ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 12:120

ce cas le passage du fossé est toujours fort difficile & fort périlleux.

Après avoir dit un mot des passages des fossés secs & pleins d'eau dormante, il reste à parler de ceux qui sont remplis par un courant, & de ceux qui sont secs, mais qu'on peut remplir d'eau quand on le veut. Ces sortes de fossés sont fort difficiles à passer, à - moins que l'on ne puisse détourner le courant, en lui donnant un cours dans la campagne, différent de celui qui le fait passer dans les fossés de la ville, ou qu'on ne puisse parvenir à rompre les écluses qui retiennent les eaux que l'ennemi conserve pour inonder le fossé.

Il y auroit bien des choses à dire pour entrer dans tout le détail du travail qu'il faut faire pour le passage de ces sortes de fosiés; nous n'en donnerons ici qu'une idée.

Supposant que les fossés soient remplis d'eau par un courant, ou autre riviere à laquelle on ne puisse pas donner un autre cours, ce qui s'appelle saigner le sossé, il faudra jetter à l'ordinaire dans le fossé une grande quantité de fascines chargées de terre & de pierres, bien liées ensemble par de forts & longs piquets, & avancer ainsi le passage jusqu'à ce qu'en ait retréci le fossé à une largeur de 20 à 30 piés, sur laquelle on puisse mettre de petites poutres qui joignent le pont de fascines aux décombres de la breche. On peut encore se faciliter le comblement du fossé, & par conséquent son passage, en faisant passer le mineur dans ces décombres, & en lui faisant faire une mine qui fasse sauter une partie du revêtement de la face attaquée dans le fossé.

Si l'ennemi a des retenues d'eau dont il puisse disposer pour détruire tous les logemens du fossé, lorsqu'il ne pourra plus s'y défendre, il faut pendant le siége tâcher de ruiner les écluses, c'est - à - dire, les solides de maçonnerie, ou les travaux de charpente qui servent de barriere à ces eaux. On les peut détruire en jettant une grande quantité de bombes sur les endroits où l'on sait qu'elles sont placées. Si l'on peut parvenir à les rompre, on donnera un libre cours à l'eau, & l'on travaillera après son écoulement au passage du fossé, comme si l'eau étoit dormante; s'il n'y a plus qu'un petit courant, on laissera un passage pour son écoulement, comme on vient de le dire précédemment.

Tout ce travail est sort long, fort difficile, & fort périlleux; il ne peut absolument se faire qu'autant qu'il est protégé d'un grand feu, non - seulement de toutes les batteries du chemin couvert, & de celle des ricochets, mais encore de celui des logemens du glacis, & de ceux du chemin couvert.

Tout ce que nous venons de dire pour le passage du fossé est général, tant pour les fossés des dehors, que pour ceux du corps de la place.

Nous avons supposé qu'ils étoient revêtus, mais s'ils ne l'etoient point, la descente en seroit plus facile. On pourroit la faire dans son talud, & le passer ensuite comme nous avons dit.

Dans tout ce détail nous n'avons point parlé des cunettes, espece de petit fossé de trois ou quatre toises de large, & dans lequel il y a toujours de l'eau, qu'on pratique quelquefois dans le milieu du grand; la cause de notre silence à son sujet, c'est qu'il ne peut guere augmenter la difficulté du passage du fossé dans lequel il se trouve construit. Dès qu'on est parvenu au bord de la cunette, on y jette des fascines pour la combler, comme dans le fossé plein d'eau. Son peu de largeur donne assez de facilité pour la combler; elle n'augmente la difficulté du passage du fossé, que lorsqu'il se trouve dans le fossé des caponieres qui la commandent & l'enfilent. Alors pour faire le passage de la cunette, il faut nécessairement chasser l'ennemi de ces caponieres; & c'est ce qu'on peut faire avec les bombes & les pierriers, & en faisant un feu continuel dessus, du logement du chemin couvert.

On se servoit autrefois pour le passage d'un fossé plein d'eau qu'on n'avoit ou saigner, d'un pont flottant de la largeur du fosse sur lequel on faisoit une galerie large de quatre ou cinq piés en - dedans, & haute de cinq à six tout compris. Elle étoit couverte en dos d'âne avec des peaux de vaches fraîches dessus, ou du fer blanc, pour empêcher que les feux d'artifices de l'ennemi ne l'endommageassent. La disposition de sa couverture en dos d'âne servoit à faire couler dans le fossé tout ce qu'on jettoit dessus.

Lorsque le fossé étoit sec, on construisoit une pareille galerie dans la largeur du fossé pour arriver au pié de la breche; mais elles ne sont plus en usage à présent. Elles servoient particulierement à faire arriver le mineur plus sûrement au pié de la breche pour s'y attacher. Il y parvient aujourd'hui ou par une galerie souterraine qu'il conduit sous le fossé, si la nature du terrein le permet, ou à la faveur de l'épaulement qui couvre le passage du fossé. Lorsque le fosié est plein d'eau, & que son passage est fort avancé, le mineur fait ensorte de gagner le pié de la breche, soit à la nage, soit par le moyen d'un radeau. Dès qu'il y est arrivé il s'enterre très - promptement dans les décombres de la breche. Voyez Attachement du mineur. (q)

Passage

Passage, (Hist. mod.) dans l'ordre de Malte, est le droit de réception que payent les membres qui y entrent, & qui n'est pas le même pour tous Le passage d'un chevalier est de 250 écus d'or pour le trésor de l'ordre, & de douze écus blancs pour le droit de la langue, soit qu'il soit reçu chevalier d'âge ou page du grand - maître. Le passage d'un chevalier reçu de minorité est de mille écus d'or pour le trésor, & de cinquante écus d'or pour la langue. Celui des servans d'armes est de deux cens écus d'or pour le trésor, & de douze cens blancs pour la langue, & le passage des diaco est de cent écus d'or, avec douze écus blancs pour le droit de la langue. Autrefois on rendoit ces sommes aux présentés, quand leurs preuves n'étoient pas admises à Malte; mais l'usage aujourd'hui est qu'elles demeurent acquises au trésor, dès qu'elles sont une fois consignées. Voyez Malte.

Passage

Passage, dans le Commerce, ou droit de passage, est un impôt que plusieurs princes exigent par le moyen de leurs officiers ou de leurs fermiers, dans de certains détroits ou lieux resserrés de leurs territoires, soit par terre ou par mer, de tous les vaisseaux, chariots, & voitures de toute espece, & même quelquefois des personnes ou passagers qui entrent dans les ports, ou qui en sortent, &c.

Le passage du Sund, (ce fameux détroit qui communique de la mer Germanique à la mer Baltique) est le passage le plus célebre qui soit en Europe. Les revenus en appartiennent au roi de Danemark, & se payent à Elseneur ou à Cronembourg. Voyez Sund. Les Suédois étoient exempts de ces droits par la paix de 1658; mais ils y ont été assujettis de nouveau par celle de 1720. Les François y jouissent aussi de quelque exemption qui ne regarde pas les droits, mais seulement la visite de leurs vaisseaux & marchandises, & le tems du payement pour lequel il leur est accordé trois mois. Dictionnaire de Commerce.

Passage, est aussi un droit que l'on paye pour le transport par mer des personnes & marchandises. On le nomme autrement fret. Voyez Fret. Idem.

Passage

Passage, (Architect.) c'est dans une maison une allée différente du corridor, en ce qu'elle n'est pas si longue.

Passage de servitude, c'est un passage dont on jouit

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.