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Lettre des Libraires associés à Berryer,
28 juillet 1749.
Monsieur,
Nous vous supplions de nouveau au nom et par l'amour que
vous avez pour les lettres de favoriser les démarches que nous avons faites
auprès de Mgr. le Chancelier. Nous lui avons représenté avec vérité que notre
fortune est attachée à l'élargissement de M. Diderot. Nous lui en avons détaillé
les raisons et nous avons lieu de croire qu'il est touché de notre état; mais
nous ne sentirons pas à temps l'effet des bontés de Mgr. le Chancelier si M.
Diderot est encore longtemps éloigné de nous. Il est le centre où doivent
aboutir toutes les parties de l'Encyclopédie. Sa détention en suspend
toutes les opérations et entraînera nécessairement notre ruine pour peu qu'elle
soit longue. Mgr. le Chancelier ne se déterminera vraisemblablement à nous
rendre M. Diderot qu'après qu'il aura été interrogé et que vous aurez eu la
bonté de lui en faire le rapport. Notre sort dépend actuellement de vous,
Monsieur; nous mettons sous votre protection et nos fortunes et une entreprise
qui doit honorer la nation, mais qui nous ruinera si l'on ne nous met pas
incessamment en état d'imprimer.
Nous sommes avec un très profond
respect, Monsieur Vos très humbles et très obéissants serviteurs
A Paris le Le Breton Briasson
28 juillet 1749 David l'aîné Durand
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