LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 36

toutes les fois qu'on parle d'un revenu annuel; comme, Avoir dix mille livres de rente, avoir vingt mille livres de rente.

On dit, Venir au sou la livre, au marc la livre, pour dire, Venir au partage ou à la contribution d'une somme, suivant la proportion de ce qui est dû à chacun. Les créanciers ont été payés au sou la livre.

On dit proverbialement d'Un homme qui gâte ses affaires à force de mauvais marchés, qu'Il fait de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien.

Livre sterling

Livre sterling. Voy. Sterling.

LIVRÉE

LIVRÉE. s. f. C'étoit anciennement ce qu'on distribuoit aux Officiers des Maisons Royales et des Maisons des Princes, pour leur subsistance et leur entretien. Ainsi chez le Roi on disoit, que Tels et tels Officiers avoient tant de livrées, tant pour leur livrée, soit que la distribution se fit en nature, soit qu'elle se fit en argent.

Livrée

Livrée, se dit aussi des habits de couleur dont on habilloit les Pages, les Laquais, les Cochers, les Palfreniers, les Postillons, etc. Belle livrée. Riche livrée. La livrée du Roi étoit bleue, avoit le fond bleu. Cet homme a changé sa livrée. On eût maltraité ce laquais sans la livrée qu'il portoit, si l'on n'eût respecté sa livrée. Prendre, porter, quitter la livrée. Il est riche, mais on l'a vu porter la livrée.

On appelle ordinairement Gens de livrée, Tous les Domestiques portant les couleurs. On donne des casaques de livrée aux Gardes--chasse, auxGardesbois.

Livrée

Livrée, se dit aussi collectivement De tous les gens portant une même livrée. Toute la livrée d'un tel Prince, d'un tel Seigneur, accourut au bruit.

Il se dit aussi De tous les laquais en général. La livrée fit une révolte.

On appelle La livrée de la noce, la livrée de la mariée, Les rubans de couleur que l'on donne aux noces de village à un certain nombre de jeunes gens, de jeunes filles.

Livrée

Livrée, se dit aussi du poil de certains animaux, qui est marqueté jusqu'à un certain âge.

On dit figurément, La livrée de la misère, la livrée de la servitude, pour dire, Le costume ou les marques extérieures auxquelles on peut reconnoître la misère ou la servitude.

LIVRER

LIVRER. v. a. Mettre en main, mettre une chose, une personne au pouvoir, en la possession de quelqu'un, selon les conventions faites avec lui. Livrer de la marchandise. Livrer du pain de munition aux troupes. Il doit livrer telle et telle chose dans un tel jour. Livrer un ouvrage pour un certain prix, le livrer fait et parfait. Il lui doit livrer une certaine quantité d'exemplaires. Livrer une Ville, une Place, ou par traité public, ou par trahison. Il avoit intelligence avec les ennemis pour leur livrer la Place. Il avoit promis de leur livrer une porte. Judas livra Notre--Seigneur aux Juifs.

On dit proverbialement et figurém. Tel vend qui ne livre pas, pour dire, que Tel s'engage à faire plus qu'il ne veut ou qu'il ne peut.

On dit, Livrer bataille, pour dire, Donner bataille.

On dit aussi proverbialem. et figurément, Livrer bataille, livrer combatpour quelqu'un, pour dire, Soutenir fortement les intérêts de quelqu'un auprès d'un àutre.

Au jeu de dés, Livrer chance, signifie, Amener un certain nombre de points qui devient la chance de celui contre qui on joue.

On dit en conversation familière, Je vous livre cet homme--là marié avant qu'il soit peu, je vous le livre ruiné dans un an, etc. pour dire, Je vous assure qu'il sera marié dans peu, qu'il sera ruiné dans un an.

On dit aussi familièrement. Je vous le livre chez vous à telle heure, pour dire, Je vous réponds que je vous le menerai chez vous à telle heure, que je l'y ferai trouver, que je l'obligerai de s'y rendre.

On dit encore familièrement, Si vous avez besoin de lui dans une telle affaire, je vous le livre, pour dire, Je vous réponds qu'il vous servira. Et, Je vous le livre pieds et poings liés, pour dire, Je vous réponds qu'il fera ce que vous voudrez, que vous en disposeréz comme il vous plaira.

