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Rousseau a dit aussi, en parlant du Prince de Conti.
Élevons à sa cendre
un monument célèbre.
2°. On lit dans le discours de Catilina aux
Conjurés, dans Cicéron, Tragédie de Voltaire.
Entrez dans leurs Palais, frappez, mettez
en cendre
Tout ce qui prétendra l'honeur
de se défendre.
Il y a plusieurs chôses à remarquer dans
ces deux vers. 1°. On dit mettre en cendres, au pluriel, et
non pas en cendre au singulier. 2°. On met en cendres
des bâtimens, et au figuré, un pays qu'on ravage; mais on
ne met pas en cendres des hommes. Or, tout ce qui,
signifie là, tous les hommes qui feront mine de se défendre.
3°. Je ne parle pas de prétendre l'honeur, qui est un
faux régime. Cette Remarque n'est pas de cet article. Voy. Prétendre.
3°. M. Racine le Fils, sur ce vers d'Alexandre,
Sans lui déja nos murs seroient
réduits en cendre.
demande si l'on brûle des murs. Il n'ôse pourtant pas
acuser cette expression de négligence. On peut en éfet la
regarder comme une métonymie. Le contenant est mis là pour
le contenu, les murs pour les maisons de la Ville. — L'Observateur
ne dit rien de réduits en cendre au singulier.
On dit, figurément, feu caché sous la
cendre, passion qui n'est pas bien éteinte. — Il ne faut pas
remuer les cendres des morts, rechercher leurs actions pour flétrir
leur mémoire. — En parlant d'un bon mari, d'une bone femme, on
dit, proverbialement, qu'il faudrait les brûler pour en avoir
de la cendre, pour faire entendre que l'un et l'aûtre sont
fort râres. — Dans l'Ann. Litt. on critique ce vers du Méchant.
C'est un homme à brûler
pour en avoir la cendre.
Le Critique avait oublié ce Proverbe. — On dit aussi de ce qui
est mauvais, rôti, bouilli trainé par les cendres.
On dit encôre, que les cendres ne peuvent pas
couvrir le feu, quand les dettes sont plus fortes que les revenus.
Renaître de ses cendres, se dit au figuré
par allusion au Phénix, oiseau fabuleux. "Sa prospérité
ralume sans cesse le feu, qui le dévôre, et le fait renaître
de ses cendres. Massillon. La Métaphôre n'est
pas juste. Ce n'est pas le feu qui renaît de ses cendres,
mais ce que le feu a consumé.
Prendre la cendre et le cilice (Fig.) faire pénitence.
CENDRÉ
CENDRÉ, ÉE,
CENDREUX, EûSE, adj. CENDRIER,
s. m. [Sandré, dré-e, dreû, eû-ze,
drié: 1re lon. 2e é ferm.
long. au 2d; longue aussi au 3e et 4e; é
fer et dout. au 5e.] Cendré se dit de ce qui est
couleur de cendre: cendreux, de ce qui est plein de
cendre. Gris cendré; blond cendré. Celui-ci
se dit en parlant des cheveux. "Habit tout cendreux, table toute
cendreûse.
CENDRIER est la partie du fourneau
qui est au dessous de la grille, et dans laquelle tombent les cendres.CèNE
CèNE, s. f. [1re è
moy. 2e e muet.] 1°. Le souper, que le Seigneur fit
avec ses Disciples la veille de sa passion. = 2°. Les Calvinistes donent
le nom de Cène à l'espèce de Communion qu'
ils font. = 3°. Faire la Cène, chez les Catholiques,
c'est servir à manger à treize paûvres le Jeudi-Saint,
après leur avoir lavé les pieds.CÉNOBITE
CÉNOBITE, s. m. CÉNOBITIQUE,
adj. [1re é ferm. dern. e muet.] Cénobite
est un Religieux qui vit en communauté. On ne le dit guère
qu'en parlant des anciens Moines, par oposition à ceux qui vivaient
séparés les uns des aûtres, qu'on apèle Anachorètes.
Cénobitique, qui apartient au Cénobite. Il se dit
proprement des anciens Cénobites, et par extension, de tous les
Moines qui vivent en Comunauté. Vie cénobitique.CÉNOTAPHE
CÉNOTAPHE, s. m. [Cénotafe,
1re é ferm. tout bref.] Tombeau vide, dressé
à la mémoire d'un mort enterré âilleurs, ou
dont on ne peut trouver le corps.CENS
CENS, s. m. [Sans, et devant une voy. sanz.]
Redevance en argent, que certains biens doivent au Seigneur annuellement.
"Terre qui doit tant de cens de rente. Payer les cens = Quiter,
ou abandoner la terre pour le cens, se dit au propre dans
son sens naturel; et au figuré, c'est se défaire
des biens qu'on possède à des conditions trop onéreûses.CENSAL
*CENSAL, s. m. En Provence et dans les Échelles
du Levant, on le dit pour Courtier, Trév. Mais ce
mot n'est pas Français.CENSE
CENSE, s. f. C'est un mot de certaines Provinces,
comme la Picardie, le Hainaut, la Flandre, la Bourgogne. Métairie,
ferme.CENSÉ
CENSÉ, ÉE,
adj. [Sansé, sé-e; 1re lon. 2e
é ferm. long au 2d.] Réputé. "Il est censé
présent. "Celui, qui est trouvé avec
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