire pendant qu'elle n'est pas fort agitée; ce qui arrive ordinairement pendant la morte eau. On tend quand la marée commence à se faire sentir, & on releve au premier instant du reflux. Un bateau équipé d'un homme ou d'un petit garçon suffit pour cette pêche.

Le pêcheur jette le bout forain de son filet, où est amarrée une grosse pierre. Il tend son tramail en traversant ou coupant la marée, & frappe à l'autre bout une semblable pierre. Le filet ne reste tendu qu'environ une heure ou une heure & demie, parce qu'il faut relever aussi - tôt que l'ébe se fait sentir. Le pêcheur hale dans son bateau le filet par le bout où il a fini de le tendre. On y prend tout ce qui a monté avec la marée.

Cette pêche dans les rivieres ne differe pas des solles en pleine mer; c'est une espece de filet sédentaire.

Rets à colins; espece de cibaudiere que l'on établit sur des fonds pierreux. Ils ont pris leur nom des petits merlus, que les pêcheurs bas normands appellent colins. On y prend aussi des barbeaux de mer, des surmulets ou rougets, des barbets, des bars & des bremes.

Les rets de basse eau, qu'on appelle aussi rets à crocs, traversins, muletiers; ils se tendent de trois différentes manieres. Pour faire la pêche du poisson rond, des maquereaux, des surmulets & autres poissons qui viennent en troupe ranger la côte en certaines saisons de l'année, on les tend de basse mer, flottés & pierrés entre des roches, d'où on les nomme traversins. La seconde maniere est de les tendre en haussiere ou à crocs. Pour cet effet, il faut un fond de sable; & quand on s'en sert pour faire la pêche des mulets, qui pendant les chaleurs viennent ranger la côte, on les appelle alors muletiers; ces filets forment entre les roches une espece de tournée ou bas parc dans lequel le poisson peut être retenu.

Les rets de cette espece ont 17 lignes en quarré.

Il y a une autre sorte de rets, qu'on appelle rets travissans, dont certains pêcheurs se servent furtivement pour la pêche du saumon, & qu'ils tendent d'une maniere particuliere. Ils choisissent les nuits noires & obscures. Les uns se mettent sur une rive, & ceux qui sont sur la rive opposée jettent à l'eau une perche sur laquelle est amarrée une petite corde; & lorsque ceux qui sont de l'autre côté l'ont accrochée ou arrêtée, les premiers filent leurs tramaux, qui ont environ une brasse & demie de hauteur; les autres en arrêtent le bout; & ainsi traversant la riviere, ils y prennent tous les saumons qui remontent; quelquefois aussi ils les tendent en poussant le filet avec des perches qu'ils alongent le plus qu'ils peuvent pour le faire passer à l'autre bord.

Il y a encore des rets travissans qui sont soutenus d'une ou plusieurs perches, suivant la longueur du trajet que les pêcheurs veulent faire.

Ces rets se tendent à - peu - près de la même maniere que les filets que l'on connoît le long des côtes du canal sous le nom d'étentes, étates & palis; les pêcheurs viennent de basse - mer planter leurs perches, qui ont environ huit à dix piés de haut, suivant les fonds sur lesquels ils pêchent; quelquefois ils se servent de leurs bateaux pour tendre les filets qui sont soutenus [p. 220] d'espace en espace sur ces perches: si la piece est trop longue, ils les tendent à fond, suivant la disposition du terrein, & alors les perches sont bien moins hautes; le filet reste au pié des perches, tandis que la marée monte; & lorsque les pêcheurs jugent que les poissons qui ont monté à la côte s'en retournent à la mer avec le reflux, ils relevent leurs filets de la même maniere que le font les pêcheurs gascons qui font la pêche des salins. Ces rets traversans ne different des autres qu'en ce qu'ils se tendent au milieu des baies, comme aux gorges, & à l'ouverture des estiers & achenaux des marais salans.

On y prend le poisson de deux manieres: si les mailles sont larges & fort ouvertes, les poissons s'y trouvent maillés & arrêtés par les oreilles ou les ouies; les petits échappent au - travers des mailles, & les plus gros qui sont restés, & qui ne peuvent passer ni se mailler, se pêchent de basse eau à la main.

Les mailles de ces rets sont de deux especes; les premieres ont dix - huit lignes en quarré, & les autres seulement quinze.

On fait encore la pêche des maquereaux & des éguillettes avec des rets sédentaires, dont les mailles ont 16, 14 ou 13 lignes en quarré. Les pêcheurs qui se livrent à cette pêche, plantent des perches entre les roches en forme de parcs, l'ouverture du côté de terre; sur ces perches le rets est amarré; on n'y prend que des poissons qui se maillent, & aucuns autres, parce que le filet a la tête à fleur d'eau; & ne pouvant ainsi caler que de sa hauteur, il n'arrête rien par le pié qui ne tombe pas jusqu'au fond.

Les trameaux ont les mailles de l'amail ou de tramaux, qui sont des deux côtés, de trois sortes de grandeurs; les plus larges ont sept pouces sept lignes en quarré; les secondes sept pouces six lignes, & les plus serrées sept pouces quatre lignes aussi en quarré. La menue toile, ou rets du milieu, est aussi de trois sortes; les plus grandes ont dix - neuf lignes en quarré, les suivantes dix - huit lignes, & les plus serrées dix - sept lignes.

Les rets de gros fonds ou solles sont de deux sortes de calibre; les plus grandes mailles ont sept pouces en quarré, & les autres six pouces six lignes aussi en quarré.

