ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Arts qu'on a refaites jusqu'à trois fois. Nous ne pouvons nous dispenser de dire à l'honneur
des Libraires associés, qu'ils n'ont jamais refusé de se préter à ce qui pouvoit contribuer à
les perfectionner toutes. Il faut espérer que le concours d'un aussi grand nombre de circonstances,
telles que les lumieres de ceux qui ont travaillé à l'Ouvrage, les secours des personnes
qui s'y sont intéressées, & l'émulation des Editeurs & des Libraires, produira quelque
bon effet.
De tout ce qui précede, il s'ensuit que dans l'Ouvrage que nous annonçons, on a traité
des Sciences & des Arts, de maniere qu'on n'en suppose aucune connoissance préliminaire;
qu'on y expose ce qu'il importe de savoir sur chaque matiere; que les articles s'expliquent
les uns par les autres, & que par conséquent la difficulté de la nomenclature n'embarrasse
nulle part. D'où nous inférerons que cet Ouvrage pourra, du moins un jour, tenir lieu de
bibliotheque dans tous les genres à un homme du monde; & dans tous les genres, excepté
le sien, à un Savant de profession; qu'il développera les vrais principes des choses; qu'il
en marquera les rapports; qu'il contribuera à la certitude & au progrès des connoissances
humaines; & qu'en multipliant le nombre des vrais Savans, des Artistes distingués, & des
Amateurs éclairés, il répandra dans là société de nouveaux avantages.
Il ne nous reste plus qu'à nommer les Savans à qui le Public doit cet Ouvrage autant qu'à
nous. Nous suivrons autant qu'il est possible, en les nommant, l'ordre encyclopédique des
matieres dont ils se sont chargés. Nous avons pris ce parti, pour qu'il ne paroisse point que
nous cherchions à assigner entr'eux aucune distinction de rang & de mérite. Les articles de
chacun seront désignés dans le corps de l'Ouvrage par des lettres particulieres, dont on trouvera
la liste immédiatement après ce Discours.
Nous devons l'Histoire Naturelle à M. Daubenton, Docteur en Medecine, de l'Académie
Royale des Sciences, Garde & Démonstrateur du Cabinet d'Histoire naturelle, recueil immense,
rassemblé avec beaucoup d'intelligence & de soin, & qui dans des mains aussi habiles
ne peut manquer d'être porté au plus haut degré de perfection. M. Daubenton est le digne
collegue de M. de Buffon dans le grand Ouvrage sur l'Histoire Naturelle, dont les trois
premiers volumes déjà publiés, ont eu successivement trois éditions rapides, & dont le Public attend la suite avec impatience. On a donné dans le Mercure de Mars 1751 l'article
Abeille, que M. Daubenton a fait pour l'Encyclopédie, & le succès général de cet article
nous a engagé à insérer dans le second volume du Mercure de Juin 1751 l'article Agate. On
a vû par ce dernier que M. Daubenton sait enrichir l'Ency clopédie par des remarques & des
nouvelles vûes & importantes sur la partie dont il s'est chargé, comme on a vû dans l'article
Abeille la précision & la netteté avec lesquelles il sait présenter ce qui est connu.
La Théologie est de M. l'Abbé Mai.lft, Docteur en Théologie de la Faculté de Paris, de
la Maison & Société de Navarre, & Professeur royal en Théologie à Paris. Son savoir & son
mérite seul, sans aucune sollicitation de sa part, l'ont fait nommer à la chaire qu'il occupe,
ce qui n'est pas un petit éloge dans le siecle où nous vivons. M. l'Abbé Mallet est aussi l'Auteur de tous les articles d'Histoire >ncienne & moderne, inatiere dans laquelle il est tres - versé,
comme on le verra bien - tôt par l'Ouvrage important & curieux qu'il prépare en ce genre.
Au reste, on observera que les articles d'Histoire de notre Encyclopédie ne s'étendent pas
aux noms de Rois, de Savans, & de Peuples, qui sont l'objet particulier du Dictionnaire
de Moreri, & qui auroient presque doublé le nôtre. Enfin, nous devons encore à M. l'Abbé
Mallet tous les articles qui concernent la Poësie, l'Eloquence, & en général la Littérature.
Il a déjà publié en ce genre deux Ouvrages utiles & remplis de réflexions judicieuses.
L'un est son Essai sur l'étude des Belles - Lettres, & l'autre ses Principes pour la lecture des Poëtes.
On voit par le détail où nous venons d'entrer, combien M. l'Abbé Mallet par la variété
de ses connoissances & de ses talens, a été utile à ce grand Ouvrage & combien l'Encyclopédie lui a d'obligation. Elle ne pouvoit lui en trop avoir.
La Grammaire est de M. du Marsais, qu'il suffit de nommer.
La Métaphysique, la Logique, & la Morale, de M. l'Abbé Yvon. Métaphysicien profond,
& ce qui est encore plus rare, d'une extrème clarté. On peut en juger par les articles qui
sont de lui dans ce premier volume, entr'autres par l'article Agir auquel nous renvoyons,
non par préférence; mais parce qu'étant court, il peut faire juger en un moment combien
la Philosophie de M. l'Abbé Yvon est saine, & sa Métaphysique nette & précise. M. l'Abbé
Pestré, digne par son savoir & par son mérite de seconder M. l'Abbé Yvon, l'a aidé dans
plusieurs articles de Morale. Nous saisissons cette occasion d'avertir que M. l'Abbé Yvon
prépare conjointement avec M. l'Abbé de Prades, un Ouvrage sur la Religion, d'autant
plus intéressant, qu'il sera fait par deux hommes d'esprit & par deux Philosophes.
