ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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RENGAGER (Page 14:109)

RENGAGER, v. act. (Gram.) engager de - rechef. Rengager une action. Se rengager dans les mêmes liens. Voyez Engager.

RENGORGEUR (Page 14:109)

RENGORGEUR, oblique. Voyez Droit.

Rengorgeur droit, voyez Transversaire de la tête, appellé premier transversaire.

RENGRAISSER (Page 14:109)

RENGRAISSER, v. act. (Gramm.) engraisser de nouveau. Voyez Engraisser & Graisse.

RENGRENEMENT (Page 14:109)

RENGRENEMENT, s. m. (Monnoyage.) ce terme signifioit dans les hôtels des monnoies, dans le tems qu'on y faisoit encore le monnoyage au marteau, l'opération du monnoyeur, qui remettoit le flaon entre la pile & le trousseau, c'est - à - dire, entre les quarrés d'effigie & d'écusson, afin que s'il n'avoit pas été bien marqué du premier coup de marteau, on pût en achever plus parfaitement l'empreinte par un second coup. A l'égard des médailles, comme elles sont d'un grand relief, il faut souvent en faire le rengrenement, & les recuire à chaque fois qu'on l'a recommencé; si le relief est excessif, il faut souvent en recommencer le rengrenement jusqu'à quinze ou seize fois, & à chaque fois limer la matiere qui déborde au - delà de la circonférence. Savary. (D. J.)

RENGRENER (Page 14:109)

RENGRENER, terme de Monnoie; on dit rengrener une médaille lorsqu'elle n'a pas bien reçu l'empreinte, & qu'on la presse entre les deux carrés, ce qui se réitere plusieurs fois.

RENIER (Page 14:109)

RENIER, v. act. (Gram.) c'est méconnoître, abjurer, renoncer. On renie Dieu. On renie la religion. On renie son pere. On renie sa dette.

RENIFFLER (Page 14:109)

RENIFFLER, (Maréchal.) se dit du bruit que le cheval fait avec ses naseaux, lorsque quelque chose lui fait peur.

RENITENCE (Page 14:109)

RENITENCE, s. f. en Philosophie, signifie la force des corps solides par laquelle ils résistent à l'impulsion des autres corps, ou réagissent avec une force égale à celle qui agit sur eux. Ce mot vient du latin reniti, faire effort contre quelque chose. Voyez Réaction, voyez aussi Résistance.

Dans tout choc de deux corps il y a une renitence; car un corps qui en choque un autre perd une partie de son mouvement par le choe, s'il n'est pas à essort; & le corps qui étoit en repos est forcé de se mettre en mouvement: au reste le mot de renitence est peu usité, ceux de réaction ou de résistance sont presque les seuls en usage. (O)

Rénitence (Page 14:109)

Rénitence, terme de Chirurgie, qui signifie proprement une dureté, ou une résistance au tact. La rénitence est un des principaux caracteres des tumeurs skirrheuses. Voyez Skirrhe.

Il est à - propos de savoir juger par expérience des différens degrés de rénitence, pour estimer à quel point les humeurs épaissies qui forment la tumeur, sont privées de la sérosité qui leur servoit de véhicule dans l'état naturel, & regler les médicamens dont on peut user pour obtenir la résolution de la tumeur. On connoît aussi par le degré de rénitence bien apprécié de l'effet des médicamens qu'on a employés. Le froid contribue beaucoup à l'induration des tumeurs, & les glandes sont plus sujettes aux tumeurs dures que les autres parties, parce que la lymphe, fort susceptible d'épaississement, circule avec lenteur dans ces organes. Les glandes du cou sont plus sujettes à devenir skirrheuses que celles des aisselles & des aines, parce qu'elles sont plus exposées au froid. Les amygdales s'enflamment assez facilement, & leur gonflement inflammatoire devient souvent une tumeur dure & rénitente par l'action du froid. Voyez Esquinancie. (Y)

RENK (Page 14:109)

RENK, (Hist. nat.) nom d'un poisson d'eau douce, que l'on pêche en Baviere, dans un lac près du château de Starenberg. On dit que sa chair est blanche comme la neige, & que le goût en est admirable, & qu'il meurt aussi - tôt qu'il est sorti de l'eau.

