ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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neaux, des jambes, des piés, adaptés à leur structure, à leur grosseur, à leurs besoins. Ceux qui fendent l'eau ont des queues, des poils, des nageoires, ou un corps aigu qui leur facilite ce mouvement: tel est le pou des poissons; lorsqu'en nageant son côté plat se présente à l'opposite de l'endroit où il veut aller, il se trouve arrêté tout court, & il est obligé de se tourner pour reprendre son chemin. D'autres insectes aquatiques qui doivent changer de forme, ont des nageoires en guise de pannaches, qui tombent quand l'insecte se métamorphose; c'est ce qui arrive aux cousins.

Il y a encore quelques insectes qui paroissent pourvus d'un si grand nombre double de membres nécessaires à leur mouvement progressif, qu'il semble qu'en en arrachant un, il leur en reste encore assez; cependant si on en fait l'expérience, on s'apperçoit que leur mouvement est retardé, & qu'ils ont de la peine à exécuter ce qu'un moment auparavant ils faisoient avec beaucoup de facilité; c'est ce que raconte Séba dans son Thes. rer. nat. fol. 25, tab. 24. d'un mille - pié de l'Amérique. Il y a d'autres insectes à qui la privation de ces mêmes membres ne porte aucun préjudice, tant le méchanisme du corps de ces petits animaux nous est caché: concluons.

Le mouvement progressif des insectes varié en mille façons différentes, ne peut qu'élever nos pensées vers le Créateur; l'exécution de ce mouvement par ces petits animaux, est un trait si grand de sa puissance, que nous ne saurions le - comprendre. (D. J.)

Procression

Procression, s. f. (Rhétoriq.) c'est l'amplification d'une même idée qui marche dans une ou plusieurs phrases avec un accroissement de grandeur & de force; tel est ce morceau de l'oraison funebre de M. de Turenne par M. Fléchier.

« N'attendez pas, messieurs, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées! que je découvre ce corps pâle & sanglant, auprès duquel fume encore la foudre qui l'a frappé! que je fasse crier son sang comme celui d'Abel, & que j'expose à vos yeux les images de la religion & de la patrie éplorée ». Voilà trois membres d'une phrase qui font une progression ascendante d'images. Cette distribution qui sied si bien dans le style élevé, présente à l'esprit une sorte de pyramide qui a sa pointe & sa base, & forme une figure qui réunit à - la-fois la variété, la grandeur & l'unité. Cours de Belles - Lettres. (D. J.)

PROGYMNASMATA

PROGYMNASMATA, s. m. (Gymnastique.) W=ROGUMNASMATA, nom qu'on donnoit aux exercices préparatoires que devoient faire tous ceux qui se présentoient pour disputer les prix dans les jeux olympiques. Potter, Archoeol. groec. lib. II. cap. xxij. (D. J.)

PROHIBÉ

PROHIBÉ, participe. (Jurisp.) se dit de ce qui est défendu par la loi, ou par quelqu'un qui a autorité pour le défendre. Voyez Prohibition. (A)

PROHIBER

PROHIBER, un commerce, c'est le défendre, ou empêcher qu'une marchandise n'entre dans le royaume, ou ne s'y débite. Les étoffes des Indes & toiles peintes, sont prohibées en France par plus de quarante édits, déclarations & arrêts du conseil. Dictionn. de Comm.

PROHIBITION

PROHIBITION, s. f. (Jurisp.) signifie défense. Il y a diverses sortes de prohibitions prononcées par la loi; les unes contre certains mariages, d'autres pour empêcher de donner certains biens, ou de les donner à certaines personnes, ou de disposer de ses biens au - delà d'une certaine quotité, ou en général d'aliéner ses biens. Voyez Mariage, Donation, Mineur, Legs, Testament, Propres . (A)

PROIE

PROIE, s. f. (Gramm.) pâture des animaux ravissans & carnassiers. On dit un oiseau de proie. Les loups & les vautours vivent de proie. Il semble que la nature ait destiné les especes différentes des animaux à être la proie les unes des autres. Elles sont presque toutes la proie de l'homme, le plus vorace de tous les animaux. Il se dit au simple & au figuré. Ce conquérant a abandonné toute cette contrée en proie à ses soldats. Il est la proie d'une ambition qui le tourmente sans relâche. Le méchant est tôt ou tard en proie aux remords.

PROJECTILE

PROJECTILE, s. m. se dit en Méchanique, d'un corps pesant, qui ayant recu un mouvement, ou une impression suivant une direction quelconque, par quelque force externe qui lui a été imprimée, est abandonné par cette force, & laissé à lui - même pour continuer sa course. Voyez Mouvement.

Telle est, par exemple, une pierre jettée avec la main ou avec une fronde, une fleche qui part d'un arc, un boulet qui part d'un canon, &c. Voyez Projection.

Les Philosophes ont été fort embarrassés sur la cause de la continuation du mouvement des projectiles, c'est - à - dire sur la raison pour laquelle ils continuent à se mouvoir après que la premiere cause a cessé d'agir. Voyez Mouvement & Communication.

Les Péripatéticiens attribuent cet effet à l'air, qui étant violemment agité par le mouvement de la cause motrice, par exemple de la main ou de la fronde, & étant forcé de suivre le projectile, tandis qu'il s'accélere, doit, dès que le projectile est lâché, le presser par derriere, & le forcer à avancer, pour empêcher le vuide. Voyez Vuide.

Les philosophes modernes ont recours pour expliquer cet effet, à un principe beaucoup plus naturel & beaucoup plus simple. Selon eux la continuation du mouvement n'est qu'une suite naturelle d'une des premieres lois de la nature, savoir que tous les corps sont indifférens au mouvement & au repos, & qu'ils doivent par conséquent rester dans celui de ces deux états où ils sont, jusqu'à ce qu'ils en soient tirés ou détournés par quelque nouvelle cause.

M. Descartes est le premier qui ait expliqué de cette maniere la continuation du mouvement des projectiles, & en général de tous les corps auxquels on imprime du mouvement. M. Newton paroît regarder ce phénomene comme un principe d'expérience, & il ne décide point si la continuation du mouvement est fondée dans la nature du mouvement même.

Je crois avoir prouvé dans mon traité de Dynamique, que l'existence du mouvement étant une fois supposée, un mobile qui a reçu quelque impulssion, doit continuer à se mouvoir toujours uniformément & en ligne droite, tant que rien ne l'en empêche. Voyez Force d'inertie.

Quoi qu'il en soit, & quelque parti qu'on puisse prendre sur cette question, c'est un principe avoué aujourd'hui de tous les Philosophes, qu'un projectile mis en mouvement, continueroit à se mouvoir éternellement en ligne droite, & avec une vitesse toujours uniforme, si la résistance du milieu où il se meut, & l'action de la gravité, n'altéroient son mouvement primitif.

La théorie du mouvement des projectiles, est le fondement de cette partie de l'art militaire qu'on appelle le jet des bombes ou la balistique. Voyez Jet des bombes & Balistique.

Loix du mouvement des projectiles. 1. Si on jette un corps pesant, dans une direction perpendiculaire, il continuera à descendre ou à monter perpendiculairement; parce que la gravité agit dans cette même direction.

2. Si on jette un corps pesant horisontalement, il doit par son mouvement décrire une parabole, dans la supposition que le milieu ne lui résiste pas.

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