ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"107"> Nous remettons ce que nous avions en gage ou en dépôt. Nous restituons ce que nous avions pris ou volé.

On doit rendre exactement, remettre fidellement, & restituer entierement.

On emprunte pour rendre, on se charge d'une chose pour la remettre, mais on ne prend guere à dessein de restituer.

L'usage emploie & distingue encore ces mots dans les occasions suivantes. Il se sert du premier à l'égard des devoirs civils, des faveurs interrompues, & des présens ou monumens de tendresse. On rend son amitié à qui en avoit été privé, les lettres à une maîtresse abandonnée. Le second se dit à l'égard de ce qui a été confié, & des honneurs, emplois ou charges dont on est revêtu. On remet un enfant à ses parens, le cordon de l'ordre, le bâton de commandant, les sceaux & les dignités au prince. Le troisieme se place, pour les choses qui ayant été ôtées ou retenues se trouvent dûes. On restitue à un innocent accusé son état & son honneur; on restitue un mineur dans la possession de ses biens aliénés. Girard. (D. J.)

Rendre (Page 14:107)

Rendre, en Médecine, est la même chose qu'évacuer. Voyez Evacuer.

Dans les Transactions philosophiques, il est parlé d'un nommé Matthieu Milford, qui rendit un ver par les urines, lequel on croyoit venir des reins. Voyez Vers.

Lister fait mention d'une véritable chenille que rendit un enfant de neuf ans. M. Jessop a vû des insectes à six piés qu'avoit vomi une fille. Catherine Geilaria, qui mourut en 1662, dans l'hôpital d'Altenbourg, rendit vingt ans durant par la bouche & par les selles des crapauds & des lésards. Ephémer. d'Allemagne, tom. I. obs. 103.

Dans les mêmes Ephémerides, il y a un exemple d'un petit chat, nourri dans l'estomac d'un homme, & ensuite vomi. Il y est parlé aussi de petits chiens, de grenouilles, de lésards aquatiques, & d'autres animaux, nourris & rendus de la même façon. Bartholin parle d'un ver qui fut nourri dans le cerveau, & rendu par le nez. Voyez Vers.

Rendre le bord (Page 14:107)

Rendre le bord, (Marine.) c'est venir mouiller ou donner fond dans un port ou dans une rade.

Les vaisseaux de guerre ne doivent rendre le bord, s'ils n'ont point d'ordre, qu'après avoir consumé tous leurs vivres.

Rendre la main (Page 14:107)

Rendre la main, terme de Manege, c'est le mouvement que l'on fait en baissant la main de la bride, pour engager le cheval d'aller en - avant. Elém. de caval. (D. J.)

RENDSBOURG (Page 14:107)

RENDSBOURG, (Géog. mod.) ville d'Allemagne, dans le duché de Holstein, aux confins du duché de Sleswick; elle est presque environnée de la riviere d'Eyder qui y forme deux lacs poissonneux, à six lieues au sud - est de Sleswick; elle appartient au roi de Danemarck. Les Impériaux la prirent en 1627, & les Suédois en 1643. Long. 27. 30. lat. 54. 32.

Gudius (Marquard), savant littérateur, naquit à Rendsbourg en 1635, voyagea dans toute l'Europe, & mourut en 1689, laissant une curieuse bibliotheque, que Morhof appelle la reine des bibliotheques des particuliers. Ses manuscrits & autres raretés littéraires ont passé dans la bibliotheque du duc de Wolfenbutel, & ce fut le célebre Leibnitz qui procura cette acquisition, étant allé pour cet effet dans le Holstein en 1710. Gudius avoit promis pendant sa vie divers ouvrages sans tenir parole; mais on a trouvé dans sa bibliotheque un beau recueil d'inscriptions anciennes de sa main. Cet ouvrage, après divers contre - tems, a paru sous ce titre: Antiquoe inscriptiones, tùm groecoe, tùm latinoe, olim à Marquardo Gudio collectoe, nunc à Francisco Hesselio editoe, cum adnotationibus. Leu wardiae 1731, in - folio. Vous trouverez les détails qui regardent cet ouvrage dans la Bibliotheque raisonnée, tom. X. part. II. pag. 274. 290. (D. J.)

