RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 12:615
Lorsqu'on croit le mercure & l'argent bien amalgamés, on en fait l'essai en prenant un peu de terre de chaque cuerpo, & en la lavant dans de l'eau sur une assiette; si le mercure est blanc, on juge qu'il a produit son effet; s'il est noirâtre, il faut le paîtrir de nouveau, en y ajoutant du sel.
Lors enfin que l'essayeur est content, on l'envoie aux lavoirs: ce sont trois bassins construits en pente, qui se vuident successivement l'un dans l'autre, & d'ou la terre qui est mise dans le plus élevé, s'écoule à force d'être délayée par l'eau d'un ruisseau qui y tombe, & qu'un indien agite avec les piés, ce que font aussi deux autres indiens dans les deux bassins suivans.
Lorsque l'eau sort toute claire des bassins, on trouve dans le fond, qui est garni de cuir, le mercure amalgamé avec l'argent, ce qu'on appelle la pella; & c'est de cette pella qu'on forme les pignes, après qu'on en a fait sortir le plus que l'on peut de mercure, en la mettant d'abord dans des chausses de laine de vigogne, qu'on presse & qu'on bat fortement, & en la foulant ensuite dans un moule de bois de figure pyramidale octogone, au bas duquel est une plaque de cuivre remplie de plusieurs petits trous.
On donne à volonté différens poids aux pignes; & pour connoître la quantité que chacune peut contenir d'argent, on les pese; & en déduisant les deux tiers de leur pesanteur pour le mercure, on juge àpeu - près de ce qu'elles doivent contenir d'argent.
La pigne tirée hors du moule, & soutenue de la plaque de cuivre trouée, on la pose sur un trépié au - dessous duquel est un grand vaisseau plein d'eau: on couvre le tout d'un grand chapiteau de terre qu'on environne de charbon qu'on entretient toujours bien allumé. Le mercure que la pigne contient encore, se réduit en vapeur par la violence du feu; il se condense ensuite dans l'eau, où il est recu, & il reste une masse ou un amas de grains d'argent de différentes figures, qui se joignent par leurs extrémites, ce qui forme une masse poreuse & fort légere, & ce sont ces sortes de pignes que les mineurs tâchent de vendre furtivement aux vaisseaux étrangers qui vont dans la mer du Sud, & qui ont fait faire de si grands profits aux négocians qui se sont hasardés dans les dernieres guerres à faire ce commerce de contrebande.
Ceux qui achetent de l'argenterie pigne, doivent bien se garder de la mauvaise foi des mineurs espagnols, qui pour les rendre plus pesantes en remplissent le milieu avec du sable ou du fer. Le plus sûr est de les ouvrir ou de les faire rougir au feu; car si elles sont falsifiées, elles noircissent ou jaunissent. On fraude aussi l'acheteur, en mêlant dans la même pigne de l'argent de différent aloi. Voyez le Dictionnaire de Chambers.
L'or en pigne est ce qui reste de l'amalgame qui a été fait du mercure avec l'or; cette opération est décrite à l'article OR.
Les pignons contiennent une amande ou semence
émulsive qui est assez agréable à manger, sur - tout
lorsqu'on l'a recouverte de sucre, c'est - à - dire qu'on
en a fait une dragée, qu'on emploie dans les émulsions, & dont on tire une huile par expression qui est
d'usage en medecine. Ces usages des pignons, & leurs
propriétés diététiques & médicamenteuses, n'ont
rien de particulier: tout cela leur est commun au contraire
avec toutes les semences émulsives que les
hommes mangent. Voyez
Les pignons ont cela de spécial, qu'ils sont d'un tissu mou & lâche, & qu'ils sont éminemment huileux, ce qui les rend communément pesans à l'esto<cb->
Tous ces fruits, dont le premier a été connu des anciens, sont des purgatifs émétiques très - violens, capables d'enflammer la gorge, l'estomac & les intestins, & de produire tous les autres ravages des vrais poisons. Les habitans des pays où ces fruits croissent, se sont un peu familiarisés avec ces remedes, qu'ils préparent & qu'ils emploient diversement; mais la Medecine possede assez de purgatifs violens aussi sûrs & moins dangereux, pour qu'elle doive rejetter absolument l'usage de ceux - ci. (b)
On emploie dans les machines de deux sortes de pignons; dans les grandes ce sont ordinairement des pignons à lanterne, sig. 5. N Y; dans les petites, des pignons dont les dents ou ailes sont disposées & formées à peu - près de la même façon que celles des roues; tels sont ceux des montres, des pendules, &c.
Les fuseaux A B des pignons à lanterne, sont ordinairement
cy lindriques. Plusieurs artistes ont renouvellé
dernierement une ancienne pratique, qui est
de faire tourner ces fuseaux sur leurs axes, entre
autres à Londres M. Harisson, dans sa premiere pendule
pour les longicudes; leur but étoit de diminuer
par - là le frottement des dents de la roue sur les fuseaux;
mais quoique ce frottement soit assez de conséquence
pour qu'on doive y faire attention, cependantcen
est pas la chose essentieile dans un engrenage;
c'est l'uniformité de l'action de la dent de la roue sur le
fuseau ou sur l'aile du pignon, comme on l'a vû à l'article
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.