ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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me de Lucifer de Cagliari au quatrieme siecle.

S. Augustin semble indiquer, qu'ils croyoient que l'ame étoit transmise aux enfans par leurs peres. Théodoret dit, que Lucifer fut auteur d'une nouvelle erreur. Les Luciseriens se multiplierent beaucoup dans les Gaules, sur - tout à Trèves, à Rome, en Espagne, en Egypte & en Afrique.

L'occasion de ce schisme fut, que Lucifer ne put souffrir qu'on eût rétabli les évêques tombés dans l'hérésie, qu'il se sépara de leur communion & persista dans ce schisme jusqu'à la mort. Il y eut peu d'évêques Luciferiens, mais beaucoup de prêtres & de diacres. Ceux de cette secte avoient une aversion extrème pour les Ariens. Dict. de Trév. (D. J.)

LUCINE

LUCINE, s. f. (Mythol.) déesse qui présidoit aux accouchemens des femmes & à la naissance des enfans. Souvent c'est Diane, comme dans une inscription antique recueillie par Gruter, qui porte Diana Lucina invicta; mais plus communément, c'est Junon; Térence ne dit que Junon Lucina. Olen de Lycie, un des plus anciens poëtes de la Grece, donne cette déesse pour mere de cupidon, dans un hymne qu'il avoit fait en son honneur, & dont parle Pausanias, mais Olen est le seul qui ait imaginé cette fiction.

Dès que les femmes en travail invoquoient Lucine, elle venoit pour les assister, & leur procurer une heureuse délivrance. Les Parques accouroient aussi de leur côté, mais c'étoit pour se rendre maîtresses de la destinée de l'enfant, au moment de sa naissance.

On connoît les formules de prieres des femmes en couche, lorsqu'elles appelloient Lucine à leur secours: elles s'écrioient, casta fave Lucina! Juno Lucina fer opem; serva me, obsecro! Mais Ovide qu'on peut regarder comme un grand prêtre, initié dans les mysteres les plus secrets de Lucine, ou plutôt instruit par elle - même, apprit aux femmes en travail la conduite importante qu'elles doivent tenir dans ces momens, lorsqu'il leur dit.

Ferte Deoe flores, gaudet florentibus herbis Hoec Dea; de tenero cingite flore caput; Dicite: Te lumen nobis Lucina dedisti, Dicite: Tu voto parturientis ades.

Le même Ovide nous décrit toutes les fonctions de Lucine; mais c'est assez pour nous de voir, que les couronnes & les guirlandes entroient dans les cérémonies de son culte. Tantôt on représentoit cette déesse comme une matrone, qui tenoit une coupe de la main droite, & une lance de la gauche; tantôt elle est figurée assise sur une chaise, tenant de la main gauche un enfant emmailloté, & de la droite une fleur faite en lys. Quelquefois on lui donnoit une couronne de dictamne, parce qu'on croyoit que cette plante produisoit une prompte & heureuse délivrance.

On appelloit cette déesse Ilithie, Zygie, Natalis, Opigene, Olympique; & sous ce dernier nom, elle avoit un temple en Elide, dont la prêtresse étoit annuelle.

Le nom de Lucine vient, dit Ovide, de lux, lumiere, parce que c'est cette divinité qui donne par sa puissance, le jour, la lumiere aux enfans. (D. J.)

LUCINIENNE

LUCINIENNE, (Littér.) surnom de Junon Lucine chez les Romains; c'est aussi sous ce surnom de Lucinienne qu'elle avoit un autel à Rome, où l'on sacrifioit en son honneur, & où les femmes grosses portoient leur encensement. (D. J.)

LUCKO

LUCKO, (Géog.) en latin Luccovia, en allemand Lusnc; ville de Pologne dans la Volhinie, avec un évêché suffragant de Gnesne. Bodeslas, roi de Pologne, s'en rendit maître en 1074, après un siege de plusieurs mois. Elle est située sur la Stur, à 25 lieues N. E. de Lembourg, 67 S. E. de Varsovie, 78 N. E. de Cracovie, long. 43. 48. lat. 50. 52. (D. J.)