RENDU (Page 14:107)

RENDU, (Gramm.) participe du verbe rendre. Voyez l'article Rendre.

Rendu (Page 14:107)

Rendu, (Fortification.) un rendu à la guerre est un soldat ou un deserteur d'une armée ennemie. (Q)

Rendu (Page 14:107)

Rendu, (Maréchal.) un cheval rendu, est celui qui ne sauroit plus marcher.

RENDUIRE (Page 14:107)

RENDUIRE, v. act. (Gramm.) enduire de nouveau. Voyez Enduire & Enduit.

RENDURCIR (Page 14:107)

RENDURCIR, v. act. (Gramm.) endurcir derechef. Voyez les articles Dur, Dureté, Endurcir, Endurcissement

RÊNE (Page 14:107)

RÊNE, s. f. terme de Bourrelier, les rênes sont deux longes de cuir attachées à la branche de la bride; elles sont dans la main du cavalier, font agir l'embouchure, tiennent la tête du cheval sujette, & servent à le conduire, soit à droite, soit à gauche.

Ce qu'on appelle fausse rêne, est une longe de cuir qu'on patte quelquefois dans l'arc du banquet, pour faire donner un cheval dans la main, ou pour lui faire plier l'encolure. (D. J.)

RENÉGAT (Page 14:107)

RENÉGAT, s. m. (Théol.) chrétien qui apostasie & abandonne la foi de Jesus - Christ pour embrasser quelqu'autre religion, mais singulierement le mahométisme. Voyez Apostat.

On prétend que les renégats sont ceux d'entre les turcs qui maltraitent le plus cruellement les esclaves chrétiens qui tombent entre leurs mains.

Ce mot est formé du latin renegare, qui signifie renier, abjurer un sentiment.

RENEN (Page 14:107)

RENEN, (Géog. mod.) petite ville & seigneurie d'Allemagne, au duché de Meklenbourg, entre Padebuscn & Dassow, sur les frontieres du duché de Holstein. (D. J.)

RENETTE, RAINE, CROISETTE (Page 14:107)

RENETTE, RAINE, CROISETTE, s. f. (Hist. nat. Icthyolog.) rana arborea; c'est la plus petite espece de grenouille, on l'a nommée en latin rana arborea, parce qu'elle grimpe sur les arbres; elle a toute la face supérieure du corps d'une belle couleur verte, & toute la face inférieure est blanchâtre, à l'exception des piés qui ont une couleur brune; il y a de chaque côté du corps une ligne d'un jaune clair qui sépare la couleur verte de la couleur blanchâtre; ces lignes commencent aux deux narines, elles passent chacune sur l'un des côtés de la tête & du corps, & descendent le long des jambes de derriere. Les doigts ont à leur extremité une sorte de petit bouton rond & charnu. Le mâle ne differe de la femelle, qu'en ce qu'il a la gorge brune.

Selon M. Raisel, les renettes passent presque tout l'été sur des arbres où elles se nourrissent d'insectes; elles se retirent l'hiver dans la fange des marres; elles croassent au commencement du printems avant toutes les autres especes de grenouilles & leur croassement se fait entendre aussi beaucoup plus loin; elles s'accouplent dans l'eau sur la fin du mois d'Avril: les vers ou plutôt les tétards qui proviennent du frai de renettes, ne prennent la forme de grenouille que deux mois & plus après qu'ils sont éclos. Journal étranger, Juillet 1754. p. 168. Voyez Grenouille.

Renette (Page 14:107)

Renette, s. f. instrument de fer dont les Bourreliers se servent pour marquer des raies sur le cuir qu'ils emploient; cet instrument est une grande bande de fer de la largeur d'un pouce ployée en deux, ce qui donne à l'instrument deux branches d'environ 12 ou 14 pouces de long; l'une des deux branches est de quelques lignes plus longue que l'autre, & la plus courte est un peu recourbée en - dehors par le bout. Vers le milieu de la longueur des deux branches est une vis de fer, qui sert à éloigner ou approcher les deux branches; l'usage de la renette est de [p. 108] servir à tracer des raies sur les bandes de cuir au moyen de l'extremité de la branche recourbée, tandis que l'extrémité droite ne fait que glisser le long de la coupe du cuir, & sert en quelque façon de regle pour tracer la raie bien droite. Voyez la fig. 23. Pl. du Bourrelier.

