ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"892"> nant réformé à la suite d'une compagnie maintenue sur pié, & il y demeure toujours avec l'avantage d'être conservé dans son rang d'ancienneté, & en état de monter aux charges vacantes, selon la date de sa commission ou de son brevet. Dictionn. milit. (D. J.)

RÉFORMER (Page 13:892)

RÉFORMER, en Jurisprudence, signifie changer de forme & rectifier quelqu'acte; on dit reformer des conclusions. (A)

REFOULÉ (Page 13:892)

REFOULÉ, adj. (Hydraul.) on dit que l'eau est refoulée, quand elle est forcée de monter soit dans un corps de pompe, soit en descendant d'une montagne pour remonter sur une autre. (K)

REFOULEMENT (Page 13:892)

REFOULEMENT, s. m. l'action de refouler. Voyez Refouler.

Refoulement (Page 13:892)

Refoulement du grain, termé de mesurage; c'est l'entassement & le resserrement que fait un tas de grain. Ce refoulement a ses variétés, dont on peut juger par les différentes manieres dont on mesure le grain, ce qui n'est pas d'une petite conséquence, tant pour les acheteurs que pour les vendeurs. Car, par exemple, lorsque deux hommes, tenant un sac, laissent tomber de haut le grain dans le minot, le refoulement augmente le poids de cette mesure d'une livre. Cette maniere de mesurer se pratique à la grève & sur les ports: mais dans les bateaux, comme au quai de l'Ecole, où la maniere est différente, on y plonge la mesure de haut en bas, & en la retournant on la secoue fortement; quand elle s'acheve d'emplir, le balancement fait une augmentation de trois livres par minot, au lieu qu'à la halle & dans les marchés ordinaires, le blé se coule à la main, & les marchands & laboureurs ne veulent pas même que l'on batte la mesure avec le rouleau dont on la rase. (D. J.)

REFOULER (Page 13:892)

REFOULER, v. act. c'est fouler de - rechef. Voyez les articles Foule & Fouler.

Refouler (Page 13:892)

Refouler, terme de Marine; c'est aller contre la marée. On dit que la marée refoule lorsqu'elle descend.

Refouler (Page 13:892)

Refouler, en terme de Tabletier - Cornetier; c'est l'action de former les fonds de toutes les sortes de cornets, à jouer, ou à écrire; ce qui se fait ainsi. La matiere échauffée au feu se met en - travers dans un billot qui tire son nom de son usage. Chaque - bout de la piece est appuyé sur une plaque. Le mandrin qui est dedans ne va point jusqu'à l'extrémité où l'on veut faire le fond, & par le moyen d'un coin de bois mis à l'un ou l'autre bout, entre la plaque contre laquelle l'ouvrage est arrêté, & une autre qui est derriere celle - ci, la corne s'alonge aux coups de marteau, & le vuide se ferme enfin.

Refouler (Page 13:892)

Refouler, c'est en terme de Chasse, retourner sur ses pas.

REFOULOIR (Page 13:892)

REFOULOIR, s. m. c'est dans l'Artillerie, un bâton ou hampe, qui porte à son extrémité une tête de bois de forme cylindrique, avec laquelle on presse la poudre dans la piece, de même que le fourage ou le tampon qu'on met dessus. Quelques auteurs donnent le nom de fouloir à cet instrument, mais refouloir est son vrai nom. Voyez cet instrument en E, Pl. VI. de Fortification, fig. 6. (Q)

REFOURNIR (Page 13:892)

REFOURNIR, terme de commerce; fournir ou se fournir de nouveau. Voyez Fournir.

REFRACTAIRE (Page 13:892)

REFRACTAIRE, adj. (Métallurgie.) mot dont on se sert dans les fonderies pour désigner les mines qui, soit par elles - mêmes, soit à cause des substances avec lesquelles elles sont jointes, n'entrent point en fusion, ou du moins se fondent très - difficilement.