LUCON

LUCON, (Géog.) île considérable d'Asie dans l'Océan oriental, la plus grande & la plus septentrionale des îles Philippines, situées à la latitude d'environ 15 degrés. Elle est cependant saine, & a les eaux les meilleures du monde; elle produit tous les fruits qui croissent dans les climats chauds, & est admirablement placée pour le commerce de la Chine & des Indes.

On la nomme aussi Manille, du nom de sa capitale, elle a environ 160 lieues de long. 30 à 40 de large, & 360 de circuit: On y trouve de la cire, du coton, de la cannelle sauvage, du souffre, du cacao, du ris, de l'or, des chevaux sauvages, des sangliers & des bufles. Elle fut conquise en 1571 par Michel Lopez espagnol, qui y fonda la ville de Manille; les habitans sont Espagnols & Indiens, tributaires de l'Espagne.

La baye & le port de Manille qui sont à sa côte occidentale, n'ont peut - être rien de pareil. La baye est un bassin circulaire de près de 10 lieues de diametre, renfermé presque tout par les terres; voyez les Voyages du Lord Anson, & la belle carte qu'il a donnée de cette île.

Sa situation, selon les cartes de Tornton, est à 116. 30. à l'orient du méridien de Londres, & 114. 5. du méridien de Paris, lat. 14. à 15. (D. J.)

Luçon

Luçon, (Géog.) petite ville de France en Poitou, avec un évêché suffragant de Bordeaux, érigé en 1317 par Jean XXII: long. 16. 29. 26. lat. 46. 27. 14.

LUCOPIDIA

LUCOPIDIA, (Géog. anc.) ancienne ville de l'île d'Albion, c'est - à - dire, de la grande Bretagne, selon Ptolomée, liv. II. ch. iij. Neubridge, Talbot & Humfret, croyent que c'est présentement Carlisle. (D. J.)

LUCQUES

LUCQUES, (Géog.) en latin Luca & Lucca, ancienne ville d'Italie, capitale de la république de Lucques, avec un archevêché.

Cette ville est fort ancienne; elle fut déclarée colonie, lorsque Rome l'an 576 de sa fondation, y envoya deux mille citoyens. Les Triumvirs qui la formerent, furent P. Elius. L. Egilius, & Cn. Sicinius; lors de la décadence de l'empire romain, elle tomba sous le pouvoir des Goths, puis des Lombards qui la garderent jusqu'au regne de Charlemagne; ensuite, elle a passé sous différentes dominations d'états & de particuliers, jusqu'à l'année 1450 qu'elle recouvra sa liberté, & elle a eu le bonheur de la conserver jusqu'à ce jour.

Lucques est située sur le Serchio, au milieu d'une plaine environnée de côteaux agréables, à 4 lieues N. E. de Pise, 15 N. O. de Florence, 8 N. E. de Livourne, 62 N. O. de Rome; long. selon Cassini, 31. 4. lat. 43. 50.

Cette petite ville est la patrie, 1°. d'André Ammonius, poëte latin, qui devint secrétaire d'Henri VIII. & qui mourut de la suette en Angleterre, en 1517: 2°. de Jean Guidiccioni, qui fleurissoit aussi dans le seizieme siecle, & qui fut élevé aux premieres dignités de la cour de Rome; ses oeuvres ont vû le jour à Naples en 1718: 3°. de Martino Poli, chimiste associe de l'ac. des Sciences de Paris, mort en 1714; il combattit dans son Traité intitulé, il triompho degli acidi, un violent préjugé de médecine qui régnoit alors, & qui subsistoit encore un peu dans ce pays: 4°. de Sanctes Pagninus, religieux dominicain, très - versé dans la langue hébraïque & chaldaïque; il est connu de ce côté - là, par son Thesaurus linguoe sanctoe, qu'on a réimprimé plusieurs fois; il mourut à Lyon en 1536.

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