ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Eoliens qui habitoient Arne & les lieux circonvoisins,
en étant sortis pour obéir à un oracle, vinrent
ravager le territoire de Thèbes, qu'assiegeoient alors
les Pélasges. Les deux armées se trouvant en même
tems dans l'obligation de chommer une fête d'Apollon, il y eut suspension d'armes, pendant laquelle
les uns couperent des lauriers sur l'Hélicon, les autres
sur les bords du fleuve Mélas, & tous en firent au
dieu une offrande. D'un autre côté Polémathas, chef
des Béotiens, vit en songe un jeune garçon qui lui
faisoit présent d'une armure complette, avec ordre
de consacrer tous les neuf ans des lauriers au même
dieu; & trois jours après ce songe, ce général défit
les ennemis. Il eut soin de célebrer la fête ordonnée,
& la coutume s'en est depuis conservée religieusement.
Voici maintenant en quoi consistoit cette fête.
On prenoit le bois d'un olivier, on le couronnoît
de lauriers & de diverses fleurs, & on en décoroit le
sommet d'une sphére de cuivre, à laquelle on en suspendoit
d'autres plus petites. Le milieu de ce bois
étoit environné de couronnes pourpres, moindres
que celles qui en ornoient le sommet, & le bas étoit
enveloppé d'une étoffe à frange de couleur jaune.
La sphere supérieure désignoit le soleil, qui étoit
Apollon; la seconde représentoit la lune; & les
plus petites figuroient pour les autres planetes &
pour les étoiles. Les couronnes, qui étoient au nombre
de 365, offroient une image de la révolution annuelle.
Un jeune garçon, ayant pere & mere, menoit
la marche, & son plus proche parent portoit
devant lui l'olivier couronné, qu'on appelloit KOPW\.
Le jeune garçon le suivoit le laurier à la main, les
cheveux épars, la couronne d'or sur la tête. Il étoit
vétu d'une robe brillante qui lui descendoit jusqu'aux
piés, & ayant pour chaussure celle qui devoit son
nom à Iphicrate. Il étoit suivi d'un choeur de jeunes
filles, portant des branches de laurier, chantant des
hymnes, en équipage de suppliantes; & la procession
se terminoit au temple d'Apollon Isménien.
(D. J.)
PORTE - LETTRE
PORTE - LETTRE, qu'on nomme autrement portecédule. Voyez Porte - cédule.
PORTE - LISSES
PORTE - LISSES, s. m. (Ruban. en soie.) est un
chassis emmortoisé, posé sur les grandes traverses
du haut du métier: les deux grandes pieces de ce
chassis peuvent s'approcher ou se reculer, au moyen
de deux petites traverses qui les unissent; ce chassis
peut lui - même s'approcher ou se reculer du battant,
en le faisant glisser sur ses mortaises le long des grandes
traverses du métier; les deux pieces paralléles
de ce chassis ainsi composé, sont percées horisontalement
de plusieurs trous qui se répondent, c'est - à - dire, qui sont percés vis - à - vis les uns des autres pour
recevoir les broches qui portent les poulies.
PORTE - MANCHON
PORTE - MANCHON, s. m. terme de Fourreur;
c'est un grand anneau d'argent avec un bouton de
même métal qu'on met aux manchons, & au travers
duquel anneau passe un ruban qu'on attache à la
ceinture, & qui sert à soutenir le manchon. (D. J.)
PORTE - MANTEAU
PORTE - MANTEAU, s. m. (Hist. mod.) se dit d'un
officier de la maison du roi de France. Il y en a 12.
Leur charge consiste à garder le chapeau du roi, ses
gants, sa canne, son épée, &c. de les recevoir de sa
main, & de les lui apporter quand il en a besoin.
Le portemanteau suit le roi à la chasse, avec une valise
ou porte - manteau garni de mouchoirs, chemises, &
autre linge de corps, afin que S. M. puisse changer
en cas de besoin.
Le dauphin a aussi son portemanteau. Les cardinaux
à Rome ont des officiers ecclésiastiques qu'on nomme
caudataires, parce qu'ils portent la queuc traînante
de leur robe, & en France des valets - dechambre chargés du même office, qui ont quelque
rapport avec le portemanteau.
Les évêques de l'église romaine ont aussi leur portecroix,
leur porte - mitre, &c. c'est - à - dire, des porteurs
de croix, des porteurs de mitre, &c.
