ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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à une couleur jaunâtre, à un aspect huileux & à un goût très - âcre. Cet état ne se corrige point, & une pareille noix doit être absolument rejettée. En général, quoique la noix fournisse un aliment assez savoureux & appétissant, sur - tout mangée avec du pain, selon le commun proverbe, on peut assurer cependant que c'est là une mauvaise nourriture.

Les noix fournissent une quantité considérable d'huile par expression, qui n'a que les qualités communes de cette espece d'huile, voyez Huile. Les noix vertes consites lâchent doucement le ventre, prises à la quantité de deux ou trois, s'il faut en croire Ray qui assure l'avoir expérimenté sur lui - même.

Eau des trois noix. Prenez des chatons ou fleurs de noyer, tant que vous voudrez; faites - les insuser dans suffisante quantité d'eau commune, ou d'eau de trois noix de l'année précédente distillée; prenez ensuite, dans la saison, des noix vertes encore tendres; pilez les; faites les macérer pendant 24 heures dans votre premiere eau distillée, & faites une seconde distillation; enfin, prenez dans la saison convenable, des noix presque mûres; pilez - les, & faites - les macérer pendant 24 heures dans le produit de votre seconde distillation; distillez pour la troisieme fois: l'eau que vous obtiendrez, est l'eau des trois noix.

M. Baron prétend dans ses notes sur Lemery, qu'au lieu de cohober l'eau distillée des fleurs de noyer sur les noix vertes & sur les noix bonnes à consire, il vaudroit mieux n'employer que les fleurs de noyer, les employer en plus grande quantité, & ne les distiller qu'une fois. Cette remarque est sans doute judicieuse, & principalement en ce qu'elle porte sur la réforme de l'usage puérile de faire cette eau en trois termes, en trois saisons, & qu'elle détruit l'opinion trop favorable que les Pharmacologistes se sont successivement transmise sur les principes volasils des noix vertes & des noix bonnes à confire. Je ne voudrois pas prononcer cependant que ces noix ne contiennent absolument aucun principe mobile. J'écris ceci au milieu de l'hiver, le ne saurois vérifier ce fait: mais il me semble que les noix, dans ces deux états, sont aromatiques, & même très aromatiques. Secondement, pour avoir une eau de noix aussi chargée qu'il fûr possible, j'aimerois mieux conseiller de la cohober deux ou plusieurs fois sur de nouvelles fleurs, que de ne demander qu'une seule dissillation.

Cette eau est fort recommandée contre ce qu'on appelle la malignité dans les maladies aiguës; elle est regardée comme un excellent anti hystérique, comme un bon stomachique, comme un excellent carminatif, & sur tout comme poussant très - efficacement par les sueurs & par les urines, & devenant par là une sorte de spécisique dans l'hydropisie. Geoffroi rapporte que la femme d'un apoticaire de Paris fut guéri de cette maladie, par cette seule eau dont elle prenoit six onces de quatre en quatre heures, après avoir tenté inutilement plusieurs autres remedes.

Le rob ou extrait de noix, connu dans les anciennes pharmacopées, sous le nom de dianucum, & qui est fort peu en usage aujourd hui, peut se retirer par l'évaporation du résidu de la distillation des noix bonnes à consire, c'est - à - dire de la troisieme distillation exécutée pour la préparation de l'eau des trois noix selon l'ancienne méthode. On peut aussi faire à dessein une forte décoction de noix, & en retirer un rob ou extrait selon l'art.

Noyer, racine de

Noyer, racine de, (Teinture.) Cette racine n'est bonne en teinture que dans l'hiver, parce que la seve de l'arbre s'y trouve comme retirée. L'écorce, lorsque l'arbre est en seve; la feuille, quand les noix ne sont pas encore bien formées; & la coque de la noix, lorsque les noix sont encore dans leur coque verte, & qu'on les a ouvertes pour en tirer le cerneau, sont alors bonnes pour la Teinture. Pour conserver long - tems la teinture de ces différens ingrédiens que fournit le noyer, il faut les mettre dans une cuve bien remplie d'eau, & ne les en tirer que pour les employer. (D. J.)

NOYERS

NOYERS, (Géog.) petite ville de France, en Bourgogne, sur la petite riviere de Serain, dans un vallon entouré de montagnes, à 7 lieues S. E. d'Auxerre. Long. 21. 30. lat. 47. 36.

Mrs Grenau freres, sont natifs de Noyers. Le cadet (Bénigne) devint professeur au college d'Harcourt, & y est mort en 1723, à 42 ans. L'aîné (Pierre), membre de la congrégation de l'église chrétienne, est mort en 1722, à 62 ans. Il a fait une satyre assez ingénieuse, sous le titre d'Apologie de l'équivoque.

Treuvé (Simon - Michel), théologien, étoit de Noyers; & fut gratifié par M. Bossuet d'un canonicat de son église de Meaux. Cependant il devint un zélé partisan de MM. de Port - royal, & des plus opposés à la constitution Unigenitus. Son meilleur ouvrage qu'il fit à 24 ans, a pour titre: Dispositions qu'on doit apporter aux sacremens de pénitence & d'eucharistie, in 12. Il mourut à Paris en 1730, à 77 ans. (D. J.)

NOYON

NOYON, s. m. signifie, en Horlogerie, une petite creusure, de forme cylindrique. Voyez Creusure. (T)

Noyon

Noyon, terme de jeu de boule, espace qui est au - delà de la barre du jeu de boule, & qui est environ trois piés derriere le but. Quand la boule entre dans cet espace, on dit qu'elle est noyée, & le joueur a perdu son coup.

Noyon

Noyon, (Géog.) ville de France, dans le Vermandois, en Picardie, aujourd'hui du gouvernement de l'ile de France, avec un évêche suffragant de Reims, dont l'évêque est comte & pair de France, ayant l'honneur de porter le ceinturon & le baudrier au sacre du roi.

Cette ville est fort ancienne: elle a été nommée en latin Noviodunum, Noviomagum, Novionunum, & Noviomagus - Veromanduorum. Elle n'étoit pas fort considérable sous l'empire romain; parce que la capitale des peuples Vermandois étoit la ville d'Auguste, aujourd'hui Saint - Quentin, située sur la Somme. Comme elle fut détruite par les Barbares, l'évêque des Vermandois se retira à Noviomagus, changé par corruption en Noviomum, Noyon. On voit par la notice de l'empire, section 35, que sur la fin du iv. siecle, ou au commement du v. Noyon étoit la demeure d'un préfet pour les Romains. Elle est dans une situation assez commode pour le commerce, & contient environ quatre mille habitans.

Les trois races des rois de France ont illustré cette ville par quelques événemens particuliers. Chilpéric II. de la premiere race, y fut enterré en 721. Charlemagne, de la seconde race, y fut selon quelques - uns couronné en 768; & Hugues Capet, de la troisieme, y fut élevé à la royauté en 987. François I. y conclut un traité avec Charles - Quint en 1516.

Cette ville a aussi essuyé en différens tems diverses calamites. César s'en rendit le maître. Les Normands la saccagerent dans le ix. siecle. Elle a été incendiée piusieurs fois depuis. Du tems de la ligue, elle fut prise & reprise. Enfin elle fut rendue à Henri IV. en 1594. Son commerce consiste en blé & avoine, en toiles de chanvre & de lin, & en cuirs tannés.

L'évêché des Vermandois fut transféré à Noyon sous l'épiscopat de Saint - Médard en 531. Cet évêché

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