Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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"A389a"> les coupables est censé complice: "Une loi est censée abolie par le non-usage.

CENSEUR


CENSEUR, s. m. [San-ceur: 1re lon. 2e dout.] 1°. Celui qui reprend et contrôle les actions d'autrui. Il se prend, ou en bone, ou en mauvaise part, suivant l'épithète qui le modifie. = 2°. Chez les Romains, Magistrat qui tenait un registre des citoyens, et qui avait droit de rechercher leurs moeurs et leur conduite. = 3°. Critique qui juge des ouvrages d'esprit. "Consulter un Censeur éclairé. = 4°. Celui que le Chancelier commet pour l'examen d'un livre. Il est Censeur Royal, etc. etc.

CENSIER


CENSIER, IèRE, adj. [San-sié, siè-re: 1re lon. 2e é fer. dout. au 1er, è moy. long au 2d.] Celui ou celle, à qui le cens est dû. Seigneur censier, Dame censière. — Papier censier, où sont écrits les cens et rentes. — Subst. Celui ou celle qui tient une cense à ferme. Il ne faut pas le confondre avec censitaire.

CENSITAIRE


CENSITAIRE, s. m. [Sansitère, 1re lon. 3e è moy. long aussi.] Celui qui doit cens et rente à un Seigneur de fief.

CENSîVE


CENSîVE, s. f. [Sansîve, 1re et 2e lon.] 1°. Redevance en argent ou en denrées, que certains biens doivent annuellement au Seigneur du fief, d'où ils relèvent. "Cette terre doit tant de censîve. = 2°. Étendûe des terres roturières, qui doivent lods et ventes. "Il est dans la censîve de...

CENSORIAL


*CENSORIAL, ALE, adj. Qui apartient au Censeur. "Dans la suposition que vous faites, quel seroit l'instigateur du Ministère public? De quel dénonciateur le crayon censorial enregistra-t-il le nom? Le C. de M... C'est un néologisme. Il faut atendre ce que l'usage en ordonera.

CENSUEL


CENSUEL, ELLE, adj. [Sansu-èl, èle, 1re lon. 3e è moy.] Qui a raport au cens: Droit censuel, rente censuelle.

CENSURABLE


CENSURABLE, adj. CENSûRE, s. f. CENSURER, v. a. [Sansurable, sansûre, suré: 1re lon. 2e lon. au 2d. seulement: mais, dans le verbe, elle est longue aussi devant l'e muet: il censûre, il censûrera, etc.] L'adjectif se dit de ce qui peut être censuré, qui mérite censûre: "Proposition, conduite, action censurable. = Le substantif a plusieurs sens. 1°. Correction, répréhension. Soumettre ses écrits à la censûre de, subir, soufrir la censûre, être exposé à la censûre. = 2°. En matière de dogme, Jugement doctrinal, qui porte condamnation. = 3°. Excommunication, interdiction, suspension, peines éclésiastiques. Encourir la censûre, les censûres, absoudre des censûres, etc. = 4°. Parmi les anciens Romains, dignité et fonction du Censeur.
   Censûre, critique (synon.) Suivant un Encyclopédiste, critique s'aplique aux ouvrages Littéraires, et censûre aux propositions de doctrine, ou aux moeurs. Suivant Mr. Beauzée, une critique est l'examen raisoné d'un ouvrage, de quelque natûre qu'il soit, et une censûre est la répréhension précise de ce qui blesse la vérité ou la loi. Ainsi la critique peut s'étendre aux ouvrages théologiques, et la censûre peut tomber sur des ouvrages pûrement littéraires. "Il faut critiquer avec goût, et censurer avec modération. — Cette distinction parait fort juste. = On dit exercer sa censûre sur... "On croit se doner pour génie supérieur, quand on a exercé une censure amère sur toutes les branches du gouvernement. Journ. de Monsieur.
   Censurer a les deux premiers sens de censûre. 1°. Reprendre, blâmer. On a fort censuré sa conduite dans cette afaire. "Elle ne se plait qu'à censurer les actions d'autrui. 2°. Déclarer qu'un livre, une proposition contiènent des erreurs. La Sorbone a censûré tel livre, etc.
   Censurer ne se prend qu'en mauvaise part. * On lit dans des notices du Mercûre. "M. Riballier (Censeur Royal) qui a censûré cet ouvrage, etc. et cette prétendûe censûre est un éloge de cet ouvrage. C'est mal s' exprimer. Ce n'est pas à dire qu'on censûre un ouvrage, parce qu'on en a été nommé le censeur, c. à. d. l'examinateur. L'Ab. Grosier le fait neutre, et lui fait régir la prép. sur: "Il lui apartient bien de censurer sur le fait de la littérature. Je doute que ce régime soit d' usage.

CENT


CENT, adj. numéral. [San.] Nombre, qui contient dix fois dix.
   Rem. 1°. Cent est-il déclinable et a-t-il un pluriel ou non? C'est surquoi les opinions ont été longtemps partagées. Aujourd'hui l'usage constant est d'y mettre une s quand il est suivi d'un subst. plur. et de l'y prononcer, quand ce substantif commence par une voyelle: deux cens soldats, deux cens hommes; mais on l'écrit sans s, quand il est suivi d'un aûtre nombre: trois cent soixante chevaux; l'an mil sept cent soixante.

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