ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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avis, & croit que cette derniere est une belle pierre d'un verd de gazon. Selon lui ce n'est pas non plus le crysoprasas, qui étoit une pierre plus belle & plus précieuse que le prasius. Voyez les notes de M. Hill, sur le traité des pierres de Théophraste, & voyez Prasius.

M. Lehmann a donné le nom de crysoprase à une pierre qu'il a trouvée en Silésie; elle est d'un verd céladon clair, ou verd de pomme, demi - transparente, mais souvent remplie de petites taches blanches. Voyez les Mémoires de l'acad. de Berlin, année 1755, pag. 202 & suiv. Voyez Peridot.

Le mot de prime d'émeraude paroît fondé sur l'opinion où plusieurs naturalistes ont été que cette pierre servoit de matrice ou d'enveloppe à l'émeraude, mais rien ne semble appuyer ce sentiment. ( - )

Prime

Prime, s. f. (Lainage.) nom que l'on donne à la premiere sorte de laine d'Espagne, qui est la plus fine & la plus estimée pour la fabrique des étoffes, bas, & autres ouvrages de laine; on lui donne aussi à cause de sa grande finesse, le nom de refin; & pour faire connoître le lieu précisément d'où elle vient, on ajoute ordinairement le nom de la ville; ainsi l'on dit, prime Ségovie, refin Ségovie. Voyez Laine. (D. J.)

Prime d'assurance

Prime d'assurance, en terme de commerce de mer, signifie parmi les marchands une somme d'argent, par exemple, 8 ou 10 pour cent, que l'on donne à un assureur, pour assurer le retour d'un vaisseau ou d'une marchandise. Voyez Police d'assurance; on l'appelle prime à cause qu'elle se paye premierement & par avance; en quelques lieux elle est appel lée primeur, prémice: coût ou agio d'assurance, primage, &c.

Prime est aussi en usage dans le trafic d'argent & de papier, pour signifier ce que l'on donne.

Ainsi on dit des billets de loterie, qu'ils portent tant de prime, par exemple, 10 ou 20 sols quand on les achete tant par - delà le premier prix que le gouvernement leur avoit fixés.

Prime

Prime, s. f. (Monnoie.) dans la division du marc d'argent, ce mot se dit de la vingt - quatrieme partie d'un grain, ensorte qu'un grain est composé de vingt - quatre primes. (D. J.)

Prime

Prime, garde de, estocade de, (Escrime.) on entend par prime une position qui dépend du premier mouvement que fait un escrimeur (je veux dire que la garde de prime est celle où l'on se trouve naturellement après avoir tiré l'épée du fourreau), & si de cette position on détache une estocade, elle s'appelle estocade de prime.

Les mots de seconde, de tierce, de quarte, de quinte sont dérivés de même, de sorte que la seconde est la position qui a succédé à la premiere, &c.

Comme on peut tirer son épée d'une infinité de façons, on ne peut pas donner une position certaine de ce premier mouvement; les secondes & les troisiemes, &c. ne peuvent non plus être reglées, c'est pourquoi on n'a déterminé que les positions de tierce, quarte, &c. de la maniere qu'elles sont expliquées dans ce traité.

Prime

Prime, (Sucre.) est une espece de poinçon dont les Rafineurs se servent pour percer les pains, & donner écoulement aux syrops. Voyez Percer. Il y a des primes de bois dont l'usage regarde les vergeoi ses seulement. Voyez Vergeoises; voyez aussi les Pl.

Prime

Prime, au jeu de l'Ambigu, c'est quatre cartes de différentes couleurs, mais égales de point; le prime passe devant le point, & vaut deux jetons de chaque joueur à celui qui l'a: lorsqu'il gagne outre la vade, la poule & les renvois, elle lui en vaut trois; la plus haute emporte la plus basse.

Prime

Prime, grande, c'est, au jeu de l'Ambigu, celle qui est composée de plus de trente points. Voyez Prime.

PRIMECERIAL

PRIMECERIAL, adj. (Jurisprudence.) se dit de ce qui appartient à la dignité de primicier. Voyez Primicier. (A)

PRIME - MORUE

PRIME - MORUE, (Comm.) c'est la morue seche qui arrive en Europe de la premiere pêche de ce poisson, & qui par conséquent y est du meilleur débit, à cause de sa nouveauté. Savary. (D. J.)

PRIMER

PRIMER, v. n. (Gram.) dominer, avoir le premier rang, la premiere place, un avantage quelconque; c'est au jeu sur - tout qu'il prime. Une belle femme se flatte de primer par - tout, & elle a souvent raison; il prima dans la conversation ce jour - là.

PRIMEROLE

PRIMEROLE, (Botanique.) Voyez Primevere. (D. J.)

PRIMEVERE

PRIMEVERE, s. f. (Hist. nat. Botan.) primula veris, genre de plante à fleur monopétale, en forme de soucoupe profondément découpée. Le pistil sort du calice qui est alongé comme un tuyau; il est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit ou une coque oblongue & renfermée dans le calice. Ce fruit s'ouvre par la pointe, & contient des semences arrondies & attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

La primevere dans le système de Linnaeus, fait un genre de plante dont voici les caracteres. Le calice est une enveloppe composée de plusieurs feuilles, & contenant quelques fleurs. L'enveloppe particuliere de chaque fleur est un tuyau de forme pentagone, composée d'une feuille divisée en cinq segmens, & qui reste quand la fleur est tombée. La fleur est d'une seule feuille en forme de tuyau cylindrique, de la longueur du calice; elle est ouverte, déployée, & découpée en cinq segmens qui sont obtus, renversés & dentelés dans les bords. Les étamines sont cinq filets très - courts, placés dans le tube de la fleur. Les bossettes des étamines sont droites & pointues; le germe du pistil est arrondi; le stile est délié & de la longueur du calice; le stigmat est sphérique; le fruit est une capsule cylindrique à - peu - pres de la longueur du calice, contenant une seule loge; son sommet est découpé en dix segmens; les semences sont nombreuses & rondes; leur enveloppe est d'une forme ovale, alongée.

Entre les quarante especes de ce genre de plante, nous ne décrirons que la commune; elle est nommée par Tournefort primula veris odorata, flore luteo, simplici. I. R. H. 124, en anglois, the sweet yellow - flower'dcowslip. Sa racine est assez grosse, écailleuse, rougeâtre, fibreuse, d'un goût un peu astringent, d'une odeur agréable & aromatique; elle pousse au commencement du printems des feuilles oblongues, larges, rudes, ridées, couchées par terre, glabres, ou revêtues d'un duvet si court, qu'on a peine à l'appercevoir.

Il s'éleve d'entre ces feuilles une ou plusieurs tiges à la hauteur d'une bonne palme, rondes, un peu velues, nues ou sans feuilles; elles soutiennent en leurs sommets des bouquets de fleurs simples, mais belles, jaunes, odorantes, formées en tuyaux évases dans leur partie supérieure en maniere de soucoupe, taillées ordinairement en cinq quartiers, échancrés; ces fleurs sont disposées comme en ombelle, au nombre de six, de sept, de douze, de vingt - quatre, & quelquefois davantage.

Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede des fruits ou coques ovales, couvertes entierement du calice, qui enferment plusieurs semences rondes ou anguleuses, noires & menues. Cette plante dont le goût est un peu âcre & amer, croît presque par - tout dans les champs, dans les prés un peu humides, dans les bois & les forêts, où elle fleurit dès le pre<pb->

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