ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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malgame du mercure; il faut même pour de certaines mines se servir du feu pour en avancer l'effet.

Lorsqu'on croit le mercure & l'argent bien amalgamés, on en fait l'essai en prenant un peu de terre de chaque cuerpo, & en la lavant dans de l'eau sur une assiette; si le mercure est blanc, on juge qu'il a produit son effet; s'il est noirâtre, il faut le paîtrir de nouveau, en y ajoutant du sel.

Lors enfin que l'essayeur est content, on l'envoie aux lavoirs: ce sont trois bassins construits en pente, qui se vuident successivement l'un dans l'autre, & d'ou la terre qui est mise dans le plus élevé, s'écoule à force d'être délayée par l'eau d'un ruisseau qui y tombe, & qu'un indien agite avec les piés, ce que font aussi deux autres indiens dans les deux bassins suivans.

Lorsque l'eau sort toute claire des bassins, on trouve dans le fond, qui est garni de cuir, le mercure amalgamé avec l'argent, ce qu'on appelle la pella; & c'est de cette pella qu'on forme les pignes, après qu'on en a fait sortir le plus que l'on peut de mercure, en la mettant d'abord dans des chausses de laine de vigogne, qu'on presse & qu'on bat fortement, & en la foulant ensuite dans un moule de bois de figure pyramidale octogone, au bas duquel est une plaque de cuivre remplie de plusieurs petits trous.

On donne à volonté différens poids aux pignes; & pour connoître la quantité que chacune peut contenir d'argent, on les pese; & en déduisant les deux tiers de leur pesanteur pour le mercure, on juge àpeu - près de ce qu'elles doivent contenir d'argent.

La pigne tirée hors du moule, & soutenue de la plaque de cuivre trouée, on la pose sur un trépié au - dessous duquel est un grand vaisseau plein d'eau: on couvre le tout d'un grand chapiteau de terre qu'on environne de charbon qu'on entretient toujours bien allumé. Le mercure que la pigne contient encore, se réduit en vapeur par la violence du feu; il se condense ensuite dans l'eau, où il est recu, & il reste une masse ou un amas de grains d'argent de différentes figures, qui se joignent par leurs extrémites, ce qui forme une masse poreuse & fort légere, & ce sont ces sortes de pignes que les mineurs tâchent de vendre furtivement aux vaisseaux étrangers qui vont dans la mer du Sud, & qui ont fait faire de si grands profits aux négocians qui se sont hasardés dans les dernieres guerres à faire ce commerce de contrebande.

Ceux qui achetent de l'argenterie pigne, doivent bien se garder de la mauvaise foi des mineurs espagnols, qui pour les rendre plus pesantes en remplissent le milieu avec du sable ou du fer. Le plus sûr est de les ouvrir ou de les faire rougir au feu; car si elles sont falsifiées, elles noircissent ou jaunissent. On fraude aussi l'acheteur, en mêlant dans la même pigne de l'argent de différent aloi. Voyez le Dictionnaire de Chambers.

L'or en pigne est ce qui reste de l'amalgame qui a été fait du mercure avec l'or; cette opération est décrite à l'article OR.

PIGNONS ou PIGNONS DOUX

PIGNONS ou PIGNONS DOUX, (Diete & Mat. med.) fruits du pin franc ou cultivé. Voyez Pin.

Les pignons contiennent une amande ou semence émulsive qui est assez agréable à manger, sur - tout lorsqu'on l'a recouverte de sucre, c'est - à - dire qu'on en a fait une dragée, qu'on emploie dans les émulsions, & dont on tire une huile par expression qui est d'usage en medecine. Ces usages des pignons, & leurs propriétés diététiques & médicamenteuses, n'ont rien de particulier: tout cela leur est commun au contraire avec toutes les semences émulsives que les hommes mangent. Voyez Semences émulsives.

