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Cette maladie est très - grave, toujours dangereuse, & quelquefois funeste: un heureux hasard a découvert depuis long tems à ces peuples un reme de que l'empirisme aveugle a employé, & dont un succès presque constant a démontré l'efficacité. Ce remede consiste dans l'application d'une verge de fer rougie au feu sous le talon, qui chez ces peuples accoutumés à marcher piés nuds, est très - dur, calleux & peu sensible: on l'y laisse jusqu'à ce que le malade ressente de la douleur; & alors pour empêcher qu'il ne s'y forme des cloches, on bat doucement la partie avec un soulier plat. Dès l'instant même que l'opération est achevée, on voit pour l'ordinaire diminuer les vomissemens, la douleur & la fievre, qui en est une suite. Ce remede agit, comme l'on voit, moins comme un cautere que comme irritant, & par l'impression doulourcuse qu'il fait sur les nerfs de cette partie. Cette méthode est fort analogue à celle qui se pratique à Java pour guérir la colique: on y applique de même un fer rouge indifféremment à la plante des piés, & on soulage tout - à - coup. Cette façon d'agir singuliere, inexplicable dans les théories vulgaires, est très - conforme aux lois bien déterminées de l'économie animale. Voyez ce mot. Dellon nous assure qu'il a éprouvé sur lui - même & sur une infinité d'autres personnes, les bons effets de ce remede: d'où il résulte que des remedes bien différens guérissent à - peu - près également les mêmes maladies, & l'on voit presque le même nombre de malades échapper ou mourir traités par des méthodes absolument contraires. Il y a lieu de présumer que ce remede souverain à la Chine, auroit les mêmes avantages en France; mais la délicatesse naturelle à ses habitans, la nouveauté de ce secours, la quantité d'autres plus doux, sont des préjugés très - forts contre son usage, & qui dans les cas ordinaires méritent d'être respectés. Mais quand on a épuisé tous les remedes inutilement, qu'on est réduit à cette affreuse nécessité de voir périr des malades sans savoir de quel côté se tourner pour les secourir, je serois d'avis qu'on eût recours à un remede qui quoique cruel, l'est bien moins qu'un désespoir fatal. Lorsqu'après l'application de ce remede les symptomes sont diminués, mais la fievre subsiste encore, ils font prendre au malade des crêmes de ris chargées de beaucoup de poivre; ils répandent aussi du poivre sur la tête; ils attendent pour le purger que la maladie soit bien calmée, & que la fievre soit passée: alors ils donnent quelques purgatifs très doux; & quelle que soit l'ardeur de la fievre dans les commencemens, elle ne leur paroît jamais exiger la saignée, dont ils s'abstiennent entierement. Voyez Dellon, voyages dans les Indes orientales, année 1689, & Sauvage, de medicin. sinens. dissertat. (m)
Pour mordre, il faut 1°. que la mâchoire inférieure s'écarte de la supérieure vers la poitrine sur son condyle; 2°. il faut que cette mâchoire inférieure soit ensuite fortement pressée contre la mâchoire supérieure, afin que les alimens solides puissent être coupés par les dents incisives.
La premiere action se fait par la contraction des
deux muscles digastriques; la seconde dépend de la
contraction, 1°. des muscles crotaphites, 2°. des
masseters, 3°. des ptérigoidiens externes, 4°. des ptérigoïdiens
internes. Ces quatre muscles agissant ensemble
élevent la mâchoire, au lieu que s'ils agissent
séparément ils la tirent latétalement & en arriere;
mais si les huit muscles qu'on vient de décrire agissent
ensemble, la mâchoire inférieure est pressée
avec une force incroyable contre la supérieure.
Ainsi toutes les dents des deux mâchoires étant fort
comprimées, on voit clairement que ce sont les huit
dents incisives qui se présentant les unes aux autres
& se frappant réciproquement avec violence, mordent, divisent les alimens, & commencent ainsi la
mastication. Voyez donc
Il y a des étoffes ou feutres qui mordent facilement
la teinture, & d'autres qui la mordent très - malaisément. Voyez
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