ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"23"> vercle. Cette premiere cellule étant placée à l'un des bouts de l'enveloppe cylindrique, de façon que son bout arrondi touche les parois intérieures du bout arrondi de l'enveloppe; la mouche fait une seconde cellule située de la même façon, & ensuite d'autres jusqu'au bout de l'enveloppe. Chacune a environ six lignes de longueur sur trois lignes de diametre, & renferme de la pâtée & un ver qui, après avoir passé par l'état de nymphe, devient une abeille. Il y en a de plusieurs especes: chacune n'emploie que la feuille d'une même plante; les unes celles de rosier, d'autres celles du maronnier, de l'orme: d'autres abeilles construisent leurs nids à pen près de la même façon, mais avec des matériaux différens; c'est une matiere analogue à la foie, & qui sort de leur bouche.

Il y a des abeilles qui font seulement un trou en terre; elles déposent un oeuf avec la pâtée qui sert d'aliment au ver, & elles remplissent ensuite le reste du trou avec de la terre. Il y en a d'autres qui, après avoir creusé en terre des trous d'environ trois pouces de profondeur, les revêtissent avec des feuilles de cequelicot: elles les découpent & les appliquent exactement sur les parois du trou: elles mettent au moins deux feuilles l'une sur l'autre. C'est sur cette couche de fleurs que la mouche dépose un oeuf & la pâtée du ver; & comme cela ne suffit pas pour remplir toute la partie du trou qui est revêtue de fleurs, elle renverse la partie de la tenture qui déborde, & en fait une couverture pour la pâtée & pour l'oeuf, ensuite elle remplit le reste du trou avec de la terre.

On trouvera l'Histoire de toutes ces mouches dans le sixiéme Volume des Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, par M. de Reaumur, dont cet abregé a été tiré. Voyez Mouche, Insecte. (L)

Abeilles (Page 1:23)

Abeilles, (Myth.) passerent pour les nourrices de Jupiter sur ce qu'on en trouva des ruches dans l'antre de Dicté, où Jupiter avoit été nourri.

ABEL (Page 1:23)

* ABEL, s. petite ville des Ammonites que Joseph fait de la demi - Tribu de Manassès, au de - là du Jourdain, dans le pays qu'on appella depuis la Trachonite.

ABELIENS, ABELONIENS & ABELOITES (Page 1:23)

ABELIENS, ABELONIENS & ABELOITES, s. m. pl. sorte d'hérétiques en Afrique proche d'Hippone, dont l'opinion & la pratique distinctive etoit de se marier, & cependant de faire profession de s'abstenir de leurs femmes, & de n'avoir aucun commerce charnel avec elles.

Ces hérétiques peu considérables par eux - mêmes, (car ils étoient confinés dans une petrte étendue de pays, & ne subsisterent pas long - tems) sont devenus fameux par les peines extraordinaires que les Savans se sont données pour découvrir le principe fur lequel ils se fondoient & la raison de leur dénomination.

Il y en a qui pensent qu'ils se fondoient sur ce texte de S. Paul, I. Cor. VII. 29. Rcliquum est ut & qui habent uxores, tanquam non habentes sint.

Un Auteur qui a écrit depuis peu prétend qu'ils régloient leurs mariages sur le pié du Paradis Terrestre; alléguant pour raison qu'il n'y avoit point eu d'autre union entre Adam & Eve dans le Paradis Terrestre que celle des coeurs. Il ajoûte qu'ils avoient encore en vûe l'exemple d'Abel, qu'ils soûtenoient avoir été marié, mais n'avoir jamais connu sa femme, & que c'est de lui qu'ils prirent leur nom.

Bochart observe qu'il couroit une tradition dans l'Orient, qu'Adam conçut de la mort d'Abel un si grand chagrin qu'il demeura cent trente ans sans avoir de commerce avec Eve. C'étoit, comme il le montre, le sentiment des Docteurs Juifs; d'où cette fable fut transmise aux Arabes; & c'est de - là, selon Giggeus, que Thabala en Arabe, est venu à signifier s'abstenir de sa femme. Bochart en a conclu qu'il est très - probable que cette histoire pénétra jusqu'en Afrique, & donna naissance à la secte & au nom des Abéliens.