La Jurisprudence est de M. Toussaint, Avocat en Parlement & membre de l'Académie
royale des Sciences & des Belles - Lettres de Prusse; titre qu'il doit a l'étendue de ses connoisfances,
& à son talent pour écrire, qui lui ont fait un nom dans la Littérature.
[p. xlij]
Le Blason est de M. Eidous ci - devant Ingénieur des Armées de Sa Majesté Catholique,
& à qui la république des Lettres est redevable de la traduction de plusieurs bons Ouvrages
de différens genres.
L'Arithmétique & la Géométrie élémentaire ont été revûes par M. l'Abbé de la Chapelle,
Censeur royal & membre de la Société royale de Londres. Ses Institutions de Géométrie, &
son Traité des Sections coniques, ont justifié par leur succès l'approbation que l'Académie des
Sciences a donnée à ces deux Ouvrages.
Les articles de Fortification, de Tactique, & en général d'Art militaire, sont de M. Le
Blond, Professeur de Mathématiques des Pages de la grande Ecurie du Roi, très - connu
du Public par plusieurs Ouvrages justement estimés, entr'autres par ses Elémens de Fortification réimprimés plusieurs fois; par son Essai sur la Castramétation; par ses Elémens de la
Guerre des Siéges, & par son Arithmétique & Géométrie de l'Officier, que l'Académie des
Sciences a approuvée avec éloge.
La Coupe des Pierres est de M. Goussier, très - versé & très - intelligent dans toutes les
parties des Mathématiques & de la Physique, & à qui cet Ouvrage a beaucoup d'autres
obligations, comme on le verra plus bas.
Le Jardinage & l'Hydraulique sont de M. d'Argenville, Conseiller du Roi en ses Conseils Maître ordinaire en sa Chambre des Comptes de Paris, des Sociétés royales des Sciences
de Londres & de Montpellier, & de l'Académie des Arcades de Rome. Il est Auteur d'un Ouvrage intitulé, Théorie & Pratique du Jardinage, avec un Traité d'Hydraulique, dont quatre
éditions faites à Paris, & deux traductions, l'une en Anglois, l'autre en Allemand, prouvent
le mérite & l'utilité reconnue. Comme cet Ouvrage ne regarde que les jardins de propreté,
& que l'Auteur n'y a considéré l'Hydraulique que par rapport aux jardins, il a généralisé
ces deux matieres dans l'Encyclopédie, en parlant de tous les jardins fruitiers, potagers,
légumiers; on y trouvera encore une nouvelle méthode de tailler les arbres, & de
nouvelles figures de son invention. Il a aussi étendu la partie de l'Hydraulique, en parlant
des plus belles machines de l'Europe pour élever les eaux, ainsi que des écluses, & autres
bâtimens que l'on construit dans l'eau. M. d'Argenville est encore avantageusement connu
du Public par plusieurs Ouvrages dans différens genres, entr'autres par son Histoire Naturelle
éclaircie dans deux de ses principales parties, la Lithologie & la Conchyliologie. Le succès de la premiere
partie de cette Histoire a engagé l'Auteur à donner dans peu la seconde, qui traitera
des minéraux.
La Marine est de M. Bellin, Censeur royal & Ingénieur ordinaire de la Marine, aux
travaux duquel sont dûes plusieurs Cartes que les Savans & les Navigateurs ont reçûes avec
empressement. On verra par nos Planches de Marine que cette partie lui est bien connue.
L'Horlogerie & la description des instrumens astronomiques sont de M. J. B. le Roy, qui est
l'un des fils du célebre M. Julien le Roy, & qui joint aux instructions qu'il a reçûes en ce
genre d'un pere si estimé dans toute l'Europe, beaucoup de connoissances des Mathématiques & de la Physique, & un esprit cultivé par l'étude des Belles - Lettres.
L'Anatomie & la Physiologie sont de M. Tarin, Docteur en Medecine, dont les Ouvrages
sur cette matiere sont connus & approuvés des Savans.
La Medecine, la Matiere medicale, & la Pharmacie, de M. de Vandenesse, Docteur Régent de la Faculté de Medecine de Paris, tres - verse dans la théorie & la pratique de son art.
La Chirurgie de M. Louis, Chirurgien gradué, Démonstrateur royal au Collége de Saint
Côme, & Conseiller Commissaire pour les extraits de l'Académie royalc de Chirurgie. M.
Louis déjà très - estimé, quorque sort jeune, par les plus habiles de ses confreres, avoit été
chargé de la partie chirurgicale de ce Dictionnaire par le choix de M. de la Peyronie, à
qui la Chirurgie doit tant, & qui a bien mérité d'elle & de l'Encyclopédie, en procurant
M. Louis à l'une & à l'autre.
La Chimie est de M. Malouin, Docteur Régent de la Faculté de Medecine de Paris,
Censeur royal, & membre de l'Académie royale des Sciences; Auteur d'un Traité de Chimie
dont il y a eu deux éditions, & d'une Chimie medicinale que les François & les étrangers ont
fort goûtée.
La Peinture, la Sculpture, la Gravûre, sont de M. Landois, qui joint beaucoup d'esprit
& de talent pour écrire à la connoissance de ces beaux Arts.
L'Architecture de M. Blondel, Architecte célebre, non seulement par plusieurs Ouvrages qu'il a fait exécuter à Paris, & par d'autres dont il a donné les desseins, & qui ont
été exécutés chez différens Souverains, mais encore par son Traité de la Décoration des Edifices, dont il a gravé lui - même les Planches qui sont très - estimées. On lui doit aussi la derniere
édition de Daviler, & trois volumes de l'Architecture Françoise en six cens Planches:
ces trois volumes seront suivis de cinq autres. L'amour du bien public & le desir de contribuer
à l'accroissement des Arts en France, lui a fait établir en 1744 une école d'Architec<pb->
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