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Alba ligustra cadunt, vaccinia nigra leguntur.
La racine de l'arbre est longue, grosse, branchue & étendue; il croît aux lieux aquatiques, aux bords des rivieres. Son fruit contient beaucoup d'huile & de sel volatil.
On nous apporte d'Angleterre & de plusieurs autres endroits, l'amande du noyau de ce fruit seche, parce que les parfumeurs en emploient dans leurs savonettes. On appelle cette amande du nom de l'arbre, mahaleb, ou magaleb. Elle doit être grosse comme l'amande du noyau de cerise, récente, nette; elle a ordinairement une odeur fort desagréable, & approchante de celle de la punaise.
Le bois de Sainte - Lucie qui nous est apporté de Lorraine, & dont les Ebénistes se servent pour leurs beaux ouvrages, est tiré du tronc de l'arbre mahaleb. Il doit être dur, compact, médiocrement pesant, sans noeuds ni obier, de couleur grise, tirant sur le rougeâtre, couvert d'une écorce mince & brune, semblable à celle du cerisier, d'une odeur agréable, qui augmente à mesure que le bois vieillit.
On trouve dans plusieurs relations des descriptions étonnantes de ce goufre & de ce courant; mais la plûpart de ces circonstances ne sont fondées que sur des bruits populaires; on dit que ce goufre fait un bruit horrible, & qu'il attire à une très - grande distance les baleines, les arbres, les barques & les vaisseaux qui ont le malheur de s'en approcher; quaprès les avoir attirés, il les réduit en pieces contre les rochers pointus qui sont au fond du goufre. C'est de cette prétendue propriété qu'est venu le nom de Mahlstrom, qui signifie courant qui moud. L'on ajoute qu'au bout de quelques heures, il rejette les débris de ce qu'il avoit englouti. Cela dément le sentiment du pere Kircher, qui a prétendu qu'il y avoit en cet endroit un trou ou un abîme qui alloit au centre de la terre, & qui communiquoit avec le golfe de Bothnie. Quelques auteurs ont assuré que ce courant, ainsi que le tournoyement qui l'accompagne, n'étoit jamais tranquille; mais on a publié en 1750, dans le tome XII. des mém. de l'académie royale des Sciences de Suede, une description du Mahlstrom, qui ne laisse plus rien à désirer aux Physiciens, & qui en faisant disparoître tout le merveilleux, réduit tous ces phénomenes à la simple vérité. Voici comme on nous les décrit.
Le courant a sa direction pendant six heures du
nord au sud, & pendant six autres heures du sud au
nord; il suit constamment cette marche. Ce courant
ne suit point le mouvement de la marée, mais il en
a un tout contraire, en effet dans le tems que la marée
monte & va du sud au nord, le Mahlstrom va du
nord au sud, &c. Lorsque ce courant est le plus violent,
il forme de grands tourbillons ou tournoyemens
qui ont la forme d'un cône creux renversé, qui
peut avoir environ deux famnars, c'est - à - dire douze
piés de profondeur; mais loin d'engloutir & de briser
tout ce qui s'y trouve, c'est dans le tems que le
courant est le plus fort, que l'on y pêche avec le plus
de succès; & même en y jettant un morceau de bois,
il diminue la violence du tournoyement. C'est dans
le tems que la marée est la plus haute & qu'elle est
la plus basse, que le goufre est le plus tranquille;
mais il est très - dangereux dans le tems des tempêtes
& des vents orageux, qui sont très - communs dans ces
mers, alors les navires s'en éloignent avec soin, &
le Mahlstrom fait un bruit terrible. Il n'y a point de
trous ni d'abîme en ce lieu, & les pêcheurs ont
trouvé avec la sonde, que le fond du goufre étoit
composé de rochers & d'un sable blanc qui se trouve
à vingt brasses dans la plus grande profondeur. M.
Schelderup, conseiller d'état en Norwege, à qui cette
description est dûe, dit que tous ces phénomenes
viennent de la disposition dans laquelle se trouve
cette rangée d'îles, entre lesquelles il n'y a que des
passages étroits qui font que les eaux de la pleine
mer ne pouvent y passer librement, & par là s'amassent
& demeurent en quelque façon suspendues
lorsque la marée hausse; d'un autre côté lorsque la
marée se retire, les eaux qui se trouvent dans le golfe
qui sépare ces îles du continent, ne peuvent point
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