Une autre sorte de rets dont les pêcheurs de la baie de Vannes en Bretagne, se servent à l'ouverture des gorges ou canaux dont toute la baie est entrecoupée, se tend de même que les filets que les pêcheurs gascons nomment salins, ils sont amarrés à une perche de bord & d'autre sur les fonds où l'on se propose de pêcher. Quand la marée est pleine, & que le poisson a monté avec elle, on releve les filets, soit à pié ou avec bateau, suivant les lieux où se fait la pêche; l'on attend que la marée soit retirée pour prendre le poisson qui s'est avancé de flot, & qui se trouve arrêté par le filet qui barre le passage, & empêche de retourner avec le jussant ou reflux à la pleine mer. Les pêcheurs prennent de basse eau dans ces filets des mulets, des barres, des loubines, des congres, & rarement des poissons plats, qui ne sont pas estimés à cause des fonds bourbeux & vaseux où ils séjournent le long de toute la côte de Morbian.

Les rets traversans du passage de Saint - Armel sont du grand échantillon, ayant vingt lignes en quarré; ainsi ils ne peuvent arrêter aucuns moyens poissons, encore moins le frai.

Voici une description de la pêche avec filet en mer, nommé par les pêcheurs improprement seines. Outre la pêche du maquereau dans la saison & les cordes ou lignes de toutes sortes, les pêcheurs du ressort de l'amirauté de Morlaix ont encore des rets qu'ils nomment improprement seines pierrées, qu'ils tendent en pleine mer un peu au large de la côte, & qu'ils y relevent aussi; dans ce cas ces rets sédentaires sont de véritables picots; on les garnit de flottes de liege pour les faire tenir de leur hauteur sur les fonds, ou les pierres du pié les font caler; on les releve, comme les pêcheurs normands font leurs picots lorsqu'ils s'en servent, conformément à ce qui leur est prescrit par l'ordonnance.

Ceux qui font la pêche à pié, tendent entre les rochers des paniers, caziers ou berres, des sechées, trésures ou rets de pié flottés, pierrés, de bonnes mailles, & font la pêche de la ligne à la perche sur les roches, comme la plûpart des riverains de cette côte, pour peu qu'ils soient desoeuvrés.

Ces côtes étant toutes bordées & hérissées de roches, la pêche à pié s'y fait avec succès, sur - tout lors des basses mers, des grandes vives eaux, principalement de celles des équinoxes; on y trouve alors grand nombre de coquillages, de rocailles & diverses especes de poissons de roches, qu'ils y prennent à la main avec crochets, digons & mauvaises faucilles.

Rets (Page 14:220)

Rets à meuilles; sorte de filet tramaillé, dont les pêcheurs se servent toute l'année, & pour la pêche des mulets dans la saison; en ce cas ils ne different point des manets à maquereau.

Les mailles des hamaux ou de l'armail de ces rets sont de deux différentes grandeurs; les plus larges ont 4 pouces 6 lignes en quarré, les autres n'ont que 4 pouces 4 lignes, & les mailles de la carte, toile, nappe ou rets du milieu, sont aussi de deux grandeurs différentes; les plus larges ont 14 lignes en quarré, & les autres n'ont seulement que 12 lignes aussi en quarré. Ces pêcheurs font leur pêche autrement que ceux qui se servent de la même espece de filets; ces tramaux doivent être regardés comme des filets flottans, parce qu'ils ne les tendent pas à l'aventure & sur des fonds fixés, comme les folles & les tramaux sédentaires; ceux - ci se mettent à l'eau, quand le pêcheur espere trouver du poisson; il fait une enceinte composée de trois à quatre piles de tramaux, qui ont 50 brasses de long chacune, & environ 5 piés de chute, sur des bas fonds qui n'ont souvent que 5 à 6 piés d'eau au plus, au - tour de l'ile Madame, de l'île d'Aix & autres lieux de la côte, & à l'entrée des pertuis; & comme ces filets ne traînent point, on les tend également sur les fonds ferrés & de roche, & sur les vases & le sable. Voyez l'article Péche, & les figures.

Rets (Page 14:220)

Rets de grand macles, (terme de Pêche.) sorte de filets en usage dans le ressort de l'amirauté d'Abbeville; les pêcheurs de Cuek, lieu dans ladite amirauté, se servent de grands rieux qu'ils nomment grands macles, demi - folles, ou rets à macreuse; ils ont leurs pieces de vingt brasses de longueur; ce sont des filets flottés qui se tendent différemment, comme nous l'avons ci - devant expliqué, pour prendre les raies & autres grands poissons, & pour la pêche des macreuses; à cette derniere pêche le rets est tendu de plat sans être flotté; il est arrêté seulement de toute sa longueur par les côtés sur les fonds couverts de coquillages, avec de petits piquets, hauts au plus de 15 à 18 pouces; lorsqu'on se sert de ces mêmes filets pour la pêche des raies dans le tems de leur passage le long de la côte, on leur flotte la tête, & on les tend, comme les autres filets flottés, bout à terre, & l'autre à la mer, de même que les hauts parcs.

Rets (Page 14:220)

Rets noircis simples. Les rets des courtines des pêcheurs de S. Michel sont aussi connus sous le nom de filets noircis; mais ils sont simples; ainsi ce sont les véritables bas parcs de l'ordonnance. Les pêcheurs qui se servent de ces sortes de filets, les tendent en angle arrondi par la pointe. Pour faire cette pêche, chaque tente de courtine a quatre acons ou petits bateaux plats pour couler & glisser sur les vases; deux des acons avec chacun un homme dedans promenent les piquets, petits pieux ou paulets, c'est - à - dire, les arrangent & les plantent, & deux autres acons promenent les rets, que l'on arrête sur les pi<pb->

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