ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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forges, qui semblent avoir été faits à l'imitation des organes de la respiration des volatiles; car ces soufflets ont une double capacité pour recevoir l'air: la premiere est celle de dessous, qui reçoit l'air lorsque le soufflet s'ouvre; & cette capacité représente les vessies de la poitrine: la seconde capacité est celle de dessus, qui représente les vessies du bas - ventre. En effet, lorsque la capacité inférieure est retrécie par la compression du soufflet, l'air qu'elle a reçu entre par un trou dont elle est percée, & passe dans la capacité supérieure, ensorte que l'air poussé fortement élargit cette capacité, en faisant soulever le volet de dessus, parce que ce trou étant dans le volet du milieu, fait l'office du diaphragme entre les deux capacités qui composent le soufflet: ces capacités ne different de celles des vessies du poumon des oiseaux, que par leur situation; la capacité des vessies qui reçoivent l'air de dehors, sont dans la partie supérieure aux oiseaux, au lieu qu'elle est dans la partie inférieure dans les soufflets des forges.

Au lieu de poumons, les poissons ont des organes que les Anatomistes appellent branchies, & qu'on nomme en françois ouies. Ces organes sont comme des feuillets mis les uns sur les autres quatre de chaque côté; ils sont composés chacun d'une grande quantité de petites membranes cartilagineuses longues, étroites & doubles, fendues par le bout, & arrangées l'une contre l'autre comme les filets de barbe de plume: un os auquel ces petites barbes sont attachées, fait la base du feuillet; & chaque petit filet de membrane a une artere capillaire par où le sang lui est apporté, & une veine pareille par où il retourne. Voyez Ouies.

On trouve dans les insectes des organes dont la structure & les usages ont aussi quelque rapport avec les ouies des poissons, & avec les poumons des autres animaux. On leur leur a donné le même nom de branchies; mais elles sont ordinairement en bien plus grand nombre que dans les poissons, s'étendent tout le long de leur corps, & ont chacune une ouverture séparée. C'est peut être ce qui fait en partie que l'huile tue indifféremment toutes sortes d'insectes quand ils y ont été plongés seulement un moment: l'huile par sa vicosité bouchant toutes les ouvertures des branchies au - dehors, chacun de ces petits poumons contenant peu d'air, n'est pas capable de forcer la résistance que cette glu apporte au passage de l'air nécessaire à leur vie. (D. J.)

Poumon

Poumon, maladie du (Médecine.) Un organe fort considérable placé dans la poitrine, ayant pour fonction alternative de recevoir l'air, de le renvoyer, & de préparer le sang qui y passe, se nomme le poumon. On l'appelle ainsi, à cause de son action, parce qu'il est très - exposé à l'air, & qu'il doit faire grand nombre d'opérations pendant la vie. Il est sujet à différentes maladies, dont plusieurs se rapportent à la respiration, la toux, le crachat, la suffocation, la péripneumonie, la phtisie, l'hoemophtisie, la dispnée, l'orthopnée, l'asthme, &c. Voyez tous ces mots sous leurs articles particuliers.

Souvent le poumon à la suite d'une péripneumonie, d'une hoemophtisie, d'une blessure ou d'un tubercule, ramasse du pus dans une partie celluleuse, ou dans les bronches, & quelquefois après une pleurésie ou une autre maladie inflammatoire; c'est ce qu'on nomme vomique. Il en reçoit par métastase dans sa propre substance, forme ainsi un abscès, & ensuite un ulcere. Ce pus consume peu - à - peu le poumon; & l'on juge de sa nature lorsqu'en mettant le crachat purulent dans l'eau, il va au fond de cette eau. Le pus mêlé avec le sang produit la phtisie; quand on a réussi à guérir cette maladie, le poumon reste adhérent à la plevre; ce qui produit une plus grande difficulté de respirer, & empêche l'exacte préparation des humeurs. Il faut promptement exciter l'évacuation du pus par les crachats, en employant les expectorans, les béchiques, les balsamiques ou les diurétiques, pour le faire sortir par les voies urinaires.

L'humeur qui lubréfie intérieurement les bronches, semblable à celle qui enduit la membrane pituitaire, devient souvent ténue & âcre, ou reçoit en elle une acrimonie catarreuse, puisqu'elle cause une toux fréquente accompagnée de crachats ténus qui ne procurent aucun soulagement. Il faut employer les anodins pour cuire cette humeur; les mucilagineux & les pectoraux pour empêcher son action; & les diaphorétiques pour l'attirer à la peau, pendant que d'un autre côté on fait usage des résineux & des balsamiques, pour diminuer la corruption spontanée.

Si dans les fibres particulieres des poumons il arrive une convulsion ordinaire aux asthmatiques, quelquefois même aux personnes hystériques, hypocondriaques, à ceux qui sont attaqués d'un excès de mobilité des esprits, & que cette convulsion, capable de suffoquer tout - d'un - coup, vienne à cesser sans aucun crachement, il convient de l'arrêter par le moyen des anti - spasmodiques mêlés avec les pectoraux. Mais la paralysie de ses fibres, suite d'une anxiété insurmontable, que certains auteurs appellent maladie catarreuse, suffocante, n'admet presqu'aucun remede, & cause enfin la mort.

Lorsque les glandes des poumons sont tuméfiées, écrouelleuses, skirrheuses, ce qu'on peut conjecturer par une respiration constamment difficile, sans crachats ni semblables tumeurs dans les parties glanduleuses plus sensibles, leur guérison demande un long usage des médicamens résolutifs & des pectoraux.

Après des ulceres, des blessures, une contusion, la pleurésie, la péripneumonie, l'hoemophtysie, l'empyème & la phtisie, souvent les poumons s'attachent à la plevre, & cette adhérence cause pendant toute la vie une difficulté de respirer absolument incurable.

Toute matiere qui vient à se jetter sur les poumons, est dangereuse, à - moins qu'elle ne sorte sous la forme de crachats; & il faut provoquer cette évacuation par les expectorans, ou bien ramener la matiere à son premier lieu, ou la faire sortir par les urines.

Mais si le poumon est attaqué d'inflammation, d'érésipelle, ou de rhumatisme, on rapporte ces maladies à la fausse péripneumonie, parce que la difficulté de respirer est accompagnée de fievre, sans qu'on y voie les autres signes ou la fin de l'inflammation. (D. J.)

Poumon marin

Poumon marin, insecte de mer d'une substance molle, legere, spongieuse, & d'une couleur bleuâtre. Rondelet prétend qu'on lui a donné le nom de poumon, parce qu'il ressemble au poumon de l'homme par sa forme & par sa conformation inférieure. Cet insecte luit pendant la nuit; si on frotte un bâton de sa substance, elle lui communique sa propriété phosphorique, & le rend lumineux dans l'obscurité. Lorsque les poumons marins paroissent sur la surface des eaux, on les regarde comme un présage d'une tempête. Mathiole a éprouvé qu'étant appliqués sur quelques parties du corps, ils excitoient de la démangeaison & même de la rougeur. Rondelet, hist. des insect. & zoophites, ch. xxvj.

POUMONAIRES, vaisseaux

POUMONAIRES, vaisseaux, (Anatomie.) sont ceux qui portent le sang du coeur aux poumons, & qui le rapportent du poumon au coeur. Il y en a deux, l'artere & la veine pulmonaire.

L'artere pulmonaire que les anciens appelloient vena arteriosa, veine artérielle, est réellement une artere composée de différentes tuniques comme les

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