Livrer

Livrer, se dit aussi dans le sens d'Abandonner. Livrer une Ville au pillage, la livrer à la fureur du soldat. Livrer quelque chose en proie. Se livrer en proie à ses passions. Se livrer à la joie. Se livrer à la douleur. S'y livrer tout entier. Livrer un manuscrit à l'impression.

Livrer au bras séculier, se disoit Lorsqu'un Ecclésiastique ayant mérité peine afflictive, étoit renvoyé par l'Official ou autre Juge d'Église à la Juridiction séculière.

On dit, Se livrer entièrement à quelqu'un, pour dire, Se confier, s'abandonner à lui sans réserve, s'en rendre entièrement dépendant. Il s'étoit entièrement livré à des gens qui le trahissoient. Vous vous êtes trop livré à lui.

On dit absolument, C'est un homme qui ne se livre pas, pour dire, C'est un homme très--circonspect, très--réservé.

Livrer le cerf aux chiens, C'est mettre les chiens après le cerf.

Livré, ée

Livré, ée. participe.

LIVRET

LIVRET. s. m. Diminutif. Petit livre. Un petit livret.

En Arithmétique, on appelle Livret, Une table qui contient tous les produits possibles des neuf premiers chiffres.

Au Pharaon et à la Bassette, on appelle Livret, Les treize cartes différentes qu'on donne à chacun des pontes.

LIX

LIXIVIATION

LIXIVIATION. subst. fém. Opération chimique, qui consiste à laver les cendres, pour en tirer les sels alcalis.

LIXIVIEL, ELLE

LIXIVIEL, ELLE. adject. Qui se dit des sels alcalis tirés par la lixiviation ou le lavage des cendres. On dit quelquefois, Sel lixiviel, pour Sel alcali fixe.

LLA

Llma

Llma. substant. mascul. (Mouillez les LL.) Animal du Pérou, semblable à un petit chameau.

LOB

LOBE

LOBE. s. m. Pièce molle et un peu plate de certaines parties du corps des animaux, spécialement du poumon et du foie. Le lobe du foie. Les lobes du poumon du côté gauche, du côté droit.

Lobe

Lobe, se dit aussi en termes dé Botanique, Des semences et des fruits de certaines plantes qui sont naturellement partagées en deux parties égales, comme les semences des fèves et les fruits de l'amandier.

On appelle encore Lobes, Ces corps d'une grosseur assez considérable, qui sortent les premiers du germe, et qui nourrissent la plante.

LOBULE

LOBULE. s. m. Diminutif de lobe. Chaque lobe du poumon se divise en une multitude de lobules.

LOC

LOCAL, ALE

LOCAL, ALE. adj. Qui appartient au lieu, qui a rapport au lieu. Coutume locale. Mémoire locale. Mouvement local. Les usages locaux. Couleur locale, en Peinture, est la couleur propre à chaque objet, indépendamment de la distribution particulière de la lumière et des ombres.

Local

Local, s'emploie aussi substantivement, pour dire, La disposition des lieux. Je connois bien le local.

LOCALITÉ

LOCALITÉ. s. f. Particularité ou circonstance locale. Certaines loix doivent être modifiées par les localités.

LOCATAIRE

LOCATAIRE. s. des 2 g. Qui tient une maison ou une portion de maison à louage. Il n'a qu'un locataire dans sa maison. Il a plusieurs locataires. Ce n'est pas au locataire à faire les grosses réparations, c'est au propriétaire. Les locataires ne sont tenus que des menuesréparations.

On appelle Principal locataire, Celui qui loue du propriétaire une maison, dont il reloue quelque portion à d'autres.

LOCATIF, IVE

LOCATIF, IVE. adj. Qui regarde le locataire. Il n'a guère d'usage qu'avec le mot Réparation. Réparationslocatives.

LOCATION

LOCATION. s. f. Action de celui qui donne son héritage à ferme, à loyer, ou effet de cette action. On dit, Conduction, en parlant de celui qui prend à ferme. Ces deux termes sont réciproques, et n'étoient guère d'usage qu'au Palais.

LOCATIS

LOCATIS. s. m. (L'S se prononce.) Cheval de louage. Prendre un locatis. Il est populaire.

LOCH

LOCH. s. m. Morceau de bois qui étant attaché à une corde, et jeté dans la mer, sert à mesurer la vîtesse d'un vaisseau.

LOCHE

LOCHE. s. f. Sorte de petit poisson qui vient dans les ruisseaux et dans les petites rivières.

LOCHER

LOCHER. v. n. Il ne se dit qu'en

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