Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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dire, qu'Il a été reçu en cette qualité par le Pape en [alt p. 159] plein Consistoire, avec les cérémonies accoutumées.

On appelle Pays d'obédience, Les pays où le Pape nomme aux Bénéfices, & où il exerce une Juridiction plus étendue que dans les autres. Dans cette acception on dit, que L'Allemagne est un pays d'obédience. La Bretagne est un pays d'obédience.

OBÉDIENCIER. s.m. Religieux qui dessert un Bénéfice dont il n'est pas titulaire.

OBÉIR. v.n. Se soumettre à la volonté, aux ordres de quelqu'un, & les exécuter. Obéir à Dieu. Obéir aux Lois. Obéir à un Prince. Obéir au Magistrat. Il n'obéit pas aux Arrêts. Obéir à Justice. Commandez & j'obéirai. Il sait bien se faire obéir. Il s'est fait obéir par force. Il obéit aveuglément. Pour bien commander, il faut avoir obéi.

On dit, Obéir à la force, obéir à la nécessité, pour dire, Faire ce que la force, ce que la nécessité contraint de faire.

On dit figurément, qu'Il faut que les passions obéissent à la raison, pour dire, qu'Il faut que les passions soient soumises, soient assujetties à la raison.

OBÉIR signifie aussi, Être sujet d'un Prince, d'un État. Les Provinces qui obéissent au Roi. Les peuples qui obéissoient à l'Empire Romain. En ce sens il ne se dit point des personnes particulières, mais seulement des Peuples, des Provinces, des Villes.

En parlant d'Un cheval qui se laisse manier aisément, on dit qu'Il obéit bien à l'éperon, à la main.

Il signifie figurément, Céder, plier; & il se dit des choses inanimées. L'acier obéit plus que le fer. Du fer qui obéit sous le marteau. Une lame d'épée qui obéit. L'osier obéit. Il obéit sans se rompre, sans se casser.

OBÉI, IE, participe .

OBÉISSANCE. s.f. Action de celui qui obéit. Grande obéissance. Humble obéissance. Prompte, parfaite, entière obéissance. Obéissance aveugle. Rendre obéissance à quelqu'un. Le fils doit obéissance à son père.

On dit, Vivre sous l'obéissance d'un Prince, pour dire, Être sous sa domination. Et on dit dans le même sens, Les Peuples qui sont sous l'obéissance. Il a réduit, il a rangé cette Province sous son obéissance. Dans tous les pays, dans toutes les terres de l'obéissance du Roi. Se soustraire à l'obéissance, de l'obéissance d'un Prince. Rentrer dans l'obéissance de son Prince. Rendre obéissance.

On dit, Prêter obéissance à un Prince, pour dire, Se soumettre à l'obéissance d'un Prince.

On dit aussi, Être sous l'obéissance de père & de mère, pour dire, Être soumis à l'autorité de son père & de sa mère de la manière prescrite par les Lois.

On dit proverbialement, Obéissance vaut mieux que sacrifice, pour dire, que Ce qu'on fait par esprit de soumission, est ordinairement plus méritoire que tout ce qu'on fait de son propre mouvement.

OBÉISSANCE signifie aussi, La disposition, l'habitude à obéir, la soumission d'esprit aux ordres des Supérieurs. Obéissance aveugle. Obéissance filiale, Obéissance servile, Obéissance chrétienne. Faire voeu de pauvreté, de chasteté & d'obéissance.

OBÉISSANT, ANTE. adj. Qui obéit. Un fils obéissant. Des sujets obéissans. Il a toujours été très-obéissant à son père, aux ordres du Prince. Une fille bien obéissante.

On dit par civilité, en parlant ou en écrivant, Votre très-humble & très-obéissant serviteur.

OBÉISSANT se dit figurément dans les choses morales, & signifie, Soumis. Pour rendre ses passions obéissantes à la raison, il faut....

OBÉISSANT se dit figurément en parlant des animaux. Un chien bien obéissant.

Il se dit aussi figurément de plusieurs choses inanimées, & signifie, Souple, maniable, qui cède, qui se plie facilement. Du cuir obéissant, du bois obéissant, de la matière qui est obéissante.

OBÉLISQUE. s.m. Espèce de pyramide étroite & longue, faite d'une seule pierre, & élevée pour servir de monument public. Tous les obélisques qui sont à Rome ont été apportés d'Égypte. Dresser un obélisque. Ériger un obélisque. Un obélisque de tant de pieds de haut. Un obélisque chargé de caractères hiéroglifiques. Obélisque de pierre, obélisque de marbre.

OBÉRER. v.a. Endetter. Il a fort obéré sa maison. Cet homme est fort obéré.

OBÉRÉ, ÉE, participe Une succession obérée. Une famille obérée. Des gens obérés. Un État obéré.

OBÉSITÉ. s.m. Terme de Médecine. Excès d'embonpoint.

OBJECTER. v.a. Opposer une difficulté à une proposition, opposer quelque chose à ce que quelqu'un dit ou prétend. Vous pouvez objecter à ce raisonnement... À cela j'objecte... Je sai bien tout ce que vous m'y pouvez objecter. Il prétendoit à une charge, on lui objecta la bassesse de sa naissance. On lui objecta qu'il avoit été repris de Justice. On lui objecta qu'il étoit trop jeune.

OBJECTÉ, ÉE, participe .

OBJECTIF, IVE. adj. Terme d'Optique. Il n'a d'usage qu'en cette phrase, Verre objectif, qui se dit du verre d'une lunette, destiné à être tourné du côté de l'objet qu'on veut voir; à la différence du verre qu'on appelle Oculaire, parce qu'il est destiné à être placé du côté de l'oeil.

Dans cette signification, Objectif s'emploie plus ordinairement au substantif. L'objectif de cette lunette ne vaut rien, l'objectif de l'autre est excellent.

On dit en termes de Théologie, que Dieu est notre béatitude objective, pour dire, que Dieu est le seul objet qui puisse faire notre bonheur.

OBJECTION. s.f. Difficulté qu'on oppose à une proposition. Cette objection est forte, est bien fondée, est sans réplique, est nulle, est pressante, est subtile, est ingénieuse. Faire une objection. Résoudre une objection. Répondre à une objection. Insister sur une objection. Réfuter une objection. Cette objection-là se détruit d'elle-même.

OBIER, OPIER, ou AUBIER. s.m. Arbrisseau dont on distingue deux espèces. L'une a ses fleurs comme un ombelle, & porte de petites baies rouges d'une saveur assez désagréable. On cultive la seconde espèce dans les jardins, à cause de la beauté de sa fleur. Elle

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