ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Cette plante encore jeune, dit Koempfer, n'a qu'une petite racine simple, semblable à celle du panais, longue de trois pouces, de la grosseur du petit doigt,garnie de quelques fibres chevelues,blanchâtres, entre - coupée de petits sillons circulaires très - fins, & partagée quelquefois inférieurement en deux branches; elle a l'odeur du panais & le goût du chervi, moins doux cependant & plus agréable, étant corrigée par une certaine amertume qui se fait à peine sentir.

Cette plante devenue à la hauteur d'un pié, cultivée dans le Japon, pousse une ou deux racines semblables à la premiere; lorsque la plante a acquis plus de vigueur, qu'elle est plus branchue, & qu'elle porte des fleurs, ses racines sont de la longueur d'une palme; du collet de ses racines naissent ensemble plusieurs bourgeons, qui par la suite deviennent des tiges & des tubercules, qui se changent en racines. La tige s'éleve à la hauteur d'une coudée & plus; elle est moins grosse que le petit doigt, cylindrique, inégale, cannelée, partagée d'espace en espace par des noeuds relevés & pointillés tout - autour, comme dans le roseau; elle est branchue, & ses rameaux naissent en quelque maniere alternativement dans les noeuds; elle est solide à sa partie inférieure, & dans le reste elle est creuse ainsi que ses rameaux, qui sont aussi plus profondément cannelés.

Les feuilles qui varient selon l'état, la forme & la grandeur de la plante, sont portées sur des queues longues d'un pouce & demi; elles sont creusées en gouttiere jusqu'à la moitié de leur longueur, & embrassent les noeuds. Ces feuilles dans la plante naissante sont uniques, rondes, crénelées, longues d'un pouce, & taillées en forme de coeur à leur base; mais lorsque la tige a environ un pié de hauteur, les feuilles sont plus grandes, & fort semblables à celles de la berle & du chervi, composées de cinq lobes ou petites feuilles ovales, pointues, minces, découpées à dents de scie, d'un verd - gai, divisées par une côte & des nervures latérales, qui par leur fréquente réunion forment un réseau.

Enfin, lorsque la plante est parvenue à son etat de perfection, les feuilles sont découpées en trois lobes, & à mesure qu'elles s'approchent du sommet de la tige, elles sont plus petites & ont à peine la grandeur d'un ongle.

Les bouquets de fleurs qui terminent les rameaux sont garnis à leur base de petites feuilles étroites, disposées en parasol, dont les brins sont longs d'un pouce, chargés de plusieurs petits filets qui portent chacun une fleur blanche à cinq feuilles taillées en maniere de coeur, & placées en rose sur le haut d'un calice qui est de la figure de la graine de coriandre. Les étamines qui s'élevent dans les intervalles des feuilles de cette fleur sont courtes, & garnies d'un sommet blanc; le stile qui est fort court est fendu en deux parties.

La fleur étant passée, il lui succede un fruit, qui en tombant, se partage en deux graines cannelées, applaties d'un côté, nues, semblables à celles de l'anis, d'un roux foncé dans leur maturité, ayant le goût de la racine avec une foible chaleur.

Dans les aisselles des rameaux, naissent des bourgeons seuls ou plusieurs ensemble, arrondis, ovalaires, de la grosseur d'un pois, verdâtres, semblables en quelque façon à des verrues, d'un goût fade & douçâtre; lorsqu'on plante ces bourgeons ou qu'ils tombent d'eux - mêmes sur la terre, ils produisent des plantes de leur genre, de même que les graines. On cultive le ninzin au Japon, & on emploie ses racines dans tous les cordiaux & remedes fortifians du pays. (D. J.)

NIO ou IOS

NIO ou IOS, (Géog. anc. & mod.) île de l'Archi<cb-> pel, entre celle de Naxie au nord, celle d'Amorgo à l'Orient, celle de Santorin au midi, & celle de Sikino à l'occident.

