ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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bre d'acceptions différentes. On dit la queue d'une
morue, d'un chien, d'un oiseau, d'un lésard, &c. La
queue d'un muscle; la queue d'un fruit, d'une feuille,
&c. la queue d'une poële; la queue d'une robe, d'un
manteau; la queue d'une perruque; une queue de cheveux;
la queue d'une affaire; la queue d'un ouvrage,
&c.
Queue
(Page 13:706)
Queue, (Conchyl.) partie inférieure d'une coquille,
laquelle partie est plus ou moins longue. Il
est essentiel de la distinguer du bec, en latin rostrum,
qui est toujours fort court, & qui se dit de l'extrémité
de la queue, lorsqu'elle est recourbée; d'ailleurs
le mot bec, désigne quelquefois la coquille, même
recourbée dans un de ses bouts, ou vers la charniere.
(D. J.)
Queue
(Page 13:706)
Queue d'une comete, (Astronom.) quand une comete
porte sa chevelure en avant, ou vers la partie
du ciel où son mouvement propre semble la porter,
cette chevelure s'appelle barbe; mais quand elle la
porte vers l'endroit du ciel d'ou son mouvement propre
semble l'éloigner, cette chevelure se nomme
queue: & enfin quand sa chevelure l'environne de
toutes parts, on l'appelle simplement chevelure. On
trouvera un plus grand détail sur ces différens phénomènes,
avec des conjectures sur leurs causes physiques,
à l'article Comete. Chambers. (O)
Queue du dragon
(Page 13:706)
Queue du dragon, en terme d'Asironomie, est
le noeud descendant de la lune; on le représente sous
cette figure >. Voyez Noeud & Dragon.
Les Astronomes ont soin de mettre cette figure
dans tous leurs horoscopes; elle y est aussi nécessaire
que les autres. Voyez Horoscope. (O)
Queue de cheval
(Page 13:706)
Queue de cheval, s. f. terme d'Anatomie, la partie
inférieure de la moële épiniere formée par la
réunion des quatre paires lombaires inférieures, &
par les 5 à 6 paires sacrées, dont la derniere est très petite.
Voyez Lombaire & Sacré.
Queue
(Page 13:706)
Queue, (Hydr.) on dit la queue d'un moulin, laquelle
comme un gouvernail, sert à le tourner au
vent. On dit encore des queùes de renard, ce sont des
traînasses de racines fort menues, qui passant par les
pores d'un tuyau de grès, ou par les noeuds de mastic
qui se pourrit en terre, se nourrissent dans l'eau,
& viennent si grosses & si longues, qu'elles bouchent
entierement la conduite. On en a tiré de 5 à
6 toises de long. (K)
Queue d'aronde
(Page 13:706)
Queue d'aronde, en terme de Fortification, est
une espece de simple tenaille, comme D A B C E,
Pl. I. de Fortification, fig. 12. dont les côtés A D, &
C B, ne sont point paralleles, mais s'approchent
plus du côté de la place que du côté de la campagne.
Ainsi la queue d'aronde a la gorge plus petite, ou plus
étroite que le front. Cette sorte d'ouvrage n'est plus
guere en usage, si ce n'est dans la fortification passagere,
à cause de son peu de défense. Voyez Angle
mort. (Q)
Queue de la tranchée
(Page 13:706)
Queue de la tranchée, terme de l'Art militaire, c'est le poste, ou le lieu où l'on commence à ouvrir
la tranchée, pour se mettre à couvert du feu de la
place. Voyez Approche & Tranchée.
C'est à la queue de la tranchée que l'on fait ordinairement
le dépôt ou l'amas des matériaux nécessaires
pour les approches. On y établit aussi l'hôpital ambulant
pour les blessés de la tranchée. (Q)
Queue de cheval
(Page 13:706)
Queue de cheval, (Hist. mod.) enseigne ou drapeau
sous lequel les Tartares & les Chinois vont à la
guerre. Voyez Enseigne, Pavillon, &c.
Chez les Turcs, c'est l'étendart que l'on porte devant
le grand - visir, devant les bachas, & devant les
sangiacs. On l'appelle toug, & on l'attache avec un
bouton d'or au bout d'une demi - pique.
Il y a des bachas à une, à deux & à trois queues.
