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Le soufre développé de sa mine par le feu qu'on allume dans le fourneau, monte en fumée, & passe dans le pot extérieur, où ne trouvant plus le même degré de chaleur, il passe de l'état de vapeur à celui de fluide, & coule par l'ouverture inférieure dans une tinette placée au - dessous. Ces tinettes sont évasées par le haut, & garnies de trois cercles de fer; lorsque le soufre est refroidi, on les démonte en faisant tomber les cercles à coups de marteau, & on a la masse de soufre entiere, qu'on résoud ensuite de nouveau pour la purifier & la mouler en bâtons. Il faut que la quantité de soufre que contient la Solfatara, soit immense: Pline assure formellement que de son tems on tiroit du soufre de la campagne de Naples, dans les collines nommées leucogoei ou terres blanches, & qu'après l'avoir tiré de la terre, on l'achevoit par le feu; ce qui ressemble, on ne peut pas mieux, à la Solfatara, & à la maniere dont on y travaille ce minéral.
Le soufre n'est pas la seule matiere minérale que
contienne cette miniere, on en tire aussi beaucoup
d'alun: c'est dans la partie occidentale qu'on trouve
la matiere qui le contient; c'est moins une pierre
qu'une terre blanche, assez semblable à de la marne
pour la consistance & la couleur: elle se trouve sur le
champ: on en remplit jusqu'aux trois quarts des
chaudieres de plomb enfoncées jusqu'à l'embouchure
dans le terrein, dont la chaleur fait monter en cet
endroit le thermometre de M. de Reaumur à 37 ½ degrés
au - dessus de la congélation; on verse ensuite de
l'eau dans chaque chaudiere jusqu'à ce qu'elle surnage
la mine de trois ou quatre pouces: la chaleur
du terrein échauffe le tout, & par son moyen le sel se
dégage de la terre, & vient se crystalliser à la surface;
mais comme dans cet état il est encore chargé
de beaucoup de matieres étrangeres, on le fait fondre
de nouveau avec de l'eau chaude contenue dans un
grand vase de pierre qui a la forme d'un entonnoir,
& crystalliser ensuite; pour - lors on l'a en beaux crystaux,
tel qu'on le voit ordinairement, les matieres
étrangeres se précipitant au fond de l'entonnoir de
pierre. Hist. de l'acad. des Sciences, ann. 1750. p. 20.
(Le Chevalier
Voilà ce que nous ont appris sur les poutres les maîtres dans l'art de bâtir. Les autres connoissances qu'on a touchant les poutres, sont dûes aux Physiciens. Ces connoissances concernent l'effort dont celles de différentes longueurs sont capables. Nous allons exposer ici ce que MM. Couplet, Bernoulli & Parent, ont découvert.
1°. La résistance totale de chaque poutre est le produit de sa base par sa hauteur. 2°. Si les bases de deux poutres sont égales enlongueur, quoique les longueurs & largeurs en soient inégales, leur résistance sera comme leur hauteur. D'où il suit qu'une poutre posée de champ, ou sur le plus petit côté de sa base, résistera plus que posée sur le plat, & cela en raison de l'excès de hauteur que cette premiere situation lui donnera sur la seconde. On sera sans doute surpris, après cela, qu'on pose les poutres sur le plat dans les bâtimens: mais comme il est important qu'elles aient une certaine assiette, on préfere cette situation parce qu'elle est plus convenable que l'autre. 3°. Si la somme des côtés des bases de deux poutres est égale, que ces côtés aient, par exemple, 12 & 12, ou 11 & 13, ou 10 & 14, ou 9 & 15, &c. de sorte que la somme soit toujours de 24 pouces, & que les poutres soient toujours posées de champ, on trouve, en suivant cette espece de suite, que dans la premiere poutre qui auroit 12 & 12, la résistance est 1728, & la solidité 144: ce qui donne le rapport de la résistance à la solidité ou pesanteur comme 12 à 1. Ainsi en se servant de la derniere poutre qui auroit 1 & 23, la résistance seroit 529 & la solidité 23. Par conséquent la premiere poutre qui seroit quarrée, auroit, par rapport à sa pesanteur, près de deux fois moins de force, c'est - à - dire, de résistance que la derniere. Et dans les poutres moyennes cette résistance comparée à sa pesanteur, iroit toujours en augmentant depuis la premiere jusqu'à la derniere: c'est ce qu'on va voir dans la table suivante. On peut consulter aussi à ce sujet les mémoires de l'académie royale des Sciences de 1707 & de 1708, & le traité de la Charpenterie & des bois de toute espece, par M. Mathias Mésange.
Table du rapport de la force des poutres à leur solidilé. Dimension des poutres. Expression de la Expression de la Largeur. Hauteur. forceou resistance. solidité. pouces. pouc. 12. 12. 1728. 144. 11. 13. 1859. 143. 10. 14. 1960. 140. 9. 15. 2025. 135. 8. 16. 2048. 128. 7. 17. 2023. 119. 6. 18. 1944. 108. 5. 19. 1805. 95. 4. 20. 1600. 80. 3. 21. 1323. 63. 2. 22. 968. 44. 1. 23. 529. 23.
Poutre armée. C'est une poutre sur laquelle sont assemblées
deux décharges en à - bouts, avec une clé,
retenues par les liens de fer. Cela se pratique quand
on veut faire porter à faux un mur de refend, ou lors
que le plancher est d'une si grande étendue, qu'on est
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