Il est vrai que les Rabbins ont cru qu'Adam après la mort d'Abel, demeura long - tems sans user du mariage, & même jusqu'au tems qu'il engendra Seth. Mais d'assûrer que cet intervalle fut de cent trente ans, c'est une erreur manifeste & contraire à leur propre chronologie, qui place la naissance de Seth à la cent trentieme année du Monde, ou de la vie d'Adam, comme on peut le voir dans les deux ouvrages des Juifs intitulés Seder Olam.

Abarbanel dit que ce fut cent trente ans après la chûte d'Adam, ce qui est conforme à l'opinion d'autres Rabbins, que Caïn & Abel furent conçûs immédiatement après la transgression d'Adam. Mais, disent d'autres, à la bonne heure que la continence occafionnée par la chûte d'Adam ou par la mort d'Abel ait donné naissance aux Abéliens: ce fut la continence d'Adam, & non celle d'Abel, que ces hérétiques imiterent; & sur ce pié, ils auroient dû être appellés Adamites, & non pas Abéliens. En effet il est plus que probable qu'ils prirent leur nom d'Abel sans aucune autre raison, si ce n'est que comme ce Patriarche ils ne laissoient point de postérité; non qu'il eût vécu en continence après son mariage, mais parce qu'il fut tué avant que d'avoir été marié.

Les Abéliens croyoient apparemment, selon l'opinion commune, qu'Abel étoit mort avant que d'avoir été marié: mais cette opinion n'est ni cértaine ni universelle. Il y a des Auteurs qui pensent qu'Abel étoit marié & qu'il laissa des enfans. Ce fut même, selon ces Auteurs, la cause principale de la crainte de Caïn, qui appréhendoit que les enfans d'Abel ne tirassent vengeance de sa mort.

* On croit que cette secte commenca sous l'empire d'Arcadius & qu'elle finit sous celui de Théodose le jeune; & que tous ceux qui la composoient réduits enfin à un seul village, se réunirent à l'Églife. S. Aug. de hoeres. c. 85. Bayle, dictionn. (G)

ABELLINAS (Page 1:23)

* ABELLINAS, s. vallée de Syrie entre le Liban & l'Antiliban, dans laquelle Damas est située.

ABELLION (Page 1:23)

* ABELLION, ancien Dieu des Gaulois, que Boucher dit avoir pris ce nom du lieu où il étoit adoré. Cette conjecture n'est guéres fondée, non plus que celle de Vossius qui croit que l'Abellion des Gaulois est l'Apollon des Grecs & des Romains, ou en remontant plus haut, le Bélus des Crétois.

ABEL - MOSC (Page 1:23)

* ABEL - MOSC. Voyez Ambrette ou Graine de Musc.

ABENEZER (Page 1:23)

* ABENEZER, lieu de la Terre Sainte où les Israëlites défaits abandonnerent l'Arche d'alliance aux Philistins.

ABENSPERG (Page 1:23)

* ABENSPERG, petite ville d'Allemagne dans le Gercle & Duché deBaviere. Long.29.25. lat. 48.45.

ABEONE (Page 1:23)

* ABEONE, s. f. Déesse du paganisme à laquelle les Romains se recommandoient en se mettant en voyage.

ABER (Page 1:23)

* ABER, s. m. dans l'ancien Breton, chûte d'un ruisseau dans une riviere; telle est l'origine des noms de plusieurs confluens de cette nature, & de plusieurs villes qui y ont eté bâties; telles que Aberdéen, Aberconway, &c.

ABERDEEN (Page 1:23)

* ABERDEEN, ville maritime de l'Ecoffe septententrionale. Il y a le vieux & le nouvel Aberdéen. Celui - ci est la capitale de la Province de son nom. Long. 16. lat. 57. 23.

ABERNETY, ABERBORN (Page 1:23)

ABERNETY, ABERBORN, ville de l'Ecosse septentrionale au fond du Golphe de Firth, à l'embouchure de l'Ern. Long. 14. 40. lat. 36. 37.

