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Le sirop de pavot est un des remedes le plus communément
employé, toutes les fois que les narcotiques
légers sont indiqués. Voyez
Le sirop de pavot blanc est aussi connu dans les boutiques sous le nom de sirop de meconium, & sous celui de sirop de diacode.
La décoction d'une grosse tête de pavot ou de deux petites se donne assez communément, au lieu d'une dose commune de sirop.
Les semences du pavot blanc sont émulsives, & contiennent par conséquent de l'huile par expression. Le suc émulsis & l'huile nue de ces semences ne participent en rien de la qualité assoupissante du pavot. Cette distinction de vertu est très - anciennement connue: elle est notée dans Dioscoride; Matthiole en fait mention. M. Tournefort rapporte qu'on fait à Gènes des petites dragées avec des semences de pavot, dont les dames mangent une grande quantité, sans en éprouver aucune impression assoupissante. Geoffroi rapporte tous ces témoignages, auxquels il ajoute son propre sentiment. Il est fort singulier que toutes ces autorités & l'expérience n'ay ent pas détruit le préjugé qui regne encore; & que dans presque tous les livres de Médecine, même les plus modernes, on trouve les semences de pavot expressément demandées dans les émulsions qu'on prétend rendre plus tempérantes, plus calmantes. Il est plus singulier encore que Geoffroi lui - même conclud de son assertion contre la vertu calmante des semences de pavot, que ses semences sont propres aux émulsion destinées à appaiser le bouillonnement des humeurs, &c. Nous en concluons au contraire que ces semences n'y pourroient être propres que par les qualités très - communes de la matiere émulsive; & que, comme d'ailleurs ces semences sont, par leur petitesse, d'un emploi moins commode que les grosses semences émulsives, telles que les amandes douces, &c. il ne faut jamais préparer des émulsions avec les premieres, que quand on manque absolument des dernieres. Les têtes de pavot entrent dans les trochisques, béchiques noirs, & dans l'huile de mandragore; les semences dans le sirop de tortue, & la poudre diatragacanti frigidi; les feuilles dans le baume tranquille; le sirop dans les pillules de styrax, le looch blanc, les tablettes béchiques, &c.
Le pavot noir est fort peu employé en Médecine. Il y a pourtant des apothicaires qui prennent indifféremment les têtes de pavot noir, comme celles de pa<cb->
L'huile par expression connue dans plusieurs provinces du royaume sous le nom d'huile d'oeillet ou d'oeillette, & employée par le peuple dans ces pays sans le moindre inconvénient aux mêmes usages auxquels on emploie plus généralement l'huile d'olive; cette huile, dis - je, est retirée des semences de pavot noir. Cette observation prouve absolument pour l'huile de pavot noir, & concourt à prouver par analogie pour l'huile de pavot blanc que ces substances ne sont point narcotiques.
Les feuilles de pavot noir entrent dans l'onguent populeum & dans le baume tranquille: elle ne sont d'aucun usage, non plus que celles de pavot blanc dans les prescriptions magistrales.
Le pavot rouge ou coquelicot ne fournit à la Médecine que les pétales de ses fleurs.
Ces pétales sont de l'ordre des substances végétales
qu'il faut dessecher le plus promptement, c'est - à - dire par le secours de la plus grande chaleur qu'il
soit permis d'employer. Voyez
Les fleurs de coquelicot sont regardées comme très - adoucissantes, très - pectorales, comme légerement diaphorétiques & comme un peu calmantes. On emploie assez communément leur décoction legere, ou leur infusion théiforme à titre de tisane dans la toux opiniâtre & seche, dans les fluxions de poitrine, les pleurésies, & même dans la petite - vérole.
On retire une eau distillée des fleurs de coquelicot,
qui doit être rangée dans la classe de celles qui
sont parfaitement inutiles. Voyez
On en prépare une conserve & un sirop dont la vertu est analogue à celle de la décoction, mais qui ne permettant pas par leurs formes d'être données en aussi grande quantité, lui sont absolument inférieurs.
Les fleurs de coquelicot entrent dans la décoction pectorale de la pharmacopée de Paris. (b)
Cette espece qu'on appelle en particulier pavot
jaune cornu, est le glaucium flore luteo, I. R. H. 254.
Boerhaave, jud. alt. 305. papaver corniculatum luteum,
Sa racine est grosse comme le doigt, longue, jaunâtre en - dedans, & donnant un suc jaune. Elle pousse des feuilles amples, charnues, grasses, épaisses, velues, découpées profondément, dentelées en leurs bords, & comme crépées, de couleur de verd de mer, se couchant à terre, & attachées par de grosses queues.
Sa tige ne s'éleve que la seconde année; elle est
fort dure, nouée, glabre, divisée en plusieurs rameaux,
poussant de ses noeuds de petites feuilles légerement
découpées.
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