ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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qu'on veut retordre; le long de ce petit cylindre il y a plusieurs petits creux dans lesquels la corde du rouet qui fait remuer les nilles est retenue. Chaque rouet a toujours deux nilles, & retord deux cordes à - la fois.

Nille

Nille, s. f. terme de Vigneron, sorte de petit filet rond qui sort du bois de la vigne lorsqu'elle est en fleur.

Nille

Nille, en terme de Blason, se dit d'une espece de croix ancrée beaucoup plus étroite & menue qu'à l'ordinaire.

NILLÉ

NILLÉ. On dit, en terme de Blason, croix nillée, pour dire une croix faite de deux bandes séparées & crochues par le bout. Cette croix est ancrée & fort déliée, comme est la nille ou le fer d'un moulin, ce qui la fait aussi appeller croix de moulin.

NILOMETRE ou NILOSCOPE

NILOMETRE ou NILOSCOPE, s. m. (Hist. anc.) instrument dont les anciens faisoient usage pour mesurer la hauteur des eaux du Nil dans ses débordemens.

Ce mot vient du grec *NEILLOS2, Nil(qui vient lui - même de NEA ILUS2, nouveau limon, ou, selon d'autres, de NEW, je coule, & de ILUS2, limon), & de MERON, mesure. Les Grecs appelloient ordinairement cet instrument NEILOSXOPION.

Dans la bibliotheque du roi il y a un traité écrit en arabe sur les nilometres, intitulé neil fi alnal al Nil, dans lequel on décrit tous les débordemens du Nil, depuis la premiere année de l'hégire, jusqu'à la 875e.

Hérodote parle d'une colonne qu'on avoit élevée dans un endroit de l'île Delta, pour servir de nilometre; il y en a encore une semblable au même endroit dans une mosquée.

Comme toutes les richesses de l'Egypte viennent des inon lations du Nil, les Egyptiens les demandoient avec instance à leur dieu Sérapis, employant à cet effet plusieurs superstitions, & entr'autres le sacrifice d'une jeune fille qu'on noyoit tous les ans dans le Nil: ce qui obligea Constantin de leur défendre les sacrifices, & d'ordonner que le nilometre, qui avoit été jusqu'alors dans le temple de Sérapis, seroit mis dans une église. Julien l'apostat replaça le nilometre dans le temple de Serapis, où il resca jusqu'au tems du grand Théodose. Voyez, au sajet des nilometres, les actes de Léipsic, année 1686, p. 147. (G)

NILS

NILS. Voyez Euripes.

NIMBE

NIMBE, s. m. (Art numis.) en latin nimbus; c'est un cercle qu'on remarque sur certaines médailles, particulierement sur celles du bas empire, autour de la tête de quelques empereurs; ce cercle est assez semblable aux cercles de lumiere, qu'on met aux images des saints.

La plus ancienne médaille que nous connoissions, sur laquelle on voie le nimbe, est d'Antonin Pie, & rapportée par Oiselius, thes. num. tab. 67. n. 1. ce prince est représenté sur le revers, de bout, en habit militaire, la main droite étendue, tenant de la gauche une haste sans fer, avec un nimbe sur la tête. On trouve ensuite le nimbe sur un médaillon de Fausta, & sur une médaille de Constantin, publiée par André Morel, specim. tabul. 4. n. 4. & tab. 7. n. 1. Le nimbe devint encore plus commun sous les successeurs de ce prince, & le grammairien Servius, qui écrivoit sous les enfans du grand Théodose, semble le regarder comme un ornement de tête, également usité pour les dieux & pour les empereurs.

On peut consulter sur le nimbe des divinités payennes, des empereurs & des saints, une dissertation intitulée: Disquisitio de nimbis antiquorum, imaginibus deorum, imperatorum olim, & nunc Christi apostolorum, à Joanne Nicolaï, Jenoe 1699. in - 12. & les observations du sénateur Bonarotti, sur les vers antiques trouvés dans les cimetieres de Rome. Voyez Osservaz. sopr. fracum. di, vetr. p. 59. (D. J.)

