ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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onduite, parce quele régiment roule presque toujours sous la discipline du lieutenant colonel. Les colonels, pour l'ordinaire, étant de jeunes gens de qualité qui pensent moins au service qu'à leurs plaisirs, on prend communément pour cet emploi, lorsqu'il vient à vaquer, le plus ancien capitaine, parce qu'il est rare qu'étant parvenu à cette ancienneté, il n'ait pas toutes les qualités convenables pour s'en bien acquitter. Il doit être actif, vigilant, & connoître toutes les fonctions des différentes charges du régiment, afin de savoir si ceux qui les possedent s'en acquittent bien; il doit savoir la force de chaque compagnie pour employer les meilleurs hommes dans les occasions, ou il faut qu'il soit assuré de la valeur de sa troupe; il doit tenir la main à la discipline du régiment, savoir attaquer & défendre un poste qui lui est confié, s'y retrancher selon le terrein & la conséquence du poste; savoir mener un régiment au combat, faire une retraite quand il y est forcé, & donner à son bataillon les différentes formes, selon qu'il est attaqué dans le combat ou dans la retraite. Au siége d'une place, il fait, dans l'absence du colonel, les mêmes fonctions, qui sont de faire défense à tous soldats du régiment de sortir du camp la veille du jour qu'il doit monter la garde de la tranchée; & après avoir reçu l'ordre du lieutenant général ou du maréchal de camp qui est de jour, il conduit le régiment dans les postes, pour relever les autres; il marche à l'endroit de l'attaque le plus à couvert qui lui est possible. Lorsqu'il est arrivé, il visite les travaux, fait exécuter les ordres qu'il a reçus, & prend un grand soin des officiers & des soldats: son poste est à la gauche du colonel lorsque le régiment n'a qu'un bataillon; car quand il est de plusieurs, le colonel commande le premier, & le lieutenant colonel le second. Maximes & instructions sur l'art militaire, par M. de Quincy.

Dans le régiment des gardes françoises, celui qui commande la colonelle sous le colonel, porte le titre de capitaine - lieutenant commandant la colonelle. Dans le corps de cavalerie étrangere, le lieutenant colonel est le premier capitaine du régiment qui le commande en l'absence du colonel. Dans les régimens françois de cavalerie, c'est le major qui fait les fonctions de lieutenant colonel, & qui en a les prérogatives.

Comme la charge de lieutenant colonel est considérable & importante, & qu'elle est exercée par des officiers de mérite & d'expérience, le roi y a ajoûté des distinctions qui sont marquées dans ses ordonnances.

Il y dispense les lieutenans colonels des régimens d'infanterie de monter la garde dans les places; il ordonne que bien que les colonels soient présens au corps, les lieutenans colonels auront le choix des logemens préférablement aux capitaines, sans qu'ils soient obligés de les tirer avec eux. Qu'en outre, il leur soit loisible de choisir, après les colonels, celui des quartiers dans lesquels ils viendront commander, encore bien que leurs compagnies ne s'y trouvent point logées. Que quand les régimens seront en bataille, & que les colonels seront présens à la tête, les lieutenans colonels conserveront le pas devant tous les capitaines. Qu'en l'absence des colonels, ils auront commandement sur tous les quartiers des régimens, & qu'ils commanderont le second bataillon quand le colonel sera présent pour commander le premier.

Il est encore ordonné que les lieutenans colonels des régimens de cavalerie, en l'absence des mestres - decamp, & sous leur autorité en leur présence, commanderont lesdits régimens de cavalerie, & ordonneront à tous les capitaines des compagnies & à tous les officiers desdits régimens, ce qu'ils auront à faire pour le service de sa majesté, & pour le maintien & résablissement desdites compagnies; & que partout où ils se trouveront, ils commanderont à tous capitaines & majors de cavalerie. Histoire de la milice françoise.

Lieutenant

Lieutenant, (Art. milit.) dans une compagnie de cavalerie, d'infanterie & de dragons, c'est le second officier; il commande en l'absence du capitaine, & il a le même pouvoir que lui dans la compagnie.

Quand une compagnie d'infanterie est en ordonnance, le lieutenant se porte à la gauche du capitaine, & à la droite, si l'enseigne s'y rencontre.

Il y a des lieutenans en pié & des réformés; les rangs de ceux - ci sont réglés par les ordonnances àpeu - près de la même maniere que ceux des colonels & capitaines en pié, avec les colonels & capitaines réformés.

Lieutenant général des armeés navales

Lieutenant général des armeés navales, (Art milit.) c'est un de premiers grades de la marine de France. Cet officier a le commandement immédiatement après le vice - amiral; il précede les chefs d'escadre & leur donne l'ordre. Les fonctions du lieutenant général sont marquées en dix articles dans l'ordonnance de Louis XIV. pour les armées navales & arsenaux de marine, du 15 Avril 1689, titre III. qu'il est inutile de transcrire ici.

Lieutenant de vaisseau

Lieutenant de vaisseau, (Art. milit.) C'est un officier qui a rang immédiatement après le capitaine, qui commande & en fait toutes les fonctions en l'absence de ce dernier. Les fonctions particulieres du lieutenant sont réglées par la même ordonnance de 1689, titre IX.

LIEUVIN

LIEUVIN, (Géog.) en latin Lexoviensis ager; petite contrée de France en Normandie, au diocèse de Lisieux, dont elle fait partie. Le Lieuvin comprend Lisieux, Honfleur, trois ou quatre bourgs, sept abbayes, & quelques bailliages. Ce petit pays, un des plus fertiles de la Normandie, abonde en pommes, en grains & en pâturages; il a d'ailleurs des mines, des forges & des manufactures de grossieres étoffes de laine, qui occupent utilement les habitans, & les tirent de la pauvreté. (D. J.)

LIGAMENT

LIGAMENT, s. m. (Anatomie.) partie du corps blanche, fibreuse, serrée, compacte, plus simple & plus pliante que le cartilage, difficile à rompre ou à déchirer, ne prêtant presque point, ou ne prêtant que très - difficilement lorsqu'on la tire.

Le ligament est composé de plusieurs fibres très déliées & très - fortes, qui, par leur différent arrangement, forment ou des cordons étroits, ou des bandes, ou des toiles minces. Ils paroissent servir à attacher, à soutenir, à contenir, à borner & à garantir d'autres parties, soit dures, soit molles.

Ainsi leurs usages sont, 1°. de lier les os ensemble dans leurs conjonctions, & d'empêcher qu'ils ne puissent se luxer que par d'extrèmes violences; 2°. de suspendre & arrêter certaines parties molles dans leur situation, comme la matrice, le foie & autres; 3°. de former des especes d'anneaux ou de poulies qui empêchent l'écartement des tendons de certains muscles, comme on le voit aux ligamans annulaires de la jonction du poignet.

Les ligamens considérés en eux - mêmes, different à raison de leur consistance & de leur sensibilité: à l'égard de leur consistence, on les appelle ligamens cartilagineux, membraneux & nerveux, selon qu'ils ont plus de rapport aux cartilages, aux membranes & aux nerfs. Pour ce qui concerne leur sensibilité, on conçoit que ceux qui sont des productions de parties tendineuses & nerveuses, sont beaucoup plus sensibles que les autres.

Les ligamens sont ou propres à des parties molles, ou communes aux autres parties molles & aux parties dures. Quant aux ligamens des parties molles,

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