Renette (Page 14:108)

Renette, s. f. terme de Manége; c'est un instrument d'acier, qui sert à trouver une enclouüre dans le pié du cheval.

RENFAITER (Page 14:108)

RENFAITER, v. act. (Gram. & Couvr.) c'est refaire le faîte d'une maison, & réparer les faîtieres. Voyez Faîte.

RENFERMER (Page 14:108)

RENFERMER, v, act. (Gramm.) c'est enfermer de nouveau, & plus souvent enfermer; on a renfermé ces fanatiques qui troublent la société par leurs extravagances. La terre renferme des trésors infinis qui nous sont encore inconnus, mais que les siecles à venir produiront au jour. Je me renferme dans ma petite sphere, & je mets mon bonheur à n'en point sortir; cet objet est trop étendu, trop plein d'exceptions pour être renfermé dans quelques regles générales.

Renfermer (Page 14:108)

Renfermer un cheval entre les cuisses. Voyez Assujettir.

RENFILER (Page 14:108)

RENFILER, v. act. (Gramm.) c'est enfiler sur un nouveau fil ou une seconde fois sur le même fil, un collier, un chapelet, un bracelet, une aiguille.

RENFLAMMER (Page 14:108)

RENFLAMMER, v. act. (Gram.) c'est enflammer de nouveau. Voyez Enflammer & Flamme.

RENFLEMENT de colonne (Page 14:108)

RENFLEMENT de colonne, s. m. (Archit.) c'est une petite augmentation au tiers de la hauteur du fut d'une colonne, qui diminue insensiblement jusqu'aux deux extrémités.

Le renflement dans les colonnes est appellé E)NTASI/S2 en grec, & par Vitruve adjectio in mediis columnis; il se fait au tiers vers le bout du bas du fût de la colonne; & le milieu dont Vitruve parle, ne doit pas être entendu à la lettre, mais en général, de ce qui est seulement entre les extrémités; tous les gens de goût n'approuvent point le renflement des colonnes, & en donnent de bonnes raisons; le lecteur les trouvera dans les commentaires de M. Perrault, sur le c. ij. du l. III. de Vitruve, & dans les principes d'Architecture de Félibien. (D. J.)

RENFONCEMENT (Page 14:108)

RENFONCEMENT, s. m. (Archit.) c'est un parement au - dedans du nud d'un mur, comme d'une table fouillée, d'une arcade ou d'une niche feinte.

Renfoncement de sofite. C'est la profondeur qui reste entre les poutres d'un grand plancher; lesquelles étant plus près que ses travées, causent des compartimens quarrés, ornés de corniches, architraves, comme aux sofites des basiliques de S. Jean de Latran, de Sainte - Marie majeure à Rome, &c. ou avec de petites calotes dans ses espaces, comme à une des salles du château de Maisons. C'est ce que Daniel Barbaro entend par ce mot lacus, qui peut signifier, & les renfoncemens quarrés d'une voûte, & ceux de la coupe du Panthéon à Rome.

Renfoncement de théâtre. C'est la profondeur d'un théâtre, augmentée par l'éloignement que fait paroître la perspective de la décoration. (D. J.)

RENFORCER (Page 14:108)

RENFORCER, v. act. (Gram.) rendre plus fort. On renforce un mur, une armée, une troupe, sa voix, une étoffe, &c.

RENFORMER (Page 14:108)

RENFORMER, v. act. en terme de Gantier - Parfumeur; c'est élargir les gants sur le renformoir pour leur donner une meilleure forme. Voyez Renformoir.

RENFORMIR (Page 14:108)

RENFORMIR, v. act. (Archit.) c'est réparer un vieux mur, en mettant des pierres ou des moilons aux endroits où il en manque, & en boucher les trous de boulins; c'est aussi lorsqu'un mur est trop épais en un endroit, & foible en un autre; le hacher, le charger, & l'enduire sur le tout. Daviler. (D. J.)