La queue de cheval arborée sur la tente du général
est le signal de la bataille. A l'égard de l'origine de cette
coutume, on raconte que dans une certaine bataille l'étendart
ayant été enlevé par l'ennemi, le général de
l'armée turque, ou, selon d'autres, un simple cavalier
coupa la queue à son cheval, & l'ayant mise au bout d'une
demi - pique, il encouragea les troupes & remporta
la victoire. En mémoire de cette belle action, le grandseigneur
ordonna de porter à l'avenir cet étendart
comme un symbole d'honneur. Ricaut.
Queue
(Page 13:706)
Queue, terme de Chancellerie, ce mot se dit de la
maniere de sceller les lettres. Une lettre est scellée à
simple queue, quand le sceau est attaché à un coin du
parchemin de la lettre qu'on a fendu exprès; & elle
est scellée à double queue, quand le sceau est pendant
à une bande en double de parchemin passée au - travers de la lettre, comme on fait dans les expéditions
importantes.
Queue
(Page 13:706)
Queue, s. f. (Mesure de liquides.) particulierement
pour les vins dont on se sert en plusieurs endroits,
provinces & villes de France. Les queues d'Orléans,
de Blois, de Nuys, de Dijon, de Mâcon, sont semblables
& reviennent à un muid & demi de Paris,
c'est - à - dire qu'elles contiennent chacune 420 pintes
de Paris. Savary. (D. J.)
Queue
(Page 13:706)
Queue, en Musique, virgula; on distingue dans les
notes la tête & la queue; la tête est le corps même de
la note; la queue est ce trait qui tient à la tête, & qui
indifféremment monte ou descend perpendiculairement
à - travers la portée. Dans le plein chant les notes
n'ont pas de queue, mais dans la musique il n'y a
que la ronde qui n'en a point. Autrefois la breve ou
quarrée n'en n'avoit pas non plus. (S)
Queue, la
(Page 13:706)
Queue, la, (Jeux.) c'est au piquet à écrire, lorsque
pour compter les tours dont on est convenu, les
joueurs à chaque coup qu'ils sont marqués, mettent
un jetton dans la bourse commune, laquelle à la fin
du jeu, appartient totalement à celui qui gagne le
plus; & s'il y en a deux qui gagnent autant l'un que
l'autre, la queue se partage également entr'eux. C'est
à celui qui a la queue à payer les cartes. On la joue
aussi au quadrille, & à tel jeu qu'on veut. Jeu de piquet. (D. J.)
Queue
(Page 13:706)
Queue, en terme de Blason, se dit principalement
de la queue d'un cerf. Celles de plusieurs autres animaux
s'expriment par des noms particuliers.
Queue
(Page 13:706)
Queue, (Archit.) ou cul - de - lampe; nom qu'on
donne aux extrémités des pieces de bois qui servent
comme de clés au haut des voûtes des dômes, & de
quelques autres lieux, où ils sont suspendus en forme
de roses.
Queue de pierre, c'est le bout brut ou équarri d'une
pierre en boutisse, qui est opposée à la tête ou
parement, & qui entre dans le mur sans faire parpain.
Dict. d'Archit. (D. J.)
Queue
(Page 13:706)
Queue, (Marine.) c'est l'arriere - garde d'une armée
navale.
Queue de rat
(Page 13:706)
Queue de rat, (Marine.) on appelle ainsi une
manoeuvre qui va en diminuant par le bout; tel est le
corcet.
Queue de rat
(Page 13:706)
Queue de rat en bois, outil d'Arquebusier & autres
artisans, tant en fer qu'en autres matieres. C'est
une lime ronde, piquée à grains d'orge, qui est tortillée
comme une colonne torse. Les Arquebusiers
s'en servent pour agrandir & limer des trous en bois.
Queue
(Page 13:706)
Queue se dit dans l'Ecriture des traits qui excedent
le corps du caractere, comme les queues de b,
g, d, &c.
Queue d'aronde
(Page 13:706)
Queue d'aronde, terme de Charpente & de Menuiserie, c'est une espece de tenon qui est plus large
par le bout que par le collet, & qui a la figure de la
queue d'une hirondelle. Cette sorte d'assemblage est
très - forte.
Queue de paon
(Page 13:706)
Queue de paon, nom que donnent les Charpentiers & les Menuisiers donnent aux assemblages ou
compartimens circulaires, qui vont en s'élargissant
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depuis le centre jusqu'à la circonférence, & qui imite
la queue du paon lorsqu'il l'ouvre en forme de roue;
telles sont les enrayures circulaires des tours, & ce
que les Menuisiers appellent aussi évantaib dans les
chassis à verre des croisées ceintrées.