ABERRATION (Page 1:23)

ABERRATION, s. f. en Astronomie, est un mouvement apparent qu'on observe dans les Étoiles fixes, & dont la cause & les circonstances ont été découvertes par M. Bradley, Membre de la Société Royale de Londres, & aujourd'hui Astronome du Roi d'Angleterre à Greenwick. [p. 24]

M. Picard & plusieurs autres Astronomes après lui, avoient observé dans l'Étoile polaire un mouvement apparent d'environ 40" par an qu'il paroissoit impossible d'expliquer par la parallaxe de l'orbe annuel; parce que ce mouvement étoit dans un sens contraire à celui suivant lequel il auroit dû être, s'il étoit venu du seul mouvement de la Terre dans son orbite. Voyez Parallaxe du grand Orbe

Ce mouvement n'ayant pû être expliqué pendant 50 ans, M. Bradley découvrit enfin en 1727 qu'il étoit causé par le mouvement successif de la lumiere combiné avec le mouvement de la Terre. Si la France a produit dans le dernier siecle les deux plus grandes découvertes de l'Astronomie physique, sçavoir, l'accourcissement du Pendule sous l'Équateur, dont Richer s'apperçut en 1672, & la propagation ou le mouvement successif de la lumiere démontré dans l'Académie des Sciences par M. Roëmer, l'Angleterre peut bien se flatter aujourd'hui d'avoir annoncé la plus grande découverte du dix - huitieme siecle.

Voici de quelle maniere M. Bradley a expliqué la théorie de l'aberration, après avoir observé pendant deux années consécutives que l'Etoile G de la tête du Dragon, qui passoit à son zénith, & qui est fort près du Pole de l'Ecliptique, étoit plus méridionale de 39" au mois de Mars qu'au mois de Septembre.

Si l'on suppose (Planche Astron. Fig. 31. n. 3.) que l'oeil soit emporté uniformément suivant la ligne droite A B, qu'on peut bien regarder ici comme une très - petite partie de l'orbite que la Terre décrit durant quelques minutes, & que l'oeil parcourre l'intervalle compris depuis A jusqu'à B précisément dans le tems que la lumiere se meut depuis C jusqu'en B, je'dis qu'au lieu d'appercevoir l'Étoile dans une direction parallele à B C, l'oeil appercevra, dans le cas présent, l'Étoile selon une direction parallele à la ligne A C. Car supposons que l'oeil étant entraîné depuis A jusqu'en B, regarde continuellement au - travers de l'axe d'un tube très - délié, & qui seroit toûjours parallele à lui - même suivant les directions A C, a c, &c. il est évident que si la vitesse de la lumiere a un rapport assez sensible à la vitesse de la Terre, & que ce rapport soit celui de B C à A B, alors la particule de lumiere qui s'étoit d'abord trouvée à l'extrémité C du tube coulera uniformément & sans trouver d'obstacle le long de l'axe, à mesure que le tube viendra à s'avancer, puisque selon la supposition on a toûjours A B à B C comme a B à B c, & A a à C c comme A B à B C; c'est - à - dire, que l'oeil ayant parcouru l'intervalle A a, la particule de lumiere a dû descendre uniformément jusqu'en c, & par conséquent se trouvera dans le tuyau qui est alors dans la situation a c. D'ailleurs il est aisé de voir que si on donnoit au tube toute autre inclinaison, la particule de lumiere ne pourroit plus couler le long de l'axe, mais trouveroit d°s son entrée un obstacle à son passage, parce que le point c ou la particule de lumiere arriveroit ne se trouveroit pas alors dans le tuyau, qui ne seroit plus parallele à A C. Or, parmi cette multitude innombrable de rayons que lance l'Étoile & qui viennent tous parallelement à B C, il s'en trouve assez dequoi fournir continuellement de nouvelles particules qui se succédant les unes aux autres à l'extrémité du tube, coulent le long de l'axe, & forment par conséquent un rayon suivant la direction A C. Il est donc évident que ce même rayon A C sera l'unique qui viendra frapper l'oeil, qui par conséquent ne sauroit appercevoir l'Étoile autrement que sous cette même direction. Maintenant si au lieu de ce tube on imagine autant de lignes droites ou de petits tubes extrèmement fins & déliés, que la prunelle de l'oeil peut admettre de rayons à la fois, le même raisonnement aura lieu pour chacun de ces tubes, que pour celui dont nous venons de parler. Donc l'oeil ne sauroit recevoir aucun des rayons de l'Etoile que ceux qui paroîtront venir suivant des directions paralleles à A C, & par conséquent l'Etoile paroîtra en effet dans un lieu où elle n'est pas véritablement; c'est - à - dire, dans un lieu différent de celui où on l'auroit apperçue, si l'oeil étoit resté fixe au point A.

