RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 9:946
Il y a dans la malice de la facilité & de la ruse, peu d'audace, point d'atrocité. Le malicieux veut faire de petites peines, & non causer de grands malheurs. Quelquefois il veut seulement se donner une sorte de supériorité sur ceux qu'il tourmente. Il s'estime de pouvoir le mal, plus qu'il n'a de plaisir à en faire. La malice n'est habitude que dans les ames pe tites, foibles & dures.
Ainsi les fievres que les Medecins appellent malignes, sont celles dont la cause, les complications, les accidens, s'opposent aux effets salubres que le méchanisme propre de la fievre produiroit, si la cause de la maladie n'avoit pas des qualités pernicieuses qui la rendent funeste, ou du - moins indomptable; ou si les complications, les accidens, les symptômes étrangers à la fievre, ou le mauvais traitement du medecin, ne troubloient pas les opérations par lesquelles ce méchanisme pourroit procurer la guérison de la maladie.
Ce n'est donc pas à la fievre même qu'on doit imputer la malignité, ou les mauvais effets de la maladie, puisque ce desordre n'en dépend pas; qu'il lui est entierement étranger, & qu'il la dérange & la trouble. Quelquefois même cette malignité ne paroît pas accompagnée de fievre, car elle y est d'abord fort peu remarquable. Ainsi, lorsque selon le langage ordinaire, nous nous servons de l'expression de fievre maligne, nous entendons une fievre qui n'est pas salutaire, parce qu'elle ne peut pas vaincre la cause de la maladie: alors cette cause & ses effets sont fort redoutables, sur - tout dans les fievres continues, épidémiques, où l'art ne peut suppléer à la nature, pour expulser une cause pernicieuse qui n'a pas d'affinité avec les excrétoires; c'est pourquoi on peut regarder dans ce cas une maladie comme maligne, par la seule raison que la nature ne peut pas se délivrer de cette cause par la fievre, ou par des éruptions extérieures, avant qu'elle fasse périr le malade.
Les fievres malignes sont caractérisées par les signes
Les symptômes des fievres caractérisées malignes, sont le spalme, les angoisses, la prostration des forces, les colliquations, la dissolution putride, des évacuations excessives, les assoupissemens léthargiques, les inflammations, le délire & les gangrenes; la fievre est ici le mal qui doit le moins occuper le medecin; elle est même souvent ce qu'il y a de plus favorable dans cet état. Les accidens dont nous venons de parler, présentent seuls la conduite qu'il faut remplir dans le traitement de ces maladies compliquées. En général, le meilleur parti est de corriger le vice des humeurs suivant leur caractere d'acrimonie, de putridité, de colliquation; les évacuer doucement par des remedes convenables, & soutenir les forces accablées de la nature. Consultez le livre du docteur Pringle, on the discases of the arm y, & le traité des fievres de M. Quesnay. (D. J.)
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.