Portemanteaux
Portemanteaux, ouvrages de menuiserie qu'on
attache contre la muraille, dans les garderobes &
dans les armoires, servant à suspendre les chapeaux,
manteaux, habits, &c.
PORTE - MIROIR
PORTE - MIROIR, s. m. (Hist. nat.) c'est le nom
que les Hollandois donnent à un papillon de Surinam; il est de couleur d'or & rouge, avec des raies
blanches sur les aîles, dont chacune est ornée d'une
tache transparente comme du verre, environnée d'un
cercle blanc & noir, ce qui lui a valu son nom. Ce
papillon est produit par une chenille qui se trouve sur
les citronniers du pays; elle a le dos jaune, le ventre
rouge, & sur le dos une double raie qui forme une
flamme; elle produit une soie plus épaisse que la soie
ordinaire, mais cette chenille est assez rare.
PORTE - MISSEL
PORTE - MISSEL, s. m. (Menuiserie.) sorte de petit
pupitre avec un pié & des rebords, qu'on met sur
l'autel, & dont on se sert pour soutenir le missel lorsqu'on dit la messe. (D. J.)
PORTE - MOUCHETTE
PORTE - MOUCHETTE, s. m. terme de Fondeur;
instrument de métal qui a des rebords, & un peu
plus que la longueur des mouchettes; il sert à mettre
dessus les mouchettes, quand on ne s'en sert pas.
Les porte - mouchettes commencent déja à tomber de
mode, parce qu'on ne fait plus usage que de bougies,
& que pour les moucher, on se sert de mouchettes
d'acier d'Angleterre, qui n'ont point besoin
de porte - mouchettes. (D. J.)
PORTE - OR
PORTE - OR, s. m. (Hist. nat.) nom d'un marbre
très - estimé, qui est d'un beau noir, & rempli de veines
& de taches jaunes comme de l'or. Ses veines
sont ordinairement assez fines, & elles se croisent en
tout sens; quelquefois on y trouve aussi des veines
blanches. Ce marbre étoit connu des anciens, qui
l'appelloient marmor thebaicum. Bruckman dit qu'il
s'en trouve en Carniole, & Scheuchzer prétend qu'il
y en a en Suisse dans le canton de Berne.
PORTE - OUTIL
PORTE - OUTIL, s. m. en terme de Boursier, espece
d'étui ou de trousse, où les soldats enferment le tranchant
de leurs pioches, haches, bêches; on l'attache
sur le col par une bande de cuir, qui prend aux deux
côtés du porte - outil, & qui est garnie d'anneaux aussi
de cuir, pour retenir les manches de chaque outil.
PORTEPAGE
PORTEPAGE, s. m. dans l'Imprimerie, est un
morceau de papier fort, ou plusieurs feuilles pliées
doubles les unes sur les autres; sur ce portepage le
compositeur pose les pages, d'une moyenne ou petite
forme, après les avoir liées d'une ficelle, comme
in - 8°. in - 12. &c. pour les mettre ensuite en rang
sur une planche qui est dessous sa casse. Une page posée
sur un portepage est maniable, & peut se transporter
sans craindre que rien ne s'en détache. Pour les pages
in - 4°. & in - folio on les laisse sur la coulisse. Le
compositeur qui va en paquet met aussi chaque paquet
sur un portepage. Le portepage doit déborder la
page ou le paquet d'un doigt au moins tout - au - tout.
PORTENDIC
PORTENDIC, (Géog. mod.) baie sur la côte occidentale
d'Afrique, entre Arguim & le Sénégal.
Deux grands bancs de sable, & qui joignent des deux
côtés le continent, lui servent de défense naturelle,
& forment un canal d'environ 80 brasses de largeur.
Les François y ont un comptoir sous la dépendance
de celui d'Arguin. Latit. 18. 6. (D. J.)
PORTEPLEIN
PORTEPLEIN, (Marine.) les voiles ou simplement
porteplein; c'est un commandement que fait le
pilote, le capitaine, ou quelque officier qui s'apperçoit
le premier que le timonnier serre le vent de trop
près, & fait barbeyer ou friser la voile du côté du
lof. A ce commandement on arrime tant - soit - peu
pour faire porter plein, & empêcher de prendre le
vent sur la voile ou autrement, de prendre vent de<pb->
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