RENNE (Page 14:109)

RENNE, rangifer, s. f. (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede qui ressemble beaucoup au cerf, mais qui est plus grand. Le bois de la renne a une figure très - différente de celle du bois du cerf. « Les cerfs dit M. Renard dans son voyage de Laponie, n'ont que deux bois, d'où sortent quantité de dagues; mais les rennes en ont un autre sur le milieu du front, qui fait le même effet que celle qu'on peint sur la tête des licornes, & deux autres qui s'étendant sur ses yeux tombent sur sa bouche. Toutes ces branches néanmoins sortent de la même racine; mais elles prennent des routes & des figures différentes; ce qui leur embarrasse tellement la tête, qu'elles ont de la peine à paître, & qu'elles aiment mieux arracher les boutons des arbres, qu'elles peuvent prendre avec plus de facilité ». Toute les extrémités du bois des rennes sont larges, plattes & terminées par des pointes. Les femelles portent un bois comme le mâle, mais plus petit. Il y a plus de noir dans la couleur du poil des rennes, principalement lorsqu'elles sont jeunes, que dans celles du poil du cerf.

Les rennes sauvages sont plus fortes, plus grandes & plus noires que les rennes domestiques: ces animaux sont encore plus légers que les cerfs, quoiqu'ils n'aient point les jambes si menues.

Les rennes se trouvent dans tous les pays du nord. Les Lapons en ont des troupeaux qui leur sont de la plus grande utile. Ils se vétissent de la peau des rennes. Ils la portent l'hiver avec le poil, & ils la dépouillent pour l'été. Ils se nourrissent de la chair de ces animaux, qui est grasse & très - succulente; celles des rennes sauvages est la plus délicate. Ils emploient les os pour faire des arbalêtes & des arcs, pour armer leurs fleches, pour faire des cuilliers, &c. Ils font aussi avec les nerfs de ces animaux des fils pour coudre leurs habits: ils les doublent pour attacher les planches de leurs barques. Ils boivent le sang des rennes; mais ils aiment encore mieux le faire dessécher au froid dans la véssie de l'animal, & s'en servir pour faire des potages, en faisant bouillir avec du poisson un morceau de ce sang desséché. Le lait des rennes est la boisson ordinaire des Lapons; ils y mêlent presque moitié d'eau, parce qu'il est gras & épais; les meilleures rennes n'en donnent que lorsqu'elles ont mis bas, & on n'en tire qu'un demi - septier par jour. Les Lapons en font aussi des fromages, qui sont gras, & d'une odeur assez forte, mais fade, parce qu'il n'y a point de sel.

Les rennes tirent des traineaux, & portent des fardeaux. On les attele au traineau par le moyen d'un trait qui passe sous le ventre de l'animal entre ses jambes, & qui s'attache sur le poitrail à un morceau de peau servant de collier; il n'y a pour guide qu'une seule corde attachée à la racine du bois de l'animal. Ces traineaux vont très - vîte, surtout quand ils sont trainés par une renne bâtarde, c'est - à - dire une renne produite par un mâle sauvage & par une femelle domestique, que l'on a laissé aller dans le bois pour y recevoir le mâle. Lorsque la neige est unie & gelée, un traineau tiré par une renne des plus vîtes & des plus vigoureuses & bien conduite, peut faire jusqu'à six lieues de France par heure; mais elle ne peut résister à cette fatigue que pendant sept à huit heures. La plûpart des rennes sont très - dociles; mais il s'en trouve des rétives, qui sont presqu'indomptables. Lorsqu'on les mene trop vîte, elles se mettent en fureur, se retournent, se dressent sur leurs piés de derriere, & se jettent sur l'homme qui est dans le traineau: on n'en peut pas sortir, parce qu'on y est attaché; ainsi on n'a d'autre ressource que de se tourner contre terre, & de se couvrir du traineau, comme d'un bouclier, pour se mettre à l'abri des coups de la renne. On ne peut aller en traineau que l'hiver, [p. 110] lorsque la neige rend les chemins unis. Les rennes ne sont pas assez fortes pour porter plus de 40 livres de chaque côté: on n'est pas en usage de leur faire trainer des chariots, parce que les chemins sont trop inégaux.

