PARFAIT, adj. terme relatif à parfaire. Voyez
ce verbe.
Il se dit des personnes & des choses; un homme
seroit parfait, une chose seroit parfaite, si on ne leur
remarquoit aucun défaut, & qu'ils eussent toutes
les qualités possibles, & au plus haut degré.
Il n'y a rien de parfait dans l'art.
Il n'y a rien d'imparfait dans la nature; tout ce qui
est nécessaire dans toutes ses parties est parfait.
L'impossibilité d'atteindre à la perfection, ne nous
dispense pas d'y viser. Voyez au mot parfaire, les
autres acceptions de parfait. Voyez aussi les articles
suivans.
Parfait
Parfait, adj. quelquefois pris substantivement:
on dit en termes de Grammaire le prétérit parfait, ou
simplement le parfait: ainsi amavi, j'ai aimé, est,
dit - on, le parfait de l'indicatif; amaverim, que j'aye
aimé, est celui du subjonctif; amavisse, avoir aimé,
est celui de l'infinitif. On verra (article Temps), que
celui dont il s'agit ici, est un prétérit indéfini, parce
que faisant abstraction de toutes les époques, il peut
être rapporté tantôt à l'une, & tantôt à l'autre, selon
l'exigence des cas. Quant au nom de parfait dont
on l'a décoré, ce n'est pas que les Grammairiens y
ayent vu plus de perfection que dans d'autres temps;
ce n'a été que par opposition avec le prétendu prétérit
que l'on a appellé imparfait, parce que l'on y
démêloit encore, quoique confusément, quelque
chose qui n'étoit point passé, mais présent. Voyez
Prétérit. (B. E. R. M.)
Parfait, Nombre
Parfait, Nombre, (Arithmétique.) les Arithméticiens appellent nombre parfait, celui dont les
parties aliquotes ajoutées ensemble, font le même
nombre dont elles sont les parties: ainsi 6 ou 28 sont
des nombres parfaits, parce que 1, 2, & 3, qui sont
les parties aliquotes du premier, font 6, & que 1,
2, 4, 7, & 14, qui font celles de 28, font aussi 28.
Parfait
Parfait, (Critique sacrée.) TELEI/OS2; ce mot est
assez commun dans le nouveau - Testament; il signifie
les Chrétiens qui réunissoient la foi, la lumiere,
& les bonnes oeuvres. Parfait, TELEI/OS2, dit Clément
d'Aléxandrie, est un terme qu'il ne faut pas étendre
à tous égards: on est parfait dans une vertu, mais
non pas en toutes au même degré; la nature humaine
ne comporte pas cette sorte de perfection. (D. J.)
Parfait
Parfait, terme de Physiologie, quelques écrivains appellent animaux parfaits, ceux qui sont produits
par une génération univoque, pour les distinguer
des insectes, que ces auteurs prétendent être
produits par une génération équivoque. Voyez
Génération, Univoque, Equivoque
, &c.
Parfait
Parfait, se dit aussi d'une maladie: il signifie le
même que complet & total; ainsi on dit apopléxie
parfaite.
Parfait
Parfait, en Musique, marque ce qui remplit
& satisfait l'oreille & l'esprit. C'est dans ce sens,
qu'on dit accord parfait, cadence parfaite. Voyez Accord, Cadence, &c.
Nos anciens musiciens divisoient le tems ou le
mode par rapport à la mesure, en parfait & imparfait; &, prétendant que le nombre ternaire étoit
plus parfait que le binaire, ils appelloient tems ou
modes parfaits, ceux dont la mesure étoit à trois
tems; ce qu'ils marquoient par un O plein, ou
barré, O. Le tems ou mode imparfait, formoit une
mesure à deux tems, & ils le marquoient par un O
coupé ou un C de cette maniere C ou C. Voyez
Tems, Mode, Mesure, Prolation, Valeur des notes , &c. (S)
Parfait contentement
Parfait contentement, terme de Metteur - enoeuvre, est le nom que l'on donne à un très - grand
noeuf bouffant de diamant que les dames portent sur
l'estomac au haut des pieces de corps.
