ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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crite. Le premier fut célebre en Sicile, & l'autre à Smyrne en lonie. Si l'on en juge par le petit nombre de pieces qui nous restent de lui, il ajouta à l'églogue un certain art qu'elle n'avoit point. On y vit plus de finesse, plus de choix, moins de négligence, mais peut - être qu'en gagnant du côté de l'exactitude, elle perdit du côté de la naiveté, qui est pourtant l'ame des bergeries. Ses bois sont des bosquets plûtôt que des bois; & ses fontaines sont presque des jets d'eau. Il semble même que ce soit sinon un autre genre que celui de Théocrite, au - moins une autre espece dans le même genre. On y voit peu de bergerie, ce sont des allégories ingénieuses, des récits ornés, des éloges travaillés, & qui paroissent l'avoir été. Rien n'est plus brillant que son idylle sur l'enlevement d'Europe.

Bion a été encore plus loin que Moschus, & ses bergeries sont encore plus parées que celles de ce poëte. On y sent par - tout le soin de plaire; quelquefois même il y est avec affectation. Son tombeau d'Adonis, qui est si beau & si touchant, a quelques antithèses qui ne sont que des jeux d'esprit.

Si on veut rapprocher les caracteres de ces trois poëtes, & les comparer en peu de mots, on peut dire que Théocrite a peint la nature simple & quelquefois négligée; que Moschus l'a arrangée avec art; que Bion lui a donné des parures. Chez Théocrite l'idyle est dans un bois ou dans une verte prairie; chez Moschus elle est dans une ville; chez Bion elle est presque sur un théâtre. Or quand nous lisons des bergeries, nous sommes bien - aises d'être hors des villes.

Virgile, né près de Mantoue de parens de médiocre condition, se fit connoître à Rome par ses poésies pastorales. Il est le seul poëte latin qui ait excellé en ce genre, & il a mieux aimé prendre pour modele Théocrite que Moschus ni Bion. Il s'y est attaché tellement, que ses églogues ne sont presque que des imitations du poëte grec.

Calpurnius & Némésianus se distinguerent par la poésie pastorale sous l'empire de Dioclétien; l'un étoit sicilien, l'autre naquit à Carthage. Après qu'on a lu Virgile, on trouve chez eux peu de ce moëlleux qui fait l'ame de cette poésie pastorale. Ils ont de tems en tems des images gracieuses, des vers heureux; mais ils n'ont rien de cette verve pastorale qu'inspiroit la muse de Théocrite.

Nous venons de transcrire avec grand plaisir un discours complet sur la poésie pastorale, dont on a établi la matiere, la forme, le style, l'origine, & le caractere des auteurs auciens qui s'y sont le plus distingués. Ce discours intéressant est l'ouvrage de l'auteur des Principes de littérature; & nous croyons qu'en le joignant aux articles Bucolique, Eglogue & Idyile , le lecteur n'aura plus rien à desirer en ce genre. (D. J.)

Pastorale

Pastorale, s. f. (Musique.) chant qui imite celui des bergers, qui en a la douceur, la tendresse, le naturel. C'est aussi une piece de muisique faite sur des paroles qui dépeignent les moeurs & les amours des bergers.

PASTORICIDES

PASTORICIDES, s. m. (Hist. eccl.) nom d'une secte du premier siecle. On appella ces hérétiques pastoricides, parce que leur rage se tournoit particulierement contre les pasteurs qu'ils tuoient. Jovet range le pastoricide parmi les anabatistes d'Angleterre.

PASTRANA

PASTRANA, (Géog. mod.) petite ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, avec titre de duché, sur le Tage. Long. 15. 4. lat. 40. 26.

PASTRUMA

PASTRUMA, (terme de relation.) les voyageurs au Levant nous disent que le pastruma est de la chair de boeus cuite, desséchée & mise en poudre, que les soldats turcs portent à l'armée, pour la dissoudre avec de l'eau, & en faire une espece de potage (D. J.)

