Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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CAPTIF


CAPTIF, ÎVE, adj. [On pron. l'f au masc. l'i est long au fém.] Qui a été fait esclâve à la guerre. On ne le dit qu'en parlant des guerres anciènes. Chez les Peuples modernes, on dit prisonier, et en parlant des Turcs et Peuples barbâres, on dit esclâve. On ne se sert de captifs qu'en parlant de ceux, que les Ordres des Trinitaires et de la Merci, rachètent chez les Barbaresques: La Rédemption des Captifs; encôre on les apèle souvent esclâves, même dans cette ocasion: La Procession des Esclâves rachetés. Dans le style relevé, captif est plus noble.
   Rem. 1°. Dans le figuré même, captif n'est pas synonyme d'esclâve; celui-ci régit la prép. de: esclâve du péché, du monde, des passions; celui-là se dit toujours sans régime: Âme captive, raison captive: tenir captif, dans une extrême contrainte et sujétion. Il tient sa femme captive, ses enfans captifs. Mais on ne doit pas dire avec Bossuet, des hommes captifs du péché: on doit dire, esclâves du péché.
   2°. Captif, même au figuré, même au fém., n'aime pas à marcher devant le subst. Rousseau dit:
   À~ leurs captives pensées
   Fait trouver la liberté.
L'inversion est dûre, même en vers.

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