La nourriture la plus ordinaire des rennes est une petite mousse blanche extrémement fine, & très abondante en Lapponie. Lorsque la terre est couverte de neige, les rennes connoissent les lieux où il y a de cette mousse, & pour la découvrir elles font un grand trou dans la neige avec une vîtesse extrème. Mais lorsque la neige est aussi dure que la glace, elles mangent une certaine mousse qui ressemble à une toile d'araignée, & qui pend aux pins. Voyage de Lapponie par Regnard. Voyez Quadrupede.

Rennes (Page 14:110)

Rennes, caillou de, (Hist. nat. Litholog.) c'est ainsi qu'on nomme une pierre de la nature du jaspe, dont il se trouve une grande quantité en Bretagne, au point que l'on en a ci - devant employé pour paver la ville de Rennes, capitale de cette province, d'où lui vient le nom qu'elle porte. On l'appelle quelquefois simplement pavé de Rennes. Cette pierre est opaque; on y voit deux couleurs; savoir, une rouge plus ou moins vif, entremélé de taches jaunes plus ou moins claires. En considérant attentivement cette pierre lorsqu'elle est brute, on s'apperçoit qu'elle est formée par un assemblage de petits cailloux rouges & arrondis, qui ont été liés & comme soudés les uns aux autres par un suc lapidifique jaune ou blanchâtre, qui a lui - même acquis la dureté du caillou; c'est pour cela que cette pierre prend un très - beau poli, & à ne la regarder que superficiellement, on croiroit que c'est une seule masse. Elle a cela de commun avec le porphyre, & avec les pierres que l'on appelle poudingues. On en fait des tabatieres, ainsi que des jaspes & des agates ordinaires.

RENNES (Page 14:110)

RENNES, (Géog. mod.) en latin condate Rhedonum; ville de France, capitale de la Bretagne, au confluent de Lille & de la Vilaine, dans les terres, à 22 lieues au nord de Nantes, à 18 au sud - est de S. Malo, & à 80 de Paris. Long. suivant Cassini, 15. 46. 30. latit. 48. 3. 10.

Le nom de Rennes a été tiré des peuples Rhedones, célébres parmi les Armoriques, & dont le territoire devoit s'étendre jusqu'à la mer; d'où l'on voit que le diocese de Rennes est aujourd'hui bien moins considérable.

Cette ville vint au pouvoir des Francs, lorsqu'ils s'emparerent de celles des pays voisins de l'embouchure de la Loire, après qu'ils eurent vaincu les Saxons qui s'y étoient établis. Dans le jx siecle, Numenojus se rendit maître de Rennes, qui passa à ses successeurs, & qui depuis a subi le même sort que les autres villes de la Bretagne. Marmodus qui vivoit dans le xj siecle, & qui fut depuis évêque de Rennes, a fait de cette capitale une peinture des plus satyriques, & dont voici quelques traits.

Urbs Rhedonis, spoliata bonis, viduata colonis, Plena dolis, odiosa polis, sine lumine solis; In tenebris vacat illecebris, gaudetque latebris: Desidiam putat egregiam, spernitque sophiam.

Rennes moderne ne ressemble point à cette description, excepté que ses rues sont étroites, mal - propres, que la plûpart de ses maisons sont de bois & si hautes que cette ville est toujours comme du tems de Marmode, sine lumine solis; mais elle est aujourd'hui le siege d'un parlement, d'une cour des aides, d'une cour des monnoies, d'un présidial, d'une intendance, d'une table de marbre & d'une jurisdiction consulaire. La faculté de droit qui étoit à Nantes, y a été transférée, & elle y sied mieux que dans une ville de pur commerce. On y compte neuf paroisses, en y comprenant les fauxbourgs qui sont très - éten<cb-> dus; les jésuites y avoient un college; la riviere de Vilaine divise la ville en deux parties, & on passe cette riviere sur trois ponts.

