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Au lieu de poumons, les poissons ont des organes
que les Anatomistes appellent branchies, & qu'on
nomme en françois ouies. Ces organes sont comme
des feuillets mis les uns sur les autres quatre de chaque
côté; ils sont composés chacun d'une grande
quantité de petites membranes cartilagineuses longues,
étroites & doubles, fendues par le bout, &
arrangées l'une contre l'autre comme les filets de
barbe de plume: un os auquel ces petites barbes sont
attachées, fait la base du feuillet; & chaque petit
filet de membrane a une artere capillaire par où le
sang lui est apporté, & une veine pareille par où il retourne.
Voyez
On trouve dans les insectes des organes dont la structure & les usages ont aussi quelque rapport avec les ouies des poissons, & avec les poumons des autres animaux. On leur leur a donné le même nom de branchies; mais elles sont ordinairement en bien plus grand nombre que dans les poissons, s'étendent tout le long de leur corps, & ont chacune une ouverture séparée. C'est peut être ce qui fait en partie que l'huile tue indifféremment toutes sortes d'insectes quand ils y ont été plongés seulement un moment: l'huile par sa vicosité bouchant toutes les ouvertures des branchies au - dehors, chacun de ces petits poumons contenant peu d'air, n'est pas capable de forcer la résistance que cette glu apporte au passage de l'air nécessaire à leur vie. (D. J.)
Souvent le poumon à la suite d'une péripneumonie, d'une hoemophtisie, d'une blessure ou d'un tubercule, ramasse du pus dans une partie celluleuse, ou dans les bronches, & quelquefois après une pleurésie ou une autre maladie inflammatoire; c'est ce qu'on nomme vomique. Il en reçoit par métastase dans sa propre substance, forme ainsi un abscès, & ensuite un ulcere. Ce pus consume peu - à - peu le poumon; & l'on juge de sa nature lorsqu'en mettant le crachat purulent dans l'eau, il va au fond de cette eau. Le pus mêlé avec le sang produit la phtisie; quand on a réussi à guérir cette maladie, le poumon reste adhérent à la plevre; ce qui produit une plus grande difficulté de respirer, & empêche l'exacte préparation
L'humeur qui lubréfie intérieurement les bronches, semblable à celle qui enduit la membrane pituitaire, devient souvent ténue & âcre, ou reçoit en elle une acrimonie catarreuse, puisqu'elle cause une toux fréquente accompagnée de crachats ténus qui ne procurent aucun soulagement. Il faut employer les anodins pour cuire cette humeur; les mucilagineux & les pectoraux pour empêcher son action; & les diaphorétiques pour l'attirer à la peau, pendant que d'un autre côté on fait usage des résineux & des balsamiques, pour diminuer la corruption spontanée.
Si dans les fibres particulieres des poumons il arrive une convulsion ordinaire aux asthmatiques, quelquefois même aux personnes hystériques, hypocondriaques, à ceux qui sont attaqués d'un excès de mobilité des esprits, & que cette convulsion, capable de suffoquer tout - d'un - coup, vienne à cesser sans aucun crachement, il convient de l'arrêter par le moyen des anti - spasmodiques mêlés avec les pectoraux. Mais la paralysie de ses fibres, suite d'une anxiété insurmontable, que certains auteurs appellent maladie catarreuse, suffocante, n'admet presqu'aucun remede, & cause enfin la mort.
Lorsque les glandes des poumons sont tuméfiées, écrouelleuses, skirrheuses, ce qu'on peut conjecturer par une respiration constamment difficile, sans crachats ni semblables tumeurs dans les parties glanduleuses plus sensibles, leur guérison demande un long usage des médicamens résolutifs & des pectoraux.
Après des ulceres, des blessures, une contusion, la pleurésie, la péripneumonie, l'hoemophtysie, l'empyème & la phtisie, souvent les poumons s'attachent à la plevre, & cette adhérence cause pendant toute la vie une difficulté de respirer absolument incurable.
Toute matiere qui vient à se jetter sur les poumons, est dangereuse, à - moins qu'elle ne sorte sous la forme de crachats; & il faut provoquer cette évacuation par les expectorans, ou bien ramener la matiere à son premier lieu, ou la faire sortir par les urines.
Mais si le poumon est attaqué d'inflammation, d'érésipelle, ou de rhumatisme, on rapporte ces maladies à la fausse péripneumonie, parce que la difficulté de respirer est accompagnée de fievre, sans qu'on y voie les autres signes ou la fin de l'inflammation. (D. J.)
L'artere pulmonaire que les anciens appelloient
vena arteriosa, veine artérielle, est réellement une
artere composée de différentes tuniques comme les
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