Ce qui confirme parfaitement cette théorie si ingénieuse, & qui en porte la certitude jusqu'à la démonstration, c'est que la vitesse que doit avoir la lumiere pour que l'angle d'aberration B C A soit tel que les observations le donnent, s'accorde parfaitement avec la vitesse de la lumiere déterminée par M. Roëmer d'après les observations des Satellites de Jupiter. En effet, imaginons (Fig. 31. n°. 2.) que b c soit égal au rayon de l'orbe annuel, l'angle b c a est donné par l'observation de la plus grande aberration possible des Etoiles, savoir, de 20". On fera donc, comme le rayon est à la tangente de 20", ainsi c b est à un quatriéme terme, qui sera la valeur de la petite portion a b de l'orbe terrestre, laquelle se trouve excéder un peu la dix - millieme partie de la moyenne distance A B ou A b de la Terre au Soleil, puisqu'elle en est la 1/10313 partie. C'est pourquoi la Terre parcourant 360 degrés en 365 jours 1/4, & à proportion un arc de 57 degrés égal au rayon de l'orbite, en 58 jours 131/1000 ou 83709', il s'ensuit que la 10313 partie de ce dernier nombre, c'est - à - dire, 8'12/100, ou 8' 7" 1/2 sera le tems que la Terre met à parcourir le petit espace ab, & le tems que la lumiere met à parcourir l'espace b c égal au rayon de l'orbe annuel. Or M. Roëmer a trouvé par les observations des Satellites de Jupiter, que la lumiere doit mettre en effet environ 8'7" à venir du Soleil jusqu'à nous. Voyez Lumiere. C'est pourquoi chacune des deux théories de M. Roëmer & de M. Bradley s'accordent à donner la même quantité pour la vitesse avec laquelle la lumiere se meut.

Au reste comme les directions que l'on regarde comme paralleles, b c, B C, ou bien a c, A C, ne le sont pas en effet, mais concourent au même point du Ciel, sçavoir à l'Etoile E, il s'ensuit qu'à mesure que la terre avancera sur la circonférence de son orbite, l'arc ou la petite tangente a b qu'elle décrit chaque jour venant à changer de direction, il en sera de même à l'égard de la ligne A C qui dans le cours d'une année entiere aura un mouvement conique autour de B C ou de A E, en sorte que prolongée dans le ciel, son extrémité doit décrire un petit cercle autour du vrai lieu qu'occupe l'Étoile; & comme l'angle A C B ou l'angle alterne C A E qui lui est égal est de 20", il sera vrai de dire que l'Étoile ne sçauroit jamais être apperçue dans son vrai lieu, mais qu'à chaque année elle doit recommencer à parcourir la circonférence d'un cercle autour de son véritable lieu: en sorte que si elle est au zénith, par exemple, elle pourra être vûe à son passage au méridien alternativement 20" plus au Nord ou plus au Midi à chaque intervalle d'environ six mois. M. de Maupertuis dans son excellent ouvrage intitulé Elémens de Géographie, explique l'aberration par une comparaison ingénieuse. Il en est ainsi, dit - il, de la direction qu'il faut donner au fusil pour que le plomb frappe l'oiseau qui vole: au lieu d'ajuster directement à l'oiseau, le Chasseur tire un peu au - devant, & tire d'autant plus au - devant, que le vol de l'oiseau est plus rapide par rapport à la vitesse du plomb. Il est évident que dans cette comparaison l'oiseau représente la Terre, & le plomb représente la lumiere de l'Etoile qui la vient frapper. Cette comparaison peut servir à faire entendre le principe de l'aberration à ceux de nos Lecteurs qui n'ont aucune teinture de Géométrie. L'explication que nous venons de donner de ce même principe d'après M. Bradley peut être aussi à l'usage de ceux qui n'en ont qu'une teinture legere; car on

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