Les pignons ont cela de spécial, qu'ils sont d'un tissu mou & lâche, & qu'ils sont éminemment huileux, ce qui les rend communément pesans à l'esto<cb-> mac, & très - sujets à vomir. Il est difficile de les préserver de cet accident pendant toute l'année, même en les conservant dans leur coque, qui est très - dure & très - dense. On ne doit les employer que lorsqu'ils sont récens, secs & tres - blancs. (b)

Pignon d'inde

Pignon d'inde, ricinoides, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond, & soutenus par un calice qui a plusieurs feuilles; cette fleur est stérile. L'embryon se trouve sur le même individu séparément des fleurs; il est couvert d'un calice, & il devient dans la suite un fruit qui se divise en trois capsules: elles renferment chacune une semence oblongue. Tournesort, Inst. rei herb. app. Voyez Plante.

Pignon d'inde

Pignon d'inde ou Ricin, (Mat, med.) on trouve dans les boutiques plusieurs sortes d'amandes purgatives sous le nom de pignon d'Inde ou de ricin, que l'on apporte soit des Indes orientales, soit de l'Amérique. L'une porre plus particulierement le nom de graine de ricin ou de pignon d'Inde: elle est le fruit du ricin vulgaire ou palma Christi. Une autre est connue sous le nom spécial de pignon de Barbarie: elle est le fruit du grand ricin d'Amérique ou medicinier. Voyez Médicinier. Une troisieme est le fruit du médicinier d'Espagne, & est quelquefois appellée aveline purgative du nouveau monde; & enfin une quatrieme espece est connue sous le nom de graine de Tilli ou des Moluques, & c'est le fruit de l'arbre appellé vulgairement panava ou pavana.

Tous ces fruits, dont le premier a été connu des anciens, sont des purgatifs émétiques très - violens, capables d'enflammer la gorge, l'estomac & les intestins, & de produire tous les autres ravages des vrais poisons. Les habitans des pays où ces fruits croissent, se sont un peu familiarisés avec ces remedes, qu'ils préparent & qu'ils emploient diversement; mais la Medecine possede assez de purgatifs violens aussi sûrs & moins dangereux, pour qu'elle doive rejetter absolument l'usage de ceux - ci. (b)

Pignon

Pignon, terme de Méchanique; c'est en général la plus petite de deux roues qui engrenent l'une dans l'autre; cependant on donne ce nom plus particulierement à la roue qui est menée; c'est dans ce dernier sens que nous le prenons dans tous les articles où nous parlons des pignons, & sur - tout dans l'article Dent, où tout ce que nous disons de la forme des dents des roues & des ailes des pignons, doit s'entendre de ces dents & de ces ailes, en tant que la roue mene & que le pignon est mené.

On emploie dans les machines de deux sortes de pignons; dans les grandes ce sont ordinairement des pignons à lanterne, sig. 5. N Y; dans les petites, des pignons dont les dents ou ailes sont disposées & formées à peu - près de la même façon que celles des roues; tels sont ceux des montres, des pendules, &c.

Les fuseaux A B des pignons à lanterne, sont ordinairement cy lindriques. Plusieurs artistes ont renouvellé dernierement une ancienne pratique, qui est de faire tourner ces fuseaux sur leurs axes, entre autres à Londres M. Harisson, dans sa premiere pendule pour les longicudes; leur but étoit de diminuer par - là le frottement des dents de la roue sur les fuseaux; mais quoique ce frottement soit assez de conséquence pour qu'on doive y faire attention, cependantcen est pas la chose essentieile dans un engrenage; c'est l'uniformité de l'action de la dent de la roue sur le fuseau ou sur l'aile du pignon, comme on l'a vû à l'article Dent, uniformité qu'on a de la peine à se procurer lorsque l'on fait tourner les fuseaux sur leurs axes, parce qu'étant obligé de les faire d'une certaine grosseur, sans quoil'avantage ne seroit presque rien, il est difficile de donner alors à la dent la forme requise pour qu'elle mene le fuseau toujours uniformément.

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