NIMBO

NIMBO, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) arbre des Indes orientales, nommé par Jean Bauhin nimbo folio & fructu oleoe; par C. Bauhin, arbor indica fraxino similis, oleoe fructu; & par Herman, azedarach floribus albis semper virens. Cet arbre est de la grosseur du frène, & est verd toute l'année; son écorce est fort mince, ses feuilles sont vertes, ameres au goût, dentelées aux bords & terminées en pointe; ses fleurs sont petites, blanches, composées chacune de cinq pétales, ayant au milieu de courtes étamines jaunes; leur odeur approche de celle du triolet odorant. Quand les fleurs sont passées, il leur succéde des fruits de la figure d'une petite olive de couleur jaunâtre; on en tire une huile par expression, dont les habitans de Malabar sont grand usage pour les plaies, les piquûres & les contractions de nerfs.

Les auteurs du jardin de Malabar ont décrit une autre espece de nimbo qu'ils appellent karibepon, seu nimbo altera: c'est un bel arbre, fort grand,toujours verd, & portant fleur & fruit deux fois l'année. On le trouve aussi dans plusieurs contrées de Malabar. (D. J.)

NIMEGUE

NIMEGUE, (Géog.) ville des Pays - bas, capitale de la Gueldre hollandoise, avec une citadelle, un ancien palais & plusieurs forts. Cette ville entra dans l'alliance d'Utrecht en 1579; les Espagnols la prirent en 1585, mais le comte Maurice la reprit pour les Provinces - Unies en 1591. Elle est fameuse par la paix générale qui s'y conclut en 1678 & en 1679. Elle est sur le Vahal, entre le Rhin & la Meuse ou si l'on veut, entre Arahem & Graves, à 4 lieues de Clèves, 14 S. E. d'Utrecht, 20 S. E. d'Amsterdam, 16 N. O. de Cologne, 26 N. E. d'Anvers. Long. 23. 25. lat. 51. 55.

Le nom de cette ville est diversement écrit dans la langue du pays, comme Niew - Méegen, Nimwegen, Nimmegen, d'où les François ont dit Nimegue. Il ne faudroit pas d'autres preuves de son ancienneté, que les monumens d'antiquité romaine qu'on y découvre fréquemment. De plus, on la trouve nommée Noviomagus dans la table de Peutinger. Après la décadence de l'empire romain, le pays ayant été soumis à la puissance de plusieurs comtes de l'empire, la ville de Nimegue appartint au roi d'Austrasie, & ensuite aux empereurs dont elle obtint divers privileges, & entr'autres la dignité de ville impériale. Enfin, Philippe II. ayant violé par des emprisonnemens & des persécutions pour cause de religion, les libertés des habitans en 1579, ils se virent obligés d'entrer dans l'alliance d'Utrecht, qui a donné le nom aux Provinces - Unies des pays - bas. Quelques - uns de ses citoyens se sont acquis de la réputation dans le parti des armes, & d'autres dans la république des lettres. Je n'en citerai que trois: Geldenhaut (Gérard) en latin Geldenhaurius, tenoit un rang parmi les savans hommes du seizieme siecle. Il étoit plus connu sous le nom de sa patrie, que sous celui de sa famille, car Erasme & la plûpart de ses contemporains, l'appellent toujours Géraldus Noviomagus. Il se distingua dans la poésie & l'art oratoire, ce qui lui gagna les bonnes graces de Maximilien de Bourgogne, qui l'envoya à Vittemberg pour examiner l'état de l'église. Il revint de ce voyage si fort enchanté de la doctrine des protestans, qu'il changea de religion & quitta son pays; mais ne sachant où s'établir, il alla d'abord à Worms, ensuite à Strasbourg, à Ausbourg, & finalement à Marbourg, où il enseigna la Théologie. Il mourut de la peste en 1542, à l'âge de soixante ans. Il a écrit en latin une historia Batavica, une his -

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