De notre tems, en 1720, Rennes a été désolée par un terrible incendie qui dura six à sept jours, & qui consuma, dit - on, huit cens cinquante maisons; la perte des meubles, de l'argent comptant, & des titres d'une bonne partie des familles de la province, augmenta la consternation de tous les habitans.

Son évêché est un des plus anciens de la Bretagne; on prétend qu'il fut établi dans le troisieme siecle, & ses prélats ont eu quelquefois l'honneur de couronner leur souverain; ils sont conseillers nés du parlement de cette province, & seigneurs d'une partie de la ville; le revenu de l'évêque n'est cependant que d'une quinzaine de mille livres; son diocese renferme quatre abbayes & deux cens soixante - trois paroisses. On y recueille des grains, & on y nourrit dans les pâturages quantité de vaches qui donnent d'excellent beurre, dont on fait un assez grand trafic.

Tournemine, (René - Joseph) jésuite celébre par sa belle érudition, naquit à Rennes en 1661, d'une illustre & ancienne maison de Bretagne. Il avoit une soiblesse singuliere pour un savant & pour un religieux, c'est qu'il étoit très - flatté que personne n'ignorât sa naissance; on ne pouvoit pas mieux lui faire sa cour que de lui en parler; il se plaisoit à relever les avantages de la noblesse, & l'on s'appercevoit aisément que son amour - propre s'approprioit une partie des éloges qu'il donnoit là - dessus à ceux qui jouissoient de ce don du hasard; une mémoire heureuse, une imagination féconde, un goût délicat, un esprit étendu, lui acquirent un nom dans la littérature; il possedoit les belles lettres, l'histoire, la fable, la chronologie, & sur - tout la science des médailles.

Il travailla longtems au journal de Trévoux, & ce travail le mit en correspondance avec un grand nombre de savans des plus distingués; son style est aisé, noble, brillant, varié; il a su mettre beaucoup de netteté & d'agrément même dans la sécheresse des discussions. Il fut fait bibliothécaire des jésuites de la maison professe à Paris, & il forma pour lui - même une bibliotheque choisie d'environ sept mille volumes; il supportoit avec peine les opinions différentes des siennes, & a fait voir un zèle amer contre tous les ouvrages du P. Hardouin son confrere. Il mourut à Paris en 1739, à 78 ans.

Presque tous ses écrits se trouvent semés dans les différens volumes du journal de Trévoux, auquel il a travaillé pendant dix - neuf ans; on lui doit encore une nouvelle édition des commentaires de Ménochius, à laquelle il ajouta douze dissertations curieuses; cette édition nouvelle, Joannis - Stephani Menochii, S. J. commentarii totius S. Scripturoe, parut à Paris en 1719, en 2 vol. in - fol. On pourroit rassembler en un corps plusieurs écrits du P. Tournemine, ou du - moins tous ceux qui concernent l'art numismatique.

Dom Lobineau, (Gui - Alexis) bénédictin, étoit aussi natif de Rennes; il se livra tout entier à la seule étude de l'histoire, & mourut en 1727 dans une abbaye près de S.Malo, à 61 ans; il a fini l'histoire de la ville de Paris, que Dom Félibien avoit déja tr&eagrave;s avancé; elle a paru en 1725, en cinq volumes in - fol. il a pareillement achevé l'histoire de Bretagne, à laquelle le P. le Gallois avoit longtems travaillé; cette histoire de Bretagne est en 2 vol. in - fol. on lui a attribué les avantures de Pomponius, chevalier romain; mais cette brochure satyrique est de M. de Themiseuil. (le chevalier de Jaucourt.)

RENOM (Page 14:110)

RENOM, s. m. (Gram.) reputation bonne ou mauvaise qu'on a acquise dans l'esprit des hommes; il est dit des choses & des personnes; Rome, Athe<pb->

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