Cette île a été connue des anciens sous le nom de Ios, & nommée ainsi par les Ioniens qui l'habiterent les premiers: elle a quarante milles de tour; mais elle n'a jamais été guere célébre que par le tombeau d'Homère. Ce fameux poëte passant de Samos à Athènes, vint aborder à Ios; il y mourut sur le port, & on lui dressa un tombeau, où l'on grava long - tems après l'épitaphe rapportée par Hérodote à qui on attribue la vie d'Homère.

Strabon, Pline & Pausanias parlent de ce tombeau; ce dernier ajoute, qu'on y montroit aussi celui de Climene mere de cet excellent homme, & assure qu'on lisoit un vieil oracle à Delphes, gravé sur une colonne qui soutenoit la statue d'Homère. Il paroissoit par cette inscription, que sa mere étoit de l'ile d'Ios: on lit le même oracle dans Etienne le géographe, qui a été suivi par Eustathe sur Homère & sur Denis d'Aléxandrie; mais Aulugelle, noct. Attic. liv. III. ch. xj. prétend qu'Aristote a écrit, qu'Homère avoit pris naissance dans l'île dont nous parlons. Quoi qu'il en soit, on cherche inutilement les restes de ce tombeau à Nio autour du port: on n'y voit qu'une excellente source d'eau douce qui bouillonne au travers d'une auge de marbre, à un pas seulement de l'eau salée.

La Porte trent ordinairement un cadi à Nio. Cetté île est assez bien cultivée; on estime beaucoup le froment qu'elle produit, mais elle manque d'huile & de bois: on n'y voit plus de palmiers, quoique selon les apparences, ces sortes d'arbres lui ayent anciennement attiré le nom de Phénicie qu'elle a porté, suivant la remarque de Pline & d'Etienne le géographe.

Il y a dans le cabinet du roi de France, une médaille à la légende de cette île (*I*H*T*W*N): d'un côté c'est la tète de Jupiter, de l'autre c'est une Pallas & un palmier. Le P. Hardouin fait mention d'une autre médaille de cette île; la tête de Lucilla y est représentée avec cette légende, num. popul. & urb. Il ne reste pourtant aucune marque d'antiquité dans N.o; ses habitans ne sont curieux que de piastres, & tous voleurs de profession: aussi les Turcs appellent Nio, la petite Malte, c'est - à - dire la retraite de la plûpart des corsaires de la Méditerranée. Les latins n'y ont qu'une église, desservie par un vicaire de l'évêque de Santorin: les autres églises sont grecques, & dépendent de l'évêque de Siphanto. Long. 43. 28. lat. 36. 35. (D. J.)

NIONS

NIONS, (Géog.) petite ville de France en Dauphiné, dans la baronnie de Montauban; elle est située dans un vallon sur le bord de la riviere d'Aygues.

Jacques Besnard a fait honneur à cette ville par sa naissance, il s'est acquis de la réputation par plusieurs ouvrages, & en particulier par la continuation de la république des lettres; c'est un des savans que la France perdit par la révocation de l'édit de Nantes. Il fut accueilli en Hollande, & nommé professeur de Philosophie à Leyde, où il finit ses jours en 1718 âgé de soixante - un ans. (D. J.)

NIORD

NIORD, (Mythol.) c'étoit dans la Mythologie des anciens peuples du nord le dieu qui présidoit aux mers & aux lacs; il étoit le maitre des vents, & appaisoit les eaux & le feu, il demeuroit suivant les Celtes, dans un lieu appellé Noatun. On l'invoquoit pour rendre heureuse la navigation, la chasse & la pêche, & pour obtenir des trésors. Comme Niord présidoit au plus perfide des élémens, les Celtes ne croyoient point qu'il fût de la vraie race de leurs grands dieux qui descendoient d'Odin. Les Gaulois connoissoient cette même divinité sous le

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