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Cependant quoique Mereure ait été vû encore deux fois depuis ce tems - là sur le Soleil, ce n'a été qu'en 1723 que M. Halley s'est determiné à publier ses élémens des tables de cette planete, dont on peut dire que le mouvement est assez exactement connu aujourd'hui. On peut s'en assûrer en comparant ces élémens à deux autres observations du passage de Mercure sur le Soleil faites en 1736 & 1743, & qui ont été aussi complettes qu'on pouvoit le desirer.
Selon M. Newton, le mouvement de l'aphélie de Mercure seroit beaucoup plus lent que ne supposent les Astronomes, ce qui ne doit pas nous étonner, Mercure n'ayant jamais été si souvent ni si exactement observé que les autres planctes. Ce mouvement, suivant M. Newton, est d'environ 52" par an. Le mouvement du noeud, détermine par M. Halley, d'après ses observations des passages de Mercure par le Soleil en cent ans de 1°. 26'. 35". selon la suite des signes.
L'excentricité de cette planete est très - considérable, & sa plus grande équation du centre est, selon M Halley, de 24°. 42'. 37". Cependant les Astronomes sont encore partagés là - dessus, & cet élément de sa théorie est celui qui paroit jusqu'à présent le moins connu. Il n'en est pas de méme de l'inclinaison de son orbite au plan de l'échptique, M. Halley l'a établie par des observations décisives & fort exactes de 6°. 59'. 20".
M. Halley, dans la dissertation qu'il a donnée sur
l'observation du passage de Mercure faite dans l'île de
Ste Hélene en 1677, a prédit les différens passages
qui doivent être observées jusqu'au xix. siecle; suivant
le calcul de cet astronome, Mercure doit être
vû dans le Soleil proche de son noeud ascendant au
mois d'Octobre des années 1756, 1769, 1770,
1782, 1789, & proche de son noeud descendant
au mois d'Avril des années 1753, 1786, 1799.
Voyez
M. le Monnier, dans l'assemblée publique de l'académie des Sciences d'après Pâques 1747, a lu un mémoire qui contient les élémens de la théorie de Mercure, déterminés avec l'exactitude qu'on sait qu'il apporte dans l'Astronomie. (O)
Quoique le mercure ne se soutienne ordinairement
dans le barometre qu'à la hauteur de 28 à 29
pouces, cependant M. Huyghens a trouvé que si
on enferme le mercure bien purgé dans un lieu bien
fermé & à l'abri de toute agitation, il se soutiendra
alors à la hauteur de 72 pouces, phénomene dont
les Philosophes ont assez de peine à rendre raison.
M. Muschenbroeck, dans son Essai de Physique, l'attribue
à l'adhésion du mercure aux parois du verre,
& dit, pour appuyer son sentiment, que lorsqu'on
secoue un peu le tuyau, le mercure se détache, &
retombe à la hauteur de 29 pouces. Voyez
Le mercure se trouve en deux états différens dans le sein de la terre; ou il est tout pur & sous la forme fluide qui lui est propre, & alors on le nomme mercure vierge, parce qu'il n'a point éprouvé l'action du feu pour être tiré de sa mine; ou bien il se trouve combiné avec le soufre, & alors il forme une substance d'un rouge plus ou moins vis que l'on nomme cinnabre. Voyez cet article, où l'on a décrit les différentes especes de cinnabre, & la maniere dont on en tire le mercure; il nous reste donc simplement à parler ici du mercure vierge, & de la maniere dont il se trouve.
De toutes les mines de mercure connues en Europe, il n'en est point de plus remarquables que celles d'Y dria dans la Carniole, qui appartient à la maison d'Autriche. Ces mines sont dans une vallée au pié de hautes montagnes, appellées par les Romains Alpes Julioe. Elles furent découvertes par hasard en l'année 1497. On dit qu'un ouvrier qui faisoit des cuves de bois, ayant voulu voir si un cuvier qu'il venoit de finir étoit propre à tenir l'eau, le laissa un soir au bas d'une source qui couloit; étant revenu le lendemain & voulant ôter sa cuve, il trouva qu'elle étoit si pesante, qu'il ne pouvoit point la remuer; ayant regardé d'ou cette pesanteur pouvoit venir, il apperçut qu'il y avoit sous l'eau une grande quantité de mercure qu'il ne connoissoit point; il l'alla porter à un apothicaire qui lui acheta ce mercure pour une bagatelle, & lui recommanda de revenir lorsqu'il auroit de la même matiere: à la fin cette découverte s'ébruita, & on en avertit l'archiduc d'Autriche, qui se mit en possession de ces mines, dont les princes de cette maison se sont jusqu'à présent fait un revenu très - considérable.
Les mines d'Y dria peuvent avoir environ neuf cens piés de profondeur perpendiculaire; on y descend par des bures ou puits, comme dans toutes les autres mines; il y a une infinité de galeries sous terre, dont quelques - unes sont si basses, que l'on est obligé de se courber pour pouvoir y passer, & il y a des endroits où il fait si chaud que, pour peu qu'on s'y arrête, on est dans une sueur très - abondante. C'est de ces souterreins que l'on tire le mercure vierge; quelques pierres en sont tellement remplies, que lorsqu'on les brise, cette substance en sort sous la forme de globules ou de gouttes. On le trouve aussi dans une espece d'argille, & quelquefois l'on voit ce mercure couler en forme de pluie & suinter au - travers des roches qui forment les voûtes des souterreins, & un homme a souvent été en état d'en recueillir jusqu'à 36 livres en un jour.
Quant à la mine de mercure ou roche qui contient
le mercure vierge, on la brise avec des marteaux, &
on en fait le lavage, ainsique de l'argille qui en est
chargée; à l'égard des pierres qui n'en contiennent
qu'une petite quantité, on les écrase sous des pilons,
& on les lave ensuite pour en dégager la partie
terreuse & pierreuse la plus légere, & qui ne
renferme plus de mercure; après quoi on porte cette
mine lavée dans un magasin. On ne travaille dans
les souterreins que pendant l'hiver, alors on amasse
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