ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
Page 13:263
deux mortiers de 12 pouces. Une pareille prame qu'on
peut nommer aussi galiote à bombe plate, à 132 piés
de longueur, 36 piés 6 pouces de largeur, & 9 piés
de creux, étant en charge, cette prame tire de l'arriere
7 piés 6 pouces, & de l'avant 7 piés.
Il n'a que trois mâts, un beaupré, un grand mât,
& un mât d'artimon. Les mortiers sont placés à l'avent
du grand mât.
PRAMNION
PRAMNION, (Hist. nat.) nom que Pline & quelques
autres naturalistes, ont donné au crystal de roche
d'une couleur noire; ils l'appellent aussi morion.
Les Romains la recherchoient beaucoup pour la
gravure, comme il paroît par le témoignage de Pline,
& par plusieurs antiques très - estimés, dont la gravure
est faite sur cette pierre. C'est de son nom que
les anciens ont appellé pramnos, un vin rude, austere,
noir à l'ombre, & pourpré à la lumiere. Hippocrate en recommande l'usage dans les hemorrhagies.
(D. J.)
PRAMNIUM
PRAMNIUM, Géog. anc.) montagne ou rocher
dans l'île Icaria, selon Ortelius, qui cite Athénée,
liv. I. Il y croissoit une sorte de vin qu'on appelloit
vin de Pramnium.
PRANGUR
PRANGUR, s. m. (Hist. mod.) franc, européen.
C'est ainsi que les Indiens nous appellent. S'il arrive
à un brame de vivre avec un prangur, il est souillé.
Pour le purifier on lui coupe la ligne, ou le cordon
de noblesse; on le fait jeûner trois jours; on le frotte
à plusieurs reprises avec de la fiente de vache; on le
lave jusqu'à cent neuf fois; on lui redonne une nouvelle
ligne, & l'on finit la cérémonie par un repas.
PRASIANE
PRASIANE, (Géog. anc.) Prasiana; contrée de
l'Inde, dans laquelle Elien dit que les singes étoient
de la grandeur des chiens. Quelques exemplaires portent
Praxiana. Selon Pline, liv. VI. ch. x. Prasiane
étoit une très - grande île formée par le fleuve Indus;
sur quoi le pere Hardouin, après avoir remarqué que
cette île prenoit son nom des peuples Prasiii qui l'habitolent,
ajoute que c'est une contrée que Virgile,
dans le IV. livre des Géorgiques, v. 291. appelle l'Egypte verte, viridem AEgyptum. (D. J.)
PRASIES
PRASIES, (Géog. anc.) bourg de l'Attique dans
la tribu Pandionide. C'étoit un lieu maritime du côté
de l'Eubée, où il y avoit un temple d'Apollon. On
y envoyoit les premices qu'on vouloit consacrer à ce
dieu dans l'île de Délos. Les Athéniens avoient soin
de les y faire transporter. Erysichton revenant de
cette île mourut à Prasioe, & on lui fit son tombeau
dans ce lieu. Dans une église, sur le chemin d'Athenes à Rafty, on trouve cette inscription: *ONETWR,
*PANAIO*U, *PRASIE*US2. Harpocration parle d'un Onetor
à qui Demosthène adresse une de ses harangues.
2°. Prasioe est encore une contrée de l'Inde, en - deçà
du Gange, selon Ptolomée, liv. VII. chap. 1.
(D. J.)
PRASINUS
PRASINUS, (Hist. nat.) nom donné par quelques
auteurs anciens à l'émeraude.
PRASION
PRASION, s. m. (Botan. anc.) ce terme est un bel
exemple de l'homonimie des anciens botanistes grecs,
car ils ont donné au moins le nom de prasion à trois
plantes très - différentes; savoir, 1°. au marrube, 2°.
au poireau, 3°. à l'espece de marjolaine que nous
nommons origan. Pline, en décrivant cette derniere
plante, dit qu'on l'appelloit aussi prasius. Hesychius
nous assure encore que les fucus, les algues, les varechs,
en un mot toutes les mauvaises herbes marines
étoient appellées prasia par les écrivains grecs;
& en effet il paroît que Théophraste les nomme ainsi.