PAT

PAT, (Jeu des échecs.) ce terme du jeu d'échecs se dit lorsque l'un des joueuss n'étant pas en échec, ne sçauroit jouer qu'il ne se mette en échec. Le pat differe du mat. On est mat, & l'on a perdu, quand on ne peut pas sortir d'échec; mais on est pat, lorsqu'on ne peut pas jouer sans se mettre en échec, & alors on recommence la partie, ni l'un ni l'autre n'ayant gagné. Si le roi ne peut jouer sans se mettre en échec, il est pat, & la partie est à refaire.

PATA

PATA, s. m. (Ornith.) nom que les Portugais du Brésil donnent à un des plus beaux & des plus gros canards de l'Amérique; il est presque de la grosseur d'une oie. Les Brésiliens l'appellent Ipecatiapoa. Voyez Ipecati - apoa.

PATAC

PATAC, s. m. (Comm.) monnoie d'argent, qui vaut un double. On dit aussi patar.

PATACA - CHICA

PATACA - CHICA, (Comm.) monnoie fictive usitée parmi les Algériens, & qui vaut 232 aspres, dont 15 font un réal d'Espagne, & 24 font un dupta qui vaut environ six livres argent de France. Le témin fait la huitieme partie d'un pataca - chica. Une piastre mexicaine ou de Séville, dont 20 doivent faire une livre, fait trois pataca - chicas & sept témins. Le karout est un demi témin ou quatorze aspres.

Pataca - gorda, monnoie fictive des Algériens, qui fait 696 aspres. Voyez l'article précédent.

PATACH

PATACH, s. m. (Comm. de potasse.) cendre gravelée qui se fait d'une herbe qu'on brûle, qui se trouve aux environs de la mer Noire & des châteaux des Dardanelles; elle sert pour faire le savon & pour dégraisser les draps, mais elle n'est pas estimée: celles de la côte de Syrie, & sur - tout de Tripoli, sont meilleures.

PATACHE

PATACHE, s. f. (Marine.) c'est un petit vaisseau de guerre qui est destiné pour le service des grands navires, & qui mouille à l'entrée d'un port pour aller reconnoître ceux qui viennent ranger les côtes. Ainsi la patache sert de premiere garde pour arrêter les vaisseaux qui viennent à entrer dans les ports. Le corps - de - garde de la patache doit ëtre composé de son équipage, ou de soldats détachés à cet effet. Les fermiers génétaux ont aussi des pataches qui se tiennent à l'entrée des ports pour avoir inspection sur ceux qui entrent. On dit pataches de fermes & bacs, bateaux & chaleupes de gouverneur.

Patache d'avis ou frégate d'avis, c'est un petit vaisseau qui porte les paquets à l'armée. (Z)

PATAGAU

PATAGAU, s. m. (Conchyolog.) coquille bivalve qui est une espece de came. Le patagau differe cependant beaucoup de la came ordinaire; il est plus grand, moins rond, plus lisse; il est chargé de taches jaunes, blanches & noires: une seule trompe de différente couleur, & d'environ quatre pouces de long, lui donne toute sorte de mouvement. Quoiqu'il ne paroisse former qu'un tuyau, il est cependant partagé intérieurement en deux par une espece de cloison, & chaque tuy au a son trou particulier qui se voit à l'extrémité de la trompe. Le supérieur qui rejette l'eau à trois piés de distance, est plus étroit que l'inférieur par où elle entre, & l'orifice des deux tuyaux est garni de petits poils blancs; ce long tuyau sans le secours d'une autre jambe, sert au coquillage à se mouvoir, & fournit à tous ses besoins, sans pouvoir avancer ni reculer, mais seulement s'enfoncer dans la vase. Les bords de la coquille sont tapissés de deux membranes épaisses qui l'environnent; elles sont blanches & très - unies, sans franges ni déchiquetures. (D. J.)

PATAGRUM

PATAGRUM, s. m. (Hist. anc.) galon d'or dont on bordoit les tuniques à l'échancrure du col. Le clavus au contraire étoit attaché en long sur la tunique.

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