On nomme aussi pierres réfractaires ou apyres, celles que l'action du feu ne peut convertir ni en chaux, ni en verre, comme les talcs, &c.

REFRACTÉ (Page 13:892)

REFRACTÉ, adj. (Optique.) se dit d'un rayon de lumiere qui a souffert une ou plusieurs refractions. On l'appelle aussi rayon rompu. Voyez Refraction.

REFRACTION (Page 13:892)

REFRACTION, s. f. terme de Méchanique, est le détour, le changement de direction qui arrive à un mobile quand il tombe obliquement d'un milieu dans un autre qu'il pénétre plus ou moins facilement, ce qui est cause que le mouvement de ce corps devient plus ou moins oblique qu'il n'étoit auparavant, & s'éloigne de sa rectitude. Voyez Milieu.

Par exemple, si une balle A, (Pl. Méchanique, fig. 52.) se meut dans l'air, suivant la ligne AB, & qu'elle frappe obliquement la surface de l'eau CD, elle n'ira point en E, mais elle se détournera vers F. De même si la balle se meut dans l'eau suivant la ligne AB, & qu'elle tombe obliquement sur la surface de l'air CD, elle n'ira point directement au point E, ni au point F, mais elle se détournera vers G. C'est ce détour dans l'un & l'autre cas que l'on nomme réfraction; & on le distingue par le moyen de la perpendiculaire M I; celle qui se fait suivant BG est appellée réfraction en s'approchant de la perpendiculaire, ou vers l'axe de réfraction; & l'autre B F, réfraction en s'éloignant de la perpendiculaire, ou de l'axe de réfraction.

Plusieurs auteurs regardent, après Descartes, comme une loi de la réfraction qui a lieu dans tous les corps & dans tous les milieux, qu'un corps qui entre obliquement d'un milieu qui lui résiste dans un autre où il rencontre moins de résistance, se rompt en s'approchant de la perpendiculaire, & qu'en passant d'un milieu plus rare dans un autre plus dense, il s'éloigne de la perpendiculaire.

Ces auteurs en concluent que si les rayons de lumiere qui entrent de l'air dans l'eau s'approchent de la perpendiculaire; au lieu qu'une balle qu'on jette dans l'eau s'en éloigne; cela prouve que l'eau résiste moins que l'air au mouvement de la lumiere, quoiqu'elle fasse plus de resistance à celui de la balle.

Mais on ne sauroit trop s'étonner que les Philosophes aient été si longtems dans l'erreur sur ce sujet. Il est vrai qu'il paroît naturel de faire dépendre la réfraction de la lumiere des mêmes principes que la réfraction des corps solides. Mais quand on examine attentivement les phénomenes qui naissent de la réfraction de la lumiere, & qui ne s'accordent point du tout avec les circonstances qui accompagnent la réfraction des corps solides; on est d'abord frappé de cette différence. Il est prouvé que la réfraction d'un rayon de lumiere qui a traversé le verre d'un récipient, augmente à mesure que les coups de piston raréfient l'air contenu dans ce récipient. Quelle difficulté pour les cartésiens? Diront - ils que la machine pneumatique augmente l'embarras du milieu qu'elle raréfie, & que le rayon ne doit jamais éprouver plus de résistance que lorsque le récipient est aussi purgé d'air qu'il est possible? Ils doivent le dire sans doute, & ils ne peuvent se dispenser d'admettre que les corps les plus denses sont ceux qui ouvrent le passage le plus libre à la lumiere. Etrange conséquence, bien propre à dégouter du principe; on doute qu'il y ait des adoucissemens capables de lui faire perdre ce qu'elle a de révoltant. Voici pourtant une difficulté encore plus considérable. Si la résistance du milieu cause la réfraction de la lumiere, comme elle cause la réfraction des corps solides, il suit qu'un rayon qui souffre plusieurs réfractions, doit perdre sensiblement de son mouvement, & qu'il le perdra même entierement, ainsi qu'il arrive à un corps solide qui traverse un fluide. Or l'expérience dément encore ici la comparaison que doivent faire les Cartésiens; & s'il arrive qu'un rayon qui traverse plusieurs milieux perde sensiblement de sa lumiere, il n'en faut attribuer la cause qu'à la perte réelle de [p. 893] quelques - unes de ses parties interceptées ou réfléchies par les particules solides du milieu; celles de ses parties qui échappent & pénétrent continuent leur route avec la totalité primitive de leur mouvement.