Queue
(Page 13:707)
Queue, (Commerce de soierie & de toile.) c'est
ainsi qu'on appelle le dernier bout d'une piece d'étoffe
ou de toile lorsqu'elle n'a point été entamée,
au contraire du premier bout que l'on nomme chef.
Savary. (D. J.)
Queue de chanvre
(Page 13:707)
Queue de chanvre, (Corderie.) paquet de silasse
brute, dont les brins sont arrangés de façon que
toutes les pattes ou racines sont du même côté. Voyez
l'article Chanvre.
Queues de rat
(Page 13:707)
Queues de rat, cordages qui sont plus gros
par le bout où ils sont attachés, & qui diminuent depuis
les deux tiers jusqu'à l'autre bout qui se trouve
dans la main des matelots. Voyez l'article Corderie, où la maniere de fabriquer les cordages est expliquée.
Queue de renard
(Page 13:707)
Queue de renard à étouper, (Doreur sur cuir.)
est la queue de cet animal dont l'usage est de servir à
appliquer les feuilles d'argent sur l'assietre, dont le
cuir est peint aux endroits que l'on veut argenter.
Queue de rame
(Page 13:707)
Queue de rame, terme de Gazier, ce sont les ficelles
qui passent sur les poulies du cassin, & qui
tiennent les fourches dans les métiers à fabriquer la
gaze figurée ou brochée. Voyez Gaze.
Queue
(Page 13:707)
Queue, (Jardinage.) les feuilles ont une queue
aux branches, & quelquefois un petit coeur entre
deux; les fruits, tels que les poires & les pommes,
ont aussi une queue qu'ils ne quittent point, & dont
la privation les rend difformes.
Queue
(Page 13:707)
Queue, terme de Luthier, c'est une partie de la
table de certains instrumens où les cordes sont attachées;
on dit queue de violon. (D. J.)
Queue
(Page 13:707)
Queue, (Maréchallerie.) on appelle ainsi le croupion
du cheval dont les membres sortent du haut de
la croupe, & sont garnies de peau ou de crins plus
longs ou plus courts. Il y a des queues bien garnies,
& ce sont les plus belles; celles qui sont dégarnies
de coins s'appellent queues de rat. C'est un agrément
lorsque le cheval releve la queue en marchant, cela
s'appelle porter bien sa queue; on prérend que c'est
signe de force. Il y a des chevaux qui portent leur
queue en trompe, c'est - à - dire recourbée du côté du
dos. Faire la queue ou rafraîchir la queue, c'est couper
au bas tous les crins qui débordent. On trousse la
queue en la nouant, ou se servant d'un trousse - queue.
Voyez Trousse - queue. Les vertebres de la queue
s'appellent en terme de cavalerie les noeuds de la
queue. Couper la queue à un cheval, c'est couper une
partie de ces noeuds, afin que la queue n'ait que huit
ou dix pouces de long; on coupe la queue à tous les
chevaux de chasse & de course. Ainsi on appelle les
chevaux qui ont la queue coupée des coureurs ou des
courtes queues; on appelle racine de la queue l'endroit
où elle sort de la croupe, & le tronçon ou le quoart
le reste des vertebres jusqu'au bout. Jouer de la queue
ou quoailler se dit d'un cheval qui remue perpétuellement
la queue lorsqu'on le monte, ce qui marque de
l'inclination à ruer. Faire un rossignol sous la queue,
voyez Rossignol. Queue de rat, maladie en boulet
& du canon de la jambe. Voyez Arête, Canon &
Boulet.
Queue
(Page 13:707)
Queue, s. f. terme de Relieur, c'est la partie du livre
qui regarde la fin des pages, & celle du haut s'appelle
la tête; on rogne un livre par la tête & par la
queue. (D. J.)
Queue
(Page 13:707)
Queue, s. f. (Paumier.) instrument dont on se sert
pour pousser les billes au jeu de billard. La queue est
un bâton de trois ou quatre piés de longueur, fait au
tour; elle est fort grosse par un bout, & va en diminuant
jusqu'à l'autre bout qui n'a pas plus d'un demi
pouce de diametre. On tient la queue par le gros bout
d'une main, & on en appuie l'autre extrémité sur la
main gauche, puis avec le petit bout on chasse la
bille en lui donnant un coup sec.