PRASIUM
PRASIUM, s. m. (Botan.) genre de plante que
Linnaeus caractérise ainsi. Le calice de la fleur est
composé d'une seule feuille faite en forme de cloche
contournée, & découpée à l'extrémité en deux levres
permanentes; la levre supérieure est divisée en
trois segmens aigus; la levre inférieure n'est partagée
qu'en deux. La fleur est du genre des labiées, &
n'est composée que d'un seul pétale; la levre supérieure
est droite, creuse & de figure ovale, obtuse;
la levre inférieure est large, recourbée, divisée en
trois portions, dont celle du milieu est la plus large.
Les étamines sont quatre filets pointus, placés près
les uns des autres sous la levre supérieure de la fleur.
Les antheres sont oblongues & latérales; le germe
du pistil est quarré. Le stile est délié, & a la même
longueur que les étamines. Le stigma est aigu & fendu
en deux parties de grandeur inégale; le fruit consiste
en quatre baies arrondies, & placées au fond du
calice; chaque baie contient une graine. Linnaei gen.
plant. p. 280. (D. J.)
PRASIUS
PRASIUS, s. m. (Hist. nat.) nom donné par les
Grecs & les Romains à une chrysolite d'un verd de
poireau. Celle qui étoit d'un verd clair s'est appellée
prasoides. La chrysolite d'un verd tirant sur le jaune
s'est appellée chrysoprase. Voyez Peridot.
Quelques auteurs ont regardé le prasius ou prase,
comme une espece de berille ou d'éméraude, mais
on dit qu'il n'en a point la dureté, & il perd sa couleur
très - promptement dans le feu. Il est rare de
trouver cette pierre sans taches & sans défaut.
Boot paroît avoir confondu cette pierre avec la
chrysoprase, la chrysolite & la topase. M. Hill croit
avec beaucoup de raison que le prasius des anciens est
la pierre que nous appellons prime d'éméraude. Voyez
cet article, & voyez Peridot.
PRASSAT
PRASSAT, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi que l'on
nomme le palais du roi de Siam. Jamais les sujets de
ce monarque despotique n'entrent dans ce lieu redoutable
ou n'en sortent sans se prosterner jusqu'à terre.
La partie intérieure du palais où le roi a ses appartemens
& les jardins, s'appelle vang. On n'y est admis
qu après beaucoup de formalités, dont la premiere
est d'examiner si l'haleine de ceux qui veulent
entrer ne sent point l'arack, ou l'eau - de - vie de riz;
on ôte ensuite les armes aux personnes qui doivent
être admises, parce que la tyrannie est toujours soupçonneuse.
PRASSIUM
PRASSIUM, (Géog. anc.) ou Prasum promontorium, cap de la mer des Indes sur la côte orientale
d'Afrique. On croit que c'est aujourd'hui l'île Mozambique. Ptolomée, liv. I. ch. x. & xiv. donne au
cap Prassum la position précise de Mozambique, qui
est le quinzieme degré. Il place l'île Zanzibar au 12
degré 30 minutes de latitude sud à l'orient d'été du
cap Prassum; & c'est justement la situation que nos
cartes donnent aujourd'hui à la pointe la plus septentrionale
de Madagascar.
PRASTANE
PRASTANE, s. f. (Mythol.) c'est Luperca, nourrice
de Romulus. On l'appella Prastane, parce que
son nourrisson montra plus de force à tirer de l'arc
qu'aucun autre enfant de son âge. Prastane vient de
proestare, surpasser.
PRASTIA
PRASTIA, (Géogr. mod.) port du Péloponnèse
dans le Brazzo - di - Maina, avec un village bâti sur les
ruines de l'ancienne Thalama. Ce misérable village
étoit autrefois renommé à cause d'un temple de Pasiphaé, & d'un oracle célebre. Le long de la côte
qui mene de Prastia a Bytilo, il y a au bord de la
mer une source d'eau excellente, & qui est bien connue
des corsaires. Elle étoit anciennement consacrée
à la Lune, & tout auprès étoit le temple d'Ino,
remarquable par un oracle célebre, qui découvroit
en songe à ceux qui le consultoient les secrets de l'avenir.
(D. J.)
PRASUM
PRASUM, (Géog. anc.) petite ville de l'île de Crete.
Strabon liv. X. p. 475. dit qu'elle étoit sur la côte méridionale,
& qu'il y avoit un temple de Jupiter Dictéen. Meursius Creta, cap. xiv. p. 56. prétend que
Prasum n'est pas la véritable ortographe, & qu'il
faut lire Praïbon, *PRAI=BON.
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.