Telles sont les difficultés qui se présentent d'abord contre l'explication de Descartes & de ses sectateurs. Voyez sur ce sujet les mém. de l'académie 1739. Mais on peut en trouver encore d'autres en approfondissant de nouveau cette matiere. Quelque absurdité qu'il paroisse y avoir, à supposer que les milieux les plus denses sont ceux qui résistent le moins à la lumiere, les Cartésiens se sont toujours tenus retranchés dans cette supposition, comme dans un asyle où il étoit difficile de les forcer. Car la nature des corpuscules lumineux, & la maniere dont se fait la propagation de la lumiere, nous est trop peu connue pour qu'il soit facile de démontrer que l'eau leur résiste plus que l'air. C'est pourquoi il paroît que le meilleur moyen d'examiner la validité du principe cartésien, c'est de déterminer exactement par le calcul les lois de la réfraction des corps solides, & d'examiner si ces lois s'accordent avec celle de la réfraction de la lumiere. C'est ce que j'ai fait dans mon traité des fluides, 1744, où j'ai traité ce sujet à fond. Les propositions où ma méthode me conduit sont, pour la plûpart, très - paradoxes, & très - éloignées de tout ce qu'on avoit cru jusqu'ici. Il résulte de mes démonstrations, qu'aucune des lois qu'on observe dans la réfraction de la lumiere, ne doit avoir lieu dans celle des corps solides, & qu'ainsi c'est mal - à - propos qu'on a fait dépendre l'une & l'autre réfraction des mêmes principes.

Je démontre, par exemple, qu'il n'est pas vrai en général que tout corps doive se rompre en s'approchant de la perpendiculaire dans les milieux qui lui résistent moins, & réciproquement. La réfraction d'un corps dépend entierement de sa figure, & de la direction sous laquelle il entre dans le nouveau milieu. Un corps sphérique qui entre obliquement d'un milieu dans un autre, se rompt toujours, & se rompt en s'approchant ou en s'éloignant de la perpendiculaire, selon que le milieu où il entre est moins ou plus résistant que celui d'où il vient. Mais on ne peut pas dire qu'en général tous les corps de figure quelconque observent cette loi. Ainsi, un corps qui auroit la figure d'un parallélogramme rectangle, & qui viendroit frapper la surface du nouveau milieu, de maniere que sa direction fût suivant une de ses diagonales, & que son autre diagonale fût parallele à la surface du nouveau milieu, ce corps ne souffriroit dans son partage aucune refraction, quoiqu'il entrât obliquement; & il se romproit en s'approchant ou en s'éloignant de la perpendiculaire, selon que sa direction seroit en - deçà ou en - delà de sa diagonale, soit que le milieu où il entre soit plus dense, ou qu'il soit plus rare que celui d'où il vient.

Plusieurs auteurs regardent comme un axiome, que pour qu'un corps se rompe, il faut qu'il tombe obliquement sur un second milieu. Il n'y a point de réfraction dans les incidences perpendiculaires.

Cette proposition n'est cependant pas vraie généralement; car le parallélogramme dont nous venons de parler, souffriroit une réfraction s'il tomboit perpendiculairement sur le milieu nouveau; ainsi la proposition dont il s'agit, doit s'entendre seulement des corps sphériques, ou ce qui est à peu - près la même chose, des corps considérés comme des points, sans avoir égard à leur figure, ou enfin en général, des corps symétriques, qui entrent perpendiculairement dans le nouveau milieu, suivant une ligne ou plan qui les divise en parties égales & semblables; car il est évident qu'il n'y a point alors de raison pour que le corps s'écarte d'un côté de ce plan plutôt que de l'autre. L'expérience nous fait voir au reste, que les rayons de lumiere perpendiculaires ne souffrent aucune réfraction.

Vossius & Snellius ont cru cependant avoir observé une réfraction dans un rayon de lumiere perpendiculaire, un objet perpendiculaire paroissant dans l'eau beaucoup plus près qu'il ne l'étoit en effet; mais c'étoit attribuer à une réfraction du rayon perpendiculaire, ce qui ne vient que de la divergence du rayon oblique très - proche du rayon perpendiculaire, lequel rayon oblique souffre une réfraction.

Il se fait néanmoins une réfraction maniseste, même des rayons perpendiculaires, dans le crystal d'Islande. Voyez Crystal d'Islande.

Quoique l'incidence oblique soit nécessaire dans tous les milieux que nous connoissons, pour produire la réfraction, elle ne doit pourtant pas passer un certain degré. Quand elle est plus grande qu'il ne faut, le mobile ne pénetre point le milieu, & il se réfléchit, au lieu de souffrir une réfraction. En effet on a remarqué souvent que les corps qui frappent trop obliquement la surface de l'eau, se réfléchissent. Quelquefois dans les batailles navales, les boulets sont ainsi renvoyés par l'eau; la même chose arrive aux petites pierres que les enfans jettent avec roideur sur la surface de l'eau pour leur faire faire plusieurs sauts. Voyez l'article Ricochet, où cette théorie est expliquée, ainsi que celle de la réfraction des corps solides en général.

Les anciens confondoient souvent la réfraction avec la réflexion. M. Newton, sans les confondre, a fait voir qu'il y a beaucoup d'analogie entr'elles, surtout dans ce qui concerne la lumiere. Voyez Réflexion & Lumiere.

Les lois de la réfraction des rayons de lumiere dans les surfaces qui séparent des milieux différens, soit que ces surfaces soient planes, concaves, ou convexes, &c. font l'objet de la Dioptrique. Voyez Dioptrique.

C'est par le moyen de la réfraction que les verres ou lentilles convexes rassemblent les rayons, grossissent les objets, brûlent, &c. Voyez Lentille & Foyer.

C'est là - dessus qu'est sondée l'invention des microscopes, des télescopes, &c. Voyez Microscope & Télescope.

C'est par la réfraction que tous les objets éloignés paroissent hors de leur véritable place, & que les corps célestes particulierement paroissent plus élevés au - dessus de l'horison qu'ils ne le sont effectivement. Voyez Lever, Coucher, Lieu, Apparent , &c. Voyez aussi plus bas Refraction astronomique.

Réfraction de la lumiere, en Optique, est une inflexion, un détour ou un changement de direction qui arrive à un rayon, quand il passe d'un milieu dans un autre qui le reçoit plus ou moins facilement: ce qui est cause qu'il se détourne de sa direction. Voyez Rayon.

M. Newton prétend que la réfraction de la lumiere n'est point causée par les rayons qui rencontrent la surface des corps, mais sans aucun contact par l'action de quelque puissance qui se trouve également répandue sur toute leur surface, & qui détourne les rayons de leur chemin.

Les raisons dont nous nous sommes servis pour prouver que la reflexion se fait sans aucun contact immédiat, ont également lieu dans ce qui concerne la réfraction; mais on peut y joindre les suivantes.

1°. Lorsqu'un rayon de lumiere passe du verre dans l'air avec une certaine obliquité, ce rayon traverse l'air; mais il se réfléchit entierement, si l'obliquité est très - grande; car la puissance ou attraction du verre sera trop forte pour laisser passer aucun de ces

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