RENFORMIS (Page 14:108)

RENFORMIS, s. m. (Archit.) c'est la réparation d'un vieux mur, à proportion de ce qu'il est dégradé. Les plus forts renformis sont estimés pour un tiers de mur; mais on taxe quelquefois le renformis à 3 toises pour une, ou 7 pour 2, ce que les experts appellent médionner. Daviler. (D. J.)

RENFORMOIR (Page 14:108)

RENFORMOIR, s. m. instrument de Gantier, qu'on appelle aussi demoiselle ou servante; c'est un outil de bois dur & tourné, fait en forme de pyramide, garni de plusieurs co ches, il a environ un pié de hauteur; la base en est plate, & le sommet rond. C'est sur cet instrument que les Gantiers renforment leurs gants, c'est - à - dire les élargissent au moyen de deux bâtons qu'ils appellent ordinairement tournegants. Voyez Gant.

RENFORT (Page 14:108)

RENFORT, s. m. (Gram.) secours, addition qui fortifie; on renforce, ou l'on envoie un renfort à une garnison.

Renfort (Page 14:108)

Renfort, c'est, dans l'Artillerie, une partie de la piece du canon dont le corps est ordinairement composé de trois grosseurs ou circonférences.

Le premier renfort, qui forme la premiere circonférence de la piece, se compte depuis l'astragale de la lumiere juqu'à la plate - bande & moulure qui est sous les angles.

Le second renfort, qui est la seule circonférence, depuis cette plate - bande & moulure jusqu'à la plate bande & moulure que l'on trouve immédiatement après les tourillons.

Ces deux premiers renforts vont toujours en diminuant. Ensuite est la volée, troisieme circonférence, qui est aussi moindre en grosseur. Voyez Canon.

Les mortiers & pierriers ont aussi différens renforts. Voyez Mortiers & Pierriers. (Q)

Renfort de guerre (Page 14:108)

Renfort de guerre, est un secours ou nouvelle augmentation d'hommes, d'armes, de munitions, Chambers.

Un général qui attend un renfort de troupes doit se tenir sur la défensive, & ne point se commettre avec l'ennemi avant qu'il soit arrivé. Il doit pour cet effet occuper un camp sûr, où l'ennemi ne puisse pas le forcer de combattre malgré lui. Il est des circonstances où l'on doit cacher à l'ennemi, lorsqu'il est possible de le faire, le renfort que l'on a reçu; & cela, afin de le surprendre en l'attaquant dans le tems qu'il croit que la foiblesse de l'armée qu'il a en tête ne lui permettra point d'engager le combat. Cette espece de ruse a été pratiquée plusieurs fois & avec succès par les anciens. (Q)

Renfort (Page 14:108)

Renfort de caution, (Jurisprud.) est un supplément de caution que l'on donne lorsque la caution principale n'est pas suffisante.

Le renfort de caution est différent du certificateur de la caution. Celui - ci ne répond que de la solvabilité de la caution, & ne peut être poursuivi qu'après discussion faite de la caution, au lieu que le renfort de caution répond de la solvabilité du principal débiteur, & peut être attaqué en même tems que la caution principale. Voyez Caution, Cautionnement, Certificateur, Discussion, Fidéjusseur, Fidéjussion . (A)

Renfort (Page 14:108)

Renfort, terme de Fondeur, c'est la partie de la piece d'artillerie qui est un peu au - dessus des tourillons, & qui est d'ordinaire éloignée de la bouche du canon, d'environ quatre piés & demi, plus ou moins, selon la longueur de la piece. Cette partie sert par sa grosseur à renforcer le canon; mais, il faut remarquer qu'il y a deux renforts dans un canon. Le premier, qui forme la premiere circonférence de la piece, est depuis l'astragale de la lumiere, jusqu'à la plate - bande & moulure, qui est sous les ances. Le second renfort est la seconde circonférence, & s'étend depuis cette plate - bande & moulure, jusqu'à la plate - bande & moulure que l'on trouve immédiatement après les tourillons. (D. J.)

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