Queue
(Page 13:707)
Queue, terme de Perruquier, mettre des cheveux
en queue, c'est attacher le derriere d'une chevelure
avec un cordon, & la couvrir depuis le haut jusqu'en - bas en roulant tout - autour un long ruban.
Queue blanche
(Page 13:707)
Queue blanche, voyez Aigle a queue blanche.
Queue de cheval
(Page 13:707)
Queue de cheval, voyez Prêle.
Queue de lézard
(Page 13:707)
Queue de lézard, saururus, (Hist. nat. Bot.)
genre de plante dont la fleur n'a point de pétales;
elle est composée de deux sommets qui ont deux valvules,
& qui sont remplis d'une poussiere très - mer
nue; l'embryon est placé entre les deux sommets, il
devient dans la suite un fruit ovoïde & mou, qui renferme
une seule semence. Il faut ajouter aux caracteres
de ce genre que les fleurs & les fruits sont attachés
à un axe, & qu'ils ressemblent à une queue
de lézard. Plumier, Nova plant. amer. gener. Voyez
Plante.
Queue de lion
(Page 13:707)
Queue de lion, leonurus, (Hist. nat. Bot.) genre
de plante à fleur monopétale labiée; la levre supérieure
est pliée en gouttiere, & beaucoup plus longue que
l'inférieure qui est divisée en trois parties. Le pistil
sort du calice, il est attaché comme un olou à la partie
postérieure de la fleur, & entouré de quatre embryons
qui deviennent dans la suite autant de semences
oblongues, renfermées dans une capsule
longue & tubulée qui a servi de calice à la fleur.
Tournefort, Ir st. rei herb. Voyez Plante.
Queue de fourceau
(Page 13:707)
Queue de fourceau, (Botan.) nom vulgaire du
genre de plante, que les Botanistes appellent peucedanum. Voyez Peucedane, Botan. (D. J.)
Queue de pourceau
(Page 13:707)
Queue de pourceau, (Mat. méd.) cette plante
est assez genéralement regardée comme apéritive,
nervine, hystérique, emmenagogue, béchique, incisive
& diurétique. Elle est fort peu usitée, vraissemblablement
à cause de sa mauvaise odeur. C'est un
extrait formé du suc de sa racine épaissi, qu'on a
sur - tout recommandé pour l'usage intérieur. Les auteurs,
principalement les anciens, ont beaucoup
vanté son application extérieure. Ils ont regardé
cette plante comme puissamment résolutive & mondificative.
(b)
Queue rouge
(Page 13:707)
Queue rouge, voyez Rouge - queue.
Queue de souris
(Page 13:707)
Queue de souris, (Botan.) plante nommée
myosuros par J. B. 2. 512. Ray, hist. 2. 1332. Boerh.
Ind. alt. 2. 202. Holoster assinis caudâ muris. C. B. P.
190. & par Tournef. ranunculus gramine folio, flore
caudato, seminibus in capitulum spicatum congestis.
I. R. H. 293.
La racine de cette plante est annuelle; ses feuilles
sont herbeuses, comme celles du coronopus, mais
sans découpures; son calice est composé de cinq
feuilles, dont chacune a une espece de pendant; ses
fleurons sont herbeux, & munis d'un grand nombre
d'étamines qui partent de la circonférence du fond
de l'ovaire; ses semences sont disposées en épics:
c'est une petite plante fort basse; elle croît dans les
champs, dans les prés, dans les jardins, & fleurit
au mois de Mai; elle passe pour avoir les mêmes vertus
que le plantain & le coronopus, c'est - à - dire pour
être un peu astringente & dessicative. (D. J.)
Queue des oiseaux
(Page 13:707)
Queue des oiseaux, (Ornith.) c'est une partie
très - importante pour faciliter leur vol, & pour le
rendre ferme en tenant le corps droit dans l'air, élément fluide, en faisant tourner le corps promptement,
& en l'empêchant de chanceler. On peut la
comparer au gouvernail, puisqu'elle sert à diriger le
vol de l'oiseau dans lequel elle suit toujours la ligne
du dos, qui est tant soit peu penchée. Le mouvement
du milan, qui se tourne comme il veut par le
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