PARFILER
PARFILER, v. act. c'est dépecer des morceaux
d'étoffes riches, brin à brin, séparer la soie de l'or
& de l'argent, rejetter la soie & remplir du fil d'or
& d'argent la boîte à parfiler. On parfile aussi des
morceaux d'étoffes en soie, sans dorure; c'est les
décomposer, séparer les brins de la trame & de la
chaîne, & en remplir la boîte à parfiler. On vend la
parfilure d'or; on fait des jupons, des manteaux de
lit ouettés & piqués de la parfilure en soie.
PARFILURE
PARFILURE, s. f. (Passementerie.) se dit de tous
les endroits de l'ouvrage où se forment les contours
des figures du dessein, tant en - dedans qu'en - dehors,
& qui sont exprimés par les points noirs & blancs
du dessein. Pour entendre ceci, il faut voir ce qui
est dit au mot Pas, sur les croisées de la chaîne; quelle
que soit une quantité des rames qui levent, elle
est toujours terminée aux deux extrémités par un
ou plusieurs points blancs ou laissés, qui en font la
terminaison, de même à chaque marche; c'est cette
opposition des pris & des laissés, qui est appellée
parfilure. Supposons pour plus de clarté, que les
points 1, 2, 3, 8, 9, 10, remplissent une ligne, levent,
les points 4, 5, 6, 7, ne leveront pas cette
ligne supposée en premiere marche; venons à la seconde: les points 1, 2, 5, 6, 9, 10, levent, les
points blancs 3, 4, 7, 8, ne levant pas, font parfilure entre eux, & les points noirs qui les touchent,
& forment ainsi la parfilure, ainsi des autres. Pour
tout dire, en un mot, un point noir ou pris est parfilure d'un point blanc ou laissé qui le suit, de même
qu'un laissé est parfilure d'un pris qui le suit.
PARFONDRE
PARFONDRE, (Peinture.) ce terme de peinture
en émail signifie faire fondre également. Les
couleurs que l'on applique sur l'émail & sur le verre,
doivent se parfondre, c'est - à - dire se mêlanger, s'unir
également. (D. J.)
PARFOURNISSEMENT
PARFOURNISSEMENT, s. m. (Jurisprud.) c'est
lorsque l'on acheve entierement de fournir quelque
chose dont on devoit livrer une certaine quantité,
comme des deniers, des grains, ou autre espece. (A)
PARFUM
PARFUM, s. m. (Composition de parfums.) la plûpart
des parfums se font avec le musc, l'ambre gris,
la civette, le bois de rose & de cedre, l'iris, la fleur
d'orange, la rose, le jasmin, la jonquille, la tubéreuse,
& autres fleurs odorantes. On y fait encore
entrer le storax, l'encens, le benjoin, le girofle,
le macis, & autres semblables drogues, que l'on
nomme communément des aromates. On compose
aussi des sachets parfumés avec des herbes aromatiques,
telles que peuvent être la lavande, la marjolaine,
la sauge, le thim, la sarriette, l'hyssope, &c.
Autrefois les parfums où entroient le musc, l'ambre
gris, & la civette, étoient recherchés en France,
mais ils sont tombés de mode, depuis que nos nerfs
sont devenus plus délicats. Parfum se prend souvent
pour les corps mêmes d'où s'exhalent les parfums;
en ce sens, les meilleurs parfums se tirent d'orient,
& des pays chauds. (D. J.)
Parfum
Parfum, (Littérat.) les anciens regardoient les
parfums non - seulement comme un hommage qu'on
devoit aux dieux, mais encore comme un signe de
leur présence. Les dieux, suivant la théologie des
Poëtes, ne se manifestoient jamais sans annoncer
leur apparition par une odeur d'ambroisie. Aussi
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