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La raison que le plus grand terme a au plus petit, par exemple, 6 à 3, est appellée raison de plus grande inégalité; & celle que le plus petit terme a au plus grand, par exemple, 3 à 6, est appellée raison de moindre inégalité.
Cette raison correspond à toutes sortes de quantités en général, soit discretes ou continues, commensurables ou incommensurables; mais la quantité discrete ou continue admet une autre espece de raison.
Lorsque le moindre terme d'une raison est une partie
aliquote du plus grand, la raison de plus grande
inégalité s'appelle multiple, multiplex, & la raison
de moindre inégalité, sous - multiple. Voyez
Dans le premier cas particulierement, si l'exposant est 2, la raison s'appelle double; triple, si c'est 3, &c. Dans le second cas, si l'exposant est ½, la raison est appellée sous - double; si c'est >, sous - triple, &c. Par exemple, la raison de 6 à 2 est triple, à cause qu'elle contient 2 trois fois: celle au contraire de 2 à 6 est sous - triple, à cause que 2 est le tiers de 6.
Si le plus grand terme contient le plus petit une ou plusieurs fois, plus une ou plusieurs parties, la raison de plus grande ou de moindre inégalité reçoit encore différens noms. Nous allons les donner ici, quoique la plûpart soient aujourd'hui peu en usage, mais ces noms pourront être utiles à ceux qui lisent les anciens auteurs.
Dans le premier cas, si l'exposant est 1½, la raison est sesquialtere; si >, sesquitierce. Dans l'autre, si l'exposant est >, la raison est appellée sous - sesquialtere; si >, sous - sesquitierce.
Par exemple, 3 est à 2 en raison sesquialtere, & 2 à 3 en raison sous - sesquialtere.
Lorsque le plus grand terme contient le plus petit une sois, & outre cela plus d'une de ses parties, la raison de plus grande inégalité s'appelle surpartiente, & celle de moindre inégalité sous - surpartiente.
Si l'exposant est >, la raison s'appelle surbipartiente tierce; si >, surtripartiente quarte; si >, surquadripartiente septieme, &c. Dans le dernier cas, si l'exposant
est >, la raison s'appelle sous - surbipartiente tierce; si >, sous - surbipartiente quarte; si, &c. Voyez
Par exemple, la raison de 5 à 3 est surbipartiente tierce; celle de 3 à 5 sous - surbipartiente tierce.
Lorsque le plus grand terme contient le plus petit plusieurs fois, & plus d'une de ses parties, la raison de plus grande inégalité s'appelle multiple surparticuliere; & celle de moindre inégalité, sous - multiple, sous - surparticuliere.
Particulierement dans le premier cas, si l'exposant est 2½, la raison est appellée double sesquialtere; si > triple sesquiquarte, &c. Dans le dernier, la raison est appellée sous - double, sous sesquialtere, si l'exposant est >, & sous - triple sous - sesquiquarte, s'il est >, &c.
Par exemple, la raison de 16 à 5 est triple sesquiquinte; celle de 4 à 9, sous - double sous - sesquiquarte.
Enfin, lorsque le plus grand terme contient le plus petit plusieurs fois, & de plus, plusieurs de ses parties aliquotes, la raison de plus grande inégalité est appellée multiple surpartiente; celle de moindre inégalité, sous - multiple sous - surpartiente.
Dans le premier cas, par exemple, si l'exposant est 2½, la raison est appellée double surbipartiente tierce; si >, triple surbiquadripartiente septieme, &c. Dans le dernier cas, si l'exposant est >, on l'appelle sous double sous surquadripartiente tierce; si >, sous triple soussurquadripartiente septieme.
Par exemple, la raison de 25 à 7 est triple surquadripartiente septieme; celle de 3 à 8, sous - double sous - surbipartiente tierce.
Telles sont les diverses especes de raisons rationnelles, dont le nom est absolument nécessaire à ceux qui lisent les anciens auteurs, quoiqu'elles se rencontrent rarement dans les auteurs modernes, qui les expriment par les exposans de la raison, par exemple, par 2 : 1 : si la raison est double; par 3 : 2 si elle est sesquialtere.
Les raisons égales ou identiques sont celles dont les antécédens ont un rapport égal avec leurs conséquens, c'est - à - dire dont les antécédens divisés par les conséquens, donnent des exposans égaux. On peut concevoir par - là l'identité des raisons irrationnelles.
D'où il suit, 1°. que deux raisons étant égales, l'antécédent de l'une doit contenir autant de fois son conséquent que l'antécédent de l'autre contient le sien. Secondement, si A est à B comme C est à D, cela s'exprime ainsi : A : B :: C : D; ou A : B = C : D. La premiere expression est celle dont on se sert pour l'ordinaire pour exprimer l'identité des raisons; l'autre est celle de Wolf, qui a cet avantage sur la premiere, que le caractere du milieu=exprime l'égalité des raisons.
Nous avons déja observé que deux raisons égales, par exemple B : C = D : E, forment une proportion; si l'on a deux raisons inégales, par exemple A : B & C : D, nous appellerons A : B la plus grande, & nous écrirons A : B > C : D; au contraire nous appellerons C : D la moindre, & nous écrirons C : D A : B.
Les raisons composées sont celles qui sont faites par la multiplication de deux ou plusieurs raisons multipliées les unes par les autres, c'est - à - dire par le produit des antécédens & des conséquens. Par exemple, la raison de 6 à 72 est une raison composée de 2 à 6, & de 3 à 12, c'est - à - dire formée du produit des antécédens 2 & 3, & des conséquens 6 & 12.
Une raison composée de deux raisons égales, s'appelle
doublée; triplée, quand elle est composée de
trois; quadruplée, quand elle l'est de quatre; & en
général multipliée, quand elle est composée de plusieurs
raisons semblables: par exemple, 48 : 3 est une
raison doublée de 4 : 1 & 12 : 3. Voyez
Propriétés des raisons. 1°. Les raisons égales à une troisieme, sont égales entr'elles.
2°. Si A : B = C : D, alors en raison inverse B : A = D : C.
3°. Les parties semblables P & p ont même raison aux touts T & t; & si les touts ont la même raison que leurs parties, les parties sont semblables.
4°. Si A : B = C : D, pour lors en raison alterne A : C = B : D. D'où il suit que si B = D : A = C, & A : B = C : D, & A : F = C : G, nous aurons B : F = D : G. Donc encore si A : B = C : D; & F : A = G : C, nous aurons F : B = G : D.
5°. Les choses qui ont même raison à une troisieme, sont égales entr'elles, & vice versâ.
6°. Si l'on multiplie des quantités égales A & B par les mêmes quantités, ou par des quantités égales, les produits D & E seront l'un à l'autre comme A & B.
7°. Si l'on divise telle quantité que l'on voudra, comme A & B par les mêmes quantités, ou par des quantités égales, les quotiens seront l'un à l'autre comme A & B.
8°. Si l'on divise les antécédens ou les conséquens des raisons égales A : B & C : D par la même quantité E; dans le premier cas les quotiens F & G auront même raison aux conséquens B & D; dans le second les antécédens A & B auront même raison aux quotiens H & K. [p. 776]
9°. Si l'on a plusieurs quantités en raison continue A, B, C, D, E, &c. la premiere A sera à la troisieme C en raison doublée; à la quatrieme D en raison triplée; à la cinquieme E en raison quadruplée, &c. de la raison de la premiere A à la seconde B.
10°. Si l'on a une suite de quantités en même raison, A, B, C, D, E, F, &c. la raison de la premiere A à la derniere F, sera composée des raisons intermédiaires A : B, B : C, C : D, D : E, E : F, &c.
11°. Les raisons composées de raisons égales, sont
égales. Ainsi les raisons 90 : 3 = 960 : 32, sont composées
de 6 : 3 = 4 : 2, & 3 : 1 = 12 : 4, & 5 : 1 =
20 : 4. Pour les autres propriétés des raisons égales,
voyez
Moyenne & extrème raison, voyez
Raison inverse (Page 13:776)
Raison d'état (Page 13:776)
Une autre question est de savoir, si la raison d'état autorise le souverain à faire souffrir quelque dommage à un particulier, lorsqu'il s'agit du bien de l'état: elle sera facile à résoudre, si l'on fait attention qu'en formant la société, l'intention & la volonté de chaque individu a dû être de sacrifier ses propres intérêts à ceux de tous, sans cela la société ne pourroit point subsister. Il est certain que le tout est préférable à sa partie; cependant dans ces occasions, toujours fâcheuses, le souverain se souviendra qu'il doit une justice à tous ses sujets,dont il est également le pere; il ne donnera point pour des raisons d'état, des motifs frivoles ou corrompus qui l'engageroient à satis<cb->
Raison suffisante (Page 13:776)
Raison (Page 13:776)
Raison (Page 13:776)
Raison (Page 13:776)
Raison signifie aussi la part d'un associé dans le fonds d'une société. On dit ma raison est du quart, du sixieme, d'un douzieme, &c.
Raison, signifie encore dans le commerce, proportion, rapport. Le change d'Amsterdam est à raison de dix pour cent.
Raison (Page 13:776)
Raison (Page 13:776)
Raison (Page 13:776)
RAISONNABLE (Page 13:776)
RAISONNABLE, adj. (Gramm.) Il se dit des personnes & des choses. Un homme raisonnable, ou dont la conduite est conforme à la raison; une action raisonnable, ou dont le motif est conforme à la raison. Ce mot a une acception un peu détournée, lorsqu'il est appliqué à la femme; une femme raisonnable est celle qui ne se laisse point emporter à l'esprit regnant de la galanterie. Raisonnable est quelquefois synonyme à juste; & en effet, la raison dans la conduite, ou la philosophie, ou la justice, c'est la même chose. Je ne lui refuserai rien de ce qu'il est raisonnable d'exiger en pareil cas. Savoir bien raisonner, est un, & être raisonnable, un autre. Raisonnable se prend aussi quelquefois pour modique. On vit en province à un prix raisonnable.
RAISONNEMENT (Page 13:776)
RAISONNEMENT, s. m. (Logique & Métaphysique.) le raisonnement n'est qu'un enchaînement de
jugemens qui dépendent les uns des autres. L'accord
ou la discordance de deux idées ne se rend pas toujours
sensible par la considération de ces deux seules
idées. Il faut en aller chercher une troisieme, ou
même davantage, si cela est nécessaire, pour les
comparer avec ces idées intermédiaires conjointement
ou séparément; & l